31 mars, 2012

Criminologues et profileurs d'opérette !



Comme je suis une redoutable feignasse, je me suis fait avoir deux fois, pour ne pas dire trois puisque j'ai commencé un livre que je n'ai pas du tout terminé malgré les promesses que je m'étais faites et que j'imagine que ma chère éditrice a depuis le temps du me classer dans la rubrique "branleurs".

Bref, dans l'article précédent je vous narrais que tout seul comme un grand par la seule puissance de mes petits neurones, j'avais trouvé non pas qui était le tueur de Toulouse mais à quelle mouvance il appartenait. Cela ne me fut pas d'un grand secours puisque les médias l'annoncèrent bien avant que je n'ait publié un traître mot à ce sujet.

Puis l'idée me prit de parler de ces fameux profileurs autoproclamés et de me moquer copieusement d'eux. J'allais écrire un article mais je me suis dit que j'avais un peu de temps. Et hop, voici encore une fois que je me suis fait couper l'herbe sous les pieds puisque Frédéric Taddei en fit le thème de son émission Ce soir ou jamais du 27 mars ! Et là, profileurs et criminologues s'opposèrent les uns et les autres tant et si bien qu'ayant suivi l'émission, je me suis dit que je n'aurais rien d'intelligent ni d'original à rajouter puisque l'idée de se moquer de ces experts bidons était déjà exploitée par un autre.

Finalement, ce qui ressortait de cette émission c'était que les criminologues étaient plutôt mal formés et que le terme criminologue ou profileur ne voulait rien dire puisque tout le monde peut se l'attribuer. Moi-même bien que n'étant pas forcément un fanatique de la reconnaissance de l'état, je dois admettre que ceux qui se parent de ces titres pourraient au moins faire l'effort de parfaire leur culture sur ce sujet en évitant de débiter des sottises. Enfin ceux qui sont parés de titres garantis par l'état devraient avoir l'humilité d'admettre que la talent lui ne sera jamais donné par l'état.

Enfin, ce qui déplaisait souverainement aux uns (les invités de gauche principalement) c'est que les autres puissent dire que l'on pouvait prédire le comportement d'un individu depuis son plus jeune âge. C'est vrai et faux car si un tueur en série s'est déjà signalé par des comportements aberrants quand il était petit, cela ne veut pas dire qu'un enfant ayant ces mêmes comportements deviendra forcément un tueur en série. On rejoint là la critique que l'on peut faire aux abolitionniste du cannabis qui veulent en interdire l'usage au motif que cela conduirait forcément à l'héroïne puisque près de cent pour cent des consommateurs d'héroïne ont auparavant consommé cette substance. Hélas, si la relation existe, ce n'est pas parce que B =>A que A=>B. S'il est compréhensible qu'un politique qui ne vit que de la peur puisse sciemment sombrer dans cette paralogique, c'est inadmissible de la part de professionnels se targuant d'être criminologues.

D'ailleurs il était surtout stupide de confondre criminologie et profilage criminel, les deux compétences bien que connexes, n'entretenant qu'un rapport ténu entre elles comme en entretiendraient le responsable d'une réserve naturelle et les chasseurs. La criminologie est la science qui étudie les facteurs et les processus de l'action criminelle et qui détermine, à partir de ces connaissances les meilleurs moyens pour lutter et contenir ce fléau social. Le profilage criminel, basé sur l’analyse comportementale, est une méthode permettant à des enquêteurs de déterminer le profil psychologique d'un criminel afin de restreindre le nombre de suspects et d'orienter l'enquête.

En gros s'agissant du sieur Merah, il ressort de la criminologie de savoir comment ce genre d'individu survient, passe à l'acte, comment les sanctionner et surtout comment empêcher qu'ils existent en analysant toutes les données disponibles. La criminologie ou sciences criminelles (forensic sciences en anglais) est donc au carrefour de différentes disciplines comme le droit, la psychologie, la biologie, etc., et surtout au coeur de toute action politique.

En revanche, s'agissant toujours du sieur Merah, on se moque bien de savoir pourquoi il existe mais on se focalise sur le pourquoi en analysant les enchaînements cause conséquences au plan comportemental en se fiant aux indices qu'il a laissé sur le terrain commettant ses crimes. C'est donc un boulot de chasseur dans lequel il faut être psychologue au sens premier du terme bien avant de l'être au sens légal du terme (mastère 2 de psychologie clinique). D'ailleurs, le type qui a forgé le terme de serial killer et a posé les premières bases du profilage comportemental n'était qu'un ancien flic militaire simplement plus malin que les autres parce qu'il avait un fonctionnement cognitif différent des autres, sans doute plus libre et plus créatifs.

Et finalement le profilage tel qu'on le voit à la télévision dans les séries ou films américains reste complètement bidon parce que finalement, de l'analyse comportementale tout le monde en fait plus ou moins avec plus ou moins de talent. Quand vous invitez des amis mais que vous évitez tel plat parce que vous supposez que X ne l'appréciera pas, vous faites de l'analyse comportementale puisque vous déduisez le comportement de X face à ce plat en fonction d'informations que vous détenez déjà sur lui.

