30 janvier, 2009

Mon petit poney !

Le réchauffement climatique impose de nouveaux modes de transport !

Parfois, je confesse être terriblement orgueilleux : je crois avoir tout vu et tout connu. Blasé, je me balade dans l'existence en promenant mon morne ennui et rien ne sait plus vraiment me distraire. Tel l'Ecclésiaste, je me dis souvent "qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil". J'ai beau rouler en Microcar RJ49, j'ai tout de même un putain d'orgueil mental.

Pourtant, avec un minimum d'efforts, j'ai encore de quoi m'étonner car l'imagination et la perversion humaine n'ont pas de limites. Naguère, alors que j'étais jeune et frétillant et que je glandais dans la quasi administration française, j'ai eu une société éditant des services télématiques. Il fallait bien un second vrai boulot pour occuper les journées.

Parmi les services que nous éditions ou gérions pour le compte du centre serveur qui nous hébergeait, se trouvait une messagerie on ne peut plus correcte et pas du tout rose. Pourtant, la nuit venue, l'anonymat favorisait toujours l'irruption d'allumés de tous poils. Il fallait régulièrement y aller faire le ménage.

J'ai l'habitude de dire que cette expérience de la télématique m'a bien plus enseigné en clinique et psychopathologie que ne l'aura fait la faculté de psychologie. Dépressifs, anxieux, paumés en tous genres, gens bizarres assez inclassables, il y avait de tout. D'un naturel affable, j'ai ainsi pu discuter avec des tas d'individus différents. J'en ai même gardé un comme ami.

A cette époque curieuse de ma vie, j'aurais ainsi pu dresser une liste des perversions sexuelles (aujourd'hui dénommées paraphilies) des plus basiques aux plus bizarres. Pensez donc que j'ai même été confronté à un type qui ne pouvait avoir des relations sexuelles qu'avec des femmes revêtues d'un anorak ! Pour cela, j'ai longtemps cru, tel un légionnaire blasé rentrant d'une énième campagne, avoir tout vu et tout connu.

Pourtant, la vie réserve des surprises. L'esprit toujours alerte, mon radar fonctionnant en tâche de fond, j'ai ainsi capté à deux ou trois reprises des informations curieuses d'un type que je connais un peu et avec qui il m'arrive de discuter en prenant un café. Me parlant d'une de ses ex-maitresses préférées, il louait leur excellente entente sexuelle et mettait cela sur le compte du fait qu'il sache aller dans ses fantasmes les plus intimes.

A deux ou trois reprises, souhaitant sans doute que je l'interroge plus avant, il m'expliqua calmement que son "truc à elle" était de jouer le "petit cheval". J'avais bien "tiqué" sur le moment, me demandant ce que signifiait "jouer le petit cheval", mais vaincu par l'avalanche de paroles de mon interlocuteur, je n'y avais plus pensé. Il faut dire que je ne sollicite pas forcément ce genre de confidences.

Et puis, voici environ une semaine, regardant comme je le fais parfois, les mots-clés amenant sur mon blog, j'ai été surpris de lire "paraphilie pony". Bon, paraphilie, je sais ce que c'est, et j'en avais parlé ici. C'est ce que l'on nommait avant très négativement les perversions sexuelles. Pony, pour moi cela signifiait poney et rien de plus. J'avais imaginé benoitement un zoophile rêvant de se taper un poney.

Il se trouve que deux ou trois jours après, je rediscute avec ce type qui me reparle pour la énième fois de sa maitresse qui adorait "jouer le petit cheval". J'évacue ses confessions, bien décidé à ne pas écouter toutes les dégueulasseries qu'il serait tenté de me confier. Parce que ce genre de type ne vient pas parler pour comprendre mais pour vous convaincre du bienfondé de ses actes. Mais cette fois, cela a fait tilt dans mon petit cerveau. Cette notion de "petit cheval" me rappelle quelque chose et je ne tarde pas à lier cela avec "pony".

Lorsque j'ai enfin un peu de temps, j'effectue alors une recherche Google et effectivement, en tapant "paraphilie pony", je ne tarde pas à rajouter une nouvelle paraphilie inconnue à mon catalogue bien fourni.

J'apprends ainsi qu'une pony girl (ou ponyboy) est le rôle tenu pendant un(e) soumis(e) pendant une séance de domination dans laquelle celui(celle)-ci va jouer le rôle d’un poney, il peut être équipé comme une bête de trot et tirer un petit sulky ou bien être monté. Des magasins spécialisés vendent l'équipement nécessaire pour atteler le(la) soumis(e).

La photo illustrant l'article vaut sans doute mieux qu'un long développement. Une fois encore, je suis confronté à l'imagination humaine débridée. Qu'en dire ? Sans doute rien puisque tant qu'il s'agit de jeux réalisés entre adultes consentants, rien n'est vraiment interdit. Je m'interroge simplement sur la genèse d'un tel fantasme ? Comment un truc aussi original et aussi curieux peut-il naitre ? Et là, ça reste sans doute un mystère total. Mes confrères psychanalystes trouveraient sans doute un tas d'explications fumeuses tandis que je n'en vois aucune.

Globalement on peut admettre qu'une écrasante majorité de femmes ont des fantasmes de soumission, tandis qu'une écrasante majorité d'hommes ont des fantasmes de domination. Ensuite, chez certains, ces petits jeux dépassent un peu les limites convenues et couramment observées. Bon, et puis souvenons-nous qu'une laisse à deux bouts que le soumis n'est pas forcément celui que l'on imagine. Le maître est souvent aussi esclave de son désir.

Alors que rajouter à tout cela ? Rien du tout si ce n'est qu'en ayant mis "ponyboy" et "ponygirl" dans mon blog, je vais encore avoir de chouettes mots clès pour générer des connections. Pour le reste, je reste spectateur impavide et me garderais de me prononcer. Toutefois, la prochaine fois que cette personne me reparle de son ex-maitresse qui adorait jouer au "petit cheval", je ne crois pas que je le regarderai d'un œil identique.

Pour conclure, je vous annonce la semaine prochaine que je traiterai d'une autre curieuse paraphilie, consistant à rêver de faire un gang bang dans une Microcar RJ49 !


"Petit Poney", une bien jolie chanson !

28 janvier, 2009

Un autre Grand Frère dans l'est de la France ?!

Foug : un justicier dans la ville !

Laurence vient de m'apprendre que ses parents venaient d'acquérir la même Renault Mégane que celle qui illustre mon article précédent. Déjà je suis ravi que Carlos Ghosn ait réussi à vendre une voiture neuve. En ce moment, c'est un exploit. Surtout que Carlos, c'est pas vraiment la flèche. C'est le bon comptable, le costkiller de talent, mais côté stratégie, c'est pas encore ça. Mais c'est connu que ce n'est pas parce qu'on est un bon officier d'intendance, qu'on peut se croire autorisé à mener des batailles. Et puis, ce modèle là, c'est son prédécesseur qui l'avait sorti.

Mais bon, moi je trouve ça curieux que monsieur Jean ait décidé de s'offrir la voiture favorite du Grand Frère. Quand je suis allé à Foug, j'avais bien remarqué une bande de jeunes un peu louches sur le parking derrière l'église. Manifestement, je ne suis pas le seul à les avoir vus.

M'est avis que bientôt ces jeunes pourraient recevoir la visite de monsieur Jean qui va jouer le Grand Frère au volant de sa Mégane. Y'aurait du jeune faouin(*) qui se ferait savater la gueule prochainement que cela ne m'étonnerait pas ! Y'en a marre de ces jeunes qui traînent et qui embêtent le monde ! Quand on ne peut plus manger sa croutonnade(**) tranquille, monsieur Jean remet de l'ordre. Et il n'a pas besoin d'un contrat avec TF1 pour agir ! Quand ça remue trop, monsieur Jean saute dans sa Mégane et intervient immédiatement. Après une prise de contact, une très rapide phase de dialogue, il latte les importuns !


Monsieur Jean descend de sa Mégane et fait passer le message !

(*) Faouin : habitant de Foug, féminin faouine
(**) Croutonnade : plat faouin typique à base de lard et de croûtons sec marinés dans du Gris de Toul.

Proverbe faouin :

Crédieu, si l'faouin l'est bien malin,
La faouine l'est bien coquine !

27 janvier, 2009

Pascal corrige les sacripants !

J'ai acheté un petit PC portable wifi. C'est un petit ACER d'entrée de gamme. J'ai profité des soldes. J'aurais pu prendre un truc mieux mais je n'ai pas envie d'enrichir les fabricants de matériel. Et puis, j'ai vu jusqu'à une date récente, GCM, qui est encore plus pingre que moi, gérer son entreprise en utilisant une vieille trapanelle qui tournait sous Windows 2000 !

Alors je l'étrenne un peu partout dans mon palais. Putain, c'est dingue, j'ai internet partout. Je peux écrire dans la cuisine, dans le garage, dans les chambres, dans la salle de bain, sur la terrasse et les ondes passent même aux gogues. Même avec une grosse gastro, je pourrai continuer à bloguer. C'est magique ! Le wifi réconcilie le journalisme et les troubles intestinaux.

Là je suis affalé sur le plancher chauffant dans le salon et j'écris. J'écris n'importe quoi. Il faut que je tape. Sinon ... je m'endors.

Quoique, il y a Le grand frère qui commence sur TF1. C'est géant ça comme truc de téléréalité. En bref, y'a un jeune qui fait chier son monde et surtout ses parents. Comme ces nazes n'osent pas sévir, la situation empire et le jeune fait de plus en plus chier. Il sèche l'école, il boit, il se drogue, il vole de l'argent à ses parents, il s'habille n'importe comment et il insulte tout le monde en hurlant "enculés, enculés !".

Bref, ses parents commencent à avoir peur parce qu'à force de partir en vrille comme cela, leur gamin se prépare au mieux un avenir de syndicaliste à la SNCF. Dépassés, les parents ont triste mine. Chaque fois, la mère usée parait toujours dix ans de plus que son âge, et le père est généralement une loque démissionnaire qui traîne en survêtement pourri.

Alors, de guerre lasse, les parents appellent TF1 et demandent si par hasard ils ne pourraient pas avoir la visite du Grand Frère pour calmer un peu leur gamin casse-couilles. Donc TF1 examine le dossier et si le gamin est vraiment le roi des emmerdeurs, parce que pour l'audimat faut du costaud, ils envoient le Grand frère, qui s'appelle en fait Pascal.

