31 décembre, 2007

En parcourant la presse !


Dans deux jours, il deviendra interdit de fumer dans tous les lieux publics, qui d'ailleurs ne sont pas tous des lieux publics. En effet, les cafés, hôtels et restaurant sont des lieux privés recevant du public, et c'est une nuance de taille.

Mais comme disait Ayn Rand : "Potentiellement, un Etat est la plus grande menace qui pèse sur les Droits de l'homme : il possède en général le monopole légal de l'usage de la force physique contre des victimes légalement désarmées. Quand son pouvoir n'est ni limité ni restreint par les Droits individuels, l'Etat est le plus mortel ennemi des hommes."

Méprisant l'article 544 du Code civil, qui stipule que "la propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements", l'état tout puissant impose son hygiénisme triomphant. Acculés par une europe tatillonne aux conceptions de vie très anglosaxonnes, les pays latins se doivent dorénavant de marcher au pas et d'adopter une stricte prohibition. Finie la bonne déconnade catholique avec les bienfaits du pardon, la prédestination protestante étend ses ailes sombres sur le continent.

Mais puisque l'on ne cesse de me dire que même l'Italie s'est faite à cette loi et que les italiens sont contents, que pourrais-je objecter ? Si même les italiens sont heureux de vivre comme des suédois, alors c'est que le monde a changé. Moi qui me souviens d'un temps béni ou sur les belles nationales à trois voies, on pouvait faire la course, je n'en reviens pas. Lassée de vivre dans une comédie douce amère de Dino Risi, même l'Italie préfère dorénavant s'emmerder dans un film de Bergman. Effectivement quand on s'emmerde, c'est prouvé, le temps semble plus long, on a au moins l'impression de vivre plus.

Par hasard, j'ai parcouru la presse nationale ainsi que quelques grands titres régionaux. Pas un ne s'oppose à cette loi, ou ne réclame son assouplissement. Comme un seul homme, nos journaux subventionnés font allégeance à l'état. Aucun plumitif n'est là pour s'opposer à ce décret liberticide. Non, tous font état dudit décret sans donner leur avis, en arguant juste des problèmes que cela posera au début.

Je me suis aussi amusé à lire les commentaires des lecteurs sur ces journaux. Ce n'est que haine anti-fumeur, révolte des partisans de l'air pur contre ceux qui les ont empuantis. Pourquoi pas ? La savane connait bien ce genre de scène, où le fier lion à terre et blessé, se voit dépecé par les petits prédateurs. Rien de nouveau sous le soleil, « même un âne peut donner un coup de pied à un lion mort », dit le proverbe persan. . C'est drôle, moi qui comme tout le monde, ait déjà eu envie d'arrêter de fumer, ce décret ne m'y incite pas du tout, bien au contraire. Juste pour ne jamais ressembler à ces moralisateurs à la petite semaine, à ces gueules de raie, à ces faux dévôts ; que Dieu m'en préserve.

Crever d'un cancer est-il mieux que de vivre des décennies dans la défroque d'un de ces odieux petits pasteurs ? Je ne sais pas encore. Sénèque disait qu'il faut vivre ce que l'on doit et non ce que l'on peut et il était sage, lui qui décidé de s'ouvrir les veines en tout conscience. Le dandy qui vit en moi, préfèrerait certainement le cancer, mais l'homme que je suis a peur de souffrir ! Non de la mort, car à mon âge, ayant tout vu et connu, il ne reste plus guère que la mort qui offre encre de l'inconnu, juste peur de la souffrance physique.

Ainsi, parcourant les sites des quotidiens, j'ai aussi apprécié certains commentaires expliquant que les gens vont pouvoir retourner en famille au café. J'ai particulièrement aimé quelques commentaires de mères de famille expliquant, que dorénavant, elles pourraient emmener leurs enfants boire une orangeade dans un établissement enfin non fumeur.

Le petit bar que j'aimais, avec cette odeur de tabac froid et de bière éventée, va devenir un jardin d'enfants, où des mères de famille triomphantes viendront avec leur progéniture. Pourquoi pas après tout, ne pas remplacer l'odeur de la clope par les pleurs des bambins. L'enfant est de toute manière devenu roi.

Voici deux jours, mon cher filleul, devenu jeune père, m'expliquait, que bien que fumeur, il se précipitait dorénavant sur le balcon afin de fumer. Voyant mon regard étonné, il s'est empressé de dire, qu'en cas de soirée organisée, cette loi serait bien sur amendée. Car il est certain que nul ne me contraindra à fumer sur un balcon comme un pestiféré. Ou alors, je préfère rester chez moi car je ne force personne à m'inviter.

N'ayant pas d'attirance particulière pour les enfants - je parle des moins de dix ans - j'ai toujours du mal à comprendre ces précautions. Que doit-on finalement aux enfants ? Penser que ces petits salauds nous foutront dans la tombe, et qu'ils continueront sans nous, me choque toujours un peu et ne me donne pas envie d'être agréable avec eux. Ainsi, tant que je suis en vie, j'ai décidé de me moquer des enfants que je fréquente de toute manière assez peu. Jusqu'à présent, les enfants et moi pouvions cohabiter dans la mesure où il n'y avait guère d'endroit où je puisse les côtoyer. Aujourd'hui, ils me chassent même de mon rade favori.

Alors que faire, sinon se résigner ? J'aurais bien demandé des établissements fumeurs et strictement interdits aux enfants, mais les gens ne comprendraient pas. Je suis bien trop vieux pour mon siècle. Je n'aime ni le sport, ni les enfants, ni les plaisirs sains. C'est vous dire ! Finalement, je suis plutôt légaliste, j'aime juste qu'on me foute la paix. Comme j'avais coutume de le dire, un café, un livre et une clope et me voici heureux. Cette triade m'a toujours permis de vivre en parfait autiste au milieu des autres.

C'est sans doute pour cela, que chaque fois que des gens, vantant mes succès thérapeutiques, m'expliquaient comment devenir plus connu et donc plus riche, je n'ai jamais suivi leurs conseils. Mon plaisir me coutait si peu, que je n'avais pas besoin de me défoncer au travail. Maintenant, enfin dans deux jours, mon plaisir simple ne sera plus. Peut-être que je travaillerai moins puisque je vais faire des économies de café ?

Comme il ne sert à rien de se battre contre des idées bien ancrées, j'ai décidé pour ma part, de ne fréquenter ces établissements non fumeurs que lorsque j'y serai contraint et forcé. Encore aurai-je toute latitude pour n'y consommer qu'un plat unique et peu cher, accompagné d'une carafe d'eau. Après tout, si un café ou un restaurant est une annexe du ministère de la santé, il faut au moins y prendre autant soin de mon coeur et de mon foie, que de mes poumons. Et puis il restera les terrasses aux beaux jours, quand les non fumeurs seront coincés dans les salles.

L'activité de cafetier deviendra peut-être saisonnière ? Dans tous les cas, dussè-je être le seul à manifester sa résistance de cette manière, ce sera toujours un plaisir. Une manière de dire à ces cafetiers qui après m'avoir pompé mon fric de fumeur, ne se sont pas battus pour la liberté, qu'ils peuvent aller se faire foutre. Si leur trip est de venir des Starbucks, grand bien leur fasse.


Dorénavant, si par hasard, je me risquais encore dans un café, desquels je suis maintenant tricard en tant que fumeur, je pourrai cependant croiser le regard soit-disant innocent d'un bambin, car rien n'est moins innocent qu'un enfant tout pétri d'instincts méchants. Peut-être que finalement, j'y prendrai du plaisir : le plaisir de celui qui sait. Il me suffira de le fixer droit dans les yeux en songeant : "Rigoles petit con, profites-en, tu rigoleras moins quand personne ne te financera ta retraite".

C'est finalement l'avantage d'être nés avant eux. On sait que tous les rêves s'effondrent et qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil. On les dit innocents et plein de candeur alors qu'ils manquent juste de sagesse.

"Un homme qui n'aime ni les animaux ni les enfants ne peut pas être foncièrement mauvais." W.C. FIELDS.

29 décembre, 2007

Je déteste le cinéma mais je fais une critique !


J'ai déjà du le dire : je déteste le cinéma. D'une part, l'endroit en lui-même m'ennuie parce qu'à notre époque, je trouve grotesque d'aller dans un de ces lieux collectifs, regarder un film, alors qu'on peut le mater tranquillement chez soi sur son plasma avec un son 6.1. Quel intérêt dès lors de se farcir une misérable promiscuité, alors que chez soi, si on a une petite envie de pisser, il suffit de mettre sur pause !

De plus, le cinéma est cher, alors que télécharger c'est gratuit, ou qu'au pire le DVD finira forcément soldé à 9,90€ un jour ou l'autre. Comme je suis patient et terriblement pingre, moi j'attends toujours le DVD à 9,90€, que je peux même parfois avoir à 5,90€ chez Disc'King, un soldeur !

Enfin au risque de choquer, je ne suis pas sur que le cinéma soit un art. C'est sympa et parfois fort bien fait mais de là à crier au génie, pfff, c'est n'importe quoi ! Le cinéma, c'est comme la BD, c'est mignon et ça passe le temps, mais ça n'est pas de l'art. Je me fous que vous puissiez penser le contraire, voire que vous disposiez d'arguments, c'est comme ça, j'ai décidé que le ciné et la BD n'étaient pas de l'art mais de simples distractions !

Mon épouse qui adore le cinéma et se dit "cinéphile" (même qu'elle a la carte de la cinémathèque) n'est pas d'accord avec moi, mais elle a tort, et elle ne sait pas qu'elle a tort. Mais un jour, elle viendra pantelante pour que je la pardonne d'avoir pu penser que le cinéma était de l'art. Et je la pardonnerai bien volontiers car tout le monde peut se tromper!

Donc ce soir, parce que tout le monde me disait que c'était bien, je suis allé voir "American Gangster". Mon dieu que c'était chiant ! J'aurais du me méfier ! Déjà que je suis un des rares à n'avoir pas vu "Amélie Poulain", "Le grand bleu", et "Titanic", il faut aujourd'hui que je tombe dans le panneau en allant voir cette daube. finalement, je me rêvais libre et je me suis fait baiser comme les autres ! Ca m'apprendra à jouer les malins tiens !

Déjà, le cinéma était merdique. Assis à l'étroit sur un fauteuil dur d'un cinéma des halles, j'attends près de trois quarts d'heure avant de mater le film. Bandes annonces pour des films que je n'irai pas voir, et publicités pour des produits que je n'achèterai pas, se succèdent. Et en plus, j'ai très envie de faire la grosse commission, ce qui est dérangeant. Sincèrement, avoir un cylindre fécal coincé dans les intestins n'est pas idéal pour mater un film relax !

Au moins, chez moi, j'aurai pu prendre Télé7jours et aller aux toilettes. Là même pas, parce que je déteste les chiottes publiques ! Rien à faire, alors je patienterai, me contentant, pour me soulager, d'envoyer quelques discrètes flatulences vers mon proche voisin de droite. On n'a peut-être plus le droit de fumer dans les cinémas, mais lâcher une caisse n'est pas encore interdit ! Les paranos de DNF ne vont pas m'emmerder ! Et puis, cela n'a rien de vulgaire !