C'est pour cela qu'assister à cette empoignade télévisée m'a fait sourire. Si les criminologues étaient à leur place, en tant que détenteur d'un savoir nécessaire, les profileurs autoproclamés m'ont semblé totalement à côté de la plaque. D'ailleurs, c'est amusant ce soir là, il se classaient aussi parmi les criminologues, ne comprenant même pas la différence fondamentale entre les deux disciplines.

D'ailleurs, ce ne sont pas ces profileurs d'opérette que l'on a vu hanter les plateaux de télévision qui ont permis l'arrestation de l'assassin mais d'après les informations que l'on a eues, de simples flics qui ont compté sur la bêtise évidente du coupable. Ce soldat d'opérette engagé dans un combat stérile ne pouvant être qu'un individu limité vivant sans doute dans des fantasmes d'idéal du moi, il était évident qu'aussi préparé qu'il ait pu l'être, son plan devait être bourré d'erreurs à exploiter.

Et cet âne bâté s'est simplement fait choper pour une bête histoire d'adresse ip laissée sur un site de petites annonces, une erreur basique que tout bon adolescent piratant du Divx et du Mp3 n'aurait pas commise. En bref, plutôt que de penser à des pistes politiques à exploiter, il suffisait de comprendre que seul un crétin avait pu avoir commis ces crimes.

En bref, les profileurs c'est bien mieux à la télé ou au cinéma que dans la vraie vie !

30 mars, 2012

Profilage criminel et pitrerie !


Dommage que j'écrive ce message seulement maintenant. Si j'avais moins glandouillé, j'aurais été dans les temps et je me serais taillé un franc succès parce que finalement je m'étais révélé meilleur que mes confrères en ce qui concerne le profilage du maintenant célèbre Mohamed Merah.

Je me souviens que lors de la traque de l'assassin, différents "profileurs" autoproclamés se sont succédés à la télévision et notamment sur les chaines d'informations comme BFM et ITélé. J'ai en mémoire notamment deux d'entre eux que je connais mieux. 

Le premier parce que j'ai lu tous ses ouvrages sur les tueurs en série et que je l'ai trouvé d'une médiocrité incroyable. Le pauvre a eu la chance, si l'on peut dire, d'être admis à rencontrer certains grands criminels américains pour n'en ramener que des impressions basiques un peu comme en aurait un gamin visitant la ménagerie d'un zoo (ouh le lion fait peur et il a de grandes dents), assorties d'élucubrations psychologisantes totalement dénuées d'intérêt.

Ainsi ce profileur a pu commettre l'erreur énorme consistant à confondre causalité et corrélation en expliquant à propos du cas Breivik que sur 113 cas de tueurs de masse, 108 s'adonnaient à la pratique des jeux vidéos violents. Il semblerait que devant la levée de boucliers des joueurs, notre profileur ait expliqué que justement il n'attribuait aucun lien de causalité mais que ce soit une agence de presse qui ait tronqué ses propos.

Je me souviens encore de cet incapable interrogé sur toutes les chaines bafouillant en nous débitant des platitudes et en accusant plus ou moins ouvertement au gré de ses interventions l'extrême droite et ces fameux nazis dont on nous parle tant et qui auraient tant arrangé nos amis journalistes.

Le second qui m'ait marqué est un confrère que je connais pour avoir collaboré une fois avec lui. Je dois lui reconnaître une véritable intelligence mais malheureusement doublée d'un narcissisme impressionnant qui rend inopérantes toutes ses capacités d'analyse dans la mesure où chez lui, toutes ses réflexions concourront toujours à se mettre au centre et en valeur comme le ferait un paon dans une basse-cour;

Je me souviens qu'intervenus voici quelques années en tant que conseils dans une société de presse, je n'avais cessé de lu dire de bosser un peu et de cesser de draguer les assistantes qui de toutes manières ne s'intéresseraient jamais à un psy quinquagénaire alors que tant de people défilaient dans les locaux. Mais rien n'y faisait, dès qu'un petit cul en talons hauts passait, ce pauvre type se muait en loup de Tex Avery pour ne pas dire carrément en Paul Memphis, ce crooner ridicule interprété par Guy Marchand dans Les sous-doués en vacances

Cela m'a amusé de le revoir interviewé à plusieurs reprises, et de le voir se pavaner en débitant lui aussi des lieux communs, se pavanant comme un pigeon à la saison des amours. Je dois au moins lui reconnaître que bien que totalement incompétent sur le sujet, il a eu l'intelligence de ne pas sombrer dans la chasse aux sorcières ambiante en désignant du doigt un vilain nazi mais se contentant de rester dans une attitude de réserve qu'il jouait à merveille, un peu comme si, doté de pouvoirs peu communs, lui savait mais ne pouvait décemment pas communiquer des informations d'une telle importance à de bêtes journalistes tandis qu'on traquait le tueur. C'est un cabot et il a cabotiné à merveille.