Et là, ça commence toujours pareil. Pascal se pointe dans une gare pourrie où l'attend toujours une Renault Mégane de location. Parce que Pascal il doit bien aimer les Mégane, ce qui fera plaisir à Lomig. Alors le père Pascal se pointe chez les parents.

On le voit rouler cool dans Mégane de loc', comme si de rien était. D'une part parce que la Mégane il connait par cœur, alors il pilote ça de deux doigts nonchalants, et d'autre part, parce qu'il sait que c'est pas un petit merdeux qui va lui résister.

Là, il tente d'abord la solution négociée, en tentant vainement de dialoguer avec le jeune emmerdeur. Mais comme le gamin est un peu con, il refuse. Moi, la première fois que j'ai vu Pascal, j'avais deviné qu'il était ancien boxeur parce qu'il avait une dégaine de super welter.

Les gamins, ça, ils ne le voient jamais. Comme quoi, plutôt que de fumer le chichon avec ses potes idiots ou de jouer à des jeux vidéos cons, ils auraient mieux fait de s'intéresser à la boxe. Ça leur éviterait des déboires. Parce que Pascal, le Grand Frère, faut pas trop le faire chier.

Parce que si Pascal cherche d'abord la voix négociée en privilégiant le dialogue, il aime pas trop qu'on refuse la main qu'il tend. A la longue, cette main, il finit par la foutre dans la gueule. Pascal, vous le collez ministre de l'éducation nationale, vous allez voir qu'il va vous les mettre au pas les syndicats lycéens. Il est binaire lui : c'est dialogue ou main dans la gueule. Un langage simple et clair que le jeune comprend. Parce que souvenons-nous que n'étant pas doté de toutes ses connections neuronales, le cerveau de l'adolescent n'est pas encore très performant.

Alors, à un moment, c'est toujours pareil. Pascal donne des gants de boxe au gamin et commence à se fritter avec lui. Soit disant que c'est pour permettre au gamin d'extérioriser ses conflits. Mais moi je subodore que c'est parce que le père Pascal il cherchait juste un moyen de frapper ce jeune petit trou du cul pour lui apprendre qui c'est le patron ! En plus sur le ring, les jeunes ne valent rien !

Une fois que le jeune a enfin compris qu'il y a des moments où il vaut mieux fermer sa gueule et écouter les grands, il commence à comprendre la phase de dialogue qu'il avait refusée. Il se met à dialoguer et explique pourquoi il faisait chier son monde. Ce n'est souvent pas très grave et tout finit bien.

En gros la technique de Pascal, c'est "bon on est là pour t'écouter, mais tu vas pas nous faire chier pour autant". En gros, il met au pas, il structure et enfin, une fois que chacun trouve sa place, il commence à dialoguer. C'est pas mal, c'est un truc qui marche avec les jeunes. Parce que la dialogue à la Dolto, ça a vite ses limites, justement quand on ne pose pas de limites !

Mais bon, je vous laisse, je vois Pascal qui s'énerve. Ça m'étonnerait pas qu'il sorte ses gants de boxe et qu'il commence à latter. En plus, ce soir, le jeune il est plus con que d'habitude. On n'a même pas envie de passer par la phase négociation. Il doit être chaud-bouillant le Pascal !

Renault Mégane : solution éprouvée pour aller latter la gueule des jeunes impudents !

Attention feignant !


Une de mes lectrice m'a adressé un commentaire qu'elle ne souhaitait pas que je publie. Elle semble soumettre à ma sagacité légendaire un problème quelconque et souhaitait que je lui réponde. Pour ce faire, elle m'a laissé un mail.

Eussè-je été organisé et diligent, que j'aurais immédiatement noté ce mail et que je lui aurais écrit. Mais tel n'est pas mon cas. Bordélique et cossard comme je suis, je n'ai rien fait de tout cela.

Je me contente donc de rédiger ce court article pour préciser qu'on peut m'écrire en cliquant simplement sur mon profil. Ce profil se trouve à droite du blog sous nos photos, sous la rubrique "contributeurs". Une fois ma fiche devant vos yeux ébahis, vous cliquez sur le lien "Email" et laissez la magie opérer... En vérité je vous le dis, vous êtes alors sur le point d'envoyer un email au meilleur psychothérapeute du monde qui possède le meilleur blog de l'univers !

Cependant, les mails n'étant pas encore dotés de répondeurs automatiques, ne vous attendez pas à une réponse immédiate. Il se trouve que je consulte rarement mes mails. Je trouve cela pénible. Je pense que si quelqu'un a quelque chose d'important à me dire, il peut me téléphoner. Je ne paye pas SFR pour rien.

Et si cette personne tient absolument à m'adresser un mail, il vaut mieux qu'elle me prévienne par téléphone qu'elle vient de m'écrire. Je pense même qu'il faudra qu'elle me rappelle deux ou trois fois, parce que sincèrement, j'ai toujours mieux à faire qu'à lire mes mails.

Mais, promis, je ferai ce que je peux pour répondre dans les délais les plus brefs. Je m'y engage solennellement ! Tenez, je promets que tout mail reçu avant la fin de ce mois, obtiendra une réponse avant la fin de l'année ! Si ça c'est pas de l'efficacité !

Enfin bon, il n'est pas dit que je bosserai gratos tout de même. Rendre service ponctuellement, OK. Mais bosser à l'œil non. Hors de question que je fasse des thérapies par mail. Non mais ! Pour tout savoir, offrez-vous des livres ou prenez rendez-vous avec moi. Je suis cher mais comme on dit : le prix s'oublie mais la qualité reste !

J'ai tout un tas de petits artisans cupides à payer moi. Et puis un jour, il va bien falloir que je remplace mon vieux scoot' !

Vie de chien !


Naguère, j'étais plutôt du soir. Mais voici que depuis peu, à peine rentré, la panse pleine, je m'endors comme un vieux sur mon canapé. Mon épouse a beau hurler, tout tenter pour me réveiller, il n'y a rien à faire. Je redresse un peu la tête, puis je me mets à dodeliner, avant de ronfler comme un sonneur.

De guerre lasse, mon épouse se tait enfin, me laissant m'endormir comme une loque face à la télévision qu'elle ne prend même plus la peine d'éteindre lorsqu'elle monte se coucher, m'abandonnant là, telle une épave.

Je me suis longuement interrogé sur cet état de fait. J'y ai d'abord vu les ravages de l'âge et j'ai été horrifié. L'image d'un Philippe vieillissant s'endormant au coin du feu n'était pas pour me plaire. Car, indépendamment du poids des ans qu'atteste l'état civil, je reste fringant, j'en suis persuadé.

Enfin, fringant à ma manière qui serait plutôt celle d'un ours. Rien du félin fébrile et toujours aux aguets en moi ! Non, moi je penche plutôt du côté de l'ours qui préfère se taper des restes appétissants d'une bonne poubelle pour économiser son énergie plutôt que de s'échiner à courir après une proie. On appelle cela être un prédateur opportuniste, c'est à dire bouffer tout et n'importe quoi, pourvu que le rapport entre l'énergie dépensée et l'énergie acquise soit toujours positif. C'est ça être malin.

D'ailleurs tout le monde vous le dira, un ours est un animal plus intelligent, bien plus intelligent qu'un chat. Or, qu'est-ce qu'un lion ou un léopard, si ce n'est un gros chat pas très malin ? Puisque que je n'aime pas les chats, je n'ai pas de raison de préférer les lions et autres félins idiots et très surfaits.

Le jour où le lion comprendra qu'on peut très bien bouffer en faisant les poubelles, il pourra enfin faire du lard en se reposant, plutôt que de s'échiner à courir après des gazelles trop rapides. Mais le lion est con que voulez-vous ! En plus cet abruti d'animal a pris le parti de vivre dans les savanes africaines où les poubelles ne sont pas légion. Tandis que l'ours, plus intelligent, a élu domicile dans de superbes parcs nationaux américains, où des touristes sympas laissent trainer des tas de choses.

Maintenant que vous êtes persuadé que lion est un animal bête qui a usurpé son titre de roi des animaux, alors que le vrai roi c'est l'ours, revenons à nos moutons. je disais donc que je m'étais interrogé sur cette curieuse manie qui consistait à m'endormir comme un vieux dès 23h00.

Je me suis donc interrogé et j'ai soumis ce problème à ma vive intelligence que tout le monde dont tout le monde reconnait la sagacité.

Ainsi, quand je vivais à Paris, dans un immeuble hausmannien, je ne m'endormais jamais avant deux heures du matin. Et encore fallait-il que je me souvienne que j'avais des rendez-vous à honorer le lendemain et qu'il fallait que je présente frais et avenant, et non une mine hâve et des yeux bouffis de sommeil.

Plus tard, ayant réintégré mon petit pavillon de banlieue, je me suis souvenu que je restai un couche-tard effréné. Là encore, c'est que ma conscience professionnelle qui m'obligeait à aller dormir. Parce que, que je vous le dise, je suis plus du soir que du matin. S'il y a une profession que je n'aurais pas pu faire, c'est éboueur parce qu'il faut se lever tôt. Tiens, je n'aurais pas pu non plus travailler sur les marchés. Ça tombe bien parce que j'avais d'autres ambitions que de ramasser les ordures ou de vendre des légumes.

Il semblerait que j'ai pris des habitudes de gallinacés du fait des changements que mon épouse a fait intervenir dans mon habitat. Simple comme je suis, je pouvais vivre dans mon ridicule petit pavillon de banlieue. Mais c'était sans compter avec mon avocate d'épouse, laquelle étant habituée aux moulures hausmanniennes de son ancien appartement et aux ors des palais de justice, se trouva fort dépourvue dans ce logement de prolétaire.

Ayant épousé une femme impécunieuse, celle-ci s'est donc mis en tête de transformer ma modeste demeure en une sorte de palais, en quadruplant l'espace disponible, à grands renforts de travaux dispendieux ! Pourquoi pas? A la limite, il sied plus à quelqu'un comme moi de vivre en un palais qu'en une maison misérable. Ceci dit, j'aurais vu d'un bon œil l'adjonction d'un vieux mobilhome d'occasion monté sur parpaings et d'un auvent en tôles brutes, puisque s'agissant de gagner de la surface vitale, autant le faire à moindre coût.