Parfois, je me suis mis à imaginer que mon voisin se penchait vers moi et me disait tout haut d'arrêter de lui péter à la gueule. Mais, j'étais vêtu en premier de la classe tandis que le mec juste devant moi, avait lui, la gueule et le genre à lâcher des caisses en public comme un gros dégueulasse. Alors si mon voisin s'était plaint ou m'avait regardé d'un drôle d'air, j'aurais immédiatement accusé le mec de devant ! J'avais tout prévu, c'est donc dans une relative quiétude que je me suis laissé aller. Etre sale et malhonnête de cette manière est encore un plaisir licite !

Et puis, je fais marcher le commerce ! Même que Philips, Samsung, voire Bose ou B&O devraient me remercier et me filer du blé. Car si le mec à ma droite aimait le cinéma, je suis sur que dès demain, il court s'acheter un super home cinéma : je l'ai converti ! Le home cinéma, à défaut d'avoir un écran géant comme un cinéma, c'est au moins la garantie qu'un porc assis à côté de vous, ne vous pètera pas à la gueule ! Et croyez-moi, c'est un sacré plus en termes de confort olfactif !

Mais trève de gastro-entérologie, revenons au film. Alors "American Gangster", raconte l'ascension puis la chute d'un gros dealer d'héro Noir, Frank Lucas, qui a eu l'idée de s'approvisionner directement en Thaïlande, et de faire transiter la came via les cercueils des soldats américains rapatriés du Vietnam entre 1968 et 1975.

Alors Ridley Scott, le réalisateur, veut nous jouer son Scorsese ou son Coppola, et nous fait lui aussi son film de gangster. Mais il joue vraiment son malin et décide de nous sortir un super bandit Black. C'est actuel ça, surtout que le bandit en question, un Noir super malin, nique tout le monde, et surtout la mafia parce que justement il est super malin. Bon, le bandit se fait finalement niquer à la fin par un flic encore plus malin que lui, comme quoi, y'a une justice sur terre : le plus malin l'emporte, notamment quand l'un des deux malins à sa disposition les ressources d'un état.

Mais, rassurez-vous, ils finissent bons potes parce que le bandit, en échange d'une grosse réduction de peine, balance tout le monde après avoir échangé des banalités gauchisantes sur le bien et le mal, comme seule Ségolène Royal pourrait en sortir. A croire que si Frank Lucas a décidé de vendre de la came dans les rues du Bronx destinée à tuer d'OD ses camarades, ce ne serait pas par amoralité totale et goût du lucre et de l'argent facile, mais un peu la faute des blancs, à l'époque où il vivait en Caroline du Nord.

Comme quoi, si j'ai appris un truc, c'est que le jour où je m'adonne au grand banditisme, je bosserai avec des corses ou des siciliens, parce que eux, au moins, ils ne parlent pas ! Le Frank Lucas, c'est surtout rien qu'une grosse balance, mais certainement pas un cador ! A peine se fait-il serrer, qu'il passe à table en pactisant avec l'ennemi avec qui il semble même vachement pote, comme si une croisade commune les unissaient.

Denzel Washington joue comme une merde, composant un héros hésitant sans cesse, entre le mec intelligent qui a tout compris et qui aurait une super conscience politique, et le psychopathe façon Scarface super violent et limite débile. Mais bon, c'est pas de sa faute non plus, le pauvre, avec un scénario indigent, on fait ce qu'on peut !

En face de lui, le flic interprété par un Russel Crowe bedonnant, est encore plus nullissime, coincé entre ses principes moraux stricts malgré une grosse attirance pour la baise rapide. Et Russel Crowe, il est nul indépendamment du scénario, il est authentiquement naze. Et en plus, il devrait arrêter la bière. C'est d'ailleurs le seul mec capable d'avoir une éjaculation violente tout en répondant normalement au téléphone ! Donc deux personnages nazebroques dans un film de gangster à la sauce Serpico pour l'ambiance !

Voilà, rien d'autre à dire, sauf que la reconstitution de L'Amérique des late sixties et early-seventies est super bien faite, comme quoi l'accessoiriste est sans doute le seul à avoir eu du talent dans cette daube. Ah, il y a un truc bien, c'est qu'ils clopent tous, comme à l'époque. Parce que par exemple dans L.A. Confidential, qui est un super film, personne ne clope, alors que dans les fifties, époque où se passe ce film, tout le monde clopait et notamment les flics !

Vous l'aurez compris, c'est une daube, une escroquerie, un sous-parrain, un sous-scarface et ça fleure à plein nez le politiquement correct. J'ai dit à mon épouse que j'avais senti la patte discrète de la propagandastaffel dans ce film et elle m'a dit que j'étais parano et que je voyais des complots partout ! Mais non, je le sais, je ne me trompe pas, je vois les signes moi !! La pauvre petite, ne voit évidemment rien, candide qu'elle est ! Pensez-vous, elle croit même que le cinéma est un art, c'est vous dire si elle est naïve !

En bref, je me suis bien fait chier, et je me suis promis que je n'irai plus au cinéma. Si c'est pour mater une daube en faisant des pets discrets, je n'en vois pas la peine. Ca, je peux le faire chez moi tranquillement en matant un nanar sur la TNT, genre "Les ninjas attaquent". Ce qui veut dire, qu'en fait, j'y retournerai sans doute dans deux ou trois ans, puisqu'au delà de ce laps de temps raisonnable, je n'ai plus d'excuses bidons à opposer à ma chère épouse pour ne pas retourner au cinéma !

Le seul truc bien dans le film, c'est quand Denzel Washington est accoutré d'une pelisse et d'une toque en chinchilla, parce qu'il est véritablement grotesque alors qu'il se croit super élégant ce trou du cul. Dans le film, c'est son épouse, d'origine portoricaine qui lui a offert ce déguisement ridicule. Là, je me suis dit que j'avais eu raison d'épouser une corse, parce que jamais mon épouse ne m'aurait offert ce genre de fringues de merde en me forçant à sortir avec. D'ailleurs, faut que je demande à El Gringo, lui qui aime les latinas, si il a aussi une belle pelisse en chinchilla avec la toque assortie. Parce que ce serait sympa qu'il la porte, qu'on se foute un peu de sa gueule, vu qu'on est mauvais comme la gale !

Remarquez, c'est peut-être parce qu'ils s'habillent de manière plus discrète, que les bandits corses ou siciliens durent plus longtemps que n'aura duré Frank Lucas. Ce qu'il faut retenir du film, c'est donc que si vous avez décidé de vous lancer dans le grand banditisme, préférez des fringues discrètes qu'un accoutrement vulgaire de proxo parvenu. Vous vous ferez moins remarquer ! Et la discrétion, c'est important quand on est un gros bandit !

C'était la chronique cinéma ! Bon, pour rester un peu dans un semblant de sérieux, ceux qui seraient arrivés sur ce blog par les mots clés flatulence ou pet, pourront à toutes fins utiles consulter cet article mieux documenté que le mien en la matière !

Pour mater un DVD tranquille chez soi, sans risque de m'avoir à vos côtés au cinéma !

27 décembre, 2007

Théorie du complot !?

Marc Dutroux, l'ami des élus ???!

Régulièrement, ainsi que mon cher lectorat le sait, je visite les blogs réactionnaires que je parcours assidument. Bon, il m'arrive aussi en lisant la presse en ligne de jeter un coup d'œil à Libé. Alors, selon Wikipédia, l'encyclopédie à laquelle je ne ferai aucun don, être réactionnaire, c'est cela. Pour moi, c'est un peu plus compliqué que ce qu'ils en disent, mais ce doit être un putain de gauchiste qui a fait l'article.

Comme quoi, j'ai bien raison de ne pas leur filer du blé. Parce que non seulement, je suis tricard chez eux, alors que j'avais rédigé un fort bel article sur la croutonnade faouine, mais qu'en plus, ils recrutent des rouges pour écrire. Alors pour vous définir ce que serait un réactionnaire, ne comptez pas pour moi. En tout cas, être réactionnaire, ce n'est pas être contre le progrès comme dit le naze qui a rédigé l'article de Wikipédia.

D'ailleurs, disons le tout net, il n'y a pas plus anti-progrès que les mecs de gauche, y'a qu'à les voir s'accrocher aux avantages acquis ! En plus, quand ils parlent du régime de Vichy comme étant réactionnaire, moi je trouve que c'est faux parce que la révolution nationale de ce cher maréchal, est en fait un truc de gauche. D'ailleurs, amusez-vous à regarder d'où provenaient tous les ténors du régime de Vichy et vous constaterez que c'était bourré de cocos et de socialos. Et toc !

Mais, je n'étais pas venu ici pour parler sociologie politique, sujet pour lequel, disons-le je n'ai pas de talent particulier. Non ! En fait, sur je ne sais quel blog, même si je crois qu'il s'agissait de celui-ci, qualifié abusivement de réactionnaire, simplement parce que son rédacteur ose dire qu'il a des valeurs et qu'il est catholique, je suis tombé sur un lien, qui m'a emmené vers un autre lien et ainsi de suite. C'est la magie de l'Internet.

De fil en aiguille, voilà que je tombe sur un lien vers une vidéo récente d'Alain Soral, que je trouve rigolo, même si je ne suis pas toujours d'accord avec lui. Cette vidéo de Soral, intitulée "La gauche déteste le France", se trouve sur Youtube. Comme je suis curieux, je regarde ce que propose comme autres vidéos le mec qui l'a mise en ligne (la vidéo de Soral pour ceux qui ne suivent déjà plus).

Rien de spécial. Par contre, sur le côté, je regarde ce que me propose Youtube comme choix connexes en fonction des tags (des mots-clés en bon français). Et mû par ma curiosité légendaire, je tombe sur cette vidéo-là ! En fait, c'est une série de trois vidéos, que je visionne. Elles n'offrent pas de grand intérêt dans la mesure où elles dénoncent un prétendu complot auquel je ne comprends rien. Après tout, en 14-18, on disait bien que les uhlans, ces cavaliers, coupaient les mains des petits enfants dans les villages conquis, alors que c'était faut ; les allemands commirent bien des atrocités dans le plus total irrespect de la Convention de genève, en utlisant notamment le gaz et en bombardant des populations civiles, mais ils ne coupèrent pas les mains des petits enfants. Comme quoi, faut discrimer les informations.

Par contre, ces trois vidéos font toutes référence à un vieux reportage de France 3, diffusé en mars 1999 et intitulé "Viols d'enfants : la fin du silence ?" qui semble ahurissant.

C'est un reportage que je n'avais jamais vu. Mais la manière dont il est présenté, "viols, sacrifices et charniers d'enfants à Paris, étouffés par le gouvernement", mérite que je le visionne. Et puis, dans la mesure où c'est un document qui émane d'une grande chaine nationale, et non un petit truc médiocre bricolé par un paranoïaque du net, qui verrait des complots partout, ça vaut peut-être le coup d'être vu !

Ce reportage fait le lien entre des affaires ayant défrayé la chronique, et semble attester que dans certains cas, la pédophilie loin d'être des cas isolés, mettant en cause des individus désaxés, serait le fait de réseaux puissants !


FR3: Sacrifices D'Enfants *France*
envoyé par Vannso

Bien qu'il soit long, je l'ai visionné entièrement, et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela fait froid dans le dos. On a un peu l'impression d'être dans un film noir un peu gore, genre 8mm, sauf qu'il ne s'agit pas de fiction. Les témoignages des enfants sont bouleversants et les invités présents sur le plateau, à la fin du documentaire, font part de choses qu'on préfèrerait ignorer. Encore une fois, il ne m'appartient pas de faire la part entre ce qui est vrai ou non car je n'en ai pas les moyens. Je vous laisse le soin de juger.