Et moi dans tout cela ? Moi, d'une part ce n'est pas mon métier. Mais, j'enrage à l'idée que la veille de son arrestation, je parlais de ces assassinats avec la dernière patiente de la journée, une jeune femme avec qui je m'entends bien. Je me souviens de lui avoir dit deux choses dont j'étais sur et certain. D'abord que ce type agissait en soldat, parce qu'il faut être un vrai soldat pour ainsi déshumaniser ses victimes. Enfin, j'étais sur, au regard des éléments fournis par les médias que ce n'était pas un militaire professionnel. Car si on le sentait déterminé, il y avait aussi un côté un peu "brouillon" ou "précipité" dans son action. De plus, je ne croyais pas qu'un militaire professionnel et donc sorti d'un régiment d'élite ait pu ainsi assassiner des camarades puisque les trois premières victimes étaient des militaires.

De retour chez moi, je m'amusais à tourner ces idées en boucle et je penchais soit pour un nazillon quelconque soit pour un islamiste. J'éloignais rapidement l'idée du nazillon parce que si l'on en croit les blogs les plus extrémistes de ce que l'on nomme la réacosphère, la plupart des intervenants sont plutôt du genre à se tripoter la nouille devant leur écran qu'à passer à l'acte. Et puis qu'y aurait-il eu à gagner en cette période pré-électorale ? Rien, et d'ailleurs l'attitude des journaliste généralement de gauche nous l'a suffisamment démontré par leur tendance à vouloir à tout prix que ce soit un facho qui ait fait le coup pour apporter de l'eau à leur moulin.

Et puis pour tuer comme cela froidement, il faut quelque chose qui transcende l'individu. C'est d'ailleurs, quelque chose que je n'apparenterai pas à du narcissisme comme l'ont trop souligné mes confères autoproclamés profileurs. Ce genre de tueur n'est pas narcissique au sens psychopathologique classique, leur action va bien au delà de leur individualité dans la mesure où il s'offrent à une cause supérieure. Encore une fois, je n'ai pas imaginé que les pauvres nazillons de la toile ait pu faire ce genre de chose parce que justement il leur manque la foi. 

Hitler est mort depuis longtemps et n'est pas d'un grand soutien si ce n'est comme support pour leurs rêves de toute puissance de puceaux malmenés par la vie et ils sont bien trop empêtrés par leurs valeurs chrétiennes pour être capables d'assassiner ainsi de sang-froid. Et en France depuis nos valeureux poilus, pétris de valeurs républicaines qui les transcendaient ce qui leur permit de placer leurs balles de Lebel droit dans les poitrines boches, je ne vois pas un seul gaulois capable d'un tel acte.

De fait, je pense que dans le monde à part certains américains fanatiques, persuadés qu'ils sont dans le camp du bien, et les islamistes qui leur font face, nul n'est capable de partir la fleur au fusil pour tuer de sang froid sans ressentir la moindre culpabilité. La foi c'est quelque chose que l'on trouve rarement par chez nous sauf quand il s'agit de "sauver le modèle social français".

Et c'est ainsi que je rédigeais le soir-même un article sur Word dans lequel je livrais le fruit de mes petites divagations en concluant qu'il y avait neuf chances sur dix que le tueur soit un islamiste et seulement une sur dix pour qu'il fut un nazillon quelconque.

Hélas pour moi, mais cela je l'avais profilé depuis longtemps chez moi, je suis un glandeur impénitent et plutôt que de mettre mon texte en ligne avec une belle photo, je me suis dit que je le ferai le lendemain ou le surlendemain. Mais le lendemain, tandis que je buvais mon café devant BFM j'apprenais qu'ils venaient de loger le tueur et qu'il s'appelait ... Mohamed Merah.

Cela m'apprendra à ne pas faire les choses en temps en heure. Mes confrères ont été nuls mais au moins eurent-ils le mérite d'être présents au coeur des évènements.

15 mars, 2012

Aidez Lapinou !


Lapinou s'est attelé à la rédaction de son mémoire de fin d'études. Ayant choisi la voie riante de l'expertise comptable, c'est avec entrain qu'il s'est attelé à la rédaction d'un pensum ayant pour sujet l'application des normes IFRS aux petites entreprises. 

Hélas, alors que tout guilleret il avait réalisé un joli questionnaire destiné à lui fournir moultes statistiques qu'il aurait pu exploiter, il s'est aperçu que son échantillon était aussi riquiqui que le programme électoral de François  Hollande. 

C'est donc angoissé qu'il s'est tourné vers moi afin de me supplier à genoux de rédiger un article dans lequel pointerait un lien vers ce fameux questionnaire. Puis, aussi cauteleux et obséquieux qu'un candidat en campagne, il a même rajouté que je pourrais me foutre largement de sa gueule dans cet article pourvu qu'y figure le lien vers son questionnaire. C'est vous dire si il est aux abois et prêt à tout. 

Pour ma part, magnanime comme je sais l'être, j'ai décidé de ne pas me moquer de lui. Et puis, son questionnaire aussi mal foutu soit-il n'est pas long à remplir et permet en plus dans les questions 8 et 9 de laisser un commentaire. Or si comme moi, vous n'avez rien de particulier à dire sur la norme IFRS, soit que vous n'y connaissiez rien ou encore que vous vous en moquiez totalement, vous pourrez lui laissez des commentaires rigolos comme : Lapinou must die, à bas les socialistes (Lapinou votera Hollande !), fuck les comptables, Lapinou est un crypto-gay, sale fils à papa, Lapinou enculé, ou tout autre message un peu idiot, vulgaire mais rigolo de votre choix. Ce sera votre manière de vous payer des quelques minutes que vous aurez perdues à lui rendre service.