Les voisins se seraient moqués de nous ? Et alors ? Combien de pavillons de banlieue sont ainsi constitués d'ajouts successifs et plus moches les uns que les autres. Je n'aurais pas été le premier à vivre dans un gourbi. Un joli puits réalisé en vieux pneus peints en blanc, agrémenté de nains multicolores, aurait donné un côté pimpant à l'ensemble. Et puis, j'aurais réagi en stoïcien, leur jetant à la face mon dédain, préférant me boucler dans ma maison de bric et de broc plutôt que de subir leurs sarcasmes de nouveaux riches.

Hélas, ma peu frugale épouse a décrété qu'elle voulait vivre dans une maison en dur et a fait appel à un architecte ! De plus, étant bien moins conservatrice que moi, elle a opté pour des solutions techniques onéreuses. C'est ainsi qu'en lieu et place de volets que l'on ferme manuellement, ce sont des stores électriques ruineux qui ont été mis en place. Plutôt que du bon vieux PVC moche mais très abordable, il fallut mettre des ouvertures en aluminium. Tenez, rien que d'écrire ces mots je me sens défaillir à l'idée de tous ces artisans cupides qu'il m'aura fallu payer !

Mais le pire fut atteint, lorsqu'elle opta pour un chauffage au sol, à basse température. Pingre comme je peux l'être, et tous les capricornes le sont, non par avarice mais par peur du lendemain, moi j'aurais opté pour de bêtes et disgracieux radiateurs. Leur coût étant bien moindre, je me serais accommodé de leur piètre rendement énergétique. Après tout, si j'avais eu froid, je pouvais toujours me couvrir d'un vieux plaid rapiécé, obtenu gratuitement dans un stock de la Croix Rouge. Pourquoi toujours dépenser ? Je roule toujours gaillardement sur un scooter qui va bientôt fêter ses treize ans et bien malin sera le concessionnaire qui me fourguera une machine neuve.

En parlant de ce chauffage au sol, je crois d'ailleurs que je tiens là, le responsable de mes endormissements précoces. Ce n'est en aucun cas du une viellissement précoce. Il suffit que je rentre de mon cabinet, frigorifié par la conduite de mon scooter, et que je me jette sur mon canapé pour me sentir envahi par une chaleur bienveillante. Tant et si bien, qu'une heure après, alangui et amolli par la douce chaleur montant de mon ruineux parquet, je rejoins Morphée.

Moi le grizzly, né pour braver le froid et affronter l'adversité, je me retrouve tel un chien domestique, somnolant la truffe entre les pattes, face à la cheminée.

C'est sans doute le destin de tout grand fauve solitaire, une fois marié, de se retrouver à mener une vie de chien.

25 janvier, 2009

Management et hauts potentiels !


Formation d'un haut potentiel !


Lorsqu'ils me parlent du monde du travail, les quelques jeunes patients à haut potentiel (ceux que l'on nomment précoces ou surdoués) se plaignent toujours du mauvais management. Déjà souvent victimes durant leur scolarité d'enseignants médiocres, ces jeunes se retrouvent ensuite confrontés à des cadres qui n'ont aucune capacité à favoriser leur insertion dans le monde du travail.

Chacun d'eux m'explique, qu'alors qu'il était venu plein d'espoir et enfin persuadé que ses mérites allaient être exploités et reconnus, ils se sont trouvés confrontés à des structures aussi peu créatives qu'un régiment d'infanterie. Règles rigides, monotonie, ennui, tâches peu enrichissantes, interdiction formelle de prendre des initiatives, sont leur lot quotidien.

Un bon nombre arrive à être dégouté assez rapidement du monde du travail et comprennent bien vite ce qu'expliqua Dieu à Adam lorsqu'il lui dit : "tu gagneras ton pain à la sueur de ton front". Tant et si bien qu'après quelques mois pour les plus rapides, et quelques années pour les plus résistants, ils s'abiment dans une résignation morose que l'on dénomme joliment "dépression noogène".

Cet état de fait ne concerne pas seulement les petites entreprises mais aussi les multinationales. Et bien entendu, je ne parle ici que de vrais hauts potentiels et aucunement de gens réputés très intelligents, diplômés de prestigieuses écoles, dont nous admirons aujourd'hui les compétences véritables au travers de la fameuse crise financière.

Les hauts potentiels se signalent avant tout par une créativité et une sensibilité hors du commun avant leurs résultats scolaires qui sont parfois moyens. Rien n'est vraiment fait pour eux. Empêcheur de tourner en rond, s'interrogeant sans cesse sur le pourquoi et le comment, le monde du travail est souvent une machine qui les broie, d'où des résultats souvent en décalage avec leurs capacités.

Du fait d'un encadrement poussif composé de gens médiocres, aux compétences managériales désespérantes, l'entreprise classique est le tombeau de tous ceux qui ont espéré autre chose qu'un destin lié à leur capacité de soumission et à leur propension à lécher le cul de leur supérieur.

En vérité je vous le dis, si Bonaparte était né aujourd'hui, il se serait fait chasser de l'armée, comme de toute administration, et végéterait à un poste subalterne dans une entreprise quelconque. A moins, que lassé de ce monde de crétins, ils ne se soit mis à la boisson afin de maintenir un filtre entre lui et la réalité.

23 janvier, 2009

Fou !


Tiens puisque je parlais d'hystérique, ce matin j'ai été planté pour la quatrième fois consécutive par la même patiente. Chaque fois, j'ai le droit à une excuse différente, dont aucune ne tient la route.

Une fois, c'est un accident, une autre fois, il s'agit d'un entrepreneur venu inopinément, puis ce sont deux enterrements le même jour, et ainsi de suite. Et à chaque fois, on me supplie de bien vouloir refixer un rendez-vous la semaine suivante. Et je le fais, parce que je suis crétin.

Finalement, cette patiente est devenue un jeu. Chaque fois, je fais des paris pour savoir si elle viendra ou non. Ensuite j'appelle Laurence et je lui dis "tiens ma patiente n'est pas venue". Mais finalement, je pense que chaque fois j'espère qu'elle viendra.

J'ai beau savoir que ses excuses sont bidons, je m'accroche. Pourtant tout me hurle qu'elle est hystérique et à la masse, et que je ne peux absolument pas lui faire confiance. Sa vie même est une sorte de roman tragique qui finit par faire rire.

Les rares fois où je l'ai vue, j'ai toujours été admiratif devant ce fameux regard dont je vous parlais dans l'article précédent. Ses larmes sonnent juste, de même que son sourire éblouissant et je pourrais l'applaudir pour une telle prestation.

Mais, moi je fonctionne sous Unix, et en tâche de fond je m'amuse à engranger de tout petits détails "qui ne veulent rien dire pour vous mais qui pour moi, veulent dire beaucoup", comme disait le grand poète contemporain Michel Berger.

J'aime contempler alors qu'elle me raconte quelque chose de triste en larmoyant, cette étincelle fugitive de froideur qui signe le contrôle et la maîtrise totale du rôle.

Enfin bon, je vais lui faire un petit courrier qu'on appelle une "note d'honoraires "dans laquelle, je l'inviterai à reprendre rendez-vous dès qu'elle m'aura réglé mes séances.

Parce que si madame ne daigne pas venir, moi je viens ! Ce n'est pas tout de détecter les hystériques, encore faut-il ne pas trop rentrer dans leur jeu.

Et moi je trouve que me faire niquer quatre fois de suite comme un bleu, il y a un peu d'abus tout de même !

Séduction et hystérie !


Quoiqu'on en dise l'hystérie est la pathologie la plus difficile à diagnostiquer. C'en est fini des grandes crises qu'observait Charcot lorsqu'il professait à la Salpêtrière.

Face aux psys, l'hystérique moderne est plus adroite, plus matoise. Son besoin de séduire enfin libéré par nos mœurs relâchés lui donne tout pouvoir. Et elle est adroite. La séduction de l'hystérique n'est jamais de la pouffiasserie comme on serait tenté de le croire.

Combien de fois ai-je expliqué qu'une minijupe vulgaire de Skaï rouge et des escarpins putassiers d'un mauvais chausseur, ne signalaient pas l'hystérique mais simplement l'absence de goût et de moyens financiers !

La séduction de l'hystérique, c'est autre chose, c'est plus ténu, plus nuancé. C'est une séduction à l'affut, qui se tapit dans l'ombre pour mieux observer sa proie et se jeter sur elle. L'hystérique est intelligente quoiqu'on en dise. Elle a un fabuleux radar qui lui permet de se mettre à l'unisson de sa victime sur le même registre émotionnel.

L'hystérique en chasse est une tigresse dont les rayures se confondent dans le paysage ambiant. Et c'est pour cela qu'il est difficile de la voir venir. On a beau avoir tout lu de l'hystérique, on reste toujours surpris par sa capacité à attraper sa proie. Face à l'hystérique l'homme est un gros benêt, toujours prompt à vouloir séduire ou à sauver la demoiselle en détresse.

Le DSM IV explique que "L'interaction avec autrui est souvent caractérisée par un comportement de séduction inadapté, ou d'attitude provocante". Encore faut-il définir ce qu'est la séduction. Car l'hystérique séduit toujours de multiples manières et elle sait s'y prendre.

Elle peut tour à tour jouer la femme fatale puis la pauvre victime en détresse. Dans tous les cas, elle se doit de rester au centre de la scène. Et comme elle aime la scène, croyez-moi qu'elle a des talents de comédienne. Et il faut être fort adroit pour distinguer qu'elle joue.

Finalement, il n'y a qu'une chose qu'elle ne maitrise pas : c'est son regard. L'hystérique a toujours un regard spécifique quand elle joue. Elle peut prendre tous les rôles et les tenir à la perfection mais son regard la trahit.

Elle peut vous sourire et en même temps vous observerez toujours une sorte de fixité dans le regard, un peu comme si du fond de sa conscience elle observait l'effet qu'elle vous fait, de manière à savoir si elle vous a en son pouvoir ou s'il faut qu'elle ajuste au mieux sa stratégie.

Paraphrasant le grand écrivain Gérard de Villiers, on peut dire que l'hystérique qui séduit a "les yeux qui baigne dans le sperme" quand elle appelle le mâle. Mais, il n'y a pas que cela. Si on l'observe, derrière son regard mouillé et enjôleur, on distingue rapidement le viseur d'une femme plus dure qui vous met en joue, bien décidée à vous ajouter à son tableau de chasse.

