29 octobre, 2013

Hommage !


J'ai de la chance, je suis né dix ans trop tard pour avoir connu la grande fièvre du rock. Si tous les grands groupes se produisaient encore quand j'étais jeune, ils étaient installés et la fièvre était retombée. J'ai bien assisté à la sortie de The wall des Pink Floyd mais je n'en garde pas un souvenir impérissable. Le plus drôle à leur propos c'était d'avoir vu le hit, Another brick on the wall, traduit chez un disquaire espagnol pour devenir Otro ladrillo en el muro. Ça fait mince comme expérience.

J'ai juste le souvenir de l'affrontement factice entre fans de Téléphone qui chantaient La bombe humaine et ceux de Trust qui braillaient Antisocial. Je suppose que c'était un succédané sauce française de l'opposition tout aussi factice, stérile et vaine qu'il y eut entre les amateurs des Beatles et ceux des Stones, les premiers étant sensés être de gentils garçons sages tandis que les seconds auraient été de vrais rockers.

Certes à cette époque, la scène rock déménageait un peu plus, il y avait des morts dans les concerts mais bon, dans l’ensemble, ça reste assez médiocre, malgré d'excellents compositeurs, et guère plus qu'une énorme mise en scène proposée par les producteurs à un public constitué de ce qu'il y a de plus crétins au monde : les jeunes.

Né trop tard, j'ai la chance d'avoir échappé à cette époque et j’en suis ravi. Je me souviens encore de mon pote Philippe, décédé l'année passée et né en 1956, qui ne pouvait pas écouter Kashmir de Led Zeppelin sans avoir une érection ou avoir envie de se saisir de sa Danelectro bicolore 1959, la même que celle dont joue Jimmy Page sur le morceau. Ça lui donnait un côté vieil adolescent un peu pathétique, comme ces gars de la campagne qui s'obstinent à se faire une banane et à porter une veste à franges pour ressembler à Jauni Halidé.

Bref, si j'admets évidemment bien volontiers qu'il y ait de grands morceaux et de très bons compositeurs, je ne suis pas fan au point d'admirer la vie trafiquée de ces rock stars qui de toute manière, quand elles ne sont pas mortes de cirrhose ou d'overdose, ont vite fini par arrêter les excès en général. Jaeger doit d'ailleurs avoir une vie de nonne pour durer aussi longtemps et je gage qu'il doit boire plus d'eau minérale que d'alcool.

La scène rock de cette époque appartient à cette époque quand on a décidé de créer l'adolescence, ce moment factice ou la dépense est désaccouplée du travail. Parce qu'avouons qu'il faut être jeune ou bien crétin, même si ça va souvent ensemble, pour se ruiner en achat de disques ou de places de concert pour écouter ou voir ces milliardaires défoncés. En tout cas, il faut vraiment que l'argent que l'on y dépense ne soit pas gagné à la sueur de son front pour le balancer ainsi par les fenêtres. Et puis c'est à cette époque que l'on comprend que l'oisiveté est la mère de tous les vices.

Hier, c'est du Lou Reed qu'on a du bouffer sur toutes les chaines comme si sa disparition était un drame planétaire. Lou Reed n'était pourtant pas un génie. Si tout le monde connait Walk on the wild side, qui connait d'autres titres ? Quant au fameux Velvet Underground, je suis persuadé que si beaucoup connaissent le mot, peu seraient capable de dire de quoi il s'agissait. Bref, c'était un honnête tâcheron de la musique n'arrivant pas à la cheville d'un Mc Cartney ou d'un Brian Wilson, voire même d'un Michel Delpech ou d'un Joe Dassin ! Certes, il avait une gueule, un look et puis il était américain, et de New-York en plus, la grande ville pleine de buildings qui fait rêver les pauvres gens !

Quant à sa vie, heureusement qu'il y a le marketing pour transformer une existence tragique mais banale (pôpa et môman ne m'aimaient pas comme je l'ai voulu) en épopée. Certes, il était homosexuel, toxicomane, abrupt à la limite du désagréable à un point tel qu'il en fit sa marque de fabrique et guitariste. Et alors ? S'il fallait que l'on porte tous notre malheur en bandoulière pour devenir des héros, je serais devenu producteur parce que j'en ai plein mon cabinet des malheureux dont certains sont par ailleurs d’excellents musiciens. Mais bon, tout cela n'empêche pas les articles sur la mort du chanteur de fleurir.

Mais sans doute que le plus drôle là dedans est de voir des puceaux tout juste âgés de vingt ans venir vous en parler parce que papa leur a fait écouter un jour un disque, un vrai en vinyle, en leur disant que pour l'époque c'était vachement osé de dire toutes ces saloperies. Saloperies dont ils n'auraient d'ailleurs jamais compris un traitre mot si on ne leur en avait pas fourni la traduction. C'est sur que pour une génération goinfrée de boy's bands, Lou Reed fait figure d'ovni !

Bref, je ne me réjouis évidemment pas de la mort de Lou Reed mais je m'en tape. Ce type aura été un mauvais héros pour la jeunesse. Je me demande même combien de jeunes il aura amené à se défoncer pour lui ressembler.

Je déteste ces histrions grotesques.

C'est pas du Lou Reed !

28 octobre, 2013

Souvenir de soirée ou accepter ses limites !


Tenez moi qui vous parlais précédemment de Jean sablon, laissez moi vous conter une soirée à laquelle, lui et moi fumes invités. Ce soir là, fier comme Artaban, j'avais pris ma Jaguar bleu marine avec les petits liserés argent sur le côté, les jantes alu, et les sièges en cuir, et les enceintes partout et plus encore vu que c'est justement une Sovereign le haut de gamme de la firme de Coventry. Comme c'était la première fois, que je la prenais pour un long parcours, je l'avais garée tout près de chez l'ami qui nous recevait, même que si j'avais pu la parquer dans son salon et bouffer dedans, je l'aurais fait, tellement j'étais bien, le cul carré dans le cuir Connolly et environné de ronce de noyer ! Quel enfant je fais parfois ! Moi qui clame partout que je n'ai pas d'égo, je me fais parfois honte !

Vous aurez d'ailleurs noté que pour parler de Jaguar j'ai carrément utilisé le terme "firme de Coventry" parce que ça fait très journaliste professionnel de l'automobile en même temps que gros connaisseur de la marque au leaper (l'emblème de capot). Parce que bien qu'ils aient déménagé depuis, le berceau de la marque c'est Coventry, même si la ville industrielle sinistrée et reconstruite après la seconde guerre mondiale ne mérite pas le voyage ni même un détour, ça reste le berceau de Jaguar au même titre que Billancourt rappellera toujours Renault, la firme au losange, quoiqu'ils puissent construire comme merdes sur ladite ile ! 

Mais assez parlé de Jaguar et de Renault et revenons à nos moutons. La soirée se passait fort bien. Nous papotions gaiement quand d'un coup d'un seul, un quidam qui n'était pas invité, sonna et s’immisça dans le cénacle de beaux esprits que nous formions. Il se trouve que ledit quidam était un voisin de notre hôte et que celui-ci n'ayant pas eu le cœur de le laisser à la rue, l'avait immédiatement convié à se joindre à nous.

Il se trouve aussi que le quidam en question était passablement bourré, mais à la manière de quelqu'un qui a une longue pratique de la chose et qui sait encore à peu près parler malgré les quelques grammes d'alcool qu'il a dans le sang. Sagace comme je le suis, en l'espace d'un instant, et parce que j'ai du métier, j'avais distingué sur son visage banal et dans sa mise médiocre, tous les signes d'une bonne grosse dépression au long cours jamais traitée si ce n'est de manière artisanale au moyen d'une automédication à coups de Pernod. Le cuistre appartenait sans aucun doute à la race de ceux qui vous répondront qu'ils vont très bien et que les psys c'est pour les fous et que de toute manière les antidépresseurs c'est de le merde, tout en éclusant quotidiennement leur litron de ouiskie et leurs vingt demis pour tenir la route sans se flinguer.

Le brave homme était prolixe et l'alcool aidant, passablement familier. Voulant évidemment échapper à son déterminisme social de futur suicidé ou d'épave à la rue, il tentait encore de faire le beau en nous parlant aux uns et aux autres sur le ton de celui à qui on ne la fait pas, qui a tout vu et tout connu. J'aurais bien sur pu lui dire : "dis moi l'ami as tu songé que l'effexor te ferait plus de bien que ta dose de Ricard vu l'état dépressif dans lequel tu macères depuis sans doute quelques temps ?". Mais jugeant que c'eut été du dernier mauvais gout, je m'abstins et nous le laissâmes parler et tenir son rôle de monsieur-je-sais-tout. De fait, c'était le prototype du pilier de bar, du vieil emmerdeur, qui vous branche à peine entré dans un café et auquel on a du mal à échapper.

Le cuistre s'enhardissant s'accouda sur la table devant son verre que notre hôte ne cessait de lui remplir et s'adressant à Jean Sablon, il lui dit de l'air entendu du type qui s'y connait en bagnoles parce que lui, il en a eu des belles : elle est sympa ta Jag' ! Jean sablon, honnête comme il l'est ne supporta évidemment pas de recevoir un compliment qui ne lui était pas destiné et rétablit la vérité en expliquant que la jaguar (var Jean Sablon ne dira jamais Jag') n'était point sienne mais mienne, en me désignant.

Et là, le mec me regarda d'un air dubitatif dans le genre du gars qui se demande comment il a pu se tromper pareillement. Voulant le mettre à l'aise, je lui expliquai que la méprise était bien normale et que j'avais plus le physique à conduire la vieille camionnette pourrissant sur le parking d'en face qu'une Jaguar (Sovereign) et que je ne me formalisais pas du tout de son erreur. Et comme j'étais en verve, je me mis à discuter de ma camionnette que j'avais achetée à deux cent cinquante mille bornes mais dont j'étais content, même si j'avais du changer le silencieux arrière et refaire les freins avant. Et je le rassurais en lui disant que dès que j'aurais un peu de blé, je ferais faire des travaux de carrosserie et une complète (peinture dans le jargon).