Je vous remercie par avance de l'aide apportée à Lapinou.

13 mars, 2012

Le coin du boutiquier !


Ayant eu l'occasion de voir mes chiffres pour les deux premiers mois de l'année, je viens de constater que je dépassais allègrement les vingt-mille visiteurs par mois. Soyez tous remerciés !

Et puis, j'ai tenu parole. Comme vous l'aurez constaté, j'ai rédigé mon article sur les hommes et les femmes. Bon, au départ, j'avais pris plein de notes, prévu des tas de citations, etc. Je m'étais glissé dans la peau d'une sorte d'hybride, fils dénaturé d'un universitaire pointilleux et d'un polémiste enragé. Et puis, comme à chaque fois, ayant les idées en tête, j'ai écrit l'article d'une seule traite. En me relisant j'ai fait quelques corrections, me suis dit que j'aurais pu faire mieux, mais que le rapport investissement en temps par rapport au résultat était excellent. Alors je l'ai laissé tel quel.

Quant à ceux qui me suivent et qui se demandent si j'ai enfin terminé le plan de mon livre, je les rassure en leur disant que bien entendu je n'ai pas respecté les délais. Ayant auparavant prévenu mon éditrice, qui ne me répond d'ailleurs plus, sans doute lassée par mes articles, j'ai décidé de l'écrire à l'arrache, d'une seule traite. 

Prolixe comme je suis, si les muses daignent se pencher sur mon épaule, je suis persuadé que je peux torcher cent-cinquante pages denses et passionnantes en deux jours maximum. Et puis bien sur, je garderai mon style, sérieux mais mâtiné de locutions populaires parce que je n'ai aucune envie de renouer avec mes études universitaires où j'écrivais encore sur commande.

Et puis au pire, si les éditeurs ayant pignon sur rue, n'en veulent pas, je l’auto-éditerai tout seul comme un grand et le vendrai soit sous forme de vrai livre soit forme de e-book voire même comme application pour Iphone. Ma clientèle regorge de geeks capables de m'expliquer à moi, benêt de l'informatique, comment réaliser un truc chiadé et le diffuser sur le net ! 

Mais bon ce que je voulais vous dire aujourd'hui, c'est simplement : merci pour votre fidélité !

12 mars, 2012

Le petit acte fondateur !


Je reçois souvent des gens qui ont du mal à s'affirmer en maintes circonstances ; c'est un grand classique dans ma profession. On a beau leur dire de briser leurs chaines, l'affirmation de soi ne se décrète pas dans l'ambiance feutrée d'un cabinet de psy mais dans la vie de tous les jours. Tout au plus puis-je écouter les doléances et soutenir le patient dans sa quête d'autonomie mais je n'ai pas de recette magique pour faire cesser cette soumission à autrui. Et ce d'autant plus qu'il y a dans le défaut d'affirmation de soi, la quête excessive d'approbation d'autrui qui signifie souvent un besoin inconsidéré d'amour et de reconnaissance et ce à n'importe quel prix

Ce n'est pas facile de se remettre en cause totalement, d'admettre que durant un moment pour se faire mieux apprécier, pour ses vraies qualités et non simplement parce que l'on est gentil, on va devoir endurer une image de soi à laquelle on n'était pas habitué. Cette image, c'est celle d'un type (ou d'une femme bien sur) qui ne dit pas amen à tout, qui ne colle pas immédiatement aux désirs des autres, bref qui n'est plus une parodie de saint mais quelqu'un de juste normal, ayant réussi à diversifier ses sources de reconnaissance de telle sorte qu'il n'est plus affamé et prêt à en quémander à n'importe quel prix auprès de n'importe qui.

Lorsque les gens commencent réellement à s'affirmer, il y a toujours un petit geste, une petite chose qui marque le commencement d'une nouvelle vie, une chose à priori anodine mais qui aurait pu sembler totalement impossible auparavant. La rebellion, le désir d'exister pour soi et non en tant que brave type, ne trouve pas sa source dans un acte d'héroïsme mais au détour d'une situation banale où l'occasion est enfin saisie de fonder une riposte, une manière de dire à tous ceux qui ont abusé : "allez vous faire foutre".

J'ai ainsi le souvenir de deux cas. Le premier était un jeune diplômé de l'X, le gentil garçon éduqué comme un cheval de course, entraîné pour gagner mais incapable de satisfaire ses besoins puisqu'il n'en avait même pas conscience. Après que justement, nous ayons déterminé ce qui le rendrait vraiment heureux, le moment était venu de ruer dans les brancards, ou plutôt pour garder l'image du cheval de course, de s'échapper enfin d'Auteuil pour s'en aller goûter d'autres aventures.

Il me disait toujours qu'il en ressentait le besoin mais qu'il ne savait pas comment commencer à s'affirmer et qu'il lui semblait qu'il resterait toujours ce brave gars ayant pour unique mission de satisfaire les besoins des autres. Moi je le rassurais en lui disant qu'il était prêt, qu'il ne manquait qu'une situation, laquelle je n'en savais rien, pour qu'il brise enfin ses chaines. 