J'ai beau connaître tous les traits diagnostiques du DSMIV concernant la "personnalité histrionnique" comme on dit maintenant, j'ai un petit quelque chose en plus. Moi aussi, je me tiens en embuscade. J'ai l'oeil dans le viseur. Et une fois la mise au point effectuée, mon oeil rivé à la lunette de tir, c'est toujours amusant de distinguer le regard de l'hystérique qui vous pointe dans sa propre lunette.

C'est une rencontre entre snipers. C'est aussi une pathologie complexe.

21 janvier, 2009

Commémoration !


C'est drôle, parfois je me trouve inclassable politiquement. Parce que si je suis libéral, je suis aussi très attaché à certaines traditions.

Ainsi, en ce 21 janvier 2009, je me souviens parfaitement que voici seize ans, Toju et moi-même avions assisté à la commémoration de l'assassinat de Louis XVI place de la Concorde. Le plus drôle est que nous appartenions tous deux à la grande administration. Nous imaginions la tête de nos collègues s'ils avaient su que nous honorions de nos présences une telle manifestation. C'eut été un coup à se faire fusiller après avoir fait nos autocritiques. Enfin, moi étant plus retord, peut-être que j'aurais simplement écopé du goulag en chargeant Toju et en l'accusant d'avoir perverti mon jugement.

J'y étais passé le matin, et trouvant l'événement très beau et fort émouvant, de retour au bureau j'en avais parlé à Toju qui, n'ayant pas grand chose à faire, m'y avait accompagné. Comme j'adore le protocole, je m'étais fendu d'un lys blanc acheté chez Lachaume, le fleuriste de la rue Royale. Je me souviens que nous étions des centaines ce jour là à défiler devant les CRS pour aller déposer des fleurs à l'endroit où s'était élevée la guillotine. C'était très émouvant. J'ai aussi le souvenir vivace d'une fort jolie petite demoiselle au profil racé.

Mon beau lys blanc m'avait coûté cent-vingt francs de l'époque. C'était une fortune en 1993 ! Je m'étais dit que c'était vraiment un très très beau lys et qu'il valait bien son prix. Et puis ensuite, j'avais songé que Lachaume avait forcément des frais importants et qu'il était normal que leurs fleurs soient plus chères qu'ailleurs. Ensuite, j'avais pensé que rue Royale, je ne devais pas m'attendre aux prix de Barbès.

Et en fin de compte, j'avais finalement pensé que ces salauds de mercantis profitaient vraiment de la moindre occasion pour faire de l'argent et que je m'étais fait entuber. Enfin bon, le geste était beau et c'était le principal. L'idée de "beau geste" est vraiment l'excuse foireuse qui m'a permis de donner une légitimité à mon geste inconsidéré.

On pourrait trouver étrange que quelqu'un qui se dise libéral ait ainsi assisté à une telle commémoration. Aujourd'hui encore, je n'ai toujours pas d'explication. J'attribue cela à ma nostalgie qui me fait dire chaque fois que "c'était mieux avant". Et puis, il y avait sans doute du dandysme à défiler devant les CRS pour aller honorer un roi disparu.

Et puis, je suppose que je suis bien plus libertarien que libéral stricto sensu. Alors l'idée de royauté me plait. Etre roi au royaume de soi-même est finalement l'aboutissement de toutes mes idées.

On peut même se demander si cette autonomie quasi complète, qui vous ferait regarder d'un oeil atone la comédie humaine, ne serait pas l'issue magnifiée d'une thérapie comportementale et cognitive réussie ?

Etre devenu tellement maître de ses pensées, et donc de ses représentations, que l'on pourrait n'être touché que parce que l'on désire, se contentant de mettre le reste à distance. Décidement, le stoïcisme est une discipline de grand vaniteux.

Fainéant !

Voilà, j'avais des tas de bonnes idées d'articles, et je n'ai rien foutu. Et pourtant, chaque jour qui passe m'offre une tonne d'opportunités.

Ainsi, ce soir, tandis que j'étais bovinement affalé sur mon canapé, j'ai suivi d'un œil morne l'émission "Enquêtes et vérités" au cours de laquelle deux journalistes sans peur et sans reproches traquaient des sexagénaires en goguette décidés à se taper des prostituées malgaches du côté de Nosy Be.

Le ton était génial. On avait à faire à des justiciers traquant des prédateurs sexuels. Les images montraient des filles âgées d'une vingtaine d'années et donc majeures. Et manifestement, la réalité n'était pas à la hauteur des rêves glauques et frelatés de nos reporters. Ce qu'ils auraient voulu, c'était du graveleux, du salingue, pouvoir choper un vieillard avec une gamine de douze ans par exemple.

Comme ils disent sur le site de TF1 :

"Nous avons traqué ces nouveaux prédateurs prêts à se payer quelques jeunes filles, parfois mineures, pourvu qu'elles se plient à leurs fantasmes sexuels. Nous avons interviewé ces jeunes filles, tenté de comprendre comment elles pouvaient en arriver là, découvrant que la plupart d'entre elles croyaient encore que l'un de ces "vazahas" (étrangers) voudrait bien les emmener en France, les épouser, fonder une famille."

Manque de pot, même si on imagine qu'il puisse exister une prostitution infantile, aucun des européens filmés n'était en compagnie d'une mineure. Là, nos deux journalistes devaient être verts de rage. Parce que partir si loin pour filmer toute la méchanceté, la prédation, l'avidité et la cupidité de l'homme blanc au paradis terrestre, pour ne voir qu'une scène de prostitution bien banale, ça doit être rageant.

Alors, les deux compères en rajoutaient. Ils n'hésitaient pas à expliquer que ces demoiselles de vingt et quelques années, couchaient avec des hommes qui auraient pu être leur père ou leur grand-père ! Rendez-vous compte, les hommes '"mûrs" préfèrent les prostituées jeunes ? Qui l'eut cru ?! Alors là, pour faire du sensationnalisme, trouver les mots qu'il faut, battre les blancs en neige, ils s'y connaissent nos plumitifs. Et puis, le tout dans un beau style dichotomique avec d'un côté de blanches colombes que la misère pousse à se prostituer et de l'autre, des salauds d'européens bourrés de vice.

Bon, le tout, n'apprenait pas grand chose. Dire que ça s'appelle "Enquête et révélation". Côté enquête, c'était léger puisque les deux clampins se baladaient dans des bars caméra au poing et parlaient à des gens qui ne se cachaient à peine. Côté révélation, on a appris qu'à Madagascar, la prostitution existe comme dans tous les pays du monde. Bon du fait de la misère ambiante, il y en a sans doute plus que dans un pays occidental. Il n'y a donc pas que de la vanille et des lémuriens sur l'île, il y a aussi des demoiselles vendant leurs charmes. Tant d'heures de pellicule pour cela !


En bref, il s'agit avant tout pour ces européens consommateurs de prostituées, d'obtenir à meilleur prix et dans un climat plus agréable, ce qu'ils pourraient obtenir chez nous. C'est la mondialisation appliquée au marché du sexe et rien de plus. Dans l'histoire, les seuls à pouvoir se plaindre seraient les prostituées hexagonales à qui on ôte le pain de la bouche ! On connaissait les prothèses dentaires made in China, la chirurgie dentaire made in Tunisia. Il faudra maintenant compte avec la concurrence de la pipe malgache ! Dire que personne ne croyait à la mondialisation dans le secteur des services. Finalement, le reportage aurait presque pu passer dans le cadre d'un magazine d'économie.

En revanche, ce qui était rigolo, c'était vraiment le ton dramatique employé par nos deux Torquemadas occupés à traquer le mal sous les tropiques. Leur désir quasi-obscène de voyeurs se dissimulait mal derrière leurs prétentions journalistiques et justicières. A tant rechercher le péché, on se demande si en final on ne l'adore pas un peu ?

Cette obsession de la pureté et cette prétention à toujours déceler le mal chez l'autre, me sembleront décidément toujours suspectes.

Allez tiens, pas de raison que TF1 racole seul ! Peut-être que prochainement je me fendrai d'un article sur un petit truc bien cra-cra, du genre uro ou scato ! Mais attention, pas pour faire du sensationnalisme, ni pour attirer le chaland ; non, uniquement dans de louables intentions psychologiques.

Il n'y a pas que les journalistes qui ont un code de déontologie ! Nous aussi !


Un lémurien de Madagascar (Madagascarus lemuridae prostitutas)

12 janvier, 2009

La fille la plus populaire du lycée !



Tous ceux qui ont déjà regardé des films américains débiles pour adolescents, savent qu'il semble y avoir deux événements majeurs dans la vie du jeune américain.

Il y a tout d'abord, le fameux "spring break", les vacances précédant les examens, au cours duquel tout jeune américain se doit d'aller ingurgiter des litres de bière, de vomir avec ses copains, tout en essayant de choper le plus de gonzesses possible. Le tout se passe généralement soit au Mexique, soit en Floride, avec la complicité des autorités locales. Mais le spring break, on s'en fout.

Enfin, il y a le bal de fin d'année surnommé "prom" où l'on élit la reine du bal qui est la fille la plus populaire du lycée. C'est généralement une blonde canon, riche et super désagréable, et toujours accompagnée de deux ou trois filles moins jolies qui lui servent de faire valoir, mais qui en fait la haïssent. Cette belle blonde est toujours maquée au quaterback de l'équipe locale de foot, une sorte grand blaireau musculeux, blond à dents blanches qui passe son temps à se moquer des toquards malingres du club d'informatique.


La notion de mec ou fille le plus populaire du lycée, n'existe pas chez nous. L'esprit de compétition n'est pas notre fort, et sans doute que nous avons l'égalitarisme si chevillé au corps, qu'il paraîtrait inconvenant d'imaginer qu'un adolescent puisse avoir plus de mérite qu'un autre.

En France, on n'aime exclure. Souvenons-nous que lors de la première édition de la Star Academy, de belles âmes s'étaient insurgées à l'idée qu'on puisse voter pour EXCLURE un candidat. Ces belles âmes avaient alors imaginé qu'on voterait pour garder son candidat préféré. Bon, à la fin, c'est la même chose : il y en a un qui est jeté dehors. Mais bon, techniquement parlant, ce n'est pas celui que l'on n'aime pas, c'est simplement celui qu'on aime un peu moins qui part. Et ça c'est important. Être deuxième sur deux, c'est psychologiquement plus sympa qu'être dernier, même si c'est pareil.