Mais bon, après avoir maté ce reportage, aujourd'hui quasiment interdit, le doute taraude mon esprit. N'ai je pas mis en branle des forces occultes, mis en éveil quelques sociétés secrètes connues de très rares initiés ?

Depuis que j'ai maté cet inquiétant reportage, je ne sais toujours pas si ce que j'ai vu est vrai ou pas, s'il s'agit de quelque chose qu'on nous cache, ou d'un canular grotesque. Par contre, je rase les murs et je ne sors qu'à la nuit tombée en m'entourant d'un luxe inouï de précautions.

Je suis sur que quelqu'un me suit ...


24 décembre, 2007

et joyeuse noëlade !!!


Joyeux Noël !

Il est né le divin enfant,
jouez zurna, résonnez musettes
Il est né le divin enfant,
préparez croutonnade maintenant !!

Joyeux Noël !!!

Je souhaite à mes chères lectrices et chers lecteurs, et notamment aux plus fidèles d'entre eux qui se reconnaitront, un très joyeux Noël. Pour ma part, enfin rééduqué par l'Etat, qui-sait-ce-qui-est-bien-pour-moi-et-ce-que-je-dois-penser, ce sera un Noël citoyen et solidaire que je passerai.

Ainsi, patché afin de ne pas fumer, je me rendrai en vélo chez mes parents afin d'y passer la soirée. Il est cependant fort possible que j'y aille à pied, car j'ai noté qu'en marchant, j'exhalais moins de CO², ce qui est bien plus écologique.

Pour la suite, après consultation du ministère de la santé, c'est d'un repas conforme au Plan National Nutrition Santé que nous festoierons. Au menu, carottes rapées, poisson blanc d'élevage, afin de ne pas épuiser les réservées halieutiques, et haricots verts bios, servis avec du jus de citron. Mais, j'attends surtout le déssert avec impatience, puisqu'il y aura du fromage blanc 0% de matière grasse.

Soucieux d'originalité, nous inaugurerons la nouvelle cave à eau de mes parents. Comme c'est un soir de fête, nous ouvrirons quelques bouteilles d'eau pétillante, mais sans excès. Un café équitable produit par un petit producteur marxiste colombien sera ensuite servi.

Ce sera le moment de nous recueillir en pensée pour soutenir tous les peuples en lutte contre le libéralisme criminel. Pour l'occasion, nous déploierons une banderole à l'effigie du Che. Je suppose évidemment, que la proximité entre les messages de libération du Christ et du Che, n'aura pas échappé à votre sagacité. Vous constaterez donc que la spiritualité ne sera pas absente de ces agapes.

Nous dédaignerons évidemment la messe de minuit car ils nous a été impossible d'en trouver une qui fut œcuménique. Or, qu'on se le dise, nous ne sombrerons pas dans une pratique d'exclusion quasi fascisante en assistant à une cérémonie catholique !

Nous terminerons donc la soirée en faisant une lecture publique d'articles du Monde, de Libération, des Inrockuptibles et de Télérama, en compagnie d'un ami prêtre ouvrier communiste qui viendra accompagné de sa maîtresse, ex-travailleuse du sexe, puisque c'est ainsi qu'il convient d'appeler une prostituée.

JOYEUX NOEL !

23 décembre, 2007

La paranoïa !

Bogart interprétant le Capitaine Quigg, dans "Ouragans ur le Caine",
personnage paranoïaque parfait !

Lorsque je me suis installé, j'avoue avoir eu un peu peur parce que j'imaginais courir des risques physiques en recevant des cas gravissimes. Je me souviens qu'à l'époque, je m'en étais entretenu avec un vieux psychiatre à qui j'avais demandé son avis. Fort de plus de quarante ans d'expérience à cette époque, il m'avait aussitôt rassuré.

Dans les faits, m'expliquait-il, bien qu'il ait eu une clientèle variée, comportant quelques cas très durs, il n'avait jamais été le moins du monde inquiété. Il m'avait cependant mis en garde contre ceux qu'il considérait comme les plus dangereux : les paranoïaques. Il m'avait dit de toujours avoir le portrait clinique du paranoïaque en tête pour le démasquer, si d'aventure l'un d'eux venait me consulter.

Dans la pratique, me rassura-t-il, il est rare qu'un paranoïaque consulte, puisqu'il est sur d'avoir raison contre tout le monde. Toutefois, c'est un cas à prendre en compte. Il m'expliqua qu'un de ses amis, psychiatre lui aussi, avait été tué par un de ses ex-patients, alors qu'il ne l'avait pas reçu depuis trois ans. Ce patient, avait vu sa haine monter. Dans sa structure mentale malade, c'était ce psy qui était devenu le responsable de tout, et il avait alors décidé de le tuer. En embuscade dans sa voiture, il avait simplement attendu que ce psy sorte de son cabinet pour le renverser.

J'ai donc toujours eu une nette aversion pour les paranoïaques dont la méchanceté est légendaire. Ce sont des cas que l'on traite difficilement. Et comme me le racontait ce vieux confrère, il n'y a qu'une recette qui marche, celle que lui avait enseignée l'un de ses maitres alors qu'il faisait son internat de psychiatrie. Quand un paranoïaque vous fait peur, il faut lui faire dix fois plus peur.

Ayant reçu à deux reprises des paranoïaques, ce qui est peu en dix années d'exercice, j'ai eu la possibilité de constater que cette recette marchait. elle n'est pas très déontologique, mais elle permet d'éviter de mettre sa vie en danger. Car les paranoïaques, sont des gens potentiellement dangereux.

Je n'ai pas souhaité poursuivre avec ces deux patients, qui de toute manière, n'avaient aucune envie de suivre une thérapie. Le premier venait par colère, puisqu'il était persuadé que je couchais avec sa copine qui était l'une de mes patients, tandis que l'autre était venu chez moi, parce que son médecin l'avait très vivement, sans doute trop, incité à venir me voir. Si je n'ai eu aucune nouvelle du second lequel était moins gravement atteint, j'ai appris que le premier avait été interné, ce qui ne m'étonne pas.

Le trouble de la personnalité paranoïaque se signale par un sentiment de méfiance. Pour le paranoïaque, le doute n'est pas permis. L'autre dérange, désorganise, manipule car il est forcément sournois et capable de trahison.

Pour le paranoïaque, la gentillesse ne peut exister, parce qu'elle dissimule forcément quelque chose, un but caché. Le paranoïaque est secret car toute faiblesse pourrait être utilisée contre lui. Il a tendance à rendre méfiant son entourage et, méfiez-vous car la critique le renforce dans ses croyances.

Le paranoïaque qui réussit, est à la tête de son groupe, sa "secte" qui ne le critique pas, même si le monde entier le condamne. Son modèle d'expression est "souffrance, sérieux, sermon et plainte". Le rire, la joie, tout se qui permet de s'ouvrir aux autres, etc., est banni par le paranoïaque.

Il a une haute image de lui-même et se croit logique mais dans une logique partiale et partielle, qui se démarque des faits, une logique totalement déviante. Le paranoïaque se considère honnête, droit, innocent, noble alors qu’il est tout le contraire, à savoir retors, compliqué, vicieux et agressif. Il ment, il dupe, mais ces défauts il ne les voit que chez les autres.

Sa cible, ce sont les supposés "faibles" car les "forts", il les respecte, les admire et les jalouse même secrètement. Dans les faits, lorsqu'on lui ôte sa carapace, le paranoïaque est un peureux, un être vil et lâche. A ce titre, souvenons-nous d'Hitler préférant se suicider plutôt que d'affronter sa défaite cuisante.

A noter de plus qu'il est quasi du domaine de l'impossible qu'un paranoïaque non traité puisse se reconnaitre comme tel du fait de sa paranoïa, cela remettrait en question toutes ses théories. Mais il en est tout autrement de son entourage qui pourra le reconnaitre. Dans la pratique, il est rare que les paranoïaques consultent, mais on reçoit souvent leurs victimes.

Aaron T. Beck, l'un des promoteurs des thérapies cognitives et comportementales, a estimé que dans la personnalité paranoïaque, des croyances préétablies (cognitions) existaient du type :
  • Je suis vulnérable ;

  • Les gens sont des adversaires potentiels ;

  • Je ne peux pas faire confiance aux autres personnes :

  • L'autre a des motivations cachées. ;

  • Si quelqu'un est gentil c'est pour me tromper ;

  • Je dois rester en permanence sur mes gardes ;

  • Il n'est pas prudent de se confier aux autres ;

  • Les personnes prendront avantage sur moi si je leur laisse une chance ;

  • Les autres personnes essaieront de m'abaisser délibérément :

  • J'aurais de sacrés problèmes si je laisse les autres personnes penser qu'elle peuvent s'en tirer si elles me maltraitent ;

  • Si les autres personnes trouvent des choses sur moi, elles s'en serviront contre moi ;

Le DSM IV propose les critères diagnostics suivant pour circonscrire le trouble de la personnalité paranoïaque (DSM IV) :

A. Méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres dont les intentions sont interprétées comme malveillantes, qui apparaît au début de l'âge adulte et est présente dans divers contextes, comme en témoignent au moins quatre des manifestations suivantes :
1. le sujet s'attend sans raison suffisante à ce que les autres l'exploitent, lui nuisent ou le trompent ;
2. est préoccupé par des doutes injustifiés concernant la loyauté ou la fidélité de ses amis ou associés
3. est réticent à se confier à autrui en raison d'une crainte injustifiée que l'information soit utilisée de manière perfide contre lui
4. discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans des commentaires ou des événements anodins ;
5. garde rancune, c'est-à-dire ne pardonne pas d'être blessé, insulté ou dédaigné ;
6. perçoit des attaques contre sa personne ou sa réputation, alors que ce n'est pas apparent pour les autres, et est prompt à la contre-attaque ou réagit avec colère ;
7. met en doute de manière répétée et sans justification la fidélité de son conjoint ou de son partenaire sexuel.

B. Ne survient pas exclusivement pendant l'évolution d'une schiz0phrénie, d'un trouble de l'humeur avec caractéristiques psychotiques ou d'un autre trouble psychotique et n'est pas dû aux effets physiologiques directs d'une affection médicale générale.

Si je parle de paranoïa, c'est que je me suis rendu compte que, plus l'état irresponsable crèe des lois stigmatisant des catégories de citoyens, plus il oppose des groupes entre eux, en leur créant de faux droits qui n'ont rien à voir avec l'intérêt général, plus il encourage la sectorisation et l'atomisation de la société et favorise de ce fait l'émergence de graves comportements paranoïaques.

J'ai toujours beaucoup ri lorsque Philippe Muray, avec son inimitable style, se moquait de ce type de comportements en parlant d'envie de pénal. Je crains aussi que la légitimation de comportements qu'on peut objectivement définir comme étant totalement pathologiques, nous amène finalement à pleurer. La quérulence, qu'on le veuille ou non, cette propension à porter plainte pour un oui ou un non en vertu d'un délire de revendication, reste un symptôme paranoïaque angoissant.