Celle-ci se présenta un jour d'une manière fortuite. Dans la société où il travaillait, personne n'avait cru bon de lui fournir un portable dernier cri, étant entendu que ce brave garçon se contenterait toujours d'un modèle ancien et que de toute manière il n'oserait jamais s'en plaindre. Puis un beau jour, pourquoi ce jour là je n'en sais rien mais "le fruit devait être mur", il branché comme à l'accoutumée son vieux portable sur le secteur, ouvrit une bouteille d'eau et en aspergea consciencieusement le clavier. 

Electricité et eau faisant mauvais ménage, il grilla évidemment son vieil ordinateur et le ramena ruisselant au service chargé des fournitures en disant laconiquement que manifestement il lui en faudrait un neuf si la société qui l'employait voulait qu'il puisse travailler. Personne ne lui dit jamais rien et il obtint un portable neuf. Moins de trois mois après, il démissionnait après avoir trouvé un poste dans la finance.Le secteur de la finance, que ses parents, socialistes convaincus et acharnés, avaient toujours considéré comme malsain parce qu'on y faisait profession de jouer sur de l'argent. Il n'avait fallu qu'une bouteille d'Evian de 50cl et sa volonté d'en finir avec ce qu'il avait fini par considérer comme une brimade pour changer de vie.

Plus récemment, c'est une histoire semblable qu'un de mes patients m'a contée. Alors que gentil garçon parmi les gentils garçons, il souffrait mille morts dans un métier qui ne lui convenait pas en étant en plus persuadé que sa direction le prenait pour le dernier des crétins. D'après lui, il avait été appelé pour remplir une mission que personne n'avait à coeur qu'il réussisse. De demandes inconsidérées en réunions stériles où on lui souriait gentiment, le pauvre garçon était persuadé qu'on se fichait totalement de lui. 

De plus en plus convaincu qu'il était le seul type loyal à s'être assis à une table de poker où n'auraient figuré que des tricheurs, il était ballotté entre ses convictions morales lui enjoignant de ne pas tricher, et sa volonté de ne plus être pris pour un imbécile.

Dernièrement, alors qu'il discutait avec son directeur général, lequel tentait encore une fois de le manipuler pour l'amener à entrer dans son jeu, quelque chose se passa. Après cette réunion au cours de laquelle, mon patient avait acquiescé mollement aux directives que son directeur général, ce dernier lui avait demandé comme on l'exigerait d'un laquais d'aller lui chercher de l'eau.

Et ce faisant, négligemment il lui avait tendu son gobelet encore rempli d'un fond de café froid en espérant sans doute que mon patient lave préalablement le gobelet avant de le remplir d'eau minérale. Sans se démonter, mon patient alla donc dans les toilettes pour homme où il fit couler un tout petit d'eau du robinet dans le gobelet dont il n'avait évidemment pas vidé le fond de café froid. Et c'est ainsi, que feignant d'obéir à son directeur général l'ayant pris pour son serviteur, il lui ramena une sorte d'eau saumâtre de teinte jaunâtre qu'il posa vivement sur le bureau avant de prendre congé.

Cela n'a l'air de rien mais j'ai été persuadé que par cet acte que d'aucuns considéreraient comme mineur, mon cher patient venait de briser ses chaines en se permettant ce qu'il aurait naguère considéré comme un acte de pure folie, un crime de lèse-majesté ! Et je reste persuadé que dans les semaines qui viennent, il s'enhardira de telle manière que beaucoup de choses vont changer. Parce qu'il vient de faire l'expérience, qu'en répondant de cette manière à des demandes insultantes, rien de grave ne lui est arrivé, si ce n'est que son directeur général a simplement compris qu'il n'était plus le brave type que l'on pouvait rouler sans cesse.

Ainsi vous cher lecteur qui subissez dans la vie ce que vous estimez être des brimades, qui ployez l'échine sous les coups injustes de crétins insupportables, n'attendez pas qu'une action d'éclat vous libère. La première étape vers la liberté n'est souvent qu'un acte anodin, une manière assez prosaïque de dire non. 

Et comme il n'y a que le premier pas qui compte, lorsque vous aurez constaté combien ce premier pas fut facile et finalement productif, le second pas puis le troisième viendront. Mais cela nécessitera par la suite un vrai changement.

Parce que ceux qui nous recrutent ou feignent de nous aimer ne sont jamais satisfaits lorsqu'on les rappelle à plus de justice. Ayant choisi un âne placide facile à dominer, ils sont rarement ravis de garder le pur-sang que l'on peut devenir.

Hommes et femmes !


Juste au moment où je voulais publier un article sur les différences entre hommes et femmes, voici que le magazine Sciences et Avenir publie carrément non pas un article mais un dossier sur le sujet intitulé : "Homme Femme, la sciences face aux idées reçues".

