27 février, 2010

Chez le psy !

Tous les jeudis soir, c'est réglé comme du papier à musique. Généralement, GCM passe me prendre à mon cabinet à 21h00 après mon dernier rendez-vous et on se fait une soirée MC-Do et film con.

En règle générale, GCM qui n'est jamais à l'heure, l'est toujours pour venir me chercher. Or moi, le temps de finir avec le patient et de boucler mon local, je lui mets toujours un quart d'heure dans la vue. Ce qui fait que j'ai le droit à tes SMS colériques et répétés du genre "alors ?" ou "bon je te préviens je pars". Le pauvre n'aimant pas lire, doit vivre un calvaire en étant forcé d'attendre un quart d'heure son double mètre coincé sans Peugeot 106 diesel.

Choisir un film con n'est pas chose aisée. Bien sûr, il suffirait de piocher dans l'imposante production française subventionnée et de regarder la bouse sélectionnée au second degré pour être satisfait. Il ne manque pas de films pénibles à la thématique sociale lourdingue qui puisse nous réjouir. Toutefois, notre esprit potache et adolescent ne saurait se satisfaire longtemps de ce genre production qui finirait par nous déprimer si l'on en abusait. A la limite je pourrais aussi regarder une compilation des discours de Xavier Bertrand mais à la longue cela finirait par m'énerver. Nous, il nous faut du lourd, de la vraie comédie américaine bourrée de gags calibrés au mm près. Et puis après avoir passé dix ou douze heures dans les problèmes des autres, je vous avoue que je préfère un film bête qu'un drame psychologique.

Croyez-moi pour trouver ce qui nous convient, il nous fait écluser tout un tas de navets désolants. Je ne compte plus les achats effectués dans la boutique de DVD à côté de mon cabinet , où légèrement honteux, je viens en demandant "une comédie américaine débile mais super drôle pour mon filleul qui n'a que dix-sept ans" et qui bien sur n'a jamais existé. Toutefois mon meilleur dealer reste O., un ex-patient avec qui je partage les mêmes goûts et qui je le confesse possède une longueur d'avance sur nous, ce qui nous aura permis de visionner quelques pépites.

Ceci dit en tant que presque expert en la matière, si vous voulez vous initier à cette catégorie de films sans vous risquer sur du bizarre pour vous initier sans vous tromper, prenez une œuvre des frères Farelly ou un film dans lequel joue Ben Stiller et vous êtes à peu près sûr d'avoir du roboratif à vous mettre sous la dent. Pour vous en convaincre, voici un extrait d'une de ces comédies. Extrait qui par le plus grand des hasards coïncide parfaitement avec la ligne éditoriale de mon blog.






Séance de psychanalyse !

26 février, 2010

Défense d'uriner !


Il est finalement assez rare que je sois le premier psy que les gens consultent. Assez souvent, dans une période plus ou moins récente, un patient qui débarque dans mon cabinet a déjà consulté un ou plusieurs confrères.

Parfois cela a été utile. D'autres fois, je constate que rien n'a été réglé et que la psychanalyse miracle poursuivie sur des années n'a pas vraiment eu les effets escomptés. Comme les gens n'aiment pas avoir l'impression d'avoir été volés ou trompés, ils me racontent que si cela n'a pas tout réglé, cela les a "beaucoup aidés tout de même". Moi, j'acquiesce poliment sans rien dire.

D'autres fois, quand ils se sentent plus en confiance, certains patients me racontent leurs expériences psychothérapeutique passées. Certaines fois, c'est assez ahurissant et je comprends qu'on estime que les psys sont à moitié dingues.

Dernièrement une patiente arrivée un peu en retard et essoufflée, m'a demandé quasi-implorante l'autorisation d'utiliser mes toilettes, ce que j'ai accepté bien évidemment. Une fois sortie, elle me remercie avec beaucoup de reconnaissance ce que je trouve étonnant parce qu'il me semble que je n'ai rien fait d'autre que de laisser quelqu'un utiliser les toilettes de mon cabinet ce qui ne me semble pas d'un altruisme extraordinaire.