Alors, la tradition de la fille ou du garçon le plus populaire du lycée est-elle une bonne chose ? On serait tenté de répondre par l'affirmative, puisque cela apprend aux jeunes l'émulation et l'esprit de compétition.

En revanche, on peut aussi distinguer deux effets pervers :

D'une part, à force de tout miser sur l'apparence, on en vient vite à privilégier la forme sur le fond. Dès lors, même en politique ce n'est plus le meilleur ni le plus qualifié qui gagne, mais celui a les dents les plus blanches et le sourire le plus charmeur. Et c'est certain qu'à ce jeu là, nonobstant leurs qualités intrinsèques, Obama avait plus de chances que Mc Cain.

Et puis, on peut aussi imaginer qu'à force de privilégier les caractères extravertis, on condamne tous ceux qui sont nés introvertis. Malheur à ceux qui sont nés affligés d'un physique ingrat, voire passe-partout, ou affublé d'une anxiété sociale. Pour ceux-là, nulle chance de parvenir au Panthéon. La plupart s'en remettront en végétant dans le club informatique ou d'échecs du lycée, ou en confectionnant un magnifique herbier avec leurs amis de l'amicale des petits botanistes.

Et puis, il y a tous ceux qui ne s'en remettront pas. Ceux qui plus fragiles psychologiquement, ressentiront une telle frustration à l'idée de ne pas capter les regards de leurs petits camarades, qu'ils en viendront à ruminer leur échec jusqu'à la décompensation finale. C'est alors qu'un beau jour, ils viendront dans leur lycée armé d'un M16 pour faire un carton sur leurs condisciples.

Cette tradition du garçon ou de la fille la plus populaire du lycée, en laissant de côté les plus fragiles psychologiquement, serait-elle à l'origine de drames comme Columbine, Littleton ou Virginia Tech ? Ce serait une piste à étudier.

Toutefois, souvenons-nous aussi que cela flingue aussi dans d'autres pays du monde, puisque même la paisible Finlande a connu deux épisodes similaires. Le Canada et l'Ecosse figurent aussi dans ce palmarès. Alors, peut-être qu'il ne s'agit que de psychiatrie bien banale, tout simplement de cas pathologiques non détectés.


Quoiqu'il en soit, même si je n'ai plus l'âge d'être au lycée, flinguer mes petits camarades ne me serait jamais venu à l'idée puisque j'étais très populaire. Je constate même que ceci continue. Comme je suis parfois un peu con, à la limite pétasse, je me suis amusé à calculer le nombre de textos, messages mails, commentaires sur Facebook et coups de téléphone que j'avais eus pour mon anniversaire. Il faut être sacrément débile pour faire ce genre de calculs, croyez-moi !

J'ai donc eu 34 coups de téléphones et un peu plus de cent messages écrits. J'ai été très content et j'en profite pour remercier les gens qui ont pensé à moi.

J'en déduis donc que cette année, c'est encore moi la fille la plus populaire du lycée ! D'où le montage idiot illustrant cet article ridicule qui n'aura pas manqué de vous surprendre !

...



Joyeux anniversaire, Philippe !

Tous en chœur, everybody clap your hands !


Découvrez !

Oh la la ! Comme le temps passe !!!

Les années passent de plus en plus vite !


Avant vingt ans, les années passaient très lentement. Il faut dire que je me tapais l'école et que je détestais y aller. Beurk !

De vingt à vingt-cinq ans, j'ai bien eu conscience que les choses s'accéléraient, mais je m'en tapais parce que je me disais que j'étais encore très jeune. Les cafés parisiens dans lesquels je passais mon temps plutôt qu'aller en cours, étaient de doux refuges contre le temps qui passe.

De vingt-cinq à trente ans, j'ai bien du me rendre compte d'une accélération, d'un petit quelque chose de différent, mais je n'y ai pas pris garde. Et puis, c'est bien connu, tant qu'on n'a pas trente ans, on est encore jeune. Bon, il y a bien eu l'expérience du salariat, mais même cela je n'y ai pas fait tellement attention. Il faut dire que j'étais dans la glorieuse l'administration et que ce n'est pas là, qu'on fait l'expérience de l'aliénation du travail. Je faisais du onze heures/quatorze heures, histoire d'aller bouffer avec les collègues sympas, et c'était cool. C'est d'ailleurs à cette époque que j'ai connu Toju !

Entre trente et quarante ans, ben ça m'a encore semblé à peu près normal, bien qu'à la réflexion, le temps ait passé plus vite. Mais bon, tant qu'on est dans la trentaine, on peut encore se donner l'illusion d'être jeune et de tout pouvoir changer si on en a envie.

Et depuis que j'ai quarante ans, j'ai l'impression qu'une année dure trois mois ! Et le plus pourri dans tout cela, c'est que comme je suis doté d'une excellente mémoire, je n'ai qu'à fouiller dans mes souvenirs pour ressortir des trucs vieux de trente-cinq, trente, ou vingt-cinq ans et y repenser comme si c'était hier.

Bon, je profite de mon blog à moi pour me souhaiter un joyeux anniversaire !

09 janvier, 2009

Délires paranoïaques - suite et fin

Capitaine Queeg dans "Ouragan sur le Caine", joli modèle de paranoïaque !

Dans un commentaire qu'il me laisse sur mon article précédent, Lomig chef bienaimé et respecté du LHC ("Gloire à lui ! Puisse sa parole s'imposer sur la blogosphère avec la force de mille mustangs sauvages!"), me pose la question suivante :

"L'islam encourage-t-il la naissance de délires paranoïaques ?"

Que répondre, si ce n'est que, c'est bien connu, dans tout discours paranoïaque, l'ennemi c'est toujours l'autre mais jamais soi-même.

Les délires passionnels paranoïaques, et parmi ces derniers, les délires de revendication, supposent toujours l'existence d'une croyance et non de faits avérés et observables. L'idéaliste passionné par une cause, qu'elle soit politique, mystique ou sociale, se sent investi d'une mission consistant à porter, transmettre de manière fanatique, et devenir le prosélyte infatigable de cette mission. Les religions, quelles qu'elles soient, sont donc des structures évidentes dans lesquelles on retrouvera des personnalités paranoïaques.

Le terme religion désigne un ensemble de rites, croyances généralement théistes, règles (éthiques ou pratiques) ou dogmes adoptés comme conviction par une société, un groupe ou une personne. Contrairement à la science qui exige des preuves, tandis qu'une religion se satisfait de vérités révélées (rôle des prophètes). La religion, me semble-t-il, a pour point de départ la foi, laquelle reste un mystère. C'est pourquoi, il ne me semble pas plus utile d'incriminer l'Islam, plutôt qu'une autre religion théiste.

Personnellement, j'imagine que les paranoïaques se recrutent dans toutes les religions théistes. En tant que chrétien, j'ai toujours trouvé suspect les pratiques d'organisations fédérées au sein d'Exodus International, qui fédère des ex-gays proposant aux homosexuels des reparative therapies, destinées à leur faire changer leur orientation sexuelle.

Ces "thérapies réparatrices" sont basées sur un mélange de prière et de thérapies diverses. Il semblerait que certaines pratiques soient assez amusantes puisque l'on propose par exemple aux lesbiennes des ateliers de maquillage, et aux gays, des stages de mécanique automobile. Ce genre de délire n'a pas lieu en Arabie Saoudite mais aux Etats-Unis.

Notons que l'épisode "La photo"dans la saison onze de l'excellente série Southpark, se moque d'ailleurs de cette pratique dans lequel le jeune Butters se trouve à tort suspecté d'homosexualité. Dans cet épisode, le personnage est accusé d'être "bicurieux", puisque l'on ne nomme surtout pas l'homosexualité, et est invité par son père à intégrer un camp de rééducation des pratiques sexuelles dans lequel on doit lui apprendre à ne plus être "bicurieux" grâce à Jésus Christ. L'épisode est d'ailleurs émaillé de citations bibliques passionnantes.

Le seul ancien testament, généralement plus prisé par les protestants, n'est pourtant pas en cause. Ainsi, les catholiques dont je suis, peuvent aussi apprécier la curieuse personnalité de Saint Paul, dont les épîtres ne respirent pas forcément l'amour vantée par le Christ. Alors, Saint Paul est-il un vrai mystique, un réel prophète comme il le dit lui même, ou un simple paranoïaque souffrant d'un délire de revendication ? On peut constater que son zèle reste le même avant et après sa conversion. Il met autant de passion à combattre les chrétiens qu'à propager le message des évangiles. On peut même imaginer que de nos jours, on aurait pu lui prescrire un peu d'Haldol ou d'Abilify, pour calmer ses "délires".

Comme on le voit, la parabole citée ans l'évangile de Saint Luc (VI, 39/45), parlant de "la paille et de la poutre", n'est jamais à oublier. Dans nos sociétés déchristianisées, on a sans doute trop tendance à idéaliser une société régie par la Sainte Eglise, dans laquelle la parole du Christ, prêchant l'Amour et le Pardon auraient droit de cité. Je me souviens ainsi d'une patiente québécoise, pourtant restée croyante, me racontant ce que les sœurs lui firent endurer en termes de vexations et de brimades. Ce n'était pas au moyen-âge, c'était juste dans les années soixante. C'est pourquoi, si je me dis catholique et revendique ma foi, je n'ai jamais été particulièrement calotin. Justement parce que les "délires de revendication paranoïaques" n'épargnent pas plus ma propre chapelle.

La psychiatrie elle-même n'a pas échappé aux délires de revendications. Et dans certains états, la psychiatrie fut et reste même, le "bras pseudo-scientifique"de la répression. C'est ainsi que la défunte URSS usa et abusa du concept curieux de "schizophrénie politique", entité nosologique qui permettait d'interner tout "déviant". Cette pratique semble résister dans la riante république de Chine populaire dans laquelle la "schizophrénie politique" est devenue la "psychose politique" voire "maladie politoco-mentale".

Poursuivons et intéressons nous à ce qui se passe chez nous, dans une grande démocratie. Si je prends ma propre profession, je vois parfois chez certains confrères ce même type de comportements. C'est ainsi que j'ai été ulcéré de constater des esquisses de diagnostic ahurissants concernant Nicolas Sarkozy. Un élu n'est pas sacré, et c'est une mesure de salubrité publique que de mettre en garde ses concitoyens, lorsque l'on est persuadé qu'un candidat représente un vrai danger moral. Pour autant, être aveuglé par ses convictions politiques au point de stigmatiser un candidat au prétexte qu'il n'est pas de son bord, représente un danger et une faute professionnelle grave. La psychiatrie et la psychopathologie n'ont pas à être instrumentalisées au profit de convictions politiques.

