23 mai, 2015

Et Dieu lui apparut !


On va l'appeler Franck pour respecter l'anonymat. Et puis Franck est un prénom franc comme celui qu'il porte en réalité. Donc Franck souffrait de problèmes d'alcool. Franck est un type éminemment sympathique et intelligent, une sorte de mélange entre une bourrinitude assez incroyable, une sensibilité exacerbée et une intelligence très vive. Si en plus vous saupoudrez le tout d'un humour acide et d'un réel talent d'acteur, ça donne un type assez incroyable.

Lui et moi on s'entendait plutôt bien vu qu'on a des bases communes et que de plus, il déteste les socialistes parce qu'il a eu des parents communistes, des vrais, qui lui faisaient lire Fils du peuple de Maurice Thorez quand il était tout jeune.

En revanche, là où on ne s'entendait pas c'était sur la marche à suivre. Moi je lui disais d'arrêter de picoler et que de ce fait la plupart de ses problèmes cesseraient tandis que lui, voulait l'inverse, arguant du fait que c'était parce qu'il avait des problèmes qu'il buvait. Moi, j’étais opposé parce que je connais mon boulot et que ce n'était pas lui, quelle que soit son intelligence, qui allait me l'apprendre.

Et puis, en fils de militants cocos, il voulait en chier, on lui avait appris jeune que les classes laborieuses obtenaient les choses par la lutte et que seuls les nantis pouvaient se laisser aller. Or moi, je suis un psy plutôt cool qui pense qu'une thérapie doit aller toute seule, sans éclats de voix, sans pleurs ou autres débordements. Bien sur, cela arrive parfois qu'il y ait des moments difficiles, des pilules à avaler. Mais dans les faits, on s'aperçoit souvent que tout va mieux alors qu'on l'a pas l'air d'avoir tant bossé que cela pour obtenir les résultats. Je suis pour la voie de la moindre résistance, c'est de la feignasso-thérapie.

Alors bien que je sache qu'il avait de l'affection pour moi et sans doute un minimum de respect pour mes idées, je comprenais que je ne lui convenais pas. Un cabinet où l'on vous offre le café et où l'on peut cloper, ce n'était pas dans ses idées. Il lui aurait fallu soit un psychanalyste revêche ne pipant mot ou bien un psychiatre soviétique rigide mais pas un gars comme moi. Je sentais qu'il allait me lâcher même si je trouvais cela un peu con parce que je savais ce que j'aurais pu faire pour lui. Mais bon, les patients ça va, ça vient et comme je le disais dans un article précédent, même si je suis le bon gars, j'ai aussi des principes.

Donc un jour il n'a pas repris rendez-vous, sans rien dire. Puis un soir, croyant sans doute que je faisais un gros dodo, il m'a balancé un SMS vachard dans lequel il me disait tout le mal qu'il pensait de ma pratique. Moi, j'ai lu le SMS et je lui ai répondu immédiatement un truc du genre : alors gros lâche on profite du fait d'être bourré et qu'il soit deux heures du matin et que tu me croies endormi pour le cracher ton venin à la gueule ?". Parce que manque de pot, moi je suis un gars plus du soir que du matin. Donc on s'est frité par SMS interposé puis on a fait une séance entre 2h30 et 3h30 du matin. Il était un peu énervé mais bon, je sais qu'on s'aime bien quand même.

Puis, on s'est revu de temps à autre mais jamais en séance, il passait parfois au cafing mais sporadiquement parce qu'il n'était pas dit qu'il pourrait admettre qu'on pourrait bien s'entendre. On ne se perdait pas vraiment de vue quoi. Puis voici que jeudi il m'appelle et me dit qu'il sera dans mon coin et veut savoir si on peut déjeuner ensemble. Ca tombe bien vu que je viens d'avoir un déjeuner annué avec un médecin. Je lui dis donc que je serais disponible à 13h00, ce qui, compte tenu de mon retard chronique, devrait faire du 13h20/13h30.