Et là dès le début pour bien montrer que l'on ne va pas donner dans l'idéologie, on vous balance qu'il y a des idées reçues mais que la science va trancher souverainement. Parce que la science c'est bien connu, c'est un peu Thémis tenant en main une balance et qui les yeux bandés va rendre justice ; mais attention, pas une justice humaines sujette à caution. Non parce que la science, comme la Thémis des grecs, c'est la justice immanente, c'est à dire celle qui ne passe pas par la médiation d'une procédure judiciaire et bêtement humaine mais relève directement des dieux. Dire que je pensais que dans les différents labos de recherche on était recrutés en fonction des diplômes obtenus alors qu'en fait il faut avant tout être issu de la cuisse de Jupiter. 

Déjà le titre met en condition le lecteur qui comprend qu'on va lui expliquer que tout ce qu'il pensait était faux et que la science va trancher définitivement pour remettre un peu d'ordre dans le chaos des idées. Il y a un petit fumet quasi soviétique dans l'approche journalistique mais j'y reviendrai à la fin de mon petit article à moi. On ne vous dit pas que l'on va vous livrer ce qu'en pense la science en fonction des connaissances actuelles, non on vous dit que vous aviez des idées reçues dont on va vous débarrasser prestement parce que vous n'étiez que des crétins pour penser ce que vous pensiez.

Alors, ma première impression en lisant l'article, c'est que je m'aperçois que la science s'était lourdement trompée puisque les connaissances actuelles semblent radicalement opposées aux connaissances plus anciennes. Et pire, ce revirement ne date pas d'un siècle mais de dix ans. En gros en dix années, toute les connaissances ont été bouleversées. Mais rien ne me prouve que les données actuelles ne seront pas elles aussi bouleversées dans dix ans. Je me demande ce que titrera Sciences et Avenir dans dix ans ?  A moins que cette fois-ci on tienne enfin le bon bout et que l'on sache définitivement tout des hommes et des femmes. Et puis au pire, avec de bons tribunaux, voire des purges, on peut établir une science orthodoxe capable d'une vraie pérennité.

Ainsi, avant on pensait que le cerveau était sexué mais maintenant on sait que c'est faux. D'ailleurs toute thèse contraire sera dorénavant taxée de neurosexisme c'est écrit en gros dans l'article ! Comme il y a le racisme, le sexisme, il y a maintenant le neurosexisme pour châtier les déviants.

Parce qu'avant la science n'avait produit aucune recherche digne de ce nom mais uniquempent d'énormes mensonges faisant la part belle aux stéréotypes. En gros il semblerait qu'avant la science pensait que les hommes et les femmes avaient des capacités différentes tandis que maintenant, on sait que c'est faux et que tout ce que l'on avait trouvé n'était du qu'à la phallocratie ambiante et à des résultats complètement biaisés d'études totalement inféodées à la domination masculine. Si on a souvent taxé les femmes d'appartenir au sexe faible c'est en gros parce que les hommes sont des salauds. 

C'est sans doute du au fait qu'avant les labos étaient justement tenus par ces salauds d'hommes tandis que dans le dossier de Sciences et Avenir, ce sont des femmes chercheurs (chercheuses) qui nous livrent le fruit de leurs recherches. Et c'est bien connu, tandis que l'homme est un arnaqueur qui tire la couverture à lui, la femme est juste et intègre et vous dit vraiment la vérité. Donc, j'en déduis que si hommes et femmes sont égaux, ils ne le sont pas tant que cela parce qu'en termes moraux du moins, il semble que l'homme soit menteur tandis que la femme soit loyale. 

Alors que nous apprend l'article. En gros qu'à part en ce qui concerne la reproduction, nous serions pareils. Alors là, les bras m'en tombent. Moi qui pensais naïvement que les femmes voulaient toujours faire couturière tandis que les garçons étaient toujours pompiers, je suis carrément sur le cul. Donc, en termes d'intelligence, nous serions égaux ? Et bien ça ! Il fallait au moins ce dossier de Sciences et Avenir pour nous le faire savoir. Parce que moi dans l'ignorance crasse qui est la mienne, je n'avais jamais entendu parler de Marie Curie ou de Maria Montessori par exemple. 

Et l'article nous explique que si dans certaines disciplines les femmes sont sous-représentées ou obtiennent de plus mauvais scores, c'est parce qu'elles subissent un stéréotype négatif qui leur fait croire qu'elles sont moins douées pour certaines disciplines que les hommes. Tandis que si on les soutient, elles réussissent aussi bien que les hommes. Bref, on redécouvre le modèle d'auto-apprentissage que Bandura a créé dans les années 1960. En bref si vous dites à quelqu'un que c'est un con qui ne va pas réussir, il aura moins de chance de réussir que si vous l'encouragez en lui expliquant qu'il a ses chances. Alors là, retrouver ce que l'on sait depuis cinquante ans ou presque, c'est de la recherche ! 

Et puis même moi qui suis sans doute un putain de macho éduqué à l'ancienne, n'ayant jamais fait tourner une machine à laver ni même recousu un bouton de ma vie (la faute à l'éducation que me donna ma mère), je n'ai jamais pensé qu'une femme était plus bête qu'un homme. Et en termes de compétences, je vous assure que mon épouse est une formidable navigatrice. Je n'ai jamais investi dans un GPS, parce qu'avec ma corse assise à côté et une carte Michelin achetée 3€, j'irai au bout du monde sans l'assistance d'une demoiselle de chez Garmin ou chez Tomtom. Non, j'en était persuadé avant de lire Sciences et Avenir, toutes les femmes ne sont pas de pauvres connes mièvres et timorées qui adorent le rose. On  se demande à quel genre de connards  doivent être maqués nos chercheuses ou quels abrutis de père elles ont pu avoir pour imaginer que les hommes pensent forcément autant de mal des femmes.