Qu'on les compare à des nazis, des inquisiteurs ou des talibans, cette qualification a finalement un fond de vérité. Non que cette réalité soit historique, car il ne viendrait à l'idée de personne de songer que ces amateurs de faux droits (à l'air pur, au logement, etc.), qu'on qualifie souvent de droits-à en opposition aux droits-de, militent dans des groupuscules nazis ou islamistes.

Cette réalité est simplement liée au fait que les comportements qu'on observe ces chez ces personnes sont en tout point semblables à ceux qu'on observe dans les groupes suscités e sinistre mémoire ; seul l'enjeu du combat change mais la rage et la violence destinées à imposer leurs points de vue sont les mêmes. On vous convainc à grands coups de bottes !

De manière plus générale, il ne s'agit cependant pas de stigmatiser les combats menés, dont certains peuvent apparaître légitimes, que de dénoncer les dérives paranoïaques dont font parfois preuve certains groupuscules pour imposer leurs vues violemment.

En règle générale, méfions-nous toujours des personnes obsédées par toute forme de pureté ou d'angélisme, il y a souvent fort à parier qu'une structure de type paranoïaque se cache sous de tels idéaux. Je peux soutenir les gens qui veulent tenter d'améliorer les choses mais je me garde toujours de ceux qui ont pour ambition d'installer le paradis sur terre. Si la charité me séduit, le socialisme, qu'il soit de droite ou de gauche, me fait frémir.

La paranoïa n'est pas seulement une belle entité développée dans les manuels de psychopathologie, elle est là, au coeur du monde, parmi nous, et elle est terriblement dangereuse. Frottez-vous un jour à un paranoïaque, subissez son assaut et vous verrez que je ne parle pas à la légère.

Souvenons-nous que la paranoïa de Staline, Pol Pot ou de Hitler a finalement tué bien plus de personnes que les maladies cardiovasculaires et le cancer réunis. Ne troquons pas la peste pour le choléra.

Vive la liberté !

Succès immodeste !

Activité chiante et n'ayant aucun rapport avec mes recherches ! Qu'on se le dise !

Alors, dites-moi un peu vous, O merveilleux lecteurs, que se passe-t-il quand d'aventure, l'envie vous prend de taper sur votre moteur de recherche favori :
  • Croutonnade ! Alors que se passe-t-il ?

  • Zurnisme ! Eh oh, allez-vous me livrer le fruit de vos observations ?!

  • Buccinophilie ! Enfin, hâtez-vous, je n'ai pas que cela à faire moi !

Et oui, vous notez que dans ces trois cas, lors de ces trois requêtes, votre blog favori, rédigé par votre humble serviteur, apparaît en premier ! C'est un succès mérité dont je voulais vous faire part. Je suis premier, peu de blogueurs peuvent faire état d'un tel palmarès. Le travail paye toujours, vous le constatez.

Ceci dit, j'ai le triomphe modeste puisque que je constate aussi un fait attristant. Alors que quand je tape Croutonnade, Google, se tait et exécute immédiatement ma requête sans broncher ! Si Google, ne bronche pas lorsque l'on recherche le mot Croutonnade, célèbre recette faouine, il n'en va pas de même pour les deux requêtes suivantes.

Ainsi, lorsque je tape Zurnisme, cet abruti de Google, se permet d'imaginer que je me suis trompé, que j'aurais pu par le plus grand des hasards commettre une erreur en rédigeant ma requête ! un peu comme si j'étais quelque fol, posant au hasard ses doigts sur le clavier de son ordinateur ! C'est ainsi qu'il ose me dire : "essayez avec cette orthographe : tourisme". Crétin de Google, comme si lorsque je tape Zurnisme, j'avais eu envie de chercher Tourisme.

Comme si une âme comme la mienne, aussi exigeante, et ayant l'habitude de se frotter depuis tant d'années à la science et à la recherche, allait s'intéresser aux petits voyages crétins, destinés à aller ennuyer des autochtones ?! Je n'en reviens pas ! Google nie le Zurnisme, cette curieuse paraphilie pour me proposer de partir en voyage, faire du tourisme ! Est-ce une manière détournée de me dire que je pense trop, et qu'il me faudrait des vacances ? Un voyage d'étude, peut-être mais me proposer du tourisme ! A moi ?!

Mais je n'étais pas au bout de mes peines. En effet, alors que je tape Buccinophilie, Google poursuivant dans les mauvaises manières, nie mes recherche en me jetant à la face : "essayez avec cette orthographe : lucanophile". Je n'en reviens pas, comme si moi, homme de science, toujours aux limites du monde connu, défricheur de terres nouvelles, j'allais collectionner les cerf-volants. Car un lucanophile n'est rien d'autre qu'un pauvre type qui fait joujou avec un cerf-volant ! Je me vos bien courir sur une palge du Nord, en tentant de faire voler un ridicule cerf-volant. Et pourquoi pas habillé en petit faune, le chef recouvert d'une toison blonde et bouclée aussi, puisqu'on nage en plein ridicule !

Me consolant de l'affront qui m'est fait par Google, c'est avec délice que je me replonge dans Epictète :

"Si ton désir te pousse vers la philosophie, prépare-toi à être partout en butte aux moqueries et aux sarcasmes ; à entendre dire : « Voyez-le nous revenir en philosophe ! » ou « Qu'est-ce qui nous vaut ce front superbe ? » Mais toi, garde ton front de tous les jours ; tiens-t'en fermement aux conduites qui te semblent les meilleures, conscient que c'est Dieu qui t'a mis à ce poste. Et souviens-toi que, si tu restes constant dans ces principes, ceux qui au début se moquaient de toi finiront par t'admirer ; tandis que si tu ne te montres pas à la hauteur, on rira de toi deux fois plus fort."

Epictète, "Le manuel", Maxime XXII

Des nouvelles du monde !

Tiens j'ai modéré mes commentaires tout à l'heure. Celui de Syl a attiré mon attention. Elle me disait qu'une brasserie du huitième arrondissement parisien venait d'être condamnée suite au dépôt de plainte d'une femme ayant rendu responsable cet établissement de sa crise d'asthme.

Croyant à un gaga, j'ai effectué une recherche sur Google et j'ai lu intégralement l'histoire VRAIE de ce combat judiciaire. L'histoire rocambolesque est expliquée ici-même sur le site de l'association DNF, association alsacienne reconnue d'utilité publique. Passé le moment de stupeur, j'ai fini par rigoler, parce que depuis que je me balade dans les grands cimetières sous la lune, et que je récite l'Ecclésiaste, rien ne m'atteint plus !

Et puis dans le pire des cas, j'ai l'arme absolue puisque j'ai lu Consolations de la philosophie de Boèce, un magnifique ouvrage que j'avais même acheté chez Vrin, en édition justalignaire pour faire le malin, c'est à dire une édition latin-français. Le monde ne sera jamais aussi méchant à mon encontre qu'il le fut à l'encontre de Boèce, du moins je l'espère. S'il en s'est tiré, pas de raisons que je sois plus con que lui, je suivrai sa recette ! De toute manière, je suis déjà mort dans un monde moribond. Gageons que dans la phase2, des livres seront envoyés au pilon.

Mais revenons à nos moutons. C'est bon, vous êtes allés lire l'article en question ? Bien sur un juge aurait pu dire à cette jeune personne que, se sachant asthmatique et, de plus confrontée à une situation aussi stressante qu'un entretien d'embauche, elle aurait du éviter de rentrer dans une brasserie enfumée, dans la mesure où cet établissement était sans aucun doute enfumé avant qu'elle n'y entre.

Qu'enfin, n'ayant pas trouvé de place en zone non fumeur, il lui appartenait de changer d'établissement dans la mesure où celui qu'elle avait choisi, n'a pas comme obligation de résultat de lui trouver à tout prix ladite place non fumeur, étant entendu, que malgré tout sa bonne volonté, le patron de l'établissement n'a pas la capacité de pousser les murs afin de créer une place. Et qu'au surplus, la loi Evin est respectée puisque ledit établissement possède bien une zone non fumeur qui est simplement en l'état indisponible du fait d'une réservation, ce qui est parfaitement légal.

Par ces motifs, le tribunal de police aurait débouté la plaignante en la condamnant éventuellement aux dépens. Le juge aurait ensuite fait approcher la plaignante ou son avocat, et aurait doucement glissé à l'oreille : "Euh dites-moi, avez vous songé à voir un psy, parce que votre plainte, je la trouve curieuse. Et puis on a autre chose à foutre nous !". La pauvre aurait éventuellement pris rendez-vous avec un psy pour discuter de tout cela.

Ben non, dans notre monde ubuesque, c'est la brasserie qui est condamnée. Juridiquement, puisque je suis un ancien juriste, je trouve le moyen totalement délirant, mais bon, je m'abstiendrai de discuter d'une chose jugée puisque de toute manière, je l'ai assez clamé : Je fais confiance aveuglément à la justice de mon pays". Mais moi, ce que j'en dis hein ? Je regrette juste que ce brave Muray soit décédé, il aurait adoré la nouvelle et l'aurait commentée avec son style inimitable. Mais on aurait sans doute fini par le faire taire, puisque de nos jours, le harcèlement judiciaire est le moyen le plus sur de faire taire quelqu'un.

Au-delà de l'aspect juridique, l'aspect psychologique et médical de l'affaire est aussi passionnant. Car on a pu admettre qu'un stress intense pouvait être à l'origine d'une crise d'asthme. Dès lors, quel est ce stress intense ? Est-ce le fait que la pauvrette se soit retrouvée entourée de fumeurs ou bien est-ce le fait qu'elle ait été en procédure de recrutement, confrontée à un entretien d'embauche imminent ? Le débat est ouvert, et il est assez intéressant, puisqu'il mêle le droit (art. 1382 c.civ et s. sur la responsabilité), la psychologie et la pneumologie, voire la psychiatrie.

Moi cette histoire, c'est un peu comme si j'étais allergique aux crustacés et que j'aille bouffer un gros plateau de fruits de mer chez Boffinger, et qu'ensuite j'aille porter plainte parce que j'ai été malade comme une bête ! Si le juge me suit, sans me traiter de gros con en me déboutant, alors là, je ne comprends plus rien. Ceci dit je prendrais le blé des dommages et intérêts et peut-être que je referais le coup dans une autre brasserie !

Sinon, si vous voulez encore un peu rigoler, vous avez aussi cette brève publiée sur le même site. Le style et l'orthographe sont appréciables et les faits allégués méritent au moins qu'en envoie une compagne de CRS : il y a un fumeur dans l'escalier. Pff, ah la la dommage qu'il n'y ait plus de Kommandanturs auxquelles envoyer des petits mots anonymes ! En tout cas, ne pas fumer ne rend pas meilleur en orthographe qu'on se le dise. Pour rigoler, j'ai tenté d'imaginer la même chose dans un immeuble de Villiers-le-Bel (au hasard) avec un djeune au lieu d'un salarié d'une agence immobilière. Ben dix contre un, qu'il n'y aurait pas eu de plainte !

Et puis, il y a aussi celle-là qui est rigolote ! La réponse commence doucereuse, puis se raffermit vachement avant de se vouloir conciliante mais explicative. C'est extraordinaire de drôlerie. Tiens, je repense encore à Philippe Muray et à son envie de pénal ! Pas de négociation, la cause est entendue, et c'est l'artillerie lourde qu'on sort immédiatement, les recommandés, les assignations et la sanction dont on se félicitera. Finalement, alors qu'il fait un peur au départ, ce site, pourvu qu'on le lise avec une certaine distance, peut devenir assez drôle quand on a lu Muray.