Bref ce jour là encore, ce fut peine perdue, je ne serai jamais ce grand jeune homme élégant mais toujours et définitivement un gros bourrin de capricorne ascendant bélier. Mais bon, n'est-ce pas le secret du bonheur que d'accepter ses limites ? C'est la raison pour laquelle je ne fais pas et ne ferai jamais de golf bien que l'on m'ait moult fois proposé d'aller sur un parcours. D'une part, je trouve totalement vain de se lever tôt, de faire des bornes et tout cela pour taper dans une balle avec un bout de fer et enfin je n'ai aucune envie d'aller me ridiculiser en ayant l'air d'une quincaillier marchand de couleurs enrichi qui se la raconte à Saint-Nom La Bretèche. C'est aussi ridicule que ces gringalets qui hantent les salles de sport en espérant un jour prendre de la masse.

Comme le disait se brave Albert Ellis, décédé récemment à un âge avancé, quand on lui demandait pourquoi les gens venaient consulter, il répondait invériablement : les gens vont mal parce qu'ils sont trop exigeants vis à vis d'eux-mêmes et/ou des autres et/ou des circonstances extérieures. D'ailleurs, et je l'ai déjà dit sur ce blog, Ellis explique tout cela parfaitement bien dans son livre Dominez votre anxiété avant qu'elle ne vous domine.

Et ce vieux et illustre confrère avait bien raison ! Rien de pire que de vouloir passer pour ce que l'on n'est pas comme Patrick Sébastien jouant les philosophes ou François Hollande le président !


27 octobre, 2013

Les épaves du net !


Le coût et les capacités de stockage ayant tellement diminué depuis quelques années, à moins d'une défaillance conjointe de disques durs et des back-ups ou d'une catastrophe nucléaire, il est à parier que nos écrits resterons consultables des dizaines d'années. 

Le net est ainsi plein de pages datées fleurant bon les premières années au cours desquelles des personnes ouvraient des pages personnelles pleines d'animations en GIf auxquelles elles se confiaient l'espace d'un moment à moins qu'il ne se fut agi de livrer une de ses passions qu'il s'agisse de poterie, de chansons d'avant-guerre ou de cuisine.

Les blogs sont pareils, ils naissent et meurent et même si je n'ai plus les chiffres en tête je doute qu'il existe beaucoup de ces écrits commencés fiévreusement qui ait fêté leur première année d'existence. Les gens commencent pour diverses raisons et puis se lassent.

Parfois, lorsque j'ai du temps à perdre je regarde mes statistiques. Enfin, en vrai, je les regarde dès que je viens sur mon blog, même que cel am'énerve de ne jamais dépasser une moyenne de cinq-cents lecteurs par jour. Viendra un jour, ou ivre de désespoir, j'en serais réduit à mettre du porno pour dépasser les milles lecteurs par jour. Dès que Léonarda fêtera ses dix-huit ans, ne vous étonnez pas de la retrouver nue sur mon blog. Je suis capable de tout pour avoir du succès, je vous préviens !

Quoiqu'il en soit, je regarde parfois les sources, c'est à dire d'où viennent les lecteurs. Il y a les habitués, c'est à dire majoritairement Google au grès de recherches hasardeuses telles que chauve barbu bien monté qui aterrissent chez moi sans doute à cause du Gringeot devenu ma mascotte au fil du temps. Et puis, il ya des blogs que je connais et qui m'ont mis en lien et que je connais pour les lire ou les avoir lus.

Et puis parfois, il y a des liens sur des blogs morts depuis des années. C'est ainsi que depuis quelques jours, des lecteurs parviennent chez moi après avoir atterri chez Lapin jaune, un blog sur lequel rien n'a été publié depuis 2007. J4ai beau chercher, je ne me souviens pas d'avoir connu le moindre lapin jaune et pourtant, en cliquant pour aller sur ce blog, cela m'a dit quelque chose, mais quoi, je ne sais plus.

Et puis il y a aussi le célèbre Misandrie sur lequel durant quelques temps, un homme dans la force de l’âge crachait sur cette société qui révère les femmes pour mieux humilier les hommes. Sans doute qu'à cette époque, le blogueur avait maille à partir avec une femme ou des femmes ? A moins qu'ayant eu à faire avec une quelconque JAF revancharde, il n'en ait conçu une misandrie qu'il expose justement dans ses lignes. Lui non plus n'écrit plus. La légende raconte qu'ayant poussé sa misandrie au maximum, sa vie entière serait devenue une allégorie aux thèses qu'il défendait sur ce blog défunt. Pourquoi écrire ses idées quand on peut les vivre ? A moins que le temps passant, cette hargne se soit dissipée.

Tout cela est amusant. Je sais maintenant que par la grâce de quelque disque dur, même si je ne serai jamais inhumé au Pathéon, le Net m'offrira peut être quelques dizaines d'années de survie après ma mort.

Ma concession perpétuelle aura été relevée depuis longtemps par un maire avare de terrain ou inhumer les derniers morts que mon blog existera peut-être encore.

Erratum, femmes et chanson française !

Gaby Deslys et Harry Pilcer

Mademoiselle S. m'avait demandé un lien vers une chanson de Fréhel et comme nous avions parlé ensemble de Berthe Sylva, j'ai cru qu'elle se trompait d’interprète. Voilà pourquoi j'ai mis dans mon article précédent la vidéo de l'immense Berthe chantant Les roses blanches.

De fait, la jeune Mademoiselle S. avait raison et puisque nous avions parlé des relations entre hommes et femmes et que nous nous étions interrogés sur le fait qu'à travers les âges, et que quelque soit le niveau socioculturel des femmes, il puisse exister certaines constances amenant à songer que l'amour est aveugle et n'a qu'un lointain rapport avec la capacité à comprendre les mécanismes de l’inflation, c'est bien de Fréhel dont il était question ! M'avez vous suivi ? J'avoue que ma phrase précédente était longue mais je suis et reste le champion des appositions.

Pourquoi Fréhel me demanderez-vous, jeunes lecteurs de la génération Y dont la culture musicale commence avec les boy'sband et finit à Miley Cyrus ? Tous simplement parce que la grande Fréhel est l'interprète inoubliable de la chanson Tel qu'il est dans laquelle elle décrit son amour envers et contre tout pour un homme dont, le moins que l'on puisse dire, est qu'il ne présente pas de qualités particulières. Mais c'est ainsi, c'est l'amour, et il a été prouvé que cela pouvait résulter d'un subtil décodage de phéromones tendant à accréditer que le couple qui s'aime possèderait des patrimoine génétique complémentaire ayant vocation à donner naissance à de beaux bébés.

Fréhel explique d'ailleurs dans l'introduction de la chanson que sa raison l'avait poussée à choisir un homme, un garçon chic et distingué mais qu'elle s'est chipée pour un homme qu'elle a  dans la peau. C'est incontestablement une démonstration en faveur de l'intervention d'une mystérieuse alchimie génétique dans le choix des partenaires. Mais laisson la parole à Fréhel :



Tooujours pour poursuivre dans cette voie, qui se souvient encore de Gaby Deslys ? Personne alors qu'elle fut une star immense pour laquelle Londres comme New-York se mirent à genoux. Courtisée par les plus beaux hommes, les plus riches et les plus puissants, Gaby, native de Marseille renverrait aujourd'hui un concert de Lady Gaga au rang d'un spectacle de fin d'année d'une école élémentaire de Mayenne. Sa fiche wikipedia étant particulièrement bien faite, il vous suffit de la lire pour vous rendre compte que je ne vous mens pas. D'ailleurs Liane de Pougy, courtisane exceptionnelle, lui rendit hommage lors de son décès en parlant d'elle comme de la plus riche des actrices françaises, celle qui avait le plus de perles et faisait le plus d'envieuses. La maison de Gaby, dénommée Villa Deslys est d'ailleurs toujours visible à Marseille où elle reste l'une des plus belle. Si vous échappez aux balles de kalashnikov, vous la trouverez toujours majestueuse trônant sur les hauteurs de la corniche Kennedy. En ce temps là, on savait vivre !

Il se trouve que Gaby Deslys ramena de New-York un jeune danseur nommé Harry Pilcer avec qui elle fit un duo nommé Deslys et Pilcer qui obtint un succès ahurissant allant même jusqu'à se produire aux Siegfield Folies de New-York. Hélas la belle mourut d'une affection pulmonaire alors qu'elle n'avait que trente-huit ans. Harry Pilcer, d'abord éploré finit bientôt par se consoler en offrant à Mistinguett, la chanson qui allait consacrer sa célébrité : C'est mon homme.



On notera que dans les deux chansons, les femmes parlent d'un homme qu'elles ont dans la peau. Certes, ces deux oeuvres furent écrites par des hommes et on pourrait douter que les paroles soient forcément celles qu'auraient écrites des femmes. Toutefois, ma modeste expérience m'ayant amené à voir que bien des femmes intelligentes pouvaient parfois se mettre avec des crétins patentés, je dois admettre que parfois ... elles l'ont dans la peau ! Ce qui revient à dire que l'on pourrait gloser à vie sur la séduction sans que l'on ne sache vraiment de quoi on parle. On parvient juste à affirmer qu'il ya des choses à ne pas dire ni faire.

Je présente évidemment mes excuses les plus sincères auprès des Femens et autres mouvements féministes pour avoir mis des liens de chansons aussi sexistes. J'espère aussi que Mademoiselle S. verra dans ce modeste article ma volonté de me faire pardonner de lui avoir inséré le mauvais lien dans l'article précédent.

Je dois cependant rajouter que s'agissant des femmes citées dans cet article, qu'il s'agisse de Fréhel, de Gaby Deslys, de Mistinguett ou encore de Liane de Pougy, chacune d'elle s'est plutôt bien débrouillée dans la vie. D'ailleurs à la même époque Marie Cury découvrait le radium.

Sacrées bonnes femmes tout de même ! Et tout ça sans l'aide d'aucune association subventionnée !

26 octobre, 2013

Génération Y, génération perdue ? Battle Eminem / Ouvrard.