En effet, la psychiatrie, entendue dans un sens large, n'est pas à l'abri des dérives paranoïaques. Il n'y a qu'à relire des textes pas si anciens, pour s'apercevoir que mon secteur d'activité ne recense pas que des êtres à l'abri de tout soupçon. Ainsi, quelques milliers de décès par overdose auraient pu être évités si de part et d'autres on avait voulu traiter la toxicomanie sans passion, en utilisant les substituts (Subutex et Méthadone) dès qu'ils sont apparus.

Hélas, pour certains professionnels, généralement de droite, l'état n'avait pas à "payer la drogue des toxicomanes". Tandis que pour certains psychanalystes (généralement de gauche ), l'emploi de substituts enrayait de manière dangereuse le travail de l'inconscient du drogué souhaitant s'en sortir. Dans ces cas là, nous sommes dans une approche dogmatique et non plus scientifique du traitement des toxicomanies. Je ne parle là d'erreurs professionnelles, bien normales comme dans toute pratique professionnelle, mais d'aveuglements dogmatiques.

Mais, l'expérience étant une lanterne qui éclaire trop souvent dans le dos, on refait la même chose avec le tabac en confiant la lutte contre le tabagisme à certaines associations dont le discours me semble délirant d'un point de vue psychophysiologique et ce contre l'avis même de tabacologues émérites.

Vous me pardonnerez de ne pas citer le nom de cette association. Mais comme tout paranoïaque, le président d'une de ces associations, ayant une tendance à la quérulence, je n'ai aucune envie de me retrouver devant la XVIIème chambre correctionnelle au Palais de justice de Paris pour "injure". C'est justement le propre et le danger des conduites paranoïaques, et notamment dans le délire de revendication, d'inventer des préjudices ou d'amplifier des préjudices mineurs.

En ce sens, l'état en légiférant à tort, au travers de textes censés protéger telle ou telle minorité, fait le lit de toutes les conduites paranoïaques possibles et imaginables. C'est bien connu que les "voies qui mènent à l'enfer sont pavées de bonnes intentions". Combien, en ai-je entendu chez les tenants de la liberté, dénoncer ce maillage juridico-politique orwellien ? Ils sont si rares, qu'il n'y a pas une année qui passe, sans que cet arsenal totalement fou, ne vienne verrouiller la liberté de parole.

Tout simplement parce qu'à la base de tout système paranoïaque, il y a une part de vérité. Le problème est que le délire de revendication paranoïaque ne s'embarrasse jamais de nuances. Totalement dichotomique, ancré dans un noir et blanc perpétuel, le discours paranoïaque ne cherche qu'à désigner l'ennemi à abattre. Et ce discours, comme je viens de le démontrer très partiellement est partout où les passions sont possibles.

Ainsi, plutôt que de tenter de démasquer "l'ennemi ultime", au risque de devenir soi-même paranoïaque sans s'en rendre compte, il faut au contraire tenter de circonscrire la paranoïa dans les discours qu'un individu parlant au nom d'un groupe nous adresse.

La "folie raisonnante" n'est pas et ne sera jamais l'apanage d'une religion mais est toujours présente là, où réside la passion. Ainsi, même le libéralisme qui se voudrait pourtant prosaïque, lorsqu'il ne s'embarrasse plus d'aucune morale, mais considère que tout s'achète et se vend, aborde les rivages dangereux de la paranoïa au travers du "délire de revendication".

08 janvier, 2009

Réchauffement climatique et délires passionnels !

Cette année, au moins les sudistes ne nous font pas chier avec leur putain de soleil !
(Nous on a des chasse-neige ! )

Ce qui est bien avec les sectateurs du réchauffement climatique, c'est que lorsque les températures sont trop douces, ils vous disent "ah vous voyez !". Mais, dès qu'il fait froid, et que les températures baissent en deçà des moyennes saisonnières, ils vous expliquent que c'est aussi dû au réchauffement climatique en se lançant dans une grande explication pseudo-scientifique dans laquelle interviennent des tas de variables auxquelles on ne comprend rien.

Ils me font toujours penser aux communistes. Parce que si vous dites à un communiste que son idée est peut-être géniale sur le papier, mais que dans les faits, partout elle fut appliquée, il n'y eut que famine, massacre et malheur, il vous répondra toujours que justement c'est parce que cela a été mal appliqué. En bref, le coco et l'écolo ont toujours raison. C'est d'ailleurs le propre de tous les raisonnements paranoïaques dans lesquels le réel est toujours filtré, malaxé et trituré de manière à cadrer avec le dogme. La paranoïa, qu'on appelait aux XIXème siècle, la folie raisonnante, est un rationalisme morbide impossible à enrayer.

En psychopathologie, on classe ce genre de raisonnements à la con sous la rubrique de "délires passionnels". Ils sont dits passionnels du fait de la nature du sentiment qui les inspirent : la passion. Ces délires débutent par une première interprétation délirante de la réalité ("Le capitalisme, ou le libéralisme, c'est le mal") ou parfois par une intuition délirante initiale. Ils se développent ensuite avec une forte charge émotionnelle qui peut provoquer un comportement dangereux. En revanche, le délire ne s'étend pas à d'autres domaines, il reste limité à un principal objet. On appelle cela le délire en secteur.

Cela donne par la suite des comportements curieux comme peut-être celui de Nicolas Hulot qui voit la patte des pollueurs dans tous les dérèglements observés. La simplification à outrance de problèmes complexes, la tendance à chercher un bouc émissaire, rendent ce type de délire particulièrement opérant. Et ce d'autant plus que la base de ces délires passionnels peut sembler rationnelle. En effet, à moins d'être crétin, chacun de nous pense qu'il vaut mieux ne pas polluer que de vivre comme un porc. Même mon ami Le Gringeot, ne balance plus son huile usagée dans les égouts quand il fait la vidange de sa Harley-Davidson.

Il faut souvent une bonne mise à distance pour s'apercevoir que l'on est face à des délires passionnels. D'une part, parce que leur base semble cohérente (ne pas polluer par exemple) et que les paranoïaques étant des sujets en proie à une hypertrophie du moi, sont souvent des gens extrêmement convaincants toujours prompts à exclure celui qui n'est pas d'accord du débat en pratiquant l'anathème. Car pour un paranoïaque, la vie est simple : "qui n'est pas avec moi est contre moi !". C'est la rigidité de leur raisonnement et la calcification de leur thématique unique qui doivent donner l'alerte.

On distingue cinq types de délires passionnels : l'érotomanie (se croire aimé d'une personne), le délire d'interprétation de Sérieux et Capgras, le délire de jalousie, le délire des sensitifs de Kretschmer et enfin le délire de revendication.

Les délires de revendication sont des délires systématisés et en secteur, essentiellement basés sur une interprétation délirante. Ils reposent sur la croyance délirante en un préjudice subi, accompagné d'exaltation, de quérulence et d'agressivité. Il s'agit pour les paranoïaques qui en sont atteints de « faire surgir la vérité » ou de punir les coupables. On distingue :

  • l'idéaliste passionné : passionné par une cause (politique, mystique, sociale), il se fait une « mission » de la porter, et de la transmettre de manière fanatique, et d'en être le prosélyte infatigable ;
  • l'inventeur méconnu : cherchant à faire reconnaître son invention présumée ou l'antériorité de celle ci par rapport à sa découverte « officielle » ;
  • le quérulent processif : conviction délirante d'avoir été lésé, multiplication des recours en justice et des procédures contre ses persécuteurs présumés ;
  • le délire de filiation : conviction délirante d'une ascendance illustre (souvent royale, aristocratique ou d'autre personnage en vue).
L'individu en proie à ce type de délire passionnel en secteur n'est plus accessible à la raison, et l'on aborde alors les frontières de la psychose, dans laquelle l'individu perd le sens du réel. Aveuglé par sa cause et son combat, le paranoïaque est prêt à tout y sacrifier. Mais le pire est qu'une fois mis face à son échec patent et ses erreurs, ce paranoïaque ne reconnaitra jamais son erreur. Il ne verra dans son échec que le résultat de l'intervention masquée d'un tiers. C'est le propre des délires passionnels de se nourrir de tout et de s'amplifier, sans jamais s'atténuer.

Notre époque est sujette à ce type de délires. Non qu'il y en ait plus qu'avant, à mon sens, mais que les moyens d'information permettent à ces délires de s'étendre de plus en plus rapidement. Et puis, ce type de délires est aussi très pratique, puisqu'en recourant à une explication à-priori rationnelle, alors qu'elle n'est que paranoïaque, ces délires fournissent un prêt à penser pour tous ceux qui préfèrent abdiquer leur libre arbitre et décident une fois pour toute que penser par soi-même est trop compliqué et que les raisonnements dichotomiques en noir et blanc sont plus aisés à manipuler que la nuance.

C'est ainsi qu'antiracisme, arrêt du tabac, écologie, solidarité, sont autant de bonnes idées charitables à la base, qui se sont transformées en autant de délires passionnels. L'époque fait la part belle à tous les Torquémada en mal de reconnaissance.

Alors oui, il a neigé sur la Canebière ! On a pu skier sous Notre-Dame de la Garde ? Les voitures abandonnées s'entassent sur l'autoroute de l'Estérel bloquée par la neige? Et donc ? C'est encore dû au réchauffement climatique. Et ce sera le poteau pour tous ceux qui oseront émettre un doute.

(Putain j'ai enfin rédigé un article sérieux)

07 janvier, 2009

Galerie de photos !

N'importe quel clampin peut aujourd'hui se dire photographe. Alors pourquoi pas moi, me suis-je dit ? Hein? C'est vrai quoi merde après tout, je ne suis pas plus con qu'un autre.

Moi aussi j'ai un appareil photo numérique, un index pour appuyer sur le bitoniau et même un œil pour regarder dans le viseur. Alors, hop, pas de raison que je ne sois pas non plus un artiste. Et un artiste contemporain en plus !

A notre époque de survalorisation du statut d'artiste, moi aussi j'ai envie d'en croquer un peu. Je teste juste un peu comme cela, pour voir, en proposant une toute petite partie de ma production artistique. Et si je constate que l'accueil est bon, il se pourrait que j'aille faire un tour à la Maison des artistes pour m'enregistrer.