Si j'agissais dans mon métier de la même manière, j'obtiendrais les résultats inverses, c'est évident. Enfin, après tout, qu'ils fassent ce qu'ils veulent, comme dit le grand philosophe Florent Pagny : ils n'auront pas ma liberté de penser !

***
Sinon, puisque je parle encore de clopes (SANS EN FAIRE LA PROMOTION HEIN !) je signale que les éditions Les belles lettres, viennent de publier un ouvrage sur La guerre des nazis contre le cancer. Je rappelle que c'est aussi cette vénérable maison qui avait aussi publié le pamphlet intitulé : Je fume et alors ? La publication de ces ouvrages tombe-t-elle sous le coup de l'article L.3511-1 et s. du Code de la Santé publique prohibant la publicité et la propagande en faveur du tabac ? Voilà une question de droit intéressante, dans la mesure où cela deviendrait une précédent incroyable contre la liberté de penser. Mais depuis quelques dizaines d'années, nous avons l'habitude des lois mal ficelées, alors pourquoi s'alarmer, après tout même en URSS, les gens vivaient.



ADDENDUM : précisions légales vachement importantes !

A toutes fins utiles, je clame haut et fort qu'il serait vain et carrément méchant d'imaginer qu'il puisse y avoir un quelconque lien entre l'association DNF dont je parle dans cet article et l'ouvrage "La guerre des nazis contre le cancer" édité aux Belles lettres. D'ailleurs il y a trois astérisques qui démontrent qu'en fait ce sont deux articles en un seul, alors qu'on ne vienne pas m'ennuyer. Non, je ne vois pas des Nazis partout ! Pas de réductio ad hitlerum avec moi ! Ce n'est pas mon genre.

Le seul lien entre ces deux articles réunis en un seul, est évidemment cette maudite cigarette, dont je rappelle qu'elle tue aussi surement qu'un javelot qu'on vous planterait en plein coeur, ou une balle de 357magnum vous faisant éclater votre boîte crânienne, ou une corde qui briserait vos cervicales, ou encore une guillotine tranchant votre cou frêle, ou même une route verglacée un petit matin de janvier qui vous enverrait valdinguer dans un ravin profond, ou encore un sèche cheveux branché que vous feriez tomber dans votre baignoire comme Cloclo, ou peut-être aussi bien qu'un Boeing 747 ou un Airbus A380 ayant décidé de se crasher sur vous par le plus grand des hasard, ou qu'un tsunami taquin qui vous noierait de la puissance de ses flots, qu'un CD de ZAzie que vous écouteriez en boucle durant 24h, et de manière générale de la même façon que tous les trucs dangereux que vous connaissez !

Sur ce, encore un article, et je vais dormir un peu ! Et ne fumez pas, je vous ai à l'oeil ! De toute manière sinon, je vous balance, j'ai une adresse maintenant ! Je pourrais aussi vous dire de prendre du Champix, mais d'une part, ce serait faire de l'exercice de la médecine illégal, et d'autre part je rappelle que la publicité pour les médicaments est sévèrement règlementée.

Cerné par la loi, je me tais !

Ernest Renan !

Ernest Renan

Dans l'article précédent, je mets un lien sur al traduction de l'Ecclésiaste due à Ernest Renan. Pour mieux connaître Ernest Renan, homme aussi complexe que brillant, rendez-vous sur le lien Wikipédia, fort bien fait.

Comme, de bon matin, il semble que je doive donner dans le culturel, j'ai vu que Wikipédia, offrait via Wikisource, l'ouvrage complet "Marc-Aurèle ou la Fin du monde antique" de ce même Ernest Renan, livre fabuleux s'il en est. Monument d'érudition et d'intelligence, dans lequel la sensibilité aiguisée et subtile, est présente à chaque page : c'est un ouvrage à lire absolument !

Mais que l'on ne s'y trompe pas ! Que le sérieux de cet article et mes références constantes à Wikipédia ne me feront pas changer d'un iota :

  • Je ne ferai aucun don à cette encyclopédie libre qui a osé me virer. Je suis d'ailleurs attristé de ne pas avoir pu glisser dans la biographie d'Ernest Renan, que ce dernier ne dédaignait pas, revenant de ses cours au Collège de France, goûter une bonne croutonnade faouine, plat roboratif pour le corps et l'esprit.

  • Citer Renan et rendre hommage à son immense talent, ne me fait pas dédaigner ma propre carrière. C'est pourquoi, je publierai, ainsi que je l'ai promis, le texte intitulé Zurna2. Moi aussi, je rêve d'entrer au Collège de France.
Je constate d'ailleurs sans ambages, que je suis plus éclectique que ce brave Renan, lequel s'est surtout illustré dans la philologie. Vous aurez noté, que de la croutonnade faouine, au zurnisme, en passant par la buccinophilie, je n'hésite pas à prendre des chemins de traverse par amour de la recherche.

Pour conclure, vous aurez noté que je n'ai fait aucun commentaire à propos de l'idylle que l'on prête à notre cher président. Pour ma part, je trouve qu'avoir du goût pour un mannequin est le fait d'un homme passablement vulgaire et complexé. L'aveu d'un grand manque chez ce petit homme, un peu comme, si nous montrant Carla à son bras, il nous clamait : "Et les mecs, z'avez vu le canon que je me tape !". Qu'il s'offre une Touareg, et il sera mur pour devenir commercial dans l'informatique ; il a déjà la Rolex ! Ceci dit, le métier peut aussi se pratiquer avec une TAG.

Et puis, Carla m'assomme par sa bêtise. Cette jeune comtesse piémontaise, clamant ses idées de gauche a un côté pathétique qui me fait regretter le bon vieux temps où l'on menaçait du couvent les demoiselles ne se résignant pas à se ranger. Enfin, l'entendre couiner en annonant ses textes débiles en gratouillant sa guitare sèche, me déprime presqu'autant qu'écouter Zazie, autre aristo stupide, parler de politique !

Mais, je ne parlerai pas de tout cela. La conception quasi-aristocratique et ultra-élitiste, que je me fais d'un blog, notamment du mien, m'empêchera toujours de sombrer dans la fange des sujets people. Si d'aventure, je venais à vous entretenir de Carla B. et de Nicolas S., c'est que j'aurai agi sous la menace. Ceci dit, il se peut aussi que j'aie voulu rédiger un article aisément compréhensible pour mon ami Olive.

Car, je sais aussi sortir de ma thébaïde, descendre de mon Olympe, pour, tel un Dieu devenu humain, un César romain et bonhomme, me montrer bon. Si vous m'avez lu, jusque là, vous aurez enfin noté que j'ai renoué avec mon style ampoulé, tout en appositions délicieuses. Je m'émerveille et m'esbaudis moi-même !

Peter Ustinov en Néron dans Quo Vadis
(j'écris toujours vêtu de cette manière)

Retour de soirée ! Ecclesiaste et stoïcisme !

La grande classe !

Il est six heures. Je rentre juste d'un diner chez Lorenzo. Il est tard mais j'avais envie de venir faire un petit tour ici. Le diner s'est bien passé, c'était très sympa. Lorenzo a beau être âgé, puisque né en 1959, il est rigolo. On prend l'apéro, puis on dine, et l'on fait ensuite notre petit tour, avant de revenir prendre le café. De vrais petits vieux, avec des habitudes réglées comme du papier à musique.

Moi j'adore les habitudes et Lorenzo aussi ; c'est normal nous sommes capricornes, alors il ne faut pas nous bousculer. D'ailleurs, j'ai tort de dire que c'est un petit vieux, puisque nous, les capricornes, nous sommes nés sous le signe du temps: Saturne, Chronos en grec, est notre maître astral. Comme le bon vin, on mature sans jamais vieillir en piquette.

On adore donc aller faire notre promenade digestive. Comme il vit dans un trou charmant, c'est sympa, surtout de ce temps très froid et sec. On sort, alors qu'il est 3h00 du matin, et on va se balader. On prend quelques sentes discrètes qui serpentent à travers le village, et on a tôt fait de quitter le village et de se retrouver en plein champs.

C'était joli ce soir, parce qu'il y avait la pleine lune, on y voyait presque comme en plein jour, les champs étaient blancs de givre, et les arbres déployaient leurs ramures noires au-dessus de nos têtes, le paysage aurait enchanté les gothiques. En plus, pour gagner du temps, on a coupé à travers un cimetière désaffecté depuis la fin du XIXème siècle, dont les grilles ne sont jamais fermées. Il n'y a rien à y voler de toute manière.

On a donc devisé gravement de choses et d'autres, en marchant d'un pas de sénateur entre de vieux tombeaux moussus aux inscriptions presqu'effacées. De temps en temps, j'approchais la flamme de mon briquet d'une dalle pour voir qui y était inhumé. Ca remet vite les choses en place ce genre de promenade. Penser que tous ces gens furent aimés et respectés et qu'à peine cent ans plus tard, nulle âme ne s'y intéresse, à part un vague gardien qui coupe l'herbe du cimétière, ça remet vite les choses en place.

Si je n'avais pas peur de vous assommer avec des concepts philosophiques hyper-puissants, j'affirmerais haut et fort qu'on n'est pas grand chose, tout de même ! Ca y est je l'ai dit, j'ai lâché cette phrase lourde de sens. A vous de méditer. C'est ma manière finalement de rééditer l'exploit de l'Ecclesiaste qui écrivait : "Car la destinée des enfants d'Adam et celle des animaux sont une seule et même chose. La mort des uns, c'est la mort des autres ; il n'y a qu'un même souffle en tout ; la supériorité de l'homme sur l'animal n'existe pas ; tout est vanité. Tout va vers un même lieu. Tout est venu de la poussière et tout retourne à la poussière.".

Vous noterez que cette promenade donne des idées gaies non ? Nous, avec Lorenzo, on ne trouve pas cela triste parce que le capricorne est justement grave et qu'il s'accommode depuis toujours de sa terrible lucidité. Ces morts parmi lesquels nous cheminions, c'était nous dans cent ans. Et puis, comme l'Ecclesiaste, ce roi aujourd'hui oublié qui avait du naitre entre le 21 décembre et le 21 janvier, un bon capricorne est nécessairement stoïque.

Bien sur, nous avons parlé politique. Lorenzo, bien qu'un peu plus âgé est encore en lice et trouve encore les capacités de s'émouvoir et de se mettre en colère. Je l'admire ! Moi non, j'ai sans doute acquis une forme de sagesse. Pourquoi s'indigner, pourquoi se batte et combattre ? Après tout, tout vient à point à qui sait attendre dit le proverbe. Un autre explique qu'il suffit de s'asseoir au bord de la rivière pour voir passer le cadavre de son ennemi.

Ces deux proverbes nous font comprendre que le temps est l'argument ultime qui vient à bout de tout. Comme je le disais à Lorenzo, certains comportements portent en eux les châtiments futurs, il suffit juste de le savoir, et de se le rappeler quand on désespère. C'est sans doute pour cela que contrairement au Grand Charles, dont j'apprécie le blog, je n'ai pas envie d'arrêter le mien.