 Ouvrard et sa casquette !
Vendredi soir, j'étais invité chez mon filleul Lapinou et son amie pour diner. La chère et les vins étaient fameux et l'accueil des plus chaleureux. Toutefois, tandis que nous parlions de baccalauréat, je tentai d'expliquer à Lapinou qu'à l'époque de mon épouse ou de la mienne, nous n'étions que 20/23% à l'obtenir. 

Je rajoutai perfidement que compte-tenu de sa faible culture et de sa difficulté à comprendre des concepts un plus compliqués que la partie double en comptabilité, il n'est pas sur qu'il eut son bac s'il l'avait tenté à cette époque et qu'il devait chaudement remercier monsieur Jospin d'avoir promu ce diplôme pour 80% d'une classe d'âge. Cette réforme aura bénéficié à tous les bacheliers sauf à ceux issus de la filière S dans la mesure où quels que soient les efforts entrepris par l'état socialiste pour vendre de faux espoirs aux jeunes, les maths comme la physique et en général les sciences dures résistent à la distorsion du réel. On m'a toutefois parlé de jeunes issus de S intégrant un ITU de génie électrique et ayant toutes les peines du monde à se souvenir de la loi d'Ohm.

Cette grande avancée sociale a effectivement évité à Lapinou d'échouer dans un LEP de banlieue ou il n'aurait pas suivi une formation technique, car il est maladroit, mais sans doute un CAP ASA (agent des sergices administratifs) qui lui aurait éventuellement permis de passer un concours administratif de catégorie B à moins qu'il n'ait postulé à la Sécurité sociale. 

Le fait est que malgré toute l'affection que je porte à Lapinou, force est de constater qu'il est le digne représentant de cette génération Y dont on parle si souvent. Un de mes chers patients, né en 1974, et ayant exercé les fonction de professeur de mathématiques m'expliquait récemment encore que lui et moi appartenions à la même génération et que c'est après 1977 que les choses avaient changé. Il rajoutait que ces jeunes ayant tout obtenu sans efforts constituaient une sorte de génération sacrifiée, gâtée pourrie qu'il serait difficile d'insérer.

N'ayant jamais rien enseigné, je ne puis assurer qu'il ait raison toutefois j'ai souvent été choqué par les réflexions des jeunes par exemple nés dans les années 80. Ils me semblent réticents à tout effort intellectuel et pourvu qu'on ne leur ai déjà pas prémâché une sorte de bouillie intellectuelle pour déficients intellectuels, ils ne veulent rien. Dans la mesure ou on leur a enseigné à émettre des opinions, des avis mais jamais à exercer leur esprit critique de manière intelligente, cela ne m'étonne pas. C'est ainsi qu'une génération d'idiots à vu le jour, coupés de leurs racines. Combien de fois, alors que je citais tel vieux film ou livre ancien, ne m'a-t-on pas imposé un "ben je peux pas savoir c'était avant ma naissance" ou un "oh c'est du noir et blanc".

Les idiots utiles produits par le socialisme triomphant sont devenus ce que l'on espérait d'eux : des abrutis tout justes bons à réagir émotionnellement et à consommer. Avec de tels décérébrés, effectivement on peut faire sortir dans la rue des jeunes pour défendre l'indéfendable, leur vendre de la merde et leur faire croire que François Hollande est apte à la fonction présidentielle. Il n'y a qu'à voir une publicité Apple, pleines de bruits, de musiques et d'émotions, pour comprendre quels sont les inducteurs qui mobilisent la génération Y.

Bien sur, je sais aussi qu'il existe des gens nés après 1977 qui ont échappé à ce marasme, soit qu'ils aient eu la chance de naître dans des familles où ils ont été encouragés à se cultiver, soit qu'ils aient été tout bonnement plus malins que la moyenne. Ainsi Jean Sablon dont je vous parle parfois ici est né en 1982 et peut sans problème soutenir une conversation sur des sujets datant d'avant les années Mitterrand. 

C'est ainsi que la compagne de Lapinou, que j'appellerai affectueusement Mlle Lapinou, voulant sans doute me démontrer mon ignorance crasse en matière de culture mainstream, s'est à un moment de la soirée saisi de son Ipad (Apple bien sur) afin de me montrer l'exploit d'Eminem qui récemment a enregistré un morceau dans lequel il débite 101 mots en 16 secondes. L'exploit est certain même si je suis partagé sur le fait que l'on puisse juger la valeur d'un artiste au nombre de mots prononcés. Fut un temps ou c'était les sténo-dactylos que l'on estimait au nombre de mots qu'elles pouvaient taper à la minute. 

Eminem et sa casquette aussi !

J'ai eu en écoutant Eminem débiter sa chanson une pensée émue pour un de mes anciens patients, Monsieur le Comte, qui parlait si vite en bouffant les mots, que je lui demandais souvent de ralentir et d'articuler. Si j'avais su, je lui aurais dit d'enregistrer un RAP ! 

Quoiqu'il en soit, cette génération perdue, sans racines, ne connaissant rien de son passé, ne vivant que dans un présent destiné à consommer le plus possible s'étonne vraiment de pas grand chose. Ce que fait Eminem est un procédé connu que l'on nomme un virelangue. Ce sont des suites de mots choisis soit pour leur homonymie ou leur difficulté de prononciation et rien de plus. C'est un procédé bien connu.

C'est tellement connu que ce fut la spécialité du célèbre Gaston Ouvrard, dit simplement Ouvrard, fils du non moins célèbre Eloi Ouvrard, créateur du style appelé comique troupier. C'est ainsi que dans sa chanson célèbre intitulée "Je ne suis pas bien portant" dans laquelle, le chanteur nous invite à suivre la liste de ses maux, parle avec une grande rapidité. Cette rapidité était telle qu'à l'époque, alors que tout le monde pouvait reprendre la plupart des chansons, il était impossible de chanter comme Ouvrard du fait de sa diction utra-rapide.

Bref, le pauvre Eminem se croyait original alors qu'en fait, il n'est que le digne successeur d'Ouvrard. J'espère grâce à ce modeste billet avoir contribué à l'édification de cette génération Y.

Il n'y a rien de nouveau sous le soleil !


25 octobre, 2013

Chose promise, chose due !






Je vous l'avais promis, aujourd'hui, je vous livre le témoignage brut d'une jeune femme concernant la séduction. Afin de préserver son anonymat, il m'est impossible de vous en dresser le portrait complet. Sachez simplement qu'elle a trente ans, qu'elle a fait des études supérieures, qu'elle est dotée d'un QI de 132 et ... qu'elle est jolie. 

Bref, elle correspond en tous points au profil que ne savent peut-être pas aborder les nombreux et sympathiques surdoués qui me consultent. Vous constaterez que lui parler d'inflation, d'équations différentielles ou de je ne sais quoi, n'est pas la bonne manière de la séduire encore qu'elle puisse maîtriser tout un tas de théor. Mais plutôt qu'un long discours, laissons-lui la parole :


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Messieurs, une promesse vous a été faite, et afin d'éviter à son auteur de passer pour un escroc, me voici contrainte, moi qui suis trop bonne, de me fendre d’un texte censé vous révéler la quintessence de la séduction au masculin.



A cet effet, je vais énumérer cinq vertus, qui une fois intégrées à votre personnalité, vous permettront de connaitre l’angoisse de ceux qui n’ont plus le temps, sollicités comme ils le sont par toutes les brillantes petites poupées qu'ils ensorcellent continuellement.



Mais ne nous hâtons pas. Avant toute chose, un mot d’avertissement. Car si après avoir lutté pour vous approprier cette combinaison magique, vous n’atteignez pas le cœur de votre cible, je n’accepterai aucune remise en cause du savoir qui vous aura si généreusement été dispensé. En effet, vous devrez toujours garder à l’esprit que cette cible, la brillante poupée – que j’appellerai aussi la non-moule – n’est jamais à l’abri, hélas, de craquer pour un type moins vertueux que celui qui va vous être dépeint ci-après. Son goût pour l’imprévisible la poussera parfois à se surprendre elle-même, de sorte qu’elle pourrait finalement s’amouracher d’un mec plutôt semblable à celui que vous étiez avant votre transformation, comme nous l’explique si bien cette chanson réaliste (note pour Philippe : merci de mettre en lien la chanson de la grande Frehel, que vous m’avez si généreusement fait connaître J



Ceci étant dit, et comme je sens confusément l’impatience gagner les troupes, merci de faire bon accueil à la première des vertus magiques. J’ai nommé: l’autonomie. Sachez, Messieurs, que la non-moule met un point d’honneur à ne pas se reposer sur un homme pour son entretien courant, et qu'elle déteste materner son mâle. Rien de pire pour elle que celui qui n'est pas capable de s'assumer financièrement ou de se prendre en charge au quotidien. Car l'homme dépourvu d'autonomie la contraindrait - sensuelle et légère créature qu’elle était lorsqu'il lui faisait la cour – à endosser, en cas de relation durable, le rôle de la rabat-joie défraîchie et angoissée qu’elle deviendra inévitablement si son partenaire est incapable d’affronter le monde réel. L’acquisition de cette première vertu a donc pour objectif de ne pas faire fuir la cible avant même d'avoir combattu pour elle.



Si donc vous parvenez à ne pas effrayer la minette convoitée, il est ensuite conseillé de l'intéresser. Et vous deviendrez intéressant à ses yeux si, doté d’une certaine culture, vous savez la lui faire découvrir. Mais attention, il vous faudra jouer dans les nuances, car tout est question de doigté. Plus votre culture sera vaste, plus vous serez susceptible de provoquer l’admiration de votre brillante poupée. Toutefois, il faudra permettre à cette dernière de goûter délicatement vos connaissances sans les lui jetez à la gueule, autrement dit, sans en faire étalage. Quand elle va au gastronomique, mademoiselle cherche à éduquer son palais, pas à être gavée. A ce sujet d’ailleurs, même si la cible n’est pas dépourvue d’intelligence et qu’elle vous plait un peu pour ça, ne vous attendez pas à ce que les rôles s’inversent et que le vent de la culture souffle de sa bouche. Car, comme l’a si finement relevé le commanditaire de cet article – et je m’étonne d’ailleurs d’une telle sagacité venant d’un être qui n’a daigné s’intéresser au tumbling que sur le tard – la nature nous condamne à porter vos enfants, soit préalablement, à accueillir votre semence et son contenant, dont vous faites grand cas.