Ce qui est amusant c'est de mettre la plasticité du cerveau en avant comme si le cerveau était une entité globale. On a beau tenter de tuer la psychanalyse, elle revient sans cesse en avant. C'est curieux pourtant je me souviens de ce que disait Arthur Koestler dès les années cinquante dans Le cheval dans la locomotive : faire une psychanalyse, c'est tenter de faire parler d'une seule voix, un crocodile, un cheval et un homme, en référence aux connaissances que l'on avait du cerveau et de sa manière de fonctionner. En bref, on avait imaginé que le cerveau se composait de strates plus ou moins spécialisées, rhinencéphale, diencéphale, etc.,  mais là on voit que l'ensemble est soumis à une plasticité. Pourquoi pas, après tout je ne suis pas spécialiste du sujet alors je crois ce que l'on me dit.

Finalement, j'ai appris que hormis la reproduction, les hommes et les femmes sont pareils. Ce qui revient à dire qu'à part des détails minimes comme le système urogénital, et quelques babioles annexes comme le systèmes pileux, la taille et la masse musculaire, les hommes et les femmes sont pareils. C'est vrai en plus que nous avons deux bras, deux jambes, une tête etc. Parfois je me demande pourquoi en tant que mâle hétéro je préfère exclusivement les femmes ? Ce doit être du à un conditionnement que j'ai subi à base de stéréotypes et de vilains préjugés que ma mère, cette mauvaise femme soumise au patriarcat, m'a enfoncé dans la tête de force en perpétuant les valeurs faussées dont elle avait elle-même été victime. Je mériterais un internement dans un camp de tolérance pour avoir eu autant de pensées sexistes.

Bref, le dossier évacue d'un grand geste ample la reproduction en faisant néanmoins un petit détour par l'endocrinologie pour nous dire que bon, si chez le rat, le niveau de testostérone  ou d’estrogènes implique des tas de trucs, pour l'être humain c'est différent à cause de la vie en société. Alors la prochaine fois qu'on testera des médocs sur des animaux, il faudra se dire que c'est un peu à l'arrache parce que la vie en société fait de nous des mammifères très différents d'un chimpanzé. Et nous revoilà avec l'éternel débat entre l'inné et l'acquis. Et puis, on expliquera cela aux femmes ménopausées ou à tous ceux qui souffrent de troubles thyroïdiens. Tout cela c'est dans la tête, utilisez la plasticité de votre cerveau parce que les hormones, hein faut pas en faire tout un plat non plus, ça doit jouer un peu mais pas beaucoup sauf pour les rats peut-être.

Et là ma foi, j'avoue que parvenu à la fin de l'article, je n'étais pas très avancé. A moins d'imaginer que je venais de lire des positions purement idéologiques, je n'ai pas été très persuadé par les résultats proposés. Alors les études actuelles présentées dans le dossier concluent que les hommes et les femmes sont identiques. Et que les différences que les vieux cons comme moi ont constaté ne sont dues qu'aux stéréotypes et aux préjugés, c'est à dire aux constructions sociales. Pourquoi pas, même si j'aurais aimé savoir pourquoi ces constructions sociales se sont maintenues durant des dizaines de milliers d'années sous des latitudes différentes ? Cela personne ne le dit bien sur. 

Et puis, le dossier dans lequel "la science tranche enfin pour nous éclairer et nous éloigner de la superstition" ne nous explique pas non plus pourquoi malgré une égalité de fait dans les sociétés développées, il existe encore une forme de sexualisation des activités qui fait que les femmes et les hommes semblent se spécialiser. D'ailleurs on notera que si la "mode" est à la pratique d'activité réputées masculines par les femmes (moto, politique, etc.), il semblerait que les hommes ne soient pas pressés de pratiquer les activités réputées féminines. 

Curieusement, à part une sorte de désir de revanche inspiré par le fait que l'on présente les hommes comme des oppresseurs contre lesquels il faille se battre, il ne semble pas que les sexes aient autant évolué que cela. Et si l'on se réfère à certaines professions autrefois exercées par les hommes et aujourd'hui sur-investies par les femmes (magistrature, avocature, professorat, médecine, etc.), on pourrait par exemple avancer que c'est du au fait que ces professions soient aujourd'hui soumise à des concours pour lesquels les femmes pourraient être favorisées. En revanche, dès lors que l'on monte dans la hiérarchie, ce sont les hommes que l'on retrouve en majorité, peut-être parce qu'il s'agit pour "monter" d'avoir des enjeux de territoires nécessitant justement de la testostérone. Cela personne ne le dit, ou si on vous dira encore que ce n'est du qu'à ces vilains stéréotypes et au fait que les hommes font barrage. En revanche, je crois me souvenir qu'en politique ou en management, on nous a souvent fait la leçon selon laquelle il y aurait une manière féminine de diriger plus douce et plus à l'écoute des autres tandis que les hommes seraient brutaux et prévaricateurs.