Contrairement à lui, ou à d'autres écrivant aussi fort bien, je ne m'indigne plus de rien ou presque. Ici, je m'amuse la plupart du temps, sans rien commenter du monde réel, parce que cela ne sert à rien. Même mes deux articles concernant l'interdiction de fumer dans des lieux publics, qui ne le sont pas, n'ont pas réussi à être sérieux. Lassé de tout, je n'avais pas forcément envie de me résoudre à un doux désespoir, alors je me contente de m'amuser. C'est déjà bien. Comme je le répète souvent à mes chers patients : "Tout finit toujours par s'arranger même mal". Le temps est le remède à tout.

Alors oui, avec Lorenzo, on a un peu abordé les histoires de Villiers-le-Bel, et des grèves des fonctionnaires, en nous demandant ce qu'avait raqué Nicolas S. pour acheter la paix sociale. Parce que nous ne sommes pas idiots au point d'imaginer que tout cela s'est arrangé uniquement grâce à son talent politique puisqu'il en est dénué. Ce type, Nicolas S., est un bon boxeur mais comme tous les sportifs de talents, il devient pitoyable quand il s'agit de gérer l'après carrière sportive., Rappelez vous le pauvre Borg escroqué et tant d'autres !

On a aussi un peu parlé des salauds de grévistes d'Air France qui choisissent le moment des fêtes, alors que tout le monde a envie d'être en famille, pour faire leur odieuse prise d'otages. Mais, nous ne sommes pas allés très loin, parce qu'à vrai dire, je me fous de tout cela. Air France pourrait fermer demain, que cela ne me dérange pas. Je ne voyage jamais sur Air France que j'ai déjà suffisamment engraissé toute ma vie. Et pour les voyages en France, j'ai ma Saab polluante.

J'ai dit à Lorenzo que je m'en foutais de tout cela. Je lui ai juste dit que certains comportements amenaient forcément des conséquences évidentes. Qu'il fallait juste se souvenir de tout cela, que c'était de la logique, ce qu'avant on appelaient des antécédents et des conséquents. Et qu'une fois, qu'on s'était répété cela, mille fois, dix-mille fois, on était blindé, et prêts à faire face à tout. La septicémie s'installe dans une plaie que l'on ne soigne pas. Il faut que le coeur se brise ou se bronze, voilà tout.

En rentrant ce soir, sur l'autoroute, j'ai écouté France-Info. Vous savez sans doute que Valériée Bègue, notre dernière Miss France, risque de perdre son titre car Madame de Fontenay, lui reproche d'avoir posé pour des photos équivoques voire ambigües, et que le règlement l'interdit. Un journaliste de cette radio interviewait l'évêque de l'île de la Réunion, expliquant qu'il soutenait Valérie Bègue, au motif qu'il fallait pardonner les erreurs de jeunesse. Il a aussi dit d'autres choses que je n'ai pas écoutées.

Fut un temps, je crois que je me serais énervé en me disant que ce connard d'évêque avait décidemment rien d'autre à foutre pour s'occuper de cela. Ou du moins qu'il aurait pu s'en occuper d'une manière, plus élégante et cinglante, au lieu de sombrer dans le pathos ridicule. J'aurais rajouté tout un tas de choses, maudissant ce crétin. J'étais dans l'erreur, je le reconnais. Quel mal cela me fait-il qu'un évêque soit assez stupide pour jouer la carte ethno-politique réunionnaise au détriment des évangiles et de la morale ?

Après tout, si il lui apparaît que dans sa mission pastorale, il faille à tout prix qu'il s'indigne pour excuser la pauvre Valérie, parce qu'on lui fait un mauvais procès au motif qu'elle s'est fait prendre en photo en léchant du yaourt, ou prendre nue en photo sur une croix, pourquoi pas ? Il fait ce qu'il veut ce brave homme, c'est lui l'évêque et tant pis, si tandis qu'il perd son temps en s'occupant d'une manifestation commerciale et purement privée. Car rappelons que la société Miss France est une société privée dotée d'un règlement strict.

Ce soir, en rentrant chez moi, sur l'autoroute, je me suis contenté d'écouter France-Info, sans qu'aucun des commentaires ne m'arrache la moindré émotion. J'étais content de moi. J'ai furtivement repensé aux tombeaux parmi lesquels nous étions passés Lorenzo et moi. Je ne sais pas, si je suis vivant dans un monde presque mort, ou déjà mort dans un monde qui n'en finit pas de mourir. Dans tous les cas, c'est relaxant. Concluons avec l'Ecclésiaste :

"Et je me remis à observer, et je vis les actes d'oppression qui se passent sous le soleil. Partout des opprimés baignés de larmes, et personne pour les consoler ! Des gens suppliant qu'on les tire des mains de ceux qui les oppriment, et personne pour les délivrer Alors je félicitai les morts et je préférai le sort de ceux qui ont disparu avant nous au sort des vivants dont l'existence s'est prolongée jusqu'à présent. Plus heureux que les uns et que les autres me parurent ceux qui n'ont jamais existé, puisqu'ils n'ont pas «au les choses qui se passent sous le soleil. Je compris que tout effort, tout succès se résume en jalousie, en désir de surpasser son semblable. Encore une vanité, une pâture de vent ! L'insensé se croise les mains et vit de sa propre substance. Mieux vaut une poignée de bonheur calme que les deux mains pleines de labeur et de vains soucis."
L'Ecclésiaste, VII, traduction de l'hébreu par Ernest Renan. (Lien ici)


20 décembre, 2007

Annonce !

Il se pourrait que le texte Zurna 2 soit publié ce soir. Je dis bien "il se pourrait". J'en parle au conditionnel parce que je ne sais pas si j'aurai le temps de l'écrire. J'aurai peut-être d'autres idées.

Finalement, je suis sorti avec Olive et GCM et donc je n'aurai pas le temps d'écrire ce texte. C'est dommage, d'autant plus que la soirée fut assez médiocre. Un Olive bête comme il sait l'être, un GCM devenu stupide à son contact, et un restaurant médiocre dont j'ai trouvé le patron arrogant.

Il y a des fois où l'on se dit qu'il vaudrait mieux rester chez soi à mater la TNT. Quoiqu'il en soit, dès demain, en fonction de mes rendez-vous, je me mets à la rédaction de Zurna2.

Addendum :

J'aurais eu le temps d'écrire ZURNA2, mais j'ai préféré aller glander au café en compagnie d'El Gringo. Ce dernier m'ayant mis en garde contre les méfaits du tabac, je l'ai mis aussitôt en garde contre les méfaits de l'alcool. El Gringo et moi, on se fait vraiment du bien et nous progressons tous deux sur la voie de l'abstinence. Ca fait chaud au coeur !


Etat de guerre ! 3 janvier 2008 !


Dès la fin du mois de décembre de l'année dernière, le message était clair comme l'avait rappelé Roselyne Bachelot, notre ministre de la santé. Il n'y aurait aucune exception, ni dérogation, ni tolérance. De toute manière, chacun en France, connait la probité de nos élus. Il était donc normal que chacun d'entre nous suive les parangons de vertu que sont nos maires, députés sénateurs et conseillers divers. La dépêche de l'AFP ci-dessous était claire.

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PARIS (AFP) — L'interdiction de fumer dans les bars, tabacs, restaurants, discothèques et casinos sera appliquée dès le 1er janvier et il n'y aura "pas de tolérances", a réaffirmé lundi la ministre de la Santé Roselyne Bachelot.

"Si vous rentrez de votre réveillon et que vous voulez prendre un petit noir au bistrot en bas de chez vous --s'il est ouvert, vous n'aurez pas le droit de fumer dans cet établissement", a indiqué la ministre sur Canal+.

Interrogée sur les personnes qui seront chargées de faire appliquer la loi, Mme Bachelot a indiqué que "ce sont les agents habituels, policiers, gendarmes, médecins de santé publique, agents de salubrité da la ville de Paris...". "Il n'y a pas besoin" d'effectifs supplémentaires, a précisé la ministre, soulignant que "le patron de l'établissement est garant du respect de la loi".

"Le décret est prêt depuis un an, tout le monde est au courant qu'il va s'appliquer. On n'a pris personne en traître", a rappelé la ministre, ajoutant que "le problème n'est pas d'ennuyer qui que ce soit, c'est d'éviter 66.000 morts par an par tabagisme actif et plus de 5.000 morts par an par tabagisme passif". "Le décret doit être pour tous ceux qui fument une occasion d'arrêter", a conclu Mme Bachelot.

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Le message aurait du être entendu, compris et appliqué. Mais il semble qu'en France, patrie d'individus indisciplinés, il faille sans cesse recourir à la sanction pour faire appliquer les lois les meilleures et les plus justes. Le sens civique ne suffit pas et on déplore tous les jours des comportements antisociaux gravissimes de personnes osant mettre en danger leur vie.

C'est ce qu'avait bien compris le gouvernement en truffant la France de radars afin de faire respecter les limitations de vitesse, initiative dont on ne peut que se réjouir. Tout le monde est aujourd'hui d'accord pour admettre que ces radars sont une excellente chose, hormis les assassins en puissance amateurs de vitesse au nombre desquels on compte bon nombre de possesseurs de 4X4 polluants !

Le 3 janvier, sans doute sur de son impunité, Michel Dumas, patron du bar "Le Balto" à Foug en Lorraine, dans lest de la France, a eu tort de prendre à la légère les paroles de notre ministre. Comme nous le déclarait un de ses anciens clients : "Michel répétait à qui voulait l'entendre, que ce n'était pas l'état qui allait le faire chier chez lui dans son café". D'autres sources nous ont expliqué, qu'il était sur que dans sa petite ville de province, il serait à l'abri. "Il fallait voir comment il rigolait en allumant sa cigarette et disant qu'elle n'avait qu'à se faire enculer cette grosse truie parce qu'ici je suis chez moi", rapporte un autre témoin à propos de Michel Dumas parlant de notre bonne ministre en des termes orduriers.

C'est ainsi que bien que le décret soit applicable depuis deux jours, Michel Dumas, n'a pas voulu le faire respecter. Bien mal lui en a pris. En effet, patrouillant dans le secteur, dans le cadre d'une action citoyenne et vigilante de santé publique, un membre d'une association anti-fumeurs reconnue d'autorité publique, a été alerté par les volutes de fumée bleue qui s'échappait de l'établissement. N'écoutant que son courage, ce distingué citoyen s'approcha.

Ayant suivi une formation poussée à la détection des fumeurs clandestins, il n'eut qu'à tendre le nez pour reconnaître immédiatement l'odeur caractéristique d'une cigarette brune. "Sans doute une Gitane", affirme notre zélé citoyen, "et une sans filtre, imaginez-vous !", clame notre héros fortement choqué au micro de notre envoyé spécial. En apprenant la nouvelle, une antenne de psychologues de crise a été immédiatement mise en place par le le Préfet de Meurthe-et-Moselle et le plan rouge vif enclenché. On dit même que Vladimir Poutine et George Bush ont été immédiatement alertés.