En plus, leur slogan est "donner vie à vos rêves". Et moi, mon rêve est de cesser d'être un obscur et un sans grade. Trop vieux pour la Star'Ac, pas assez bosseur pour obtenir un rang correct sur Wikio, ne me reste plus qu'à devenir artiste.

Et par la suite, il est fort possible que j'aille à la pêche aux subventions. Quand on voit les daubes que les collectivités locales financent, je me dis que ma merde vaut bien celle des autres. Ce qui compte, c'est de savoir la vendre.

Si ARCHOS réussit à vendre un baladeur d'un poids de 250 kg, pas de raison que je ne trouve pas des pigeons pour s'extasier devant mon œuvre ! La crédulité des gens n'a pas de limites. Il n'y a que deux paramètres à contrôler : le désir et la culpabilité. Et ça, je suis capable de le faire. C'est dans mes cordes.

En fait, j'avais juste un gros problème d'inspiration. Je suis sorti de chez moi, mon appareil photo en mains, sans vraiment savoir ce que j'allais immortaliser. Pour le coup, si je me sens capable d'écrire sur tout et n'importe quoi, à partir de tout et n'importe quoi, avec un appareil photo en mains, je me sens largement plus démuni.

Je me suis baladé un peu, en me demandant ce que ferait un vrai photographe dans ce cas là. Je me suis dit qu'il serait à l'affut du "cliché" ! Alors, plissant les yeux, j'ai effectué un 360° dans mon jardin.

Et cela n'a pas raté car d'un seul coup, je l'ai vue juste là, superbe, qui m'attendait , revêtue de son blanc manteau. Ses courbes gracieuses et son sourire chromé m'aguichaient. J'ai su immédiatement qu'elle serait ma source d'inspiration.


Donc sous vos yeux ébahis, je vous propose trois photos magnifiques libres de droits que vous pourrez reproduire où bon vous semble. Bon, mais d'abord je vous propose une petite musique pour vous mettre dans l'ambiance.



Withmy RJ 49, the world is not enough !






Les jaloux qui se demanderaient comment je peux me payer un "jouet" pareil n'ont qu'à se dire que le travail paye toujours !

Emmenez votre ARCHOS avec vous !


Dans la gamme d'accessoires pour ARCHOS7, signalons cet intéressante remorque porte-ARCHOS qui vous permettra d'emmener votre baladeur en vacances avec vous. Ici présentée en bleu, la remorque existe aussi en rouge, vert et noir.

(Ne convient qu'à un tracteur d'au moins 400cv, permis super-lourd exigé, expérience des convois exceptionnels souhaitable)

Notons aussi ce très délicat étui pour ARCHOS7 qui protègera votre lecteur MP3 des chocs. Existe aussi en d'autres coloris.

Positionnement marketing !


Wikio, gros bâââtard, j'te nique ta putain de race à oit !

Je suis allé lire le blog de mon petit camarade Lomig, qui est le chef du LHC, et à qui je dois donc un infini respect. C'est un excellent blog, toujours intéressant parce que comme tous les analysants/facilitants, Lomig a un pédagogue qui sommeille en lui. Ses messages sont clairs, bien rédigés et didactiques. Lomig estle prof qu'on a tous rêvé d'avoir, le type capable de faire comprendre même les trucs les plus casse-couilles.

D'ailleurs, quand j'ai rencontré Lomig la première fois - lors d'une réunion des p'tits gars de LHC - je me suis dit : "ce mec là, il a du talent ! Tu lui mets des lunettes à la con, tu le colles dans un camion et il te présente C'est pas sorcier sur France 3 !".

Je lisais entre autre son compte-rendu de connections mensuelles. Déjà, je trouve que c'est un "tueur" de s'astreindre à créer des rubriques régulières. Moi, je ne pourrais pas. Les bonnes intentions, chez moi,ne durent que l'espace d'un moment. Ma vie n'est qu'une suite de bonnes intentions auxquelles je ne souscris que peu de temps.

Bon,ce qui rassure le petit boutiquier que je suis, c'est que je fais bien plsu de connection. Je suis peut-être un gros branleur mais le talent paye toujours. En plus, ce qui est intéressant, c'est que j'arrive à cela avec des articles souvent assez débiles, puisque je n'hésite même pas à vous parler de l'ARCHOS de GCM, ce dont toutle monde se fout, ou de mes vieux copains de primaire. Donc, là je m'accorde un prix d'honneur en toute modestie, en me disant que même avec des ingrédients pourris, j'arrive à faire des articles. Pas besoin d'actualité pour faire vivre mon blog, puisque tout est source d'inspiration, même une mouche qui vole.

En revanche, ce qui m'attriste, c'est que sur Wikio, Lomig arrive en 17ème position, et il le mérite, tandis que mon blog n'arrive qu'en ... rien du tout. Je ne suis même pas classé. Il faut dire que ces chiens font leur classement en fonction du nombre de liens qui pointent vers les articles.

Et je dois avouer que si mon blog est référencé un peu partout, et que même de grosses pointures viennent le lire, je n'ai aucun de mes textes cité en référence. Rien que dalle ! Si mon blog était un vrai journal, il serait acheté, lu mais jamais cité dans aucune revue de presse. C'est rageant non ? Ca donne l'impression d'être le pitre de service et rien d'autre.

Bon, on pourrait me dire que j'ai tout fait pour y arriver. Après tout, vu le titre du blog, j'aurais pu donner dans l'article de psycho bien roboratif, et ne jamais m'éloigner de ma ligne éditoriale. J'aurais eu des avis autorisés sur tout, j'aurais joéu de mon statut et j'aurais été un gros cador. En plus, le truc n'était pas dur à faire. Il suffisait de pomper des articles de canard spécialisé, de les recracher en rajoutant un point de vue personnel sur le sujet. Le tout étant bien sur enrobé d'une solide couche d'autosatisfaction, de celle qui n'appartient qu'aux gros cons incapables de prendre du recul.

Bon, je n'ai pas voulu et me voici rejeté de Wikio. Bon, en fait je ne m'en fous pas vraiment. Mais, écrire des articles politiques n'est pas ma tasse de thé. D'autres le font bien mieux que moi. Toutefois, comme certains sujets m'agacent, il se pourrait que prochainement, je livre un texte sur la santé.

Parce que j'ai beau clamer mon libéralisme, j'ai tendance à trouver que la santé n'est pas une marchandise comme les autres. Sur ce, bonne journée à vous (tous)tes !

05 janvier, 2009

Entre nous : "Pour Marino" !

Pour écouter ses K7 de Joe Dassin, Le Gringeot a aussi choisi ARCHOS.

Marino est la mère de Laurence et s'amuse à lire mon blog où elle laisse de nombreux commentaires.

Laurence m'a avoué qu'hier, sa mère était inquiète car elle ne reconnaissait pas cet Olive en Alfa-Roméo dont je parlais. Pour Marino, Olive était mon copain riche qui roulait en Touareg W12. Marino était donc décontenancée par l'irruption de ce nouveau personnage se pavanant en Alfa-Roméo !

Que Marino se rassure, Olive reste Olive, c'est uniquement sa voiture qui a changé. Lassé de son gros véhicule de narcotrafiquant, Olive a cédé son gros Touareg voici quelque semaines. Il a racheté une Alfa-Roméo. Or, il se trouve que ce nouveau véhicule est bleu glacier irisé avec des sièges en cuir framboise et des enceintes Bose partout à l'intérieur. Oui, Olive apprécie les voitures discrètes.

Sinon, Olive est toujours aussi riche. Il pourrait racheter entièrement Foug, si tel était son bon plaisir et en faire un parc d'attraction. D'ailleurs, il y a déjà pensé. Il pense qu'un village typique de Lorraine pourrait être attrayant et qu'on viendrait du monde entier pour le visiter. Il a déjà imaginé que vous pourriez y être figurante et vous promener en costume local.

Sinon, je précise que sa richesse n'est pas due à une intelligence ou à des capacités de travail hors pair, mais à une chance insolente. Ici certains disent qu'il aurait fait un pacte avec le diable ...

Pour le reste, aucun des personnages dont je parle souvent n'a changé. De temps en temps,j'en rajoute d'autres mais le gros de la troupe reste le même. Si vous le voulez,je vous ferai une liste des personnages qui interviennent. Ça sera comme sur votre Télé7jours. Et si vous le souhaitez, nous viendrons tous vous rendre visite en Lorraine quand Olive aura racheté Foug.

Par contre, il faudrait prévoir une douzaine de vierges pour Le Gringeot et une place de stationnementpour le camion de GCM car il viendra sans doute avec son gros ARCHOS 705.

Facebook ! Retour vers le passé !

Un vieux pote de primaire ! (source Facebook)
Notez l'ARCHOS accroché à la ceinture !

Je me sers terriblement mal des réseaux sociaux. A force d'avoir de la distance avec tout, j'en viens à faire le con partout. Plutôt que de me servir de ces nouveaux réseaux pour faire justement du réseau, et donc du business, moi je joue comme un crétin. Je prends les choses à la légère, tant et si bien que je perds du temps.

Je dois être le seul type qui écrive autant sur tant de médias différents et à qui cela ne rapporte pas une thune. Parfois, je me dis que je suis vraiment un gros branleur, et d'autre fois, que je suis une sorte de dandy vachement esthète, une sorte d'aristocrate à l'ancienne, qui ne veut pas faire argent de tout.

Quoiqu'il en soit, Facebook m'a permis de retrouver un ami vieux de trente-sept ans. J'avais déjà vu qu'il était sur Copains d'avant, et voici qu'il me contacte sur Facebook. C'est trop ce truc qui permet d'exhumer des camaraderies qu'on croyait enterrées.

Ce pote est donc le second plus vieux pote que j'aie, puisque mon plus vieil ami est Olive, celui qui roule dans une Alfa-Roméo bleue pleine d'enceintes Bose avec des sièges en cuir framboise, avec qui j'étais en maternelle.

Ce qui est drôle c'est que ce vieux pote, qui était au cours préparatoire, qu'on appelait onzième à l'époque, mon meilleur pote, m'a demandé si je me souvenais de lui. Et moi, paf, j'ai fait tourné mon disque dur et je lui ai raconté sa vie de l'époque. J'ai été jusqu'à lui dire son ancienne adresse, les jeux qu'on faisaient et même le prénom de sa mère. Oui, trente-sept ans après ! Balèze non ?