On ne voit pas le rapport me direz-vous, pinailleurs que vous êtes. Et bien le rapport, c’est qu’au semeur revient la charge d’explorer différentes terres, puis de déposer ses graines dans la meilleure d’entre elles. C’est donc l’homme qui cultive la femme, non l’inverse.





Mais trêve de digressions agricoles. Revenons à nos moutons et énonçons la troisième vertu de la quintessence. Maintenant que vous avez réussi à ne pas effrayer la non-moule et à l’intéresser, il serait judicieux que vous parveniez à lui inspirez un certain respect.  Un tel sentiment ne pourra s'emparer de votre cible que si cette dernière vous perçoit comme authentique. Cette vertu implique une bonne dose de courage, puisqu’il faut celui que l’on sait pour oser être soi-même dans notre société du fake. La non-moule fuira donc comme la peste les grandes gueules pathétiques qui tentent de gonfler leur égo derrière de vaines fanfaronnades. Elle préfèrera largement la compagnie du mec timide et maladroit qui a renoncé à jouer un rôle pour oser se regarder en face et - lorsqu’il se sent en confiance – se montrer tel qu’il est. Comme pour l’autonomie, la brillante poupée recherche l’authenticité chez son mâle, car elle aussi, ressent le besoin d’être vraie. Or, elle ne pourra s’offrir ce luxe que si son courtisan l’y encourage, sans jamais perdre de vue que pour les êtres paradoxaux et évolutifs que nous sommes, ce qui était vrai hier pourra ne plus l’être demain, un comportement contradictoire n’impliquant pas, en soi, la fourberie de son auteur.



Bon, alors la troisième vertu ayant été intégrée à votre personnalité, nous constatons que la cible n’a pas peur, que vous l’intéressez, qu’elle vous respecte, et qu’elle commence même à vous faire confiance.  Oh my God, un lien se créer! Mais les gars, je préfère vous le dire tout net - car je ne vends pas de faux espoirs - à ce stade, on est en zone méga minée, et ce n’est pas le moment de fléchir ! Car si vous n’êtes pas capable de dégainer la quatrième vertu, un squatteur durable et sournois va finir par se taper l'incruste ….vous l'avez reconnu, je parle bel et bien de l’amitié.  Et ça ce n’est pas acceptable, parce que nous, ce qu’on voulait, c’était que la cible s’abandonne ! C’est sympa de cultiver l’esprit, mais n’oublions pas que la brillante poupée a un corps, alors n’attendons pas que la terre sèche pour labourer. Ben oui, je peux être vulgaire aussi, mais c’est pour vous faciliter la compréhension du texte. Je tiens à ce que vous réussissiez. Donc quatrième vertu disais-je: l’espièglerie.

Avant d’aller plus loin, soyons précis sur les mots, et rappelons-nous que l’espiègle est celui qui fait preuve de malice sans méchanceté, sachant se montrer coquin, taquin, badin. Les plus attentifs auront noté que le mot « humour » n’a pas encore été lâché, mais qu’il rôde, tout proche. L’avantage de l’espiègle sur le type marrant, c’est que la cible rira non seulement à ses blagues – même moisies - mais consentira, en outre, à se laisser dominer par lui, subjuguée qu’elle sera par son côté voyou, pour lequel toute honnête femelle vous avouera craquer.

Illustration :

Vous : tu connais la blague à 2 balles ?

La cible : Vas-y !

Vous : Pan ! Pan !

La cible (désormais touchée, se tripotant la chevelure) : Ahahahaha !!

Fin de la blague classique.

Mais si vous êtes espiègle, vous ajouterez :

Tu sais poupée, là c’était une blague, mais on peut aussi tirer un coup en vrai, voire deux si affinités !



Je vois que vous cernez le concept.



Et pour les plus angoissés d’entre vous, persuadés qu’ils seraient d’être chiants et coincés – j’ai nommé… les juristes ! – sachez que tout n’est pas perdu et qu’au contraire, l’ennui est souvent le meilleur allié de la créativité.







Exemple :

Vous avez amené votre cible, disons une avocate, à la mer. Une fois dans l’eau avec elle, retirez-lui brusquement son bas de bikini.

Elle : Mais qu’est-ce que tu fais ?! 

Vous : Je réfléchis Maître. Lorsque je me comporte ainsi, considérez-vous que je me rende coupable de séquestration (car vous allez rester dans l’eau), ou de contrainte (car vous devrez sortir nue) ?



Les plus perspicaces auront senti poindre le spectre du sadomasochisme. Voyez donc vous-même jusqu’où pourra vous mener la quatrième vertu si vous la maitrisez. Et puisque nous avons lentement mais sûrement glissé sur le terrain de la sensualité, j’en profite pour vous rappeler un point fondamental. En matière de sexe comme de culture, c’est le mâle qui prend les devants, laissant toujours à sa conquête la possibilité de le suivre, ou non. L’homme propose, la femme dispose. C’est ainsi à vous qu’il incombera de tenter le premier baiser et les fantasmes les plus fous, tout en étant prêt à accepter, stoïque, les éventuels refus qui vous seront éventuellement adressés.



Je pourrais m’arrêter là car en règle générale, si vous parvenez à réunir les quatre vertus susmentionnées, la cinquième se réalisera d’elle-même. Aux yeux de votre cible, vous deviendrez l’être le plus sexy et raffiné de la planète, quelque soit votre physique. Toutefois, si vous le faites vraiment exprès et que vous vous laissez complètement aller, alors il sera temps de vous souvenir que femme conquise n’est pas acquise, et que pour rester désirable, ya des trucs qu’on ne se permet pas, comme par exemple, embrasser sa douce avec une haleine de chacal, une liquette qui pue la mort et des chaussettes blanches remontées jusqu’aux mollets.



Voilà, je crois avoir fait le tour des fondamentaux, et vous laisse donc vous retirer."

Voilà le document brut dans son intégralité, que je vous propose avec l'autorisation expresse de sa rédactrice. Vous noterez que même sur des sites aussi spécialisés que Frenchtouchseduction ou encore Artdeséduire, on ne vous propose pas cela !

Enfin, ayant promis à cette demoiselle de lui mettre un lien vers la grande Berthe Sylva, voici non pas un simple lien mais carrément la vidéo de la chanteuse interprétant Les roses blanches. Car la demoiselle appartenant à cette génération Y qui a rompu toutes les amarres avec notre glorieux passé confond allègrement Berthe Sylva et Fréhel alors qu'elles ne se ressemblent pas plus que Rihanna à Lady Gaga.


23 octobre, 2013

Puisque j'en parle !


Dans un commentaire récent, je citais le "grand poète" Nino Ferrer. Né le 15 août 1934 à Gênes, ce n'est qu'en 1989, pour célébrer le bicentenaire de la révolution française que le chanteur demande la nationalité française. C'est donc un artiste engagé. Hélas doté sans doute d'une sensibilité hors du commun, il se suicidera d'une balle dans le coeur deux mois après le décès de sa mère. L'artiste prouve que l'on peut être un artiste engagé, avoir une mort de poète romantique tout en aimant beaucoup sa maman.

On ne peut pas dire que Nino Ferrer ait beaucoup compté dans ma vie, ni que je lui doive grand chose. si d'aventure, j'étais invité sur un plateau de télévision et que l'on me demande quelles sont les personnes qui ont contribué à être celui que je suis, je suis persuadé que je ne citerai pas Nino Ferrer spontanément.

En revanche, si l'on m'avait demandé de citer des titres de ce chanteur, j'aurais pu sans aucun problème. Parce qu'entre Gaston y'a le téléphon qui son et Z'avez pas vu Mirza, on ne peut pas dire que l'immense poète ait pu me laisser indifférent. Bien sur, il y a aussi Le sud, jolie balade que l'on doit encore entendre sur Nostalgie mais sans doute pas sur les autres radios car il est prouvé que la génération Y ne s'intéresse à rien de ce qui a précédé sa naissance et préfère se trémousser sur du Lady Gaga ou du Rihanna que d'écouter nos gloires d'antan.

Je me dois cependant d'être sincère avec vous car il se trouve qu'en écrivant ce petit billet, quelques souvenirs sont remontés à ma mémoire. Je me revois encore, petit dans la cuisine, je lis ou je dessine à moins que je ne m'évertue à construire une maquette, tentant lamentablement de lutter contre ma dyspraxie que je n'entrevois pas encore comme définitive. 

Sur le réfrigérateur, la radio est en marche, c'est RTL. L'émission Stop ou encore propose d'appeler pour savoir si l'on veut encore un titre d'un chanteur ou si l'on préfère passer à un autre. C'était le temps de Joe Dassin, de Gérard Lenorman et bien sur de Nino Ferrer qui ne s'était pas encore suicidé.

Ah douce nostalgie !

21 octobre, 2013

Ben faut dire quoi aux femmes !


Alors la c'est un thème récurrent chez tous mes petits patients surdoués ayant fait des études scientifiques ou s'adonnant à des métiers techniques ou encore se passionnant pour des sujets un peu baroques : que faut-il raconter à une fille pour lui parler ?

Certains d'entre eux doutent même de la réelle intelligence des femmes et se demandent si je ne galèje pas comme on dit à Marseille lorsque j'affirme qu'il existerait des femmes surdouées. Ainsi, une fois, chez moi à l'occasion d'une soirée, le jeune J lui même se moqua des femmes étant entendu qu'il n'en avait jamais entendu une seule se passionner pour l'économie. Mon épouse qui entretient des relations un peu tendues avec le jeune J lui affirma alors qu'il ne fallait pas s'étonner qu'il soit seul parce que vouloir séduire une femme en lui parlant d’économie relevait de la connerie la plus absolue.

Je n'étais pas loin de penser la même chose même si les bons liens que j'entretiens avec le jeune J et ma pondération naturelle m’empêchèrent de m'exprimer avec autant de hardiesse et de franchise que mon épouse. Mais le fait est que vouloir séduire en parlant d'économie me semble périlleux sauf si vous cherchez une couguar et que vous vouliez choper Christine Lagarde.

Très récemment encore, un jeune patient, pourtant brillant et tout mignon, se désespérait qu'une femme se moque éperdument de l'inflation. Timidement, afin de ne pas le brusquer, je lui expliquai alors que je ne pensais pas que toutes les femmes se moquassent de l'inflation mais qu'en revanche j'étais à peu près persuadé que ce n'était pas le meilleur scénario pour séduire ! Car si le proverbe dit "femme qui rit, à moitié dans ton lit" je reste persuadé qu'il devrait en exister un autre expliquant " avec femme que tu fais chier, tu ne prendras pas ton pied". De fait, la séduction même si elle reste peut être un peu mystérieuse doit tout de même obéir à des codes desquels l'ennui sera banni.

Comme je l'expliquais à mon cher petit patient, ce qui nous distingue le plus surement d'une femme, ce n'est pas qu'elles aient en moyenne les cheveux plus longs, mais bien que la nature les condamne à porter nos enfants et à en accoucher. Et peut-être, mais cela n'est qu'une de mes théories fumeuses et je vous enjoins prestement de ne pas me faire fusiller pour sexisme, que cela les rend plus pragmatiques que nous ne le sommes.

On a beau parler de sexe faible, de beau sexe et de je ne sais quoi encore, mon expérience durant laquelle pendant dix ans j'ai reçu entre deux tiers et trois quarts de femmes dans mon cabinet, m'amène à penser que tout cela n'est que fumée aux yeux mais que les femmes se révèlent terriblement pragmatique et adaptées à la vie. Les hommes ont beau théoriser, collectionner les prix Nobel et se couvrir de gloire, il n'empêche que face aux vicissitudes de la vie, une femme est plsu adaptée qu'ils ne le seront jamais.

Ainsi, si vous voulez l'entretenir de l'inflation, n'en parlez pas de manière livresque, telle que vous l'enseignerait un professeur d'économie, mais soulignez la cherté de la vie et l'augmentation des prix. Nul doute que les femmes faisant mieux les courses que nous, sauront mieux saisir la hausse du prix du beurre ou encore du dernier truc de chez Chanel et saurons de manière pragmatique vous parler de l'inflation ! 

De la même manière, si elles sont tout à fait capables de poursuivre des études scientifiques, il me semble que c'est pour avoir un vrai métier plutôt que pour échouer dans une quelconque grande école d'ingénieur où durant trois années de suite, elles n'auraient qu'à picoler pour reculer le plus possible l'entrée dans la vraie vie. De fait, si j'ai des femmes médecins dans ma clientèle, le seul ingénieur chamane que je connaisse se devait d'être un homme ! D'ailleurs tandis que je lui demandais s'il serait capable de rédiger un cours d'introduction à la physique pour une jeune patiente littéraire que cela intéressait, il s'était déjà perdu dans des pensées complexes avant même d'avoir écrit quoi que ce soit.

Les grandes théories, les systèmes complexes sont rarement féminins, non que je les croie plus stupides que nous ne le sommes mais simplement plus efficaces pour se lancer dans la vraie vie. Souvenez-vous que meême la petite blonde diaphane qui vous regardait avec ses jolis yeux bleus n'est qu'une machine efficace sélectionnée par l'espèce pour la perpétuer. Une fois dans ses rets, vous allez vite comprendre qu'il y a un temps pour glander et rêvasser et un autre pour affronter la vraie vie. Alors n'allez pas l'emmerder avec vos grandes théories sur l’inflation vu que les courses, la hausse des prix et tout le bouzin, croyez moi elle en connait plus que vous sur le sujet. Ravalez vos grandes idées et contentez-vous de prendre la liste qu'elle vous a faite pour aller au supermarché et ne vous trompez pas, si il y a écrit lait demi-écrémé ne prenez pas du lait entier.

Voilà un peu mes idées sur le sujet et soyez assuré une fois encore qu'il n'y a aucun sexisme dans mes propos. Ce ne sont que le fruit de mes observations issues d'une vie de labeur. En bref, si vous voulez séduire une femme intelligente, faites la rire et ne la faites pas chier. Bref, vendez intelligemment votre patrimoine génétique étant entendu que les occupations telles que l'économie, la philatélie, les jeux de rôles ou encore la confection d'un herbier ne sont pas vendeurs ! Moi qui vous écris, je n'ai parlé que des années après de ma passion pour les hérissons à mon épouse, j'avais même pris soin de cacher les quelques ouvrages sur le sujet, l'erinecaulogie ne passionnant que rarement les femmes.

La seule manière de passionner une femme pour les hérissons eut été de lui dire que se nourrissant de gastéropodes, le petit mammifère devenait un allié pour tenir hors de portée des salades les limaces et autres prédateurs gluants. Encore une fois, souvenons-nous que les femmes sont pragmatiques alors cessez de vouloir briller avec vos grands systèmes !

A moins que vous ne soyez prof de lettres à la Sorbonne et que vous ne visiez que des étudiantes en lettres. Là, il ne s'agira plus de dire des choses intéressantes mais de donner à croire qu'elles sont intéressantes. Vous pourrez jargonner, citer l'école structuraliste, les constructivistes ou que sais je encore, vous donnerez à vos étudiantes l'idée que par le biais de votre pensée supérieure vous maitrisez la vie et ça c'est très pragmatique aussi faire croire qu'on a tout compris de la vie, de la mort et de l'amour.C'est du théâtre, de l'esbroufe mais ça marche ; mais pour cela un docteur es lettres est mieux placé qu'un docteur en économie.

Pour le reste, ne pouvant évidemment vous assurer ce ce qu'elles attendent, j'ai demandé à une jeune femme que je connais de rédiger un texte sur le sujet. C'est ainsi que vendredi ou samedi au plus tard, j'aurais l'occasion de publier ce texte dans lequel cette charmante petite brune vous expliquera ce qu'il faut faire ou ne pas faire. C'était le moins qu'elle puisse faire dans la mesure où j'avais fait faire à son intention un cours d'introduction à la physique. Ce n'est qu'un échange de bons procédés.

Merci de m'avoir lu.

N'ayons pas peur des mots !


Chez l'être humain, le langage est la capacité observée d'exprimer une pensée et de communiquer au moyen d'un systèmes de signes comme des mots ou des signes. Autant dire que les mots ont une importance car le langage est justement la capacité de mettre en œuvre ce système de signes pour permettre la communication. Les mots sont donc la capacité d’exprimer la pensée. 

Quand je reçois mes patients, je n'ai aucun problème pour les comprendre, pas plus qu'ils n'en ont pour saisis ce que j'exprime. Parfois, mais c'est rare, j'ai reçu des gens ne possédant qu'un faible registre lexical et ayant du mal à exprimer leur pensée avec précision. Cela les mets souvent en colère parce qu'au moment de verbaliser et non d'agir, ils s'aperçoivent que les mots leurs manquent, ce qui affectent leur rapport au monde.

A l'opposé, c'est aussi rare, j'ai parmi mes patients des personnes ayant de fabuleux diplômes en sciences humaines qui ont à leur disposition un très vaste registre lexical. Et pourtant, alors qu'on serait en droit d'avoir une pensée précise, c'est parfois n'importe quoi, comme si les mots ne comptaient plus, supplantés simplement par l'émotion que ces personnes veulent faire naître. C'est alors que le mot, assemblé en phrase, devient slogan ou imprécation.

Voici quelques semaines, une patiente un peu âgée, ayant connu mai 1968, ce qui n'est pas peu dire au regard de l'historie contemporaine, me questionnait sur ce que je pensais des déclarations de Manuel Valls. Comme je lui avouais que je suivais trop peu la carrière de notre ministre de l'intérieur pour savoir exactement ce qu'il avait bien pu dire, il m'expliqua qu'il s'était exprimé à propos des roms en disant peu ou prou, monsieur le ministre voudra bien m'excuser de trahir sa pensée, que cette population n'avait pas vocation à s'implanter en France.

Je sentais bien que cette déclaration bouleversait ma patiente aussi m'étais-je abstenu de lui répondre simplement et donc ? sentant bien que cela ne lui aurait pas convenu. Je me composais alors la tête de celui qui est concerné afin de la laisser poursuivre. Et c'est là qu'elle m'avait regardé en me disant : "mais c'est carrément du nazisme !" Autant, et vous le savez, je ne porte pas Manuel Valls dans mon cœur, parce que je le crois atrocement démagogue, calculateur et carriériste et que je pense qu'il explosera en plein vol, autant je ne crois pas non plus que notre catalan de la place Beauveau soit un vilain nazi.

J'étais donc resté un peu pantois face à ma patiente mais me souvenant que face aux fous et peut-être encore plus face aux militants socialistes enragés, il faut faire ce que les aliénistes appelaient au XIXème siècle le mur mou, je m'étais contenté moi aussi de me composer un visage de circonstance pour lui répondre le plus sincèrement possible : "oui de telles paroles font frémir". Afin d'être dans la surenchère ou du moins dans la complicité totale, j'aurais bien aimé lui dire qu'en entendant Manuel Valls, j'avais immédiatement pensé que le ventre de la bête était encore fécond ou bien que j'entendais les bruits de bottes mais je n'avais pas osé. Manuel Valls nazi, rien que ça ! Et pourquoi pas sincère, honnête et dévoué  tant qu'on y est !

Quelques temps après, une patiente du même type, c'est à dire, ex-journaliste engagée et soixantehuitarde accomplie me demandait s'il m'était arrivé de recevoir des gens dangereux. Je lui expliquai alors que n'étant pas hospitalier, je n'avais jamais eu de fous furieux venus la bave aux lèvres et un hachoir à la main dans mon cabinet car cette population se rencontrait plus dans les UMD que chez moi.

Je précisais qu'à mon niveau les plus dangereux étaient les paranoïaques et qu'effectivement à trois reprises, j'avais pu être confronté à des comportements agressifs. Enfin, je lui expliquai qu'il y avait une technique efficace pour faire face à la paranoïa et que cette pathologie aussi grave soit-elle n'avait rien de commun avec la sociopathie par exemple. Et une fois encore, puisant dans mes souvenirs, je lui dis qu'à une ou deux reprises j'avais eu en face de moi, de manière fortuite, un sociopathe et que j'avais senti, aussi fou que cela paraisse, le mal qui émanait de lui.

Mais de cela, elle n'en avait rien à faire, ce qu'elle me demanda finalement c'est si j'avais eu à faire à des nazis ! Aussi sincèrement que je le puis, je lui répondis alors qu'exerçant à Paris, il me semblait que les nazi y étaient rares et que de mémoire, mon père lui-même né en 1929, m'avait assuré ne pas en avoir rencontré depuis le 25 août 1944. Comme elle me regardait d'un drôle d’œil, je la rassurais en lui disant que je ne doutais pas qu'au fin fond de la Meuse peut-être, dans quelques bois paumés du côté de Thionville, il se pouvait qu'il existe un groupe de deux ou trois allumés se déguisant en treillis pour jouer à la guerre mais qu'à mon sens, dans le centre de Paris, ce devait être plus rare.

Comme manifestement le nazisme ou plutôt l'existence éventuelle de vilains nazis la passionnait, elle me demanda si j’accepterais de prendre en charge psychologiquement un nazi. L'idée me sembla tellement saugrenue que j'avais du mal à me la représenter. S'agissait-il d'avoir face à moi un SS en grand uniforme noir de parade ou un de ces allumés qui soixante après la guerre joue encore à se faire peur en s'amusant dans les bois déguisé avec de vieilles hardes achetées dans des surplus militaires ? 

Je lui avouais donc qu'étant né en 1967, c'était une occurrence que je n'avais jamais envisagée, n'ayant jamais rencontré de membre du parti nazi de ma vie ! Ma réponse semblant lui déplaire, elle me demanda si éventuellement j’accepterais de m'occuper d'un électeur du Front National. Et comme je lui expliquais qu'à l'instar d'un médecin, qu'il m'appartenait de prendre en charge ceux qui me le demandaient et que je n'avais pas à juger mes patients, elle sembla s'offusquer en me demandant "même un électeur FN ?" comme s'il se fut agi de la pire des perversions.

Je lui expliquais que légalement et éthiquement, effectivement je n'avais pas à sélectionner les patients sur leurs idées politiques, races, sexes, ou religions, bien que certains soient plus proches politiquement des miennes que d'autres et que j'avais juste à faire mon métier. Je rajoutais que de mémoire, les seules choses qui pouvaient lever le secret professionnel était le fait qu'un patient avoue une violence sur mineur de moins de quinze ans ou qu'il me dise qu'il allait commettre un crime mais que le reste, relevait simplement de la relation psy/patient.

Je lui dis donc qu'à ce titre, que la personne soit à 'UMP, au PS, au FDG, au FN, voire qu'elle écrive sur Libéraux.org, ne me regardait pas, que je n'étais pas là pour faire de la politique et que si je n'ignorais pas que le freudisme avait par exemple flirté avec le marxisme, les TCC n'étaient pas un système politique mais simplement un type de thérapie. 

J'aurais pu rajouter qu'il m'était plus simple de comprendre qu'un prolo venant de perdre son emploi dans une région sinistrée vote FN plutôt qu'une abrutie ayant un appartement de cent-cinquante mètres carrés dans le cinquième arrondissement jouant les pasionarias et se croyant liée au populo. Mais comme je le disais juste avant, je ne suis pas là pour juger mes patients.

Et puis, je sais au bout de tant d'années de pratique que le socialisme militant est une pathologie vraiment grave qui mérite toute ma compassion.


20 octobre, 2013

Soirée libérale avec mon gros crétin de pote !

 Putain chuis invité à une soirée où y'aura des phisolophes !

Hier soir, moi, votre humble serviteur, j'étais convié à une soirée réunissant le gratin du libéralisme, à savoir des gens intervenant sur Contrepoints ou encore passant des heures sur le forum Libéraux.org qui est au libéralisme ce que Vogue est à la mode. C'est vous dire si j'étais à la fois heureux mais aussi dans mes petits souliers de me retrouver, moi qui me dis libéral parce que j'aime simplement bien qu'on me fiche la paix aux côtés de tous ces penseurs. 

Autant vous dire que je n'en menais pas large à l'idée de me retrouver au sein de la fine fleur de la pensée, moi qui confronté régulièrement à ma souffrance, me considère plus comme un gros pragmatique qu'un amateur de systèmes. Et puis, s'agissant du saint du sait, je savais que j'allais y rencontrer le grand, que dis-je, l'illustrissime, j'ai nomme H16 en personne himself, le tôlier d'un blog que l'on considère comme celui ayant le plus de lecteurs et à côté de qui je fais figure d'épicier.

J'y étais invité à la demande d'un de mes patients que je connais fort bien et qui voulais me présenter un quidam quelconque avec qui finalement je n'ai pas parlé et que l'on ne m'a même pas présenté. En revanche, j'ai pu discuter avec des tas de gens plutôt sympas dans l'ensemble même si je ne partage pas toutes leurs idées. Sans doute que trop attaché au triptyque indo-européen oratores/bellatores/lavoratores, il me déplaise que mon libéralisme sensible et délicat à moi soit associé à celui trop mercantile des libéraux économiques stricto-sensu. 

Si on ne cadenasse pas un peu les marchands, ils font toujours n'importe quoi ! Et puis ayant aussi lu Clouscard, Michéa, Gauchet, Lash, Castoriadis, Mauss et consorts, je n'étais pas le mieux placé pour encenser totalement l'école de Chicago. Mais bon, j'aime bien Bastiat. Et puis à choisir entre un gauchiste et un libéral je prends le second. Et puis de la même manière qu'ils eurent en leur temps Etienne Marcel, grand prévôt s'il en est, je trouve normal que les marchands, les boutiquiers, les mercantis et autres vendeurs aient aussi droit à leur panthéon personnel.Et puis on partage au moins un truc, eux et moi, notre détestation des élus, et ça c'est vraiment bien et agréable.

Comme je n'aime pas aller seul dans les endroits où je connais peu de monde, j’apprécie d'être accompagné. Et comme il était hors de question que mon épouse m’accompagnât dans ce type de soirée parce qu'elle se fout du libéralisme, je me suis rabattu sur l'ami Gringeot qui est toujours partant, qui aime le libéralisme vu qu'il a été petit commerçant, qui est de compagnie agréable vu qu'il aime picoler et bouffer. J'avais donc averti la personne qui m'invitait que le Gringeot serait avec moi. Et là, j'avais eu le droit à une réponse un peu équivoque, se voulant polie mais tout de même précise consistant à me dire que s'agissant d'une soirée au cours de laquelle on parlerait politique et phisolosophie, il n'était pas sur que le Gringeot n'en conçut pas un quelconque petit ennui.

Bref, on me disait poliment que si je pouvais venir accompagné, le Gringeot n'était pas le bienvenu, non qu'on le méprisât ouvertement mais simplement, que sur la foi de ce que j'en dis sur mon blog, on le considère comme une brutasse stupide tout juste bon à regarder des matchs de foot en s’enivrant à la bière. Que n'avais-je pas fait ! En caricaturant à l'extrême et avec un plaisir sadique mon ami, voici que la fiction avait dépassé la réalité et que cet homme charmant, sensible et cultivé avait fini dévoré par sa grotesque marionnette ! Le pauvre, lui qui voici encore une semaine, les yeux de larmes déclamait dans mon salon du Saint John Perse : « Azur. Nos bêtes sont bondées d’un cri. Je m’éveille, songeant au fruit noir de l’Anibe dans sa cupule verruqueuse et tronquée », voici que j'en avais fait une bête , un infra-humain !

Bien sur j'avais immédiatement rassuré la personne me conviant à cette sauterie en lui précisant que le Gringeot saurait bien s'occuper seul si d'aventure il s'ennuyait, qu'il suffisait de lui mettre la télévision et qu'il y aurait bien une émission stupide propre à satisfaire ses besoins bestiaux. Ou qu'au pire, il finirait par prendre quelqu'un en grippe suffisamment pour lui casser la gueule, vu qu'il est violent et très physique, à moins qu'il ne conte fleurette à une demoiselle quelconque en lui proposant de tirer un coup vite fait bien fait dans les toilettes.

D'ailleurs en arrivant, le Gringeot et moi nous étions attablés en terrasse d'une minuscule petit rade kabyle pour boire un coup. Et là, par SMS mon contact m'avait demandé si nous arrivions vu qu'ils étaient déjà une vingtaine dans les lieux. Pour le rassurer, je lui avais répondu qu'on éclusait quelques bières et qu'une fois que le Gringeot serait un peu chaud, nous arriverions. Ce à quoi il m'avait répondu, qu'il y avait d'excellents cocktails qui nous attendaient. Bien sur, toujours par SMS je lui avais alors dit que le Gringeot n'était pas du genre à consommer du cocktails ou des smoothies mais qu'il serait bien aimable de planquer les bouteilles. Bref, tout était mis en place pour que les gens imaginent que je débarquerais avec une bête fauve.

Et finalement tout s'est bien passé, le Gringeot a discuté avec plein de monde !

NB : Le Gringeot qui vient de lire l'article m'enjoint de ne pas raconter des conneries comme quoi il lirait "des trucs de pédés" comme Saint John Perse.
NB2: Je tiens à prévenir la DCRI que ça y est j'ai les noms de tous ces agitateurs ! Mission accomplie commissaire !

14 octobre, 2013

Et les femmes dans tout ça !? 2


Bon alors, soucieux de coller à la norme, j'ai parlé des histoires classiques entre un homme et une femme moyens ! Maintenant, tentons d'imaginer la même chose avec un homme hypersensible. J'ai dans ma clientèle, un bon nombre de ces petits surdoués extrêmement sensibles. Et tandis que leur intelligence vive et acérée leur permet de triompher de n'importe quel algorithme, la femme leur reste un continent désespérément inconnu dont ils ne parviennent pas à deviner le fonctionnement.

Il faut dire et même le clamer qu'une femme, ce n'est pas un homme avec des cheveux longs, un vagin et des talons hauts, c'est plus compliqué n'en déplaise aux thuriféraires de la parité et de l'égalitarisme à tout crin. Ça ne veut pas dire que ce soit moins bien ni mieux, mais juste un peu différent.

A priori, ça semble humain et cela devrait se comporter en être humain mais c'est bizarre parce que les fonctions simples comme "non" et "oui" sont parfois équivoques, mais pas toujours, et que la manifestation de leur volonté est suffisamment ambigüe pour qu'elles veuillent vous faire deviner leurs attentes sans vous les dire. en revanche, ce n'est pas parce qu'elles vous disent quelque chose, qu'il fallait le prendre au pied de la lettre, cela pouvait dire le contraire.

Alors face à un tel comportement, certains, par exemple les ingénieurs en perdent leurs équations parce que c'est diablement compliqué de mettre au point un programme avec un langage de programmation aussi erratique et complexe qui toutefois possède sa logique, n'en doutons pas. Quant aux autres, les hypersensibles (qui peuvent aussi être ingénieurs !), qui mettent dans la bataille, dans la conquête du beau sexe, tout ce qu'il y a en eux, c'est périlleux d'engager un combat alors que l'ennemi semble tellement insaisissable. On a beau les inviter, faire ce que l'on peut pour elles, elles se manifesteront rarement de manière franche et sans ambiguïté. Et le pire, c'est que fussent-elles franches, cela ne veut pas dire pour autant qu'en fait vous leur plaisiez tant que cela.

Bref, là ou n'importe quel mâle normal (encore cette norme) soit attaquerait sans problème en se disant qu'au pire, en cas de râteau, il suffit d'aller vers une autre, notre petit mâle hypersensible se fait un cinéma monstrueux. Pour lui, soit il réussit et il est le géant de ses rêves, soit il rate et il devient le nain de ses cauchemars ! Et il existe une autre catégorie qui projette tellement sur la femme aimée qu'il ne sera rien pardonné à l'élue de son cœur : soit elles correspond parfaitement à l'image qu'il s'est faite de celle digne de son amour soit au premier faux pas, elle sera éjectée car jugée indigne.

On voit de suite les problèmes que rencontrent les femmes extrêmement intelligentes désireuses de rencontrer des hommes à leur niveau. Pour ma part, j'ai toujours pensé que la douance confinait à une forme d'androgynie. Ainsi tandis que la femme brillante a un pôle masculin important, au risque d'être un petit dragon quand elle ne le canalise pas, l'homme surdoué possède un pôle féminin important qui risque de le rendre un peu fiotte s'il se noie dedans.

De là on imagine aisément le problème lié à la rencontre d'un dragon et d'un timide peu sur de lui ! La première va s'irriter du peu de risques pris par le mâle tandis que ce dernier s'énervera du manque de manière avec lequel il est traité par cette femelle. C'est vrai qu'au-delà de son caractère, une femme très intelligente challenge terriblement les pauvres mâles que nous sommes en malmenant notre fragile virilité ! Alors si en plus d'être très intelligente, la donzelle est jolie, le pauvre petit mâle surdoué et hypersensible qui se pâme pour elle, voit ses chances de réussite comparables à celles d'escalader l'Everest. C'est juste à ce moment là que le pauvre devrait canaliser cette sensibilité, remettre gentiment le dragon à sa place et se souvenir que le rendez-vous n'est qu'une rencontre et non un examen.

Et même lorsque la dame brillante est parvenue à intégrer ce pôle masculin, à briller intelligemment sans provoquer le monsieur dans ses retranchements, rien n'est gagné. Ainsi, il m'arrive que certaines femmes brillantes me parlent d'un type qu'elles estiment très intelligent mais dont elles ne comprennent pas le manège ! Elles ont beau, dire à ses blagues, diner avec lui, sortir et même remuer leur cheveux en bougeant la tête parce qu'on leur a dit que c'était un signal sexuel sans ambiguïté, rien n'y fait, le type ne bouge pas, ne se décide pas ! Comment peuvent elles imaginer que le mâle est en plein doute et qu'à chaque attention qu'elle lui prodigue, il répond par un biais cognitif consistant à dire qu'il se trompe et que ce n'est pas pour lui parce qu'elle est trop bien pour lui !

Elles ont beau me dire qu'elles on fait un sans fautes, qu'elles ont mis le type en valeur, ramené la voilure et fait tout bien comme il faut, rien n'y fait, le type reste à distance. Un certain nombre de ces femmes en vient à penser qu'il y aurait une prime à la bêtise et regrette de ne pas être une idiote. Sans doute que pour bien des hommes, s'il n'y a pas une dimension "touchante" chez la femme, il leur manque quelque chose. Peut-être sont-ce leurs gènes masculins qui les poussent à vouloir être utile et qu'il leur est plus difficile de trouver leur place aux côtés de femmes totalement abouties et n'attendant pas un homme pour vivre.

Tandis que certains se lamentent, ne sachant sur quel pied danser, d'autres font de même en se demandant pourquoi le type en face d'elle n'a toujours pas compris que c'était bon, qu'il avait une autoroute et que tout les feux étaient au vert !

Parfois de guerre lasse, les messieurs se font friendzoner et les demoiselles vont voir ailleurs si leur charme aurait plus d'effet sur un autre. Elles finissent toujours pas trouver, soit un type moins bien soit un autre aussi bien qui a enfin compris comment se comporter.

Et les femmes dans tout ça !? 1


Une de mes jeunes et charmantes lectrices m'écrit par mail "En pleine errance, j'ai cherché un peu de sagesse sur votre blog, et je m’aperçois avec rancune que vous avez donné moult conseils chopping (du verbe chopper) aux mâles de la place alors que vos lectrices peuvent toujours se brosser. Elles n'ont plus qu'à se résigner à leur sort passif et attendre que le jeune ou moins jeune guépard daigne émettre un rauque miaulement à leur attention. C'est très naze, j'irai même jusqu'à dire carrément nazi!". 

Non, ce n'est pas naze et encore moins nazi, et ce n'est pas un oubli de ma part. L'adage populaire dit que les grands esprits se rencontrent toujours et c'est chose faite, car croyez-le ou non, jeune lectrice dépitée, j'avais prévu de parler de ce sujet. Car si le fait qu'une femme conduise une moto est pour moi sujet à caution, en revanche j'accorde pleinement au sexe faible le droit de trouver l'élu(e) de leur cœur. J'ai mis élu au masculin et féminin afin de ne pas me rendre coupable d'homophobie même si dans les faits, ledit article sera consacré uniquement aux hétérosexuels. Moi qui suis presque de la génération de Delon, j'ai failli écrire aux gens normaux ! Pardonnez-moi mais j'ai du mal à m'adapter à la société actuelle. D'ailleurs en fait, ce n'est même pas vrai puisque je traite les homos comme les hétéros et avec le même succès. 

C'est juste la norme qui me pose problème. Je m'adapte parfaitement au réel, c'est juste que j'ai du mal à me dégager de cette notion de normes qui me fait dire que généralement un chien c'est un quadrupède poilu même si je ne suis pas sans ignorer qu'il en existe des nus provenant de Chine. Nigaud que je suis, je tombe toujours à pieds joints dans la grosse norme bourgeoise et réductrice. Alors et les femmes en matière de séduction ? Savez vous que si j'avais été moins sot et plus bosseur, j'aurais pu en compagnie d'une charmante demoiselle mettre au point l'ouvrage définitif traitant de séduction féminine. Hélas, sujet aux lubies, j'étais passé à une autre et ma corédactrice s'est lassée et s'est tournée vers la musique ! Ça m'apprendra à ne pas être sérieux. 

Ceci dit dans la majorité des cas, séduire un homme n'est pas compliqué si la femme reste dans des critères physiques admissibles. Oui, ce que j'écris semble odieux à notre époque mais c'est l'époque qui reste odieuse et qui, malgré toute la bonne volonté de nos élus pour distordre le réel, fait qu'une jolie femme a plus de chances de séduire un type qu'une vilaine. Ceci dit, le fait d'être jolie ne veut pas dire qu'elle puisse faire n'importe quoi et encore ne fois, il me semble que l'époque raconte n'importe quoi. Ainsi coucher le premier soir ou bien adopter des comportements sexuels plutôt masculins faits de conduites à risque (clubs libertins, gang bangs, animaux, etc.) n'est pas forcément une bonne chose. La demoiselle se prouvera qu'elle est moderne et n'a pas froid aux yeux mais en revanche, elle diminuera ses chances de former un couple stable avec le type avec qui elle a couché. 

Si vous saviez le nombre de demoiselles qui dans l'intimité de mon cabinet se sont plaintes du fait qu'après avoir couché le jeune homme ne les ait pas rappelées ! Que voulez-vous, même à trente ans, ces chers petits ont des principes. Et autant ils sont heureux d'avoir pu accéder à une partie de baise en échange d'un verre à moitié prix (happy hour), autant ils n'ont jamais imaginé que la future mère de leurs enfants soit cette chaudasse ou cette idiote qui se laisse embarquer à si peu de frais pour un plan baise. Donc au risque de passer pour un vieux con, je le redis, pas de sexe le premier soir, ni le second d'ailleurs. L'accès à votre intimité doit se payer. Souvenez-vous de ces beaux documentaires dans lesquels les mâles s'affrontent à coups de cornes, de griffes ou de dents pour la possession d’une femelle et vous, vous voudriez vous brader pour le prix d'un mojito ??? Allons un peu de sérieux, jouez le jeu mais laissez-le repartir frustré avec une grosse érection tumescente dans le pantalon.

Il faut que le petit lionceau sache qu'il doit proposer plus et fasses ses preuves, sinon comme dans la nature, n'ayant pas fait preuve de ses qualités de mâle, il ne perpétuera pas ses gènes. Quant aux conduites à risques, là aussi c'est à proscrire. Non que je sois le père la morale ou le père la pudeur mais que pour les mêmes raisons évoquées plus haut, ce genre de conduites soit réservées à certaines femmes. Alors les expériences libertines en tous genres et les pratiques bizarres sont à utiliser avec la plus grande circonspection ! Ce n'est pas parce que vous allez dans un club libertin le premier soir que le jeune homme vous trouvera cool, il vous trouvera juste moins chère qu'une escort.

Encore une fois, je parle d'expérience même si ce n'est pas la mienne. Voici un mois, une jeune homme pourtant bien sous tous rapports, bardés de diplômes et ayant un bon poste, m'expliquait qu'il rencontrait des demoiselles via des sites de rencontres et que son jeu était de les emmener dès le premier soir dans un club libertin. A première vue, cela pourrait sembler glauque mais dans les fais, il s'agissait juste pour ce jeune homme peu sur de lui de se prouver rencontre après rencontre qu'il était suffisamment attirant et digne d'intérêt pour qu'une femme se rabaisse de cette manière. 

D'ailleurs une fois dans les lieux, hormis l'aspect glauque de l'endroit, il ne leur proposait rien de bien compliqué et en tout cas aucune expérience libertine, puisqu'il attendait sagement qu'un lieu se libère pour avoir une relation sexuelle avec la porte fermée ! Non, son truc c'était de se demander jusqu'où une femme peut elle aller pour me prouver que j'ai de l'intérêt. Et s'il m'avait avoué que les femmes capables de faire cela dès la première rencontre n'était pas nombreuses, cela lui suffisait pourtant pour maintenir son pauvre égo à flot. Et après avoir parlé de cette curieuse marotte qui confinait au fétichisme, il m'avait avoué ce soir là que jamais, au grand jamais, il ne voudrait d’une relation avec une de ces femmes qui avait consenti à aller dans ce genre d'endroit dès le premier soir. Il n'en avait d'ailleurs rappelé aucune. 

Bref, voilà ce que j'en pense et ce que j'écris. Ce n'est pas parole d'évangile et loin de moi d'empêcher une femme de vivre ce qu'elle a envie de vivre, s'agisse-t-il d'expériences sulfureuses ou d'un simple coup d'un soir. Mais bon, les hommes, quoi qu'ils vous disent sont généralement plus convenables et conformistes qu'il n'y parait. Je pourrais vous conter des tas d'histoires dans lesquelles, un amant aux mille maitresses s'est fait mettre le grappin dessus par une fille tout simplement bien. 

Jouer à l'actrice porno n'a pas grand intérêt si vous cherchez une histoire d'amour. C'est sans doute injuste mais c'est ainsi. Ce qui ne veut pas dire que la femme doive se contenter de sourire modestement et de s'habiller de couleurs pastel ! Elle doit être suffisamment intelligente et retorse pour faire plein de promesses qu'elle ne tiendra pas afin d'attirer son mâle et de le convertir aux plaisirs du bricolage et aux joies des soirées télé.

12 octobre, 2013

PUA school !


Guépardeau rêvant d'une petite Impala !

Si vous lisez les blogs consacrés aux techniques de séduction, vous savez déjà qu'un PUA désigne le fameux Pick Up Artist, le roi de la drague, que tout apprenti séducteur souhaiterait devenir.C'est simplement le mec cool qui a le don de plaire aux filles. Comment ? Nul ne le sait !

Le PUA, c'est juste le type qui a trouvé le "truc" qui fait que les filles sont folles de lui ou que si elles ne l'étaient pas, elles le deviendront dès qu'il passera en mode séduction. Est-ce que tout le monde peut devenir un PUA ? Je le pense, je ne crois même pas qu'il s'agisse d'un problème le au physique même si le fait de ressembler à Delon jeune dans Plein Soleil aide grandement.

En fait, concernant l'apparence, il faut juste faire au mieux avec les cartes que la nature a distribué en jouant un peu à la marge pour améliorer son sort. Si vous êtes un grand maigre, évitez les rayures verticales, si vous êtes un petit gros évitez les horizontales par exemple. Si vous faits trop jeune, habillez vous en vieux et vice versa. Si vous êtes un geek, ayez lu deux ou trois livres pour en parler et l'inverse si vous êtes un pur littéraire, soyez ouverts d'esprit et ne déclamez pas que des vers !Et globalement, soyez propre, pas trop mal fringué et aimable et cela devrait le faire, vous devriez trouver l'âme sœur.

Finalement, de ce que j'ai pu noter, ce n'est pas tant l'apparence qui pose problème que le manque de confiance en soi et surtout l'excès d'imagination. Ainsi, si vous repérez la fille de vos rêves pas très loin de vous, allez lui parler. Au pire, vous vous prendre un râteau mais vous n'en mourrez pas. Cessez de trop penser, de faire défiler les images de possible naufrage sur l'écran noir de votre imagination pour vous dire qu'un guépard non plus, il n'attrape pas son antilope à tous les coups ! 

Une fille qui vous dit non, vous le dit poliment la plupart du temps si vous avez été courtois avec elle. Comprenez qu'elle ne veuille pas de vous pour des raisons tout à fait valables, soit qu'elle ait déjà un mec, soit que vous ne lui plaisiez pas, soit qu'elle soit lesbienne et pas intéressée par les mecs ! Vous dites juste au revoir, et tel le guépard moyen, vous retournez arpenter la savane en quête d'une proie possible.

Le non que la demoiselle vous opposera n'est qu'une fin de non recevoir et certainement pas un certificat définitif signant de manière absolue le fait que vous soyez un gros toquard condamné à vous pignoler devant youporn ! Un refus, quelqu'un soit le motif invoqué n'est rien d'autre qu'un refus. Dites vous que d'autres types avant vous, le même jour ou celui d'avant se sont vu opposer ce même sourire poli et froid sans qu'ils n'en soient morts. Bref, c'est simple et si cela ne marche pas, c'est que vous compliquez fortement les choses en vous imaginant des tas de trucs improbables.

Récemment encore, un de mes jeunes patients trentenaires se désolait d'être seul. Certes, notre travail avait porté ses fruits mais il se désolait de n'avoir choppé que de petites proies et ce jeune guépard piaffait à l'idée de s'attaquer à une belle Impala (pas la Chevrolet mais l'antilope). Alors, on avait parlé du truc et je l'avai smis en confiance. Mais bon, même si je suis un bon gars qui fait beaucoup pour ses patients, je n'allais pas trainer à une terrasse de café pour lui apprendre à ramasser un 06 !

Passant en revue mes patients dont je pourrais dire qu'ils sont de vrais PUA, je songeai d'abord à L mais me souvenant qu'il était maintenant en couple, je ne me voyais pas lui demander de jouer le wingman avec ce jeune guépardeau (oui un guépardeau est une jeune guépard, vérifiez par vous mêmes). C'est donc naturellement que j'ai ensuite songé à Jean Sablon, un grand brun dégingandé dont la légende dit qu'il aurait eu dix mille maitresses ! 

Si je le surnomme du nom de ce chanteur d'avant guerre, interprète inoubliable de Vous qui passez sans me voir, c'est parce qu'il a un peu sa tête et sa dégaine, dans le genre chanteur de charme sur une paquebot de Costa croisières et non parce qu'il est gay bien sur, puisque la légende dit que le vrai Jean Sablon le fut.Je trouve qu'il a aussi un peu la tête du Lieutenant Duvauchel dans La septième compagnie, mais lui on s'en souvient moins, et puis ce film c'est pas une super référence cinématographique sur un blog qui veut conserver une bonne image !

A ce stade de l'article je me di que c'est sympa de me lire parce qu'on apprend tout un tas de trucs.Car qui aujourd'hui parle encore de Jean Sablon ? Pas grand monde à part moi et même que cela m'amusera quand je verrai qu'une des requêtes ayant donné accès à mon compte via Google sera Jean Sablon. Donc voilà le décor planté, j'ai mon guépardeau qui piaffe à l'idée d'attraper une Impala et Jean Sablon dans le rôle du grand chasseur blanc, l'artiste de la chope (du verbe choper). Surtout que j'ai déjà vu Jean Sablon en action et que c'est du grand art. Un sourire faussement désintéressé, une conversation de rien du tout et le voici en possession du sésame : le numéro de portable. Et le tout n'a pas pris cinq mn montre en main.


Je propose donc à mon cher patient, ce jeune guépardeau qui piaffe, cette idée qu'il accepte avec plaisir. Je préviens donc Jean sablon qu'on l'appellera de ma part pour une petite virée destinée à montrer comment on parle à une fille ! Bien entendu, je suis consciencieux et je sais que mon guépardeau est prêt pour la mission. Il ne s'agirait pas d'envoyer un pauvre gusse tout complexé dans une telle mission. L'important des travaux pratiques, c'est justement de mettre les éléments du cours magistral en action !

Et voilà que quinze jours après, guépardeau me rappelle tout content et me demande un rendez-vous le plus rapidement possible. Par chance, j'ai une annulation le même jour et il prend ce rendez-vous, tout content, du moins je l’imagine, à l'idée de me raconter ses exploits. De toute manière, je savais déjà par Jean Sablon que tout s'était bien passé et que dix minutes à peine après s'être assis à table, il avait réussi à brancher deux filles avec qui il avait ensuite passé la soirée. Et comme j'avais demandé à Jean Sablon dans quel endroit ils étaient allés, m'imaginant quelque lieux de drague un peu sélect, il m'avait dit qu'il s'était contenté du café-tabac en face de mon cabinet. Ça c'est tout Jean Sablon, où qu'il soit il chope ce chacal !

Et mon cher patient, Guépardeau, de me raconter avec un luxe de détails la mission de chasse et comment il a pu parler à des filles, passer la soirée avec et avoir un numéro de portable. Le petit goret est si content qu'il a remis ça dès qu'il a pu, trouvant la chose tellement facile ! L'air propre et avenant un sourire et parler, effectivement cela n'a rien de bien compliqué !

C'est une situation qui revient tellement souvent dans ma patientèle que j'ai même proposé à Jean Sablon de lui envoyer du monde. Et comme il semblait interloqué ne sachant pas ce qu'il pourrait apporter, je lui ai dit que ce qui était simple pour lui, jeune chacal, à force de pratique, semblait désespérément hors de portée à bien des jeunes mâles. Comme il a fréquenté des écoles religieuses et qu'il est charitable, il m'a dit qu'il était d'accord.

On se partagera le boulot, moi en vieux prof titulaire de chaire, chargé de remettre les idées en place, et lui en sémillant chargé de TD, mettant en pratique tout cela. L'expérience est plutôt amusante.

Les TCC sont des thérapies de l'action !

Jean Sablon