Car comme le rappelle le tabacologue d'état immédiatement amené d'urgence en hélicoptère sur place, adoptant pour la circonstance un discours mesuré afin de ne pas créer de panique : "si le tabac tue, la gitane tue encore plus vite et vous risquez de mourir dans d'atroces convulsions, en vous tordant de douleur par terre, les yeux exorbités, la bave aux lèvres, en crachant du sans, après avoir seulement inhalé une microparticule de fumée, notamment si vous êtes un enfant ou une femme enceinte !". Il rajoute même que bien loin d'être confinées dans l'enceinte close de l'établissement, des microparticules pourraient s'en échapper et, portées par le vent, voler à des centaines de kilomètres de là, pour intoxiquer une ville entière !

Calmement, sans céder à la panique ni à l'exagération, notre tabacologue conclut enfin : "rassurez-vous, la catastrophe de Tchernobyl nous a servi de leçon, et nous ne feront pas les mêmes erreurs avec cette Gitane sans filtre. Les habitants de Brest et d'Ajaccio peuvent dormir en paix. Je peux même affirmer qu'à Pointe-à-Pitre, il n'y aura pratiquement aucune répercussion".

Se mettant à couvert, notre courageux citoyen anti-fumeur eut tôt fait de rallier la gendarmerie la plus proche où, sur présentation de sa carte accréditive de membre d'une association de non fumeurs reconnue d'utilité publique, il fut immédiatement reçu par le Maréchal des Logis commandant la brigade. Devant la gravité des faits, ce dernier se met immédiatement en rapport avec le colonel commandant la région. Ce dernier alerte le préfet et le plan rouge vif fut aussitôt appliqué.

Devant la gravité des faits, la négociation n'était plus à l'ordre du jour. Comme le dira le Préfet, la voix encore vibrante d'émotions : "si j'ai agi ainsi c'est que les évènements étaient graves. Imaginez qu'une Gitane sans filtre avait été fumée dans un lieu public après que le décret soit entré en application. Ce n'était pas un acte de rébellion anodin comme les émeutes de Seine Saint-Denis de 2005 ou celles de Villiers-le-Bel, une simple contravention, mais bel et bien un acte de guerre terrible." Puis poursuivant, manifestement toujours en proie à de violentes émotions, le Préfet poursuit en expliquant : "à cet acte grave, devait être opposé une réponse à la hauteur, d'où le plan d'attaque qui fut immédiatement décidé".

Effectivement, ce matin à l'ouverture du Balto vers six heures, Michel Dumas, le patron réactionnaire et rebelle, dont on apprendra par la suite qu'il est à la fois titulaire d'une carte du FN mais aussi de l'UMP et possesseur d'un 4X4, est loin de se douter ce qui se trame. Non de lui, une section d'éclaireurs observe l'établissement dans lequel un seul client est accoudé au comptoir. Croyant profiter d'une totale impunité due à l'obscurité de ce matin d'hiver glacial. Michel Dumas prend un paquet de cigarettes, puis en ayant en offert une à son client, en prend lui même une.

Et c'est bientôt deux flammes que les éclaireurs observent dans la nuit : les hommes ont allumé une cigarette dans un lieux public, le crime s'accomplit sous leurs yeux ébahis. L'un de ces éclaireurs pourtant aguerri après dix années de légion, nous expliquera par la suite, qu'il n'avait jamais rien vu d'aussi terrible et que "cette image de ces hommes allumant une cigarette dans un lieux public le hanterai jusqu'à sa mort".

Des photos sont immédiatement prises au moyen d'un appareil de visée nocturne et transmises vers l'arrière. Le procureur général, arrivé sur place, flanqué de son Conseiller spécial pour les affaires de crimes tabacologiques, engage immédiatement les poursuites en signant une "Requête d'urgence afin de faire cesser par tous moyens le délit grave de tabacologie publique et de mise en danger de l'univers", laquelle est immédiatement cosignée par le Préfet et transmise de manière codée au Ministère de la Santé et au Ministère des armées. Nous apprendront par la suite, que prévenu en pleine nuit, le Président de la République et le Premier ministre suivent l'opération de près, réfugiés dans le bunker dans les sous-sols du Palais de l'Elysée.

Compte-tenu de la gravité des faits, puisque ce sont carrément deux Gitanes sans filtre qui ont été allumées, il faut le rappeler quitte à choquer nos lecteurs, c'est une vraie procédure d'urgence qui est appliquée. Comme on le sait, dans ce cas, on admet que l'imminence du danger est telle que ni avocat, ni juge ne sont requis. Des moyens de rétorsion sont immédiatement mis en oeuvre afin de faire cesser la menace. La section d'éclaireur rebrousse chemin, ne laissant sur place qu'un officier chargé de coordonné le tir d'artillerie. En effet à quelques kilomètres, une batterie de canons de 105mm a pris position.

A six heures cinq, trois salves parfaitement ajustées s'abattent sur l'établissement. A six heures vingt, le temps que les fumées soient retombées, deux compagnies chargent baïonnettes aux canons afin de faire place nette. Car comme le rappellera le responsable du tir d'artillerie "si l'artillerie prépare le terrain, c'est aux fantassins de l'occuper". Les cinq cents hommes s'élancent en hurlant mais arrivant près des décombres fumants, ils ne trouveront aucun survivants. L'infâme Michel Dumas et son comparse ont trépassé. Les équipes de médecines légales trouveront juste quelques débris humains qui, après analyse ADN, se trouvent être ceux des dépouilles du patron et de son client, un fumeur multirécidiviste, dont le nom n'a pas été communiqué. e source sure, on sait que cet homme avait chez lui deux paquets entiers e cigarette, nous sommes donc réellement confronté à du grand banditisme.

Une heure à peine après, une dizaine d'hommes de la Brigade Spéciale d'Interdiction du Tabac, la célèbre BSIT, s'est livré à une centaine de perquisitions chez les individus soupçonnés d'être clients du Balto. Une trentaine d'individus ont été emmenés sans que l'on sache les charges qui pèsent contre eux. Nous apprenions dans le même temps qu'une Cour d'assises spéciale allait siéger en urgence. Derrière l'église, on entend une salve de coups de feu, c'est un récalcitrant qui vient d'être fusillé. Cet odieux personnage avait osé demander à voir la commission rogatoire autorisant les hommes de la BSIT à fouiller son domicile. La loi des suspects-fumeurs a permis de l'abattre sur le champ.

Dans la matinée, une équipé spécialisée envoyée par le Ministère de la Santé a immédiatement emmené la veuve, laquelle sera internée dans un camp de rééducation par la pensée, le temps qu'elle puisse faire la preuve qu'elle ne soutenait pas son époux. Comme elle semble prête à collaborer, elle devrait toutefois être relâchée dans les cinq à huit ans qui viennent car la justice sait aussi se montrer clémente et pardonner. Immédiatement déchue de ses droits parentaux, pour ne pas avoir dénoncé elle-même son mari, ses deux enfants âgés respectivement de quatre et six ans, lui ont été enlevés et confiés à la DDASS, dans laquelle ils suivront un programme de désensibilisation au tabac d'une durée de cinq ans avant d'être proposés à l'adoption.

Compte-tenu de ses antécédents génétiques déviants, le jeune fils de quatre ans sera tout de même astreint à un contrôle judiciaire qui devrait durer vingt ans après sa majorité afin d'être sur qu'il n'est pas atteint du même mal que son père. Le petit garçon mis à l'isolement dans une cellule se porterait bien selon la psychologue qui l'a pris en charge. On ne peut toutefois qu'être plus que réservé quand au pronostic puisque l'on sait qu'avoir un père fumeur est souvent le signe évident que l'on deviendra ensuite au pire un tueur en série sanguinaire au mieux un inadapté social et violeur multirécidiviste.

Vers midi, l'opération rondement menée était terminée. Une équipe du ministère de la santé, engoncée dans des tenues blanches, portant des respirateurs sur le dos, s'est immédiatement attelée à la dépollution du site au moyen de lance-flammes. A l'heure actuelle seul un mégot de Gitane sans filtre a peu être retrouvé dans les décombres mais les recherches continuent. Devant le risque sanitaire évident, puisqu'on rappelle qu'une cigarette contient plus de quatre cents produits chimiques, le village a donc été évacué vers des tentes de la Croix rouge disposées à cinq kilomètres de là. Tous devront prendre une douche décontaminante et leurs vêtements seront brûlés par mesure de précaution. Les habitants devraient pouvoir revenir chez eux dans les mois à venir a communique le chef de cette équipe, qui s'est dit confiant et à peu près sur de retrouver le second mégot. En attendant un périmètre de sécurité a été établi et la loi martiale promulguée.

La conférence de presse organisée par les services préfectoraux parlait de véritable succès, ce que nous ne pouvons que confirmer. Interrogé sur place, le Maire de la commune encore sous le choc ne comprend toujours pas comment une telle chose a pu arriver chez lui, "dans une petite ville si tranquille", comme il explique les larmes aux yeux. Déterminé à ne pas laisser la réputation de sa commune être ternie par cette sinistre et criminelle affaire, le Maire a immédiatement expliqué que dès demain, en séance du conseil municipal, il allait proposer de bâtir à l'emplacement même du Balto un monument à la Mémoire des victimes du tabagisme passif. Le nom de Michel Dumas sera maudit treize fois au cours d'une cérémonie purificatrice républicaine qui aura lieu la semaine prochaine et l'état civil sera purgé de toute référence à son existence.

Une femme en pleurs nous expliquait qu'elle en avait assez. Des larmes dans la voix, elle disait à qui voulait l'entendre : "la Lorraine n'a donc pas assez souffert ? Après Verdun, les villages martyrs, les attaques au gaz, il fallait qu'un tel drame se produise chez nous. Les obus ça ne suffisait donc pas, il fallait rajouter deux cigarettes ?! Et en plus des Gitanes sans filtre ?!". Elle a été immédiatement prise en charge par l'antenne psychologique d'urgence. Il est certain que dans un pays marqué par celle qu'on appela la Grande guerre, un drame aussi terrible que celui qui vient d'avoir lieu, ne peut que réveiller des douleurs enfouies.

Malgré l'horreur du crime perpétré et la violence de l'affrontement qui s'ensuivit, nous pouvons donc conclure que tout est bien qui finit bien. Il est cependant regrettable qu'il faille encore aujourd'hui en arriver là afin de faire respecter un décret qui n'a d'autre but que le bien de nos concitoyens. Le citoyen modèle qui a donné l'alerte a été proposé au grade de grand commandeur de la Légion d'Honneur.

"Le Balto après sa fermeture administrative"
A l'heure actuelle le second mégot de Gitane n'a pas encore été retrouvé !

19 décembre, 2007

L'arrêt du tabac !

Mars 2012, le combat anti-fumeurs s'intensifie !
Détail d'une batterie anti-fumeur mise en position
dans un quartier de Paris où l'on a repéré un fumeur.


Dans l'article précédent, je fustigeais le décret liberticide m'empêchant de ruiner ma petite santé. Mais pourquoi ne pas être un peu plus positif ? Fumer, que j'appelle une liberté, est avant tout une dépendance, admettons-le. Et si le grassouillet Xavier Bertrand, et son successur, la non moins grassouillette Roselyne Bachelot, avaient raison. Après tout, ils sont ministres, ils doivent savoir ce qu'ils font ! Moi qui ne suis rien, pourquoi m'entêter à lutter contre ces élites !

Et puis, rêvons un peu ! Imaginons que grâce à l'état, j'arrête de fumer ? Je me sens imémiatement mieux. Je respire, je sens enfin les saveurs des aliments et je comprends que durant des années, je n'ai été qu'un idiot stupide et que je ce que je croyais être une liberté n'était que des chaînes ! Alors, je me suis inscrit à l'association DANF, une émanation des ultras de la DNF.