Ne me flattez pas, même si vous en mourrez d'envie, parce que je ne le mérite pas. J'ai toujours eu une excellente mémoire, ce qui fait que je n'ai jamais trop bossé, ni à l'école ni en faculté. En revanche, je peux aller dans un vidéo club relouer trois fois de suite le même film parce que je ne me souviens jamais des daubes que je regarde. Oui, vous voyez, soyez rassuré vous qui êtes imparfaits, même les plus grands ont leurs petits failles.

Donc mon pote a du s'apercevoir que je n'avais pas changé du tout et que ma mémoire prodigieuse et mon intelligence fabuleuse étaient intactes, trente-sept ans après. Ben, oui j'étais toujours premier de la classe, alors je suppose qu'il devait avoir gardé ce souvenir en mémoire. Ça m'aurait ennuyé de me montrer tout tocard près de quarante ans après. Mais bon, premier au cours préparatoire, premier toujours, comme on dit.

Pourtant habitué au succès, sur ce coup là, je me suis étonné moi-même. Putain, je me revoyais en 1971, et je n'avais rien oublié du tout. Avec ce pote là, on est resté en classe jusqu'en 1979. Un souvenir marquant, c'est quand on achetait des petits soldats Airfix, que je tentais de peindre. Bien sûr, peu adroit de mes mains dès mon plus jeune âge, je me livrais à un infect travail de goret. Ces petits soldats étaient vendus dans des boîtes de cartons et attachés par grappe. Je me souviens que ça valait deux francs !

Soldats Airfix : Artilleurs de la US NAVY de la seconde guerre mondiale en charge d'un canon antiaérien Oerlikon
(Les bras ne sont pas arrachés mais à coller sur les bonshommes et le canon, et même que moi je mettais des paquets de colle comme un gros dégueulasse. Mais je m'en fous, je rattrapais le tout , ni vu ni connu, en mettant un gros paquet de peinture, comme un gros verrat.)

C'est drôle quand on voit les gamins de notre époque. Plus un ne jouerait avec des petits soldats en plastique. Si on les renvoyait à mon époque et qu'ils nous voient jouer, mon pote et moi, avec nos petits soldats, ils se foutraient de notre gueule. Pour eux, on serait deux débiles profonds, et rien de plus ! Jouer aux petits soldats ou peindre avec son caca, pour un gosse actuel, ce doit être pareil : une activé de d'arriérés. Bande de petits cons va !

C'était l'époque où l'électronique n'avait pas envahi notre vie. Pas de téléphone portable, pas d'ordinateurs, rien de tout cela pour nous amuser. Du carton et de la ficelle, et on était heureux. Il y avait juste le début des consoles de jeux qui devaient peser 100 kilos et permettait tout juste de jouer au tennis avec des raquettes toutes plates et une balle en forme de pixel tout merdeux. C'était lourd, peu performant et pas très ergonomique, c'était l'ARCHOS de l'époque quoi !

Il y avait aussi un truc terrible chez ce bon pote, c'est qu'il vivait seul avec sa mère. Si ! C'était un fils de divorcé. C'est le premier que j'aie connu et à l'époque, c'était le seul de toute l'école. Je me souviens encore que ma mère le trouvait triste, et qu'elle attribuait cela au fait que ses parents soient divorcés. En fait, c'était parce qu'il avait les yeux sombres un peu tombants, qui lui donnaient un air de chien battu.

Mais bon, à cette époque, si on ne jetait plus de pierres aux gosses de divorcés, on leur trouvait tous les malheurs du monde. Je suis sûr qu'on avait promis un avenir de tueur en série, ou une carrière dans le grand banditisme, à mon copain, mais qu'on ne lui avait pas dit. J'imagine qu'à l'époque, des tas de psys débiles, devaient gloser sur le sujet et sortir des théories à la con sur les enfants de divorcés. Putain, parfois j'ai honte de ma profession. C'est rigolo quand j'y pense avec le paquet de divorces qui existent aujourd'hui. Dire qu'en 1971, c'était un truc rare, c'est carrément fou.

Putain dire que j'appartiens à une époque où on jouait encore aux petits soldats, et où il y avait un fils de divorcés sur cinq-cents élèves ! Je me fais l'effet d'un dinosaure parfois. Mais bon, je m'en branle parce que d'une part, je suis capricorne et que je ne vieillis pas, et enfin parce que cela me fait plaisir d'avoir retrouvé ce vieux pote.

Canon Oerlikon double 30 mm !
(Modèle actuel parce que cela me faisait chier d'en chercher un datant de la seconde guerre mondiale. Mais bon, comme cela vous saurez que Oerlikon fabrique toujours des canons.)

Vieillir ! 2

ARCHOS, numéro 1 chez les séniors !

04 janvier, 2009

Vieillir !

Archos le lecteurMP3 livré avec son camion de transport !

A partir de quel moment, cesse-t-on d'être jeune? Voilà une grande et passionnante question à laquelle je ne pourrais pas vous répondre, parce que je crois ne jamais avoir été jeune. Le natif du capricorne naît vieux et déjà désabusé. C'est triste mais cela nous préserve de l'action délétère du temps. On ne peut être déçu quand on n'entretient aucun espoir.

Voici quelques jours, l'ami GCM, celui qui roulait naguère en belle Lotus, avant de la broyer pour les beaux yeux d'une esthéticienne de dix-neuf ans, est passé à la maison. Il voulait me montrer son nouveau jouet : un archos 705 wifi. Il en était très fier et nous a fait une démonstration complète des aptitudes de son appareil. Mon ami Olive, qui est encore très riche et roule dans une Alfa-Roméo neuve bleu nacré bourrée d'enceintes Bose, a trouvé le produit peu convainquant.

Je suis assez d'accord avec lui parce que ce gros ARCHOS occupe une sorte de niche entre les baladeurs MP3 et les micro-PC pour laquelle il n'y a pas forcément de marché. Trop limité pour concurrencer un Ee-PC et trop gros pour offrir les facilités d'un IPOD, je ne vois pas l'avenir de ce curieux objet d'un bon oeil.

Évidemment GCM qui a huit ans de moins que nous, nous a traité de vieux en disant qu'on n'y connaissait rien. C'était l'argument ultime. Il nous a ensuite dit qu'il rajouterait un module GPS et qu'il emmènerait son ARCHOS 705 dans sa Lotus (quand elle sera réparée) et qu'il pourrait en plus mettre plein de MP3 dessus et même mater des vidéos. Alors là, pour le coup des vidéos, je ne suis pas trop d'accord. Parce que même avec les deux mains sur le volant, il faut qu'il plante sa belle Lotus, alors je n'imagine pas ce qui va se passer s'il mate en plus des vidéos. Sans compter que ledit ARCHOS doit peser au moins la moitié du poids de la Lotus et qu'en plus, vu l'exiguïté de la voiture, je ne sais pas où il va le mettre son gros machin.

Mais bon, je n'ai rien dit. Son ARCHOS semblait lui faire tellement plaisir et c'était le principal. Je suis un bon gars, je n'aime pas faire de la peine aux gens, et j'ai laissé Olive être cruel avec lui. Et puis, comme on a maté deux trois épisodes de la dernière saison de Southpark sur son bordel, j'ai pu m'apercevoir que la résolution était excellente. A défaut d'être utile, ça lui fera une petite télévision d'appoint très sympa.

Voilà donc où j'en étais. Je n'avais rien osé dire de peur d'être traité de vieux. Même si je trouve qu'à trente-trois ans, GCM n'est plus si jeune que cela. Il a beau s'habiller en teenager, les années passent. C'est un peu comme ces nanas qui persistent à s'habiller court pour nous montrer leurs cuisses : elles non plus n'ont pas vu l'outrage des ans et persistent à voir de belles cuisses fuselées là où tout être doué de la vue ne voit que deux jambons. Moi, je dis que GCM n'est plus si jeune, même s'il n'est pas vieux. Il est à un âge bâtard !

Deux jours après, je reçois le petit Tom, notre plus jeune colistier, qui n'est âgé que de dix-neuf ans. Alors lui, en plus d'être brillant, c'est un vrai jeune. Comme mon pote Olive était encore là et a mauvais esprit, il a parlé au jeune Tom de l'ARCHOS 705 de GCM pour savoir si c'était bien, et si les "vrais jeunes" achetaient cela.

Et là, le verdict du jeune Tom fut sans appel ! Il éclata de rire et nous expliqua : "quoi un ARCHOS 705 ? Ce gros truc que tu portes à deux mains et que tu ne peux même pas mettre dans une poche ? Ça sert à rien ce truc".

Tentant de défendre l'ami GCM, j'expliquais toutes les applications qu'il comptait en tirer. Et là, le jeune Tom fut catégorique en me disant : "Non, votre pote il s'est fait carott' en achetant ce truc". Je précise que le terme "carott" est la contraction de "carotter".

Ainsi, "se faire carott" signifie "se faire carotter", "se faire avoir", "se faire rouler", "se faire flouer". A mon époque, on aurait dit que GCM s'était fait "niquer" ou "enculer" ou encore "arnaquer", mais le jeune d'aujourd'hui semble dire "carott'". Au delà de l'explication littéraire, il faut admettre que pour un vrai jeune âgé de dix neuf ans aujourd'hui, acheter un ARCHOS 705 est un truc grotesque.

Tout cela pour conclure en disant que les années passent et qu'il faut savoir se ranger sous peine de paraître ridicule aux yeux des jeunes générations qui arrivent. Les codes sociaux changent et plus on avance en âge, moins on est adaptable. On se croit encore dans le coup, mais on ne voit pas que derrière, les vrais jeunes inventent d'autres codes, d'autres manières d'être.

Le risque est alors grand de finir comme Pierre Richard dans "Les compères", dans la fameuse scène où il rentre dans le bar en jouant les jeunes en disant "Ouah cool la basse, chouette la rythmique", et en claquant des doigts. C'est tout un truc de savoir communiquer avec des vrais jeunes, sans jouer le jeune soi-même. Car le jeune est loin d'être con et s'aperçoit bien vite de la supercherie si vous cherchez à entrer dans son monde. Il vous méprise aussitôt.

Difficile d'accepter d'être devenu adulte sans pour autant être un vieux con. Bon, moi je n'ai jamais eu à m'en préoccuper puisque, comme je vous le disais en introduction, je suis né vieux.


Ne jouez jamais le faux jeune !