Elle me raconte alors que son dernier psy avait refusé qu'elle urine chez lui au motif que "symboliquement tout ce qu'elle déverserait de cette manière en urinant était une manière de ne pas déverser par les mots ce qu'elle devait lui dire en face au cours des séances". Après m'avoir raconté cela, elle m'expliqua qu'elle l'avait déjà trouvé bizarre à deux ou trois reprises.

Que penser de tels comportements ? Soit ce type est à la masse comme seuls savent l'être les freudiens orthodoxes ayant en plus compris tout Lacan. Il en existe encore et on aurait tort de croire que Gérard Miller soit le dernier survivant. D'ailleurs je me suis amusé depuis des années à noter sur un petit carnet les phrases délirantes que me rapportaient mes patients à propos de certains de leurs thérapeutes précédents.

Mais il se peut aussi que ce soit simplement un gros goret qui a des toilettes sales et n'a aucune envie que sa patientèle le sache.

25 février, 2010

Waouh !


Je viens de réaliser que je n'avais rien écrit depuis le seize janvier ! Plus d'un mois sans accéder à mes écrits ! Comment avez vous pu survivre ? Comment ai-je pu être aussi cruel ? Je regarderai les statistiques des suicides prochainement.

Si je vois une pointe inexpliquée des décès par autolyse durant la période allant du 16 janvier au 24 février, je me sentirai responsable.

Responsable et un peu con parce que maintenant il faudra que je renouvelle mon cheptel de lecteurs habituels !

Responsable et un peu fier aussi, parce qu'avec nettement moins de moyens que France Télécom, j'aurais réussi ma petite hécatombe moi aussi !

J'apprends des tas de choses !

Pougnoute le chat décoré de la croix de fer !


Durant ma longue absence,je continuais à lire mes blogs préférés. J'ai ainsi appris que certains d'entre eux ont été étiquetés comme très très vilains par un rapport très sérieux rendu par le MRAP intitulé : Internet, enjeu de la lutte contre le racisme. Il faut dire que quand un rapport fait la distinction entre l'extrême droite et la droite extrême (page 25), on a à faire à du lourd, à des p'tits gars qui maitrisent totalement toutes les nuances du spectre hideux de ce qui se trouve à droite de l'UMP.

Autant vous dire que ces types là seraient assez forts pour vous expliquer la différence entre "bonnet blanc et blanc bonnet" qui ne vous apparaissait pas de prime abord. Avec eux, inutile de se planquer derrière des digressions fallacieuses, car vous serez démasqués quoiqu'il arrive. Le rapport à tôt fait de jeter l'anathème contre tout et n'importe qui et il en faut peu pour être répertorié sur les listes. Ainsi, si par manque de bol vos écrits plaisent à un blog réputé extrémiste et qu'il vous met en lien, vous aurez vite fait de vous retrouver raflé avec les autres.

Ça m'est arrivé récemment lorsqu'un de mes articles avait été repris in extenso par un blogueur réputé peu fréquentable ; un vigile de la pensée avait alors décrété que j'avançais masqué ! Putain, c'était moins une, un peu plus et je finissais à genoux devant la fosse avec une balle dans la nuque comme à la grande époque du père Joseph.

Je ne m'étendrai pas sur le rapport qui ne me concerne pas puisque moi, j'aime tout le monde à part les élus que je déteste dans leur écrasante majorité. Mais comme il n'y a pas encore de délit d'éluphobie, je suis assez peinard pour le moment. Mais bon, comme je lis très vite et que j'aime bien rigoler, ce qui n'arrive pas tous les jours dans ce monde merdique, il se trouve que j'ai lu ce rapport. J'y ai appris deux choses intéressantes que je souhaitais souligner :

Tout d'abord que le terrible site de Pougnoute est enfin démasqué en page 146 du dossier. Il était temps que ce blog monstrueux racontant les aventures de la chatte Pougnoute soit enfin justement dénoncé ! Rendez-vous compte qu'on y trouve des photos de Pougnoute bébé ! Si ça ce n'est pas de la zoopédophilie, je n'y connais rien. Bon, les fins observateurs auront noté que ledit site a cessé toute publication depuis mai 2007, ce qui aura sans doute échappé aux zélés traqueurs du MRAP qui le conservent encore dans leur base de données des gros vilains. Il faut dire qu'avec les chats nazis, on ne sait jamais : on les croit morts mais en fait ils veillent, prêts à s'abattre sur le monde !