Donc en résumé, j'aurai appris dans ce dossier dans lequel la science devait avoir la peau des idées reçues sur les différences entre hommes et femmes sont illusoires et ne reposent que sur des stéréotypes et des préjugés, c'est à dire sur une interprétation erronée du réel. Et là-dessus fermez le ban et ne tentez même pas de poser une question parce que cela serait mal vu, vous seriez coupable de sexisme. Parce que si les hommes et les femmes sont égaux, il ne faut pas être grand clerc en lisant cet article pour constater que les femmes sont plus égales que les hommes tout de même. 

Alors que penser de tout cela ? N'étant pas neurobiologiste, je ne me hasarderai pas à dire si tout ceci est vrai ou faux. Je n'ai pour tout viatique que mon ressenti et cela fait bien mince face aux études publiées par des femmes diplômée d'universités prestigieuses. Je rappelle que je parle de tout cela comme un brave candide, un simple quidam qui croit savoir mais ne sait rien tant que la science ne lui a pas ouvert les yeux. D'ailleurs, on m'explique un peu la même chose en politique en me disant que je suis trop idiot pour avoir des idées et que cela me dépasse et qu'il faut que quelqu'un s'occupe de moi. Bref, je suis sous tutelle permanente.

En revanche la chose dont je suis sur, c'est que c'est un mensonge éhonté que de présenter des études  scientifiques comme étant parfaitement neutres et totalement débarrassées des préjugés de celles qui les conduisent. La science, notamment dans certains domaines touchant la société ou les affaires, est infestée d'idéologie comme le prouve par exemple le vaste débat sur le réchauffement climatique. N'oublions pas non plus le grand Lyssenko, héros de l'Union soviétique (ce n'est pas rien comme titre) et fêté comme un grand scientifique, qui déclarait que la nature des plantes peut-être moulée par les conditions du milieu et qui désigna les partisans de Mendel comme des ennemis du peuple soviétique. C'est le même qui expliqua qu'il y avait deux sciences, l'une bourgeoise et fausse par essence et la science prolétarienne, vraie par nature. Bref ce n'est pas parce que l'on est scientifique que l'on dit la vérité. 

Si j'étais méchant et carrément injuste, je dirais qu'en lisant le dossier de Sciences et Avenir, j'ai parfois distingué l'ombre du grand Lyssenko planer derrière ces thèses soutenues comme étant vraies et définitives. Et puis bon, j'avoue que je me méfierai toujours de ces thèses bidons à base de sciences humaines. Tout cela "pue" les Gender studies qui débarquent en force. Non qu'il faille rester à tout prix dans une représentation ultra stéréotypée des sexes mais que ce renversement brutal et permanent laisse augurer quelque chose qui ressemble bien plus à un combat qu'à des recherches scientifiques exemptes elle-mêmes de ces fameux stéréotypes qu'elles sont justement sensées combattre. Quand la misandrie l'emporte sur la misogynie, personne ne gagne.

Parce que lorsque l'on en est réduit à interpréter des faits à l'aune de la psychologie sociale, c'est qu'au pire on est dans l'erreur manifeste, au mieux que l'on n'a pas trouvé mieux pour expliciter un phénomène trop complexe pour le niveau actuel des connaissances. Ainsi, on a pu invoquer que les gros et les drogués étaient faibles de caractère avant de comprendre les mécanismes inhérent à la prise de poids ou à l'addiction. Les thèses psychosociales sont le plus souvent le fait d'esprits simples pour qui le monde décidément trop complexe apparaît cruel et injuste et qui préfèrent plaquer une solutions toute faite que d'admettre que pour l'instant il n'y a pas d'explications satisfaisantes.

Interpréter sans cesse, donner des significations biaisées à tout et tout le temps, c'est appauvrir la réalité du monde pour le rendre factice et conforme à des fantasmes enfantins de toute puissance. A force de vouloir combler le vide de nos connaissances avec n'importe quoi, on finit par ne plus être crédible. Et justement, puisque l'article parlait de plasticité du cerveau, s'il y a un champ d'études qui bénéficie d'une grande plasticité, c'est bien les sciences humaines où l'on a pu raconter tout et n'importe quoi avec le plus grand sérieux. L'affaire Sokal rafraîchira la mémoire à certains.

Mais je ne suis qu'un crétin alors je garderai mon avis pour moi. Et puis, même si jusqu'à ma mort je penserai qu'il existe des différences fondamentales entre hommes et femmes et que je suis sur de ne pas me tromper, j'avoue que j'aime pourtant la compagnie des femmes. D'ailleurs elles représentent deux tiers de ma clientèle et je m'entends fort bien avec elles. Et puis, tous ceux qui me connaissent vous l'expliqueront, j'ai toujours préféré les femmes de tête aux coconnes à frou-frous alors on ne peut guère me taxer de sexisme.

Et pour clôturer cet article, je laisserai la parole à une femme peu suspecte d'être inféodée aux hommes :

"Le plus beau chez un homme viril c'est un peu de féminité ; le plus beau chez une femme féminine, c'est un peu de masculinité"

Susan Sontag "Against interpretation"
Écrivain féministe gauchiste et ... capricorne ;)