27 février, 2012

Procrastination !

La Renault Scénic de Lapinou (Turbo-D avec jantes alu)

J'ai le plan détaillé de ce putain de livre à rendre à ma chère peut-être future éditrice et je glande comme un fou. Heureusement que j'écris vite sinon, je serais déjà mort. Je n'ai que quelques jours et je sais que cela me suffira. Et comme à chaque fois, en écrivant à l'arrache, en partant au dernier moment, je maudirai mon tempérament indolent, ma fainéantise, mon incapacité à me poser à mon bureau pour travailler comme un type normalement sérieux devrait le faire. A ce moment, j'envie Lapinou qui est capable de dire qu'un soir il ne sort pas pour réviser sa connerie de compta. Bon, dans dix ans il sera au volant d'une Scénic et portera des Méphisto mais au moins, il ne connaîtra pas l'angoisse du temps qui reste et dont on se dit qu'il ne suffira pas à finir ce que l'on aurait du commencer bien avant !

J'ai pourtant eu des velléités de sérieux; Tenez pas plus loin qu'hier soir, je me suis assis à mon bureau, j'ai ouvert Word et j'ai commencé à écrire. Et puis, comme quand j'étais bien plus jeune et qu'un rien suffisait à me distraire, je me suis dispersé. J'ai d'abord cherché un truc sur wikipedia et là, d'article en article, j'ai fini bien loin de ce que j'avais commencé. Je ne suis pas sur que parler des lacs méromictiques soit particulièrement intéressant dans le cadre de mon projet de livre; Bon, comme j'ai bonne mémoire, c'est toujours une notion que je pourrais recaser l'air de rien dans une discussion. Posséder des rudiments de limnologie fait toujours sont petit effet en société. Surtout quand vous débitez tout cela d'un air neutre, de celui qui considère que de telles connaissances devraient être celles que possède tout honnête homme !

Ensuite, comme je me disais que j'avais du temps devant moi, je suis passé sur Facebook. Et là, je n'ai rien trouvé de mieux que d'échanger des commentaires idiots avec Laurence. On a joué au tennis en se balançant des bêtises et on a bien rigolé. Bon, de temps à autre, je revenais à mon plan et zou à la vitesse de l'éclair, je torchais une sous-partie; Je me relisais en me disant que pour ce que j'y investissais, j'étais plutôt content du résultat. Mais bon, cela ne m'a pas empêché de culpabiliser en me disant qu'à quarante-cinq ans, je restais encore un ineffable glandouilleur.

Là ou la plupart auraient fini par s'accepter, je crois que je me suis toujours senti coupable d'être tel que je suis. Je pense que je sens un tel décalage entre mes capacités et mes réalisations que j'ai toujours eu l'image d'un V12 qui ne transmettrai pas de mouvement aux roues. Ça tourne, ça monte bien dans les tours et au final, il n'y a rien. Je crois que c'est ce que La fontaine  voulu décrire dans sa fable Le lièvre et la tortue.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été comme cela. Ainsi, je me souviens qu'en première, devais avoir quinze ans environ, j'avais un bon ami qui en plus d'avoir le même prénom que moi et la même Yamaha DTLC possédait aussi la même inclination pour l'indolence et la procrastination. Peu avant les vacances de Pâques, nous avions eu un contrôle de maths prévu pour un jeudi; Bien sur, lui et moi n'avions jamais lu un cours ni ouvert un seul livre. La seule différence c'est que lui, tout en n'étant pas forcément fier de son indolence avait au moins appris à s'en accommoder tandis que j'en étais encore à rêver que je pourrais changer.

Et voilà que mon compère dont la mère assurait les fonctions de comptable dans une petite compagnie d'avions privés me dit que le mercredi précédent notre devoir de mathématiques, son patron doit partir dans le sud aux commandes d'un bimoteur pour en ramener un petit biréacteur d'affaire, je crois même me souvenir que c'était un Learjet. N'importe qui aurait préféré aller faire le con dans un avion d'affaire que de rester sagement à réviser ses maths. Sauf moi !

Moi, j'en étais encore à imaginer que d'un effort suprême de ma volonté embryonnaire, je pourrais changer du tout au tout et me muer en warrior et faire en sorte de passer mon mercredi après-midi à réviser des maths. Bien entendu, je déclinai poliment l'invitation de mon ami; Et le mercredi venu, tandis qu'il s'envolait en Cessna bimoteur puis en Learjet, je m'asseyais au bureau où bien sur je ne fis rien. Savoir quelles furent mes occupations réelles, je ne pourrais le dire trente ans après; 

Mais je suppose qu'après avoir ouvert mon cahier de mathématiques sur mon bureau, j'ai du aller regarder la télévision, jouer du piano et revenir enfin à mon bureau; Et une fois assis, constatant que je n'avais jamais rien noté ou presque en cours, j'ai du me dire que les révisions allaient s'avérer plus corsées que je l'envisageais. J'ai alors du me lever encore plus coupable, retourner regarder une connerie à la télévision puis jouer encore du piano avant de me rasseoir à mon bureau pour couvrir un quelconque papier de petits dessins. Ensuite, après avoir observé une mouche voler, j'ai du me lever et me dire que décidément, ce n'était pas ma journée.