Enfin, en page 13, j'apprends que si l'on orthographie le nom de notre président correctement, c'est que l'on est un putain de salaud de xénophobe. Ne me dites pas le contraire, le tréma sur le "o" de de Sarközy est un signe évident de xénophobie :

1.1.3.4 Sarközy
Le père de Nicolas Sarkozy est d'origine hongroise. Les sites racistes et/ou xénophobes le
mettront en évidence en écrivant Sarközy. Les antisémites ajouteront le nom de sa mère.

Alors là, je m'interroge parce qu'un ami a épousé une hongroise. Et j'ai noté que lorsqu'elle parle de notre bienaimé Président (Longue vie à lui !), elle a une nette tendance à prononcer son nom à la hongroise ce qui donne un truc du genre "Charkeuuussy". Vous avouerez que c'est encore pire que de mettre un tréma sur le "o" ?! Alors cette femme est-elle une hongroise xénophobe envers ses propres compatriotes ? Je n'en sais strictement rien mais tout cela me donne envie d'écrire une lettre anonyme au 43, boulevard de Magenta à Paris ! J'imagine qu'après lui avoir plongé la tête dans la baignoire, elle avouera enfin !

Quant à moi qui suis né en Italie, et qui suis donc encore vachement plus étranger que notre bienaimé Président qui lui est né en France, je déclare dès aujourd'hui comme suspects tous les gens qui auront l'outrecuidance et la xénophobe manie de mettre un "i" à la fin de mon nom (comme il se doit ) en lieux et place d'un "y" plus conventionnel car nettement plus français.

Merci au MRAP de m'avoir ouvert les yeux ! Grâce à eux, je sais qu'écrire mon nom sans faute est xénophobe et moi qui détestais déjà les chats, je les hais encore plus à cause de cette fasciste de Pougnoute !

24 février, 2010

Putain de pays de m.... !

Positivons : souvenons nous que les vrais problèmes sont à Haïti !

Cet après-midi ces cons de l'URSSAF se décident à me téléphoner. J'ai le droit à l'employée lambda, aussi concernée par mon cas que je ne le suis par l'avenir de l'union entre la Koriakie et le Kamchatka. En l'écoutant me parler, je me dis que moi aussi j'aimerais bien avoir un super taf tranquille, où je ne serais responsable de rien, ou je pourrais rester évasif, mal aimable et montrer à l'interlocuteur qui me fait vivre que je n'en ai rien à branler de ses problèmes. Mais pour mener une vie pareille en France, il faut soit être fonctionnaire planqué dans un bureau ou bosser dans un machin para-étatique ou être élu, ce que je ne suis pas.

Tout commençait bien pourtant. Mais à un moment de l'entretien, cette brave dame m'explique que non, en fait mon cas n'est pas éligible parce que je suis par ailleurs gérant de SARL. Je lui explique qu'aucun texte ne mentionne ce qu'elle dit. Cette gourde s'obstine à me dire qu'elle n'a pas envie de rentrer dans un débat parce qu'elle sait ce qu'il y a sur son papier. Je trouve admirable que l'URSSAF vous explique à quelle sauce vous allez être mangé en prenant pour base un "papier". C'est vrai que face à l'amoncellement et l'inflation de législations, les lois sont devenues ce qu'étaient les marks de la république de Weimar ou les dollars Zimbabwéens : du papier sans importance.

Comme je sens que je vais devenir très désagréable et que cela ne ferait qu'aggraver mon cas, je me calme avant de raccrocher. Malgré la présence d'une petite patiente en face de moi, je crois qu'un "quelle bande de cons à l'URSSAF" m'échappe. Ma chère patiente m'explique alors qu'en France, on n'a pas à se plaindre comparativement à l'Afrique. Elle m'énumère ensuite tous les bienfaits du modèle social que le monde nous envie : sécurité sociale, écoles très bien et gratuites, des routes, etc. Elle estime donc que je n'ai pas à me plaindre.

Comme j'aime bien cette patiente et que de plus, je ne suis pas là pour discuter politique mais pour faire une thérapie, je m'abstiens de lui répondre. Pourtant, j'aurais aimé lui dire que jusqu'à présent j'avais l'impression de vivre au sein d'une des premières puissances mondiales que j'aurais préféré voir comparer à des pays occidentaux comparables et non à l'Afrique. Car force est de constater qu'à côté de l'Afrique, continent de misère, tous les pays semblent être de riants paradis dans lesquels il fait bon vivre. Comme disait feu ma mère quand je ramenais une note désastreuse en lui expliquant que Machin en avait encore une moins bonne : "ne te compare aux pires mais aux meilleurs".

Enfin, j'aurais poursuivi que nonobstant tous les services que le fabuleux modèle social à la française m'offre, il est aussi bon d'évaluer le rapport coût / prestation. Parce qu'il me semble que bon nombre de ces services rendus, dont je n'ai pas demandé la plupart, sont médiocres et proposés à un coût exorbitant. J'aurais aussi glissé que la notion de gratuité était fallacieuse car rien n'était jamais offert mais soit financé par avance ou bien par d'autres. L'idée d'une école laïque, obligatoire et gratuite est erronée. Que je sache, les gens de l'éducation nationale sont payés. De plus il me semble que l'obligation d'inscrire son enfant dans une école choisie par l'état n'est pas une liberté mais une forme de servitude. C'est ainsi que des parents non contents du niveau calamiteux de certains établissements publics sont obligés de payer une seconde inscription dans un établissement privé à leur rejeton alors même qu'une partie de leur impôt finance la première. J'aurais pu aussi parler du système de santé public déliquescent. Si l'on rajoute à ce tableau, l'impéritie de la plupart des élus et les libertés individuelles qui se rétrécissent comme peau de chagrin, l'horizon devient bien sombre.

Bref, à moins d'avoir vécu dans des conditions effroyables, auquel cas le riant paradis soviétique qu'est devenu la France peut être perçu comme étant un paradis, je ne vois pas ce qui dans mon pays serait à même de me réjouir. C'est vrai que si je me prenais quinze jours de vacances à Port-au-Prince, en mendiant ma pitance au cul des camions de l'ONU, je serais peut-être ravi de vivre à Paris en 2010.

La raison nous recommande certes donc de ne jamais nous comparer aux pires mais aux meilleurs pour tenter de nous améliorer. Mais effectivement, peut être que dans sa candeur ma petite patiente avait raison : C'est mieux que si c'était pire.

C'est avec cette rassérénante pensée que je me coucherai ce soir. Tout est bien dans le meilleur des mondes me dirai-je comme Pangloss l'expliqua jadis à Candide. Il n'empêche que cela ne me calme toujours pas parce que je reste persuadé qu'on me prend pour un con.

Coucou !


Mais non, rassurez-vous je suis bien vivant. Pourquoi, ne suis je pas venu écrire ? Bof, je n'en ai aucune idée. J'avais pourtant plein d'idées d'articles et l'activité était très riche et m'aurait permis d'aborder plein de sujets sympathiques.

Dans les faits, j'avais commencé à écrire un superbe article concernant le projet complètement idiot tendant à obliger les entreprises du CAC 40 à compter un certain pourcentage de femmes dans leurs conseils d'administration. Que des élus puissent ainsi s'attaquer à la gestion d'entreprise privée et pire encore à la propriété privée m'avait semblé absolument monstrueux. J'étais très content de moi quand soudainement cette saloperie de Blogger s'est mis en rideau en me perdant mon texte prodigieux.

Tout ceci m'a foutu dans une colère noire. Comme je n'avais pas d'informaticien de chez Blogger sous la main pour le pendre et ainsi apaiser ma colère, il m'a fallu un certain temps pour me calmer. J'ai attendu un jour ou deux avant de revenir ici et finalement, il m'aura fallu plusieurs semaines pour avoir envie de rebloguer.

J'aurais pu passer mettre un petit mot et je ne l'ai pas fait. Je me sens terriblement coupable. Pourtant l'expérience est enrichissante. Cela m'a prouvé que quelque soit l'importance que l'on attache à son blog, et quelque soit son succès, et Dieu sait si le mien en a, le proverbe qui vaut pour l'être aimé vaut pour son blog :

"Loin des yeux, loin du cœur".