La DNF, c'était Droits des Non Fumeurs. Nous à la DANF, nous exigeons des DROITS ABSOLUS pour les NON FUMEURS. Je prends ma carte et je deviens l'un de leurs plus féroces zélateurs. Je commence à haïr le tabac plus que tout, que j'associe inconsciemment au malin, qui de par les ténèbres nous tentent pour nous entrainer dans la chute ! Je ne peux plus voir une photo de Xavier Bertrand sans avoir les larmes aux yeux. C'est mon libérateur, mon petit Che à moi !

Et là, fort de ma liberté retrouvée, je n'ai de cesse que d'aller évangéliser les fumeurs. Tout d'abord, ce ne sont que quelques actions sans éclats, mais que je juge nécesaire. Je m'imagine à la Fnac en train de lacérer discrètement des ouvrages de Philippe Muray, cet odieux personnage qui a osé douter du tabagisme passif et pire l'écrire, qui a osé n'autoriser de lui, qu'une photo sur laquelle il fumait ! Viennent ensuite les livres de Malraux et de Sartres ! Peu importe la qualité de leurs écrits, il ne m'appartient pas de les juger. Tout ce qui m'intéresse, c'est de pourfendre ces grands fumeurs !

Durant quelques mois, inlassablement je parcours les grandes librairies, armé de mon cutter vengeur. Agissant discrètement, je lacère des centaines, que dis-je des milliers d'ouvrages. Perfidement, afin de signer mon action, je glisse entre les pages de certains de ces livres, un message sybillin revendiquant cette action terroriste au nom du GAAF (Groupement d'Action Anti-Fumeurs). Manque de chance, un vigile me démasque. Emmené de force, j'ai beau protester, les traiter d'assassins, je finis au poste de police. J'écope alors d'une peine d'amende avec sursis car le juge a parfaitement compris le sens de mon combat.


Je comprends que mes actions sont limitées et qu'il va me falloir taper plus fort. Les fumeurs, ces chiens esclaves du démon nicotinique résistent. Alors ne reste que la manière forte, une sorte d'exorcisme à ma manière. J'ai de la chance car la loi s'est encore durcie à l'encontre des fumeurs. En tant que membre de DANF, je peux requérir la force publique sur simple présentation de ma carte accréditive. J'agis en civil, me mêlant aux quidams. Mais sous mes vêtements anodins, je sens ma médaille de Saint Xavier Bertrand sur la poitrine. Elle ne me quitte jamais, on ne la remet qu'aux membres de troisième degré de la DANF.

Je patrouille ainsi toute la journée, repérant les déviants. Comme je ne fume plus, j'ai récupéré mon odorat. Ce n'est plus un nez que j'ai, mais une truffe. Je sens l'odeur de tabac dès qu'elle est présente. je sais toujours quand les gens ont fumé. Alors, je le susi discrètement en métro jusque chez eux, j'observe où ils habitent et le soir, prenant un formulaire de délation, je les dénonce à la Préfecture de Police pour leur bien.

Mais ce que je préfère ce sont les opérations de police de grande envergure. Celles où je vais pouvoir mettre les bouchées doubles. Je me mets alors en embuscade près des cafés. Parfois je vois un récalcitrant et j'appelle aussitôt la police. Les agents dépêchés sur les lieux, sont immédiatement à mes ordres sur simple présentation de ma carte DANF, association reconnue d'utilité publique.

Après avoir verbalisé sévèrement le propriétaire des lieux et lui avoir imposé une fermeture administrative d'au moins deux ans, ils se saisissent du fumeur récalcitrant auquel je fais la morale. Cet abruti se rebelle et je dis aux agents de lui taper dessus violemment à grands coups de tonfa dans les testicules pour lui faire mal ! Et s'ils se rebelle encore, on lui balance des grands coups de Taser dans sa sale gueule de fumeur ! Je fulmine et j'enrage parce que cet idiot ne veut pas être sauvé ! Il vit dans le péché et ne veut pas du royaume de Dieu sur terre que je lui propose immédiatement.

Il est emmené menotté au poste de police. Là, avant même l'intervention d'un avocat, j'entre pour discuter avec lui. Je brandis un panneau Interdiction de fumer, et je hurle : "repens toi pêcheur, par ce signe je vaincrai le démon nicotinique qui est en toi !". Il résiste et de sa bouche en sang aux dents cassées, je l'entends murmurer d'aller me faire foutre. Je sais que Dieu m'éprouve en m'envoyant un possédé de la pire espèce ! Je tombe à genoux et prie Saint Xavier Bertrand pour qu'il m'apporte son aide.

Plein d'une vigueur nouvelle, je me relève et envoie au prévenu un grand coup de rangers dans sa vilaine figure. Il tombe à terre et je m'énerve. Je frappe et je frappe, encore et encore. Les policiers alertés par le bruit arrivent. Ils tentent de me maîtriser mais je résiste. Le combat contre le démon doit prendre fin. Ceinturé par deux policiers, j'ai encore le temps de mettre un coup de saton violent dans la tête du fumeur allongé par terre. J'entends un craquement.

Un policier se précipite sur lui et constate qu'il est mot. Libéré je murmure que Satan est vaincu. Je me laisse emmener. Ensuite, je ne sais plus bien ce qui m'arrive. J'ai juste conscience qu'on me fait une piqure et je m'endors. Le lendemain, encore vaseux, je vois qu'un homme en blanc se penche sur moi. Je m'énerve et éructe car je sais que c'est un allié de satan, du grand satan fumeur ! Il me jure que non mais je vois bien qu'il me ment. Il ne veut pas me libérer et me refait une piqure. Avant de m'endormir, je hurle des cantiques.

Quelques jours ont passé. L'homme en blanc revient me voir. Il me montre ma photo pieuse et me demande qui c'est ce petit gros. Je hurle que c'est Saint Xavier Bertrand et qu'il n'a pas le droit de le toucher, impie qu'il est ! Il me montre ensuite ma carte de DANF. J'entre dans une rage folle, m'agite mais ma camisole m'empêche de le frapper ! Il tente de me calmer en me parlant gentiment.

Je lui hurle que c'est ma sainte carte et qu'elle me donne tous les droits parce qu'on est reconnsu d'utilité publique ! Je remue dans tous les sens, j'enrage, je prie violemment Saint Xavier Bertrand ! Puis, tombant dans l'apathie, je murmure : "Mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné ?". A nouveau une piqure et je m'endors.

Je n'ai pas le droit à un procès, car on m'a jugé irresponsable. Paranoïaque qu'ils ont osé dire ces salauds. Les premiers temps, je reste calme à l'hopital en espérant que je serais libéré mais une erreur vient tout gâcher. J'ai senti une odeur de tabac sur un infirmier. Profitant d'un instant d'inattention de sa part, je me suis jeté sur lui pour lui arracher une oreille que j'ai avalée ! La bouche pleine de son sang, je lui ai hurlé "tu voulais me tromper maudit fumeur, mais Saint Xavier Bertrand veille sur moi". L'homme à terre se tient le côté de la tête. Et pour moi, ce sera de nouveau une piqûre et l'isolement.

On me transfère à Sarreguemines dans une Unité pour Malades Difficiles (UMD). Je me plais à penser que je ne suis pas très loin de Foug. Mais parfois je suis sombre car j'imagine que là-bas au Café du Centre à Foug, il y en a qui ne respectent pas l'interdiction TOTALE de fumer ! Je fulmine et j'enrage ! Je me suis dessiné une carte de DANF tout seul, sur un bout de papier. Comme on n'a pas voulu me donner de stylo, j'ai tracé les lettres avec mon sang. Sur ma poitrine, des mes ongles j'ai tracé SXV pour honorer Saint Xavier Bertrand. Je me promène toute la journée avec un autocollant Interdiction de fumer, collé sur le front et dès que je croise quelqu'un, je lui dis : "méfie toi du diable nicotinique mon frère !". Les années passent doucement mais ma détermination ne faiblit pas.

Ils ont enfin baissé les doses de neuroleptiques. Pour avancer vers la sainteté, j'ai décidé de ne plus manger que des aliments blancs car le blanc, c'est la pureté. Nourri de fromage blanc, de mie de pain et de lait, je m'étiole. Je perds cinquante kilos mais je me sens fort en dedans. Je reste calme car j'ai bien compris que l'établissement était aux mains des fumeurs ! Toujours et encore eux !

Dix-sept ans que je suis interné. Je n 'ai plus fait parler de moi. Je me suis tu car je sais que Dieu m'éprouve. Je suis le premier martyre du tabac et cette idée me plait. Je suis devenue doux et gentil. Ile pensaient me berner mais c'est moi qui les aurai. Ma thérapie avance bien. L'idiot de psychiatre à qui je fais du cinéma me croit. L'imbécile qui imagine que j'ai laissé tomber ma lutte contre le tabac ! La semaine dernière, il m'a dit : "vous savez Philippe que vous êtes en progrès, et qu'on songe à vous libérer ?". J'ai souri faiblement et lui ai dit ce qu'il voulait entendre.

Bientôt dix-huit ans, je sors la semaine prochaine, on m'a prévu un appartement thérapeutique. J'ai tout prévu dans ma tête. D'abord, me créer un autel sur lequel je poserai la photo de Saint Xavier Bertrand qui ne m'a jamais abandonné. Puis tenter de prendre contact avec d'anciens camarades. Si ce n'est pas possible tant pis. En attendant, j'ai acheté de la peinture noire et rouge pour tracer des grands panneaux Interdiction de fumer dans mon appartement, cela m'apaise toujours de les contempler !

Hier soir, à a nuit tombée, je suis allé acheter un couteau dans une armurerie, un bowie knife. Je me suis préparé. Noir de bouchon sur la figure, habits sombres, je suis un guerrier de la nuit. Je hante les rues. J'ai vu qu'il y avait des fumeurs dans les rues. Ce soit, c'est décidé je passe à l'acte, tant pis pour les répercussions, je sais que mon combat est juste. Et puis, j'ai noté que le locataire du deuxième étage fumait. Et même si j'habite au cinquième dans l'immeuble en fac,e je ne vois pas pourquoi je subirai cet odieux tabagisme passif.

Ce locataire rentre tous les soirs vers dix-neuf heures chez lui pour s'adonner à son vice odieux. Ce soir, je l'attendrai en embuscade et je le poignarderai. Je laisserai un panneau Interdiction de fumer juste à côté pour que les autres sachent et soient prévenus qu'on ne brave pas impunément l'Eternel ainsi !

Il est 18h45, je suis dans ma tenue de camouflage, calme et apaisé. Dans quelques secondes j'irai en mission, je serai le bras armé de Dieu pour vaincre le démon niconitique. Une larme perle sur mon visage : je suis si bien. En cet instant de grâce, je ne peux que remercier Xavier Bertrand de m'avoir libéré du tabac. J'étais un pêcheur mais je ne luis suis plus. Je gonfle mes poumons d'air pure. Je me sens en si bonne santé !

Sous Marin Lanceur d'Engins Anti-Fumeurs du type DANF07 partant pour une patrouille côtière
chargée de faire respecter le décret anti-tabac dans les villes balnéaires durant les vacances d'été !