Et hop, nous voici assis en terrasse au rade où se déroulent habituellement les séances de cafing. Et là, il me dit qu'il a cessé de boire depuis quarante-sept jours ; le décompte est strict. Il a toujours sa bonne tête de brute et son air sympa. En tout cas, ce n'est pas un hipster. Mais il a un peu dégonflé, on sent l'arrêt de la picole, c'est vrai. Il m'explique alors qu'il trouve que le baclofène est génial. Mais ça je m'en fous un peu parce que quelle que soit la technique que l'on emploie pour cesser de picoler, moi ce qui m'intéresse c'est le "pourquoi" un jour on s'est dit que ça suffisait et qu'il fallait arrêter. Après le reste c'est de la technique.

Il m'explique donc qu'un soir tandis qu'il allait acheter sa flasque de vodka favorite chez l'épicier arabe il s'était senti anxieux à l'idée qu'il n'y en ait plus assez. Tant et si bien que jouant des coudes, il s'était montré grossier, n'hésitant pas à bousculer un homme un peu âgé qu'il m'a décrit comme ayant la tronche de Morgan Freeman ! Mais il s'en fout, il veut picoler et il achète sa vodka qu'il va boire chez lui tout seul.

C'est alors qu'il ressort et va cuver tranquillement chez lui. Toujours est-il que revenu de sa nuit d'ivresse et se réveillant le lendemain pas frais il repense à ce qu'il a vécu et se dit qu'il a encore du pot d'être en vie. Et puis, sans qu'il sache pourquoi, il repens eà ce vieil homme, Morgan Freeman, avec qui il s'est montré grossier. La gueule de bois s'accompagnant souvent d'anxiété, il s'habille alors en vitesse et se décide à le retrouver coute que coute pour lui présenter ses excuses. Il ne sait pas pourquoi lui mais il sent qu'il doit le faire.

Il passe donc l'après midi dans son quartier à la recherche du type, se disant qu'il doit vivre dans le coin. Après quelques heures passées à arpenter le bitume jusqu'à ce qu'il voit enfin son homme sortir d'un pressing. Il se précipite alors vers lui et honteux lui présente ses excuses pour la manière inqualifiable dont il est conduit la veille. Et voilà ce qui se passe ensuite, ce qui l'a fait changer.

Le type, Morgan Freeman, lui prend la main droite dans la sienne et lui tient un temps considérable. Mon patient en est gêné mais il n'ose pas la retirer et le type lui dit alors : "rassurez vous je comprends et je vous pardonne parce que je suis chrétien et qu'il appartient aux chrétiens de pardonner". Puis, il lui lâche la main.

C'est décontenancé par cette scène que mon cher patient rentre chez lui. Il se remémore la scène sans savoir ce qui le touche même s'il apprécie l'attitude que ce type a eue. Sans doute que cette idée de pardon, ce qu'il n'arrive pas à faire vis à vis de ses parents, pas plus que vis à vis de lui l'a profondément touché.

Toujours est-il que le lendemain, il va à l'église la plus proche de chez lui et qu'il demande à se faire baptiser. En même temps, il commence son traitement au baclofène qu'il avait depuis quelques temps chez lui mais qu'il n'avait jamais pris.  Il poursuit actuellement son catéchuménat qui durera deux ans jusqu'au baptême qu'il espère ardemment. Il admet que l’arrêt de l'alcool a résolu l'essentiel de ses problèmes. Quant à moi je pense au mec qui devra le porter sur les fonts baptismaux avec sa petite robe de baptême parce que ça reste un gros bébé !

Et croyez-moi quand on connait le mec, la vie qu'il a eue, qu'on voit sa tronche, on se dit que ce n'était pas gagné. Quand je lui demande alors pourquoi il sait si bien qu'il en est à quarante sept jours d'abstinence, il me répond qu'il est entré dans l'église le vendredi saint et qu'il y a quarante jours jusqu’à l'ascension et sept jours jusqu'à aujourd'hui.

Encore un de sauvé même si je n'y suis pas pour grand chose. J'espère juste avoir allumé la flamme, mais après ce n'était plus de mon ressort. Encore un signe eschatologique qui ne cesse de me passionner. Ceci dit, il m'a promis que si par le plus grand des hasards ce baptême était suivi d'actes incroyables qui le conduisent à la sainteté, il condescendrait à me faire figurer sur les vitraux le représentant sous forme de marcassin !

Poutine, l'ancien colonel du KGB, se retire dans un monastère et les fils de militants staliniens se font baptiser. En vérité mes soeurs et mes frères, l'apocalypse n'est pas loin !

Un monde qui change !


Je discutais avec un patient vivant par delà un océan furieux, en des terres où l'hiver dure des mois et qui m'a expliqué qu'une fois, alors qu'il dansait en boîte de nuit, une fille s'était approchée de lui en lui disant : "T'as-tu don l'air d’avoir du fun toué !". Ce que nous traduirions par "toi, tu sembles bien t'amuser ! ". Cette approche roborative et sympathique l'avait un peu décontenancé et il n'avait pas poussé plus loin la relation.

Ce n'est qu'ensuite qu'il avait tenté une autre approche. Mais ayant gardé ses mœurs venus d'un autre temps et d'un autre continent, l'insensé, peu au fait des coutumes locales,  s'était laissé aller à inviter la demoiselle à diner en réglant l'addition plutôt que de partager en deux équitablement, ainsi que l'eut fait n'importe quel mâle un peu moderne parait-il. La leçon qu'il en retira fut déterminante puisqu'elle consista en un mail bien senti dans lequel la demoiselle lui rappelait qu'elle était indépendante et n'avait pas besoin d'être nourrie, pas plus qu'elle n'estimait devoir dépendre d'un homme. Le adieu clôturant le message n'appelait évidemment pas de réponse.

Hélas, la leçon ne s'imprima pas dans son cerveau et notre pétulant séducteur, encore accroché à des pratiques antédiluviennes, sans doute héritée des pratiques médiévales de l'amour courtois, s'entêta à conserver ses pratiques phallocrates. Pensant que la précédente était sans doute une féministe acharnée et enragée, il en déduisit qu'avec une autre, il aurait plus de chances. C'est ainsi qu'une nouvelle invitation à diner fut acceptée par une autre demoiselle et qu'il régla l'addition à la fin du repas.

Cela ne plut pas plus à celle-ci qu'à la première. Et elle le lui fit savoir en lui expliquant que ce n'était pas parce qu'il l'avait invitée à diner qu'il pourrait la baiser ! Notre homme tout entier pétri d'amour courtois autant que de logique cartésienne fit savoir à la pétroleuse que l'invitation à diner n'était pas faite pour baiser comme elle n'avait pas non plus été envisagée pour ne pas baiser.

En un mot comme en cent, il lui expliqua que l'invitation à diner était quelque chose qu'il avait eu plaisir à lui offrir indépendamment du fait qu'ils puissent ou non baiser et que donc, les deux séquences n'avaient aucun lien entre elles. Mais passablement agacé par la réaction de la demoiselle, il préféra rompre la relation qu'il savait ne pas s'engager sous de bons auspices.

Sa méconnaissance des moeurs du nouveau monde, de ce qu'il faut faire ou ne pas faire, lui fut funeste. Lui qui pensait que dans une société moderne où les différences étaient largement encouragées, on lui ferait bon accueil, comprit bien vite que les siennes ne trouveraient jamais un accueil favorable.

Tant et si bien qu'aujourd'hui, ayant toujours conservé ses habitudes de maudit français, il en est réduit à rencontrer d'autres hommes au sein d'une association dénommée Les hommes de cœur, où il peut s'épancher sur ses malheurs tout en écoutant ceux des autres. Je ne connais pas pas cette association mais d'après ce qu'il m'en a dit, c'est une sorte de cénacle au sein duquel, les hommes se souviennent qu'ils ont été des hommes tout en se rappelant qu'il leur faut respecter les femmes avant tout.

Que c'est laid une société qui s'américanise !


"Bonne Dame, je ne vous demande
Que d’être accepté pour serviteur.
Je vous servirai en bon seigneur,
Quelle que soit ma récompense.
Me voici à vos ordres :
Etre noble et doux, gai, courtois !
Vous n’êtes point un ours ni un lion,
Vous ne me tuerez pas, si je me rends à vous !"
Bernard de Ventadour (XIIème siècle)

22 mai, 2015

Blagounette !

Ce matin, comme tous les vendredis, je regardais Facebook. Facebook, je m'en fous un peu, ça me sert juste d'agrégateur de sites et rien d'autre. Et c'est là que j'ai trouvé une vidéo terrible avec des gitans violents qui donnent leur 06 à la fin !

Comme je suis blagueur, la prochaine fois que je vois Lapinou, je lui taxe son portable sous un prétexte fallacieux et je leur envoie un SMS du genre : "bande de gros pédés, je suis socialiste et je vous explose votre gueule à tous !". Bien sur, je préciserai l'adresse de Lapinou !

Il faut que je demande l'avis à mon épouse parce qu'elle protège toujours Lapinou et en cas de problèmes, je le connais, il viendrait se plaindre.


Coïncidences et synchroncité et trucs étranges !

Je viens de me rendre compte que Le Touffier était né le même jour que Jay-Z. Est-ce à dire que Jay-Z serait devenu un gynécologue s'il était né ailleurs que dans une cité HLM de Brooklyn ou bien que Le Touffier aurait pu devenir un rappeur connu et amasser des centaines de millions de dollars !

C'est étrange la vie au moins autant que les questions que je me pose ! Faudra que je demande à Chaton qui est devenu super balèze en astrologie s'il pense que Le Touffier a des aspects dans son thème astral qui le prédisposeraient au rap !

Ceci dit vu le succès qu'il a Jay-Z a du voir autant de chattes qu'un gynéco. Quant au Touffier, il ne lui est pas interdit de faire du rap en amateur.

Le monde est bien foutu tout de même !


18 mai, 2015

Culture générale et chèvrefeuille arbustif !


Mon dernier patient me disait ne pas connaitre Jean Nouvel non plus. Ceci dit ayant lu mon article il s'est rué de lui même sur un livre de culture générale. Comme c'est un ingénieur alsacien, je ne lui en veux pas. Je ne crois pas que Nouvel ait édifié la moindre construction dans ces contrées. Ceci dit mon patient s'est interrogé sur ses fréquentations et s'est rendu compte qu'il fréquentait peut-être trop de geeks ce qui le handicapait sur ce point.

Personnellement mes haies ayant eu à souffrir des attaques de la pyrale du buis (saleté de chenilles chinoises), je me suis mis en quête d'une plante offrant une alternative au buxus sempervirens devenu fragile. J'avais dans mon jardin un arbuste dont je ne me souvenais plus du nom. Avant de partir chez Truffaut (cher mais belles plantes), j'en arrache donc un rameau afin de le montrer à un des vendeurs.
 
Sitôt dit, sitôt fait, à peine entré chez Truffaut, je me mets en quête du responsable du rayon arbustes car il existe un rayon arbuste chez Truffaut ! Si, si ! Voyant le quidam, je le hèle alors poliment en lui demandant si par le plus grand des hasards il ne pourrait pas me donner le nom de l'arbuste dont je tiens présentement un rameau sous ses yeux.

Ce dernier se saisissant doctement du rameau, l'observe et me le tendant me dit d'un ton encore plus docte : "c'est sans doute un lonicera nitida, vous trouverez cela derrière l'allée". Je suis sur que ce gueux aurait rêvé que moi client, je sois en veine d'une explication qu'il m'aurait fournie tel un instituteur s'adressant à un gamin attardé. A ce moment, j'ai lu dans son regard tout l'espoir qu'il avait mis dans sa réponse ! Il rêvait de se faire de l'égo au détriment du mien et que je lui avoue piteusement que je ne savais pas ce qu'était le lonicera nitida !

Hélas pour lui, ma culture générale, acquise durement à glandouiller en lisant tout et n'importe quoi a fait que ce maraud allait en avoir pour ses frais. Car à ce moment là, mon épouse qui m'accompagnait, me demanda : "un lonicera, tu connais ?" Et tandis que l'autre voyant sa maigre victoire poindre à l'horizon souriait, voici que je répondis à mon épouse : "bien sur c'est du chèvrefeuille arbustif".

D'une phrase simple mais parfaite, tel une feinte dans un duel à mort entre deux égos qui frapperait droit au cœur entre les côtes, j'avais coupé l'herbe sous le pied de ce vendeur arrogant. Je l'imaginais déjà ce malotru nous dire comme on éduquerait deux gros ploucs que le lonicera nitida est le nom latin savant du chèvrefeuille arbustif. Du ton de celui qui explique des choses simples que le commun des mortels devrait considérer comme acquises dès l'âge de sept ans.

C'était peine perdue ! Des heures perdues dans mon canapé à lire tout et n'importe quoi alliées à ma mémoire, qui à l'instar de mon estomac, me permet de digérer tout et n'importe quoi et encore plus les choses qui n'ont qu'un intérêt relatif et voici que le rêtre s'avouait vaincu et partait piteux la queue entre les jambes.

Alors la prochaine fois que l'on me demande à quoi sert à la culture générale, je répondrai que c'est utile à plein de choses et notamment à tancer vertement les vendeurs prétentieux !

Dos au mur !


J'en connais plusieurs qui se targuent d'être de bons négociateurs mais qui masquent derrière cette apparente qualité leur allergie au conflit. Donc plutôt que d'entamer la moindre dispute, que de déterrer la hache de guerre quand c'est nécessaire, ils préfèrent composer en se disant que "ce n'est pas grave".

Et puis on a nous a tous éduqué en nous rappelant sans cesse que "c'est le plus intelligent qui cède". chez certain, céder devient une seconde nature. Et quelle que soit la personne à qui ils ont à faire, ils cèdent. Face au conjoint, aux collègues, aux supérieurs, etc., ils cèdent alors même qu'ils n'auraient pas voulu le faire et pour se rassurer ils se disent que "ce n'était pas si grave".

Ce "ce n'est pas si grave" devient une sorte de mantra une formule pour conjurer le sort dès lors qu'au fond d'eux-mêmes, ils savent qu'on a dénié leurs droits les plus élémentaires. Ravis d'avoir pu échapper au conflit dans l'instant, ils auront tôt ou tard à payer cette fuite en se faisant des reproches et notamment celui de s'être fait marcher dessus et de n'avoir pas assez osé.

La lâcheté procure un bénéfice immédiat dont le prix s'échelonne à plus ou moins brève échéance par un amoindrissement de l'égo. On finit par s'en vouloir et parfois par ne plus se supporter. A force de dire que ce n'est pas grave, on finit dos au mur. Et quand on ne peut plus reculer, soit l'on se décide à contre-attaquer, mais ce n'est pas simple quand on ne l'a jamais fait, soit on décompense en dépression.

Bien sur que pour un stoïcien ou un cynique, rien n'est grave. Mais ce sont là des systèmes philosophiques qui n'érigent pas pour autant la lâcheté en principe de vie. Sans doute que la majeure partie des choses ne sont pas graves. Encore faut-il se souvenir qu'on a un esprit de discernement qui nous permet justement de "discerner" l'essentiel de l'accessoire. Point n'est besoin de partir sabre au clair pour tout mais pour certaines choses et notamment nos principes.

Les principes ce sont les choses en lesquelles on croit, ce sur quoi on a fondé sa vie, ce qui nous sert de compas et nous servira à tracer notre route. Mélange de sagesse, de croyances et de retour d'expériences, les principes, une fois qu'on les a acquis, ne se négocient pas.

En ce qui me concerne, l'image que je donne est celle d'un château-fort. Les gens sont les bienvenus dans la cour car le pont-levis est perpétuellement ouvert. En revanche, le donjon restera imprenable. Je préfère perdre par exemple un patient plutôt que de remettre un de mes principes en cause. Non, que je sois orgueilleux à ce point, mais plus simplement que j'aie mis quelques dizaines d'années à me bâtir ce donjon.

Samedi soir, une amie nous demandait si l'on aimerait remonter le temps et retrouver nos vingt ans. Je n'ai jamais été adepte de ce retour dans le passé mais pourquoi pas. Ce que je lui disais, c'était que j'aimerais pourvu que je puisse garder mes principes durement et chèrement acquis.

Par le passé, j'ai moi aussi été adepte du compromis allant parfois à la compromission. Par exemple, quand j’étais beaucoup plus jeune, je me suis laissé dépasser par certains patients qui ont pris la barre sur moi. J'étais trop dans la "gentillesse" ce qui est stupide puisque je ne suis pas payé pour être gentil mais pour être efficace. Sans doute que par peur de déplaire ou par peur de perdre le patient, j'acceptais trop de certains au risque de rater l'entreprise que nous avions commencée.

Ce temps est révolu, j'ai quelques principes dont celui, même si je m'entends parfaitement bien avec l'ensemble de ma clientèle, de considérer que c'est moi qui tiens la barre et que si l'on vient me voir on s'en remet à moi. Les gens sont libres de me dire tout ou seulement ce qu'ils veulent me dire et je comprends qu'ils manifestent une certaine méfiance au début de la relation.

En revanche si j'observe au cours de la thérapie qu'il y a des zones d'ombre, je préfère que l'on en discute plutôt que de m'apercevoir que j'étais le seul à avoir joué franchement tandis que le patient se tenait à une distance respectable par peur ou crainte. Ne prescrivant aucun médicament, on ne peut se reposer que sur moi, sur ce que je dis ou recommande. Je n'ai que la parole pour être efficace. Si celle ci est remise en doute, ce que je ne conteste pas dans la mesure où les gens sont libres, alors je ne pourrais jamais être efficace.

Ca, c'est par exemple un de mes principes. Et j'en ai quelques autres. C'est à prendre ou à laisser et ce n'est pas négociable. Renoncer à ces principes, ce serait me renier moi-même. Je ne suis pas un héros. A notre époque de présentisme qui veut que tout le monde aurait été résistant durant la dernière guerre mondiale, je ne peux jurer de rien me concernant. Simplement à défaut d'avoir été un héros, je suis au moins sur que je n'aurais pas été collaborateur. Parce que justement, j'ai des principes.

Le fait de les respecter, m'évite de me battre, si nécessaire, dos au mur. C'est toujours plus simple quand on a une marge de manœuvre. Bien sur l'affirmation de soi a des limites. Il y a des situations psycho-sociales complexes qui empêchent l'affirmation totale de soi comme le travail ou l'amour ou la rencontre avec les agents civils et militaires de l'état qui ont un pouvoir discrétionnaire sur vous ! 

Mais bon, quoiqu'il en soit, j'évite aujourd'hui de trop me dire que ce n'est pas grave. J'ai finalement appris que plein de choses n'étaient pas graves du tout ce qui n'entrainait pas le fait que rien ne soit grave pour autant. Il y a bien peu de principes à défendre finalement et c'est justement pour cela que cela vaut la peine qu'on les défende parfois.

La prochaine fois que vous vous direz que "ce n'est pas grave", demandez vous si ce que vous pensez est vrai ou pas ou si vous renoncez encore une fois. Être facilitant a des vertus pacificatrices. Être trop facilitant a des inconvénients pour l'égo.

Tout le monde n'est pas le chevalier Bayard, dit sans peur et sans reproches, ce n'est pas pour autant qu'il faille se rouler dans la fange de la compromission et des alliances crapeuleuses.

Boite à rythme !


Alors je ne sais plus quand mais récemment un jeune patient m'a fait la promotion pour les boites à rythmes et la musique électronique. Bon, ça m'a vien fait rigoler vu que c'est ma génération qui a vu l'arrivée des premiers synthétiseurs. 

A l'époque le DX7 de Yamaha faisait un carton. J'avais un pote qui en avait un et il se la racontait. Il jouait les spécialistes. Qu'on ne dise pas qu'il était pianiste ou "claviers", non il jouait du "synthé", c'est tout. Ca lui donnait une forme d'aura prenant autant à l'univers du musicien qu'à celui de l'ingénieur en informatique. On trifouillait les boutons et ça donnait tout de suite l'image du mec savant qui vivait avec son temps. Ça reléguait les tables d'harmonie et les cordes aux greniers !

Et puis côté tripatouillage de boutons et de curseurs, j'ai aussi vu apparaitre Cubase qui était génial pourvu qu'on soit déjà musicien. Parce que sinon, ça sert à rien ! Il y a trois ans, j'i eu un jeune guitariste qui voulait se lancer. Il avait une très belle gueule et savait composer mais que de pains rythmiques. Je l'ai envoyé prendre des cours d'harmonie parce que le pauvre, il allait perdre son temps à réinventer la roue !

Sinon, avant les boîtes à rythme, il y avait ça. La cadence est simple mais il faut tenir le rythme. Et avec une batterie basique en plus !



Bref, les jeunes ça croit tout savoir mais en fait ça ne sait rien !


Faux jeunes et gérascophobie !


On se baladait avec Jean sablon et devant nous marchait un couple. Lui, cheveux poivre et sel, habillé façon jeune et elle, blonde et menue, moulée dans un jean. Poète comme il sait l'être, Jean Sablon a dit "beau petit cul" d'un air entendu. Puis elle s'est retourné.

Fichtre ! Quel tableau ! La peau parcheminée, épaisse, ridée comme une vieille pomme à force d'avoir pris le soleil, la donzelle devait être plus près des soixante carats que des vingt piges. Si mémé faisait illusion de dos, sanglée dans son jean Diesel, de face, c'était la catastrophe. Surtout que la pauvre avait déboutonné un peu trop son chemisier, donnant ainsi à voir un décolleté consistant essentiellement en un sternum aussi voyant que le bréchet d'un poulet d'où partaient des côtes trop apparentes. Mémé s'était grimée en Lolita et ce n'était pas très heureux.

son cavalier n'était pas en reste puisque lui aussi, oubliant l'âge qui était le sien s'était acheté la panoplie complète de ce qu'il estimait être celle du "jeune dans le vent". du haut en bas, on avait le droit à une coupe improbable, ni courte, ni longue, une barbe de trois jours, rigolote chez un minot mais vieillissant n'importe quel type dès que son poil blanchit un peu.

Ensuite, c'était l'inévitable sweat-shirt Abercrombie, le truc en coton survendu, avec la veste en jean par dessus. Et pour compléter le look, il y avait le jean sans doute acheté très cher mais un peu ridicule à force de vouloir être "mode" porté avec l'incontournable paire de Converse.

Vu leur âge, leurs gamins devaient avoir une trentaine d'années. Je me suis imaginé ces deux vieux tableaux se disant que c'était bien pour les enfants et les petits-enfants des parents sachant rester jeunes. Et je me suis mis à la place de leurs gosses songeant à leur gêne!

Ce couple étrange me rappelait mes jeunes années, quand je croisais de vieux rockers. C'était les années soixante-dix ou quatre-vingt, et on croisait encore des types, sans doute nés dans les années trente, ayant connu les années yéyé et restés bloqués dans cette époque. Portant un perfecto et arborant fièrement une banane grisonnante, ces vieux Johnny nous démontraient qu'avant nous, il y avait eu une autre époque avec d'autres jeunes. Ayant baigné dans la musique des Chats sauvages et des Chaussettes noires, ils n'en étaient pas revenus.

Ils nous faisaient un peu sourire mais au moins avaient ils le mérite d'en être resté à leurs années de gloire sans chercher à raccrocher les wagons d'une époque qui n'était plus la leur. Nostalgiques d'une époque où Johnny Halliday chantait Que je t'aime, ils étaient restés fidèles à leurs idoles, sans trahir leurs idoles au profit de Michael Jackson. Qu'auraient donnés ces mêmes papys rockers attifés du célèbre blouson rouge et noir et s'essayant au Moonwalk ?

Il faut savoir vieillir, se souvenir qu'on ne peut être et avoir été et se satisfaire d'être le témoin d'une époque disparue. C'est ce que je me suis dit samedi soir en allant rechercher la fille d'une amie qui était à une soirée pleine d'ados de dix sept ans. L'un d'eux m'a proposé un coup à boire et je lui ai dit qu'on avait déjà tisé en le remerciant. Le fait que j'emploie "tiser" l'a amusé et il m'a dit que c’était drôle ces vieilles expressions. J'aurais du sur le coup prendre un coup de vieux et me senti gêné.

Moi, je m'en suis foutu. D'une part, parce qu'en bon capricorne, je suis né vieux et qu'en plus je ne l'envie pas. Je n'aime pas son époque et je préfère mes dix sept ans à moi que les siens. En 1985, j'étais en fac, et tandis que Jackson chantait Thriller et que Springteen braillait Born in USA, en France c'était Peter et Sloane qui nous noyait dans leur guimauve Besoin de toi, envie de rien ! Et puis pour ce petit con, le Vietnam et la guerre froide ne seront jamais que des images, tandis que pour moi, c'est de l'histoire. Je ne souffre pas de gérascophobie.

La gérascophobie, c'est la peur de vieillir. Parfois ça prend des allures alarmantes comme ce cas, mais le plus souvent ça touche les quadras sur la mauvaise pente. On a beau savoir qu'on va tous mourir, chez certains y pensent constamment au point que cela devient leur préoccupation majeure. C'est dans ce cas, qu'on