Tant et si bien que quelques heures après, je n'avais rien fait. Ce qui le jour du devoir donna la catastrophe annoncée. Je me souviens par contre du jour où le professeur nous rendit nos copies. J'étais assis à côté de l'ami en question. Le prof commençait toujours par les notes les plus hautes pour finir par les plus basses. Je me souviens d'avoir eu 5 tandis que mon ami avait 4. Et j'ai encore le souvenir de la réflexion qu'il me fit ce jour là : "ah je constate que le crime ne paye pas mais que seul le travail porte ses fruits. Tu vois, plutôt que de réviser j'ai été faire le con en avion et toi tu as travaillé. Et à l'arrivée, je constate que tu as une meilleure note que moi et je me sens coupable". Moi ce jour là je me sentais complètement con surtout; Non, que j'aie eu peur pour le bac parce que je savais que je l'aurais mais simplement parce que je me sentais idiot d'avoir cru pouvoir changer encore une fois.

Et hier comme aujourd'hui, je me retrouve dans la même problématique. J'ai beau savoir ce qu'est la procrastination et même toutes les techniques pour y remédier, plutôt que de travailler je m'amuse à écrire sur mon blog. Mais bon, petit à petit la culpabilité s'en est allée. Comme on dit aux AA, il y a des choses qu'on aura le courage de changer et d'autres que l'on doit accepter avec sérénité. 

Je pense qu'avec tout cela, s'il y a une chose que je sais bien traiter c'est la tendance à la procrastination. Comme je n'ai jamais eu l'ambition de rédiger un blog dédié à la psychopathologie, je vous laisse libres d'aller consulter l'excellent article sur la question.

Quant à moi, je me connais. Je sais que si je suis un glandeur, je n'aime pas pour autant faillir à me parole. Donc dimanche prochain au plus tard, le plan de ce livre sera rédigé. Et je ferai cela à l'arrache comme à l'époque où je bachotais. A défaut d'être organisé, je suis capable d'être impulsif. Il parait d'ailleurs que l'impulsivité est le trait de caractère que l'on trouve le plus souvent chez les procrastinateurs.

Donc, quand je le voudrai, pressé par le temps, je bondirai tel un félin sur une pauvre gazelle et frappant nerveusement les touches de mon clavier, je torcherai le plan définitif d'un ouvrage que j'espère aussi définitif sur le sujet que j'aborde !

Learjet dans lequel je ne suis pas monté parce que je révisais !

05 février, 2012

Le courageux et les deux lâches !




Je sais que je devrais écrire un article sur les différences biologiques hommes/femmes mais j'ai la flemme. Quoiqu'il soit presque écrit, je ne trouve pas une once de courage pour le terminer. Sans doute parce que c'est une publication sérieuse et que moi j'excelle dans le n'importe quoi, l'anecdotique, et le rien. Ceci dit soyez surs que dans quelques jours, vous l'aurez cet article parce que mine de rien, l'idée de me trotte dans la tête.

Alors de quoi vais-je parler aujourd'hui ? Et bien j'aborderai très simplement la notion d'affirmation de soi en vous démontrant par A plus B que je suis parfois un lâche. Ceci étant dit, j'aborderai aussi de manière détournée les relations entre hommes et femmes et les stéreoptypes mais surtout j'écrirais coûte que coûte pour honorer ma promesse d'écrire plus cette année que l'an passé.

Voici quelques jours, je me trouvais en terrasse au café en face de mon cabinet avec un ex-patient et un patient et nous devions gaiement. Le secret professionnel m'empêchant de donner leur vrai prénom j'utiliserai donc des surnoms afin de préserver leur anonymat.

Le premier, l'ex-patient me fait un peu penser à Jean Sablon. Bon si vous n'avez pas eu une grand-mère née dans les années mille-neuf-cent, vous ignorez forcément qui était Jean sablon. C'était le crooner d'avant guerre, le Bill Crosby français, un grand brun avec une fine moustache à la Errol Flynn. Sveltesse, nonchalance élégante et voix de velours, ce type a fait craquer plus d'une minette avant la guerre ! Et à la différence du pignouf de Tokyo Hôtel, Jean sablon a conservé ses fans jusqu'à sa mort parce que l'aimer un jour, c'était l'aimer toujours !

Et c'est vrai qu'en terme de nonchalance, que certains prendraient pour un côté glandeur, et d'élégance naturelle mon ex-patient a vraiment des points communs avec notre crooner d'avant-guerre. Chaque fois que je l'ai vu en consultation, je n'ai jamais pu m'empêcher de l'imaginer négligemment appuyé contre son Victrola un verre à la main. D'ailleurs, plutôt que de chercher du travail, je lui recommande d'aller chanter Vous qui passez sans me voir dans les maisons de retraites en lui garantissant un tabac chez les plus de quatre-vingt-cinq ans ! S'il se débrouille bien, il pourrait arrondir ses fins de mois en ayant une part sur les héritages et même trouver un bel appartement en viager.

Et s'il est partant, je peux même convaincre Laurence de s'associer avec lui, grimée en Rina Ketty parce que parfois quand elle force sur son Babyliss, elle est coiffée de la même manière avec de drôles de crans et les cheveux tout plats même que je croyais que c'était une sorte de mode lorraine, une sorte de 30's revival comme on dirait ! Tenez, j'imagine déjà la photo de leur affiche prise au studio Harcourt comme à la bonne époque !

Le second est un patient j'appellerai le jeune gentilhomme de province. Il a beau vivre depuis quinze à Paris, je lui trouve toujours d'exquises manières tourangelles. Sa diction parfaite et son absence totale d'accent le feront toujours désigner comme un natif de Touraine même s'il se baladait affublé d'un maillot du PSG. On a beau toujours se moquer des gens du Nord à cause de leur accent, que les tourangeaux sachent que leur français parfait les désigne aussi à nos moqueries malgré leurs jolis châteaux même si on les voit peu dans Confessions intimes !

Alors Jean Sablon nous expliquait comment après avoir levé une donzelle sur un site de rencontres, cette dernière lui avait fixé rendez-vous dans un établissement chicos du huitième arrondissement. En plus, il avait constaté qu'elle portait un manteau de fourrure. Sans dire pour autant que la fourrure portée par une jeune femme, ça faisait un peu escort girl, Jean Sablon se demandait surtout où il avait mis les pieds et combien la rencontre allait lui coûter. Il nous expliquait que bien qu'elle soit plutôt bien roulée, l'entente était médiocre et qu'il voyait les verres s'aligner et qu'il se disait que ça ferait cher comme investissement pour pas grand chose vu qu'il ne comptait pas sur une séance de galipettes après. Et alors, voici qu'il nous dit qu'avisant la note faramineuse, il se leva en disant qu'il payait sa part avant de sortir un talbin de sa fouille, de la saluer et de partir.

Le gentilhomme tourangeau et moi-même étions sur le cul. Bardés de principes hérités d'un autre temps, jamais nous n'aurions osé faire cela tout en admettant que cela nous aurait emmerdé de lâcher cent cinquante euros pour une gonzesse sans intérêt. Bon alors pour nous défendre de notre lâcheté, nous avons d'abord commencé à traiter Jean Sablon de rustre en lui disant qu'il était gonflé. Puis, comme nous sommes tous deux honnêtes, nous avons reconnu qu'il avait de sacrées cojones parce que nous on aurait jamais osé nous comporter avec une telle muflerie bien que l'époque soit à l'égalité hommes-femmes. Ben oui, on a la classe ou pas, ce qui pour lui et moi consiste à raquer comme des crétins pour rien.

Dans les faits, je crois que si le jeune gentilhomme tourangeau et moi-même semblions à égalité en termes de lâcheté, je crois que j'ai largement battu tout le monde en termes de muflerie. Parce que moi, pris en étau entre mes principes à la con du genre il faut toujours raquer pour les filles et mon réalisme genre je vais pas payer pour cette grognasse, je n'aurais pas su de quel côté pencher. Tant et si bien que piteusement, j'ai avoué que j'aurais prétexté un appel un peu confidentiel ou une soudaine envie de pisser pour sortir du rade et me casser comme un voleur.

Ce qui au total nous donne le classement suivant :
  • Le couillu mufle : Jean Sablon ;
  • Le pas couillu gentleman : le jeune gentilhomme tourangeau ;
  • Le pas couillu mufle : moi, votre serviteur ;

Quand on voit le nombre de blogs dans lesquels les auteurs se donnent le beau rôle, vous noterez que je parle de moi sans fard, benoîtement, le plus honnêtement du monde ! Ce petit article sans prétention vous aura permis de réviser vos connaissances sur les années trente, de considérer que je suis le psy le plus honnête du monde et enfin de vous remettre en mémoire que parfois aller bien, c'est ne pas se changer mais simplement de s'accepter.

Et moi, en l’occurrence si j'avais été à la place de Jean Sablon, je me serais accepté lâche et mufle parce que parfois, ben je le suis ! Durant dix minutes, le temps de m'éloigner honteusement du café, je me serais dit que ce n'était pas joli-joli comme démarche et puis j'aurais fini par en rire en trouvant de toute manière une justification à mon comportement du genre elle avait qu'à pas me filer rencard dans ce rade hors de prix !


Et puis mine de rien ce petit billet est truffé de stéréotypes sur les rapports hommes-femmes et prépare adroitement l'article brillant que je publierai incessamment sous peu ! Et puis, cela me permet de vous signaler que je suis encore en vie et que je tiens ma promesse de publier plus que l'année passée.


01 février, 2012

Le libéralisme et le meurtre des petits enfants !


Récemment un patient m'expliquait qu'il s'était ouvert de ses tendances libérales auprès d'un collègue un peu comme on avouerait une maladie honteuse ou un travers sexuel un peu glauque à quelqu'un que l'on connait bien et que l'on sait discret et tolérant.

Bien mal lui en a pris parce qu'ayant à peine écouté les explications de mon patient, ledit collègue lui a jeté à la face : "Ah oui je connais le libéralisme. Avec vous si un pauvre gosse était orphelin et trisomique, on sait comment il finirait !". De fait, mon patient était tout penaud et très étonné de voir une telle réaction épidermique face à l'aveu de son libéralisme. C'est vrai que c'est très surprenant de se faire traiter de tueur d'enfants simplement parce que l'on a lu et apprécié Bastiat. Même si je ne suis pas un grand spécialiste de cet auteur que j'ai pourtant lu, il ne me semble pas qu'il ait préconisé de tuer les trisomiques orphelins ou pire de les vendre en pièces détachées ?!

D'ailleurs que je sache, l'eugénisme n'est pas vraiment une pratique libérale ou vantée par les libéraux. Les notions d'amélioration de la race, de sélection naturelle et généralement de création d'une société parfaite pour le bien de tous m'ont toujours semblé être des projets utopiques socialistes. D'ailleurs Francis Galton, le cousin de Charles Darwin, qui créa la notion d'eugénisme disait lui même : "de plus je ferais la supposition raisonnable que les expériences socialistes à diverses échelles et de diverses manières ont été largement tentées et se sont avérées inefficaces étant donné l'incompétence morale et intellectuelle du citoyen moyen". D'ailleurs eugénisme et socialisme ont connu un bref succès comme par exemple dans la communauté d'Oneida fondée par John Noyes aux Etats-Unis.

D'ailleurs rappelons que le libéralisme est en gros un courant de philosophie politique visant à faire reconnaître la primauté des principes de liberté et de responsabilité individuelle sur l'autorité du souverain et rien d'autre. Alors que le socialisme est un courant de pensée sympathique au premier abord puisqu'il propose le bonheur sur terre avant de se révéler terrifiant dès qu'on l'applique puisqu'il soumet la volonté individuelle aux décisions du nombre qui se trouve le plus souvent être réduite à un seul représentant. Une fois que l'on sait cela, on sait de qui les pauvres orphelins trisomiques, si tant est que de pauvres enfants puissent cumuler de tels handicaps, seraient les victimes en cas d’avènement de l'un ou l'autre de ces grands courant de la philosophie politique.

Je comprends fort bien le désappointement de mon patient puisque récemment encore, j'ai discuté avec deux ingénieurs socialistes. Nous parlions du nucléaire et l'un d'eux m'expliqua que des chercheurs auraient récemment trouvé à améliorer le rendement photovoltaïque en créant des photopiles utilisant des nanoparticules leur permettant de capter non plus 15% du spectre lumineux mais carrément 65%. Aussi naïf que mon patient, j'expliquai alors aux deux ingénieurs que ce serait plutôt bien de pouvoir compter sur une source d'énergie infinie et non polluante que l'on pourrait consommer à loisir.

Et là, que n'avais-je pas dit puisque l'un deux, qui se targue de responsabilités politiques, m'expliqua avec une petite moue dubitative qu'il aurait pu prendre s'il expliquait quelque chose à un enfant peu doué, que justement il fallait apprendre aux gens à mieux utiliser l'énergie.

En bref, selon mon camarade socialiste, soit on gère des pénuries à coups de décrets en tous sens soit on gère le comportement des gens en cas d'abondance à coups de leçons éducatives lénifiantes; En bref, il faut gérer quoiqu'il advienne parce qu'il est connu que les gens, cette bande de cons gras et lourds, n'ont évidemment pas conscience de ce qui est bien pour eux. Dans tous les cas on est dans le malthusianisme, une vision restreinte des ressources qu'il s'agisse de matières premières ou de matière grise.

La prochaine fois que l'on vous demande si vous voulez tuer les plus faibles parce que vous êtes libéral, répondez : "Non bien sur que non, je ne suis pas socialiste voyons !".

Ceci dit mon pote socialiste a tout de même réussi à me refiler le programme de François Hollande que je n'ai pas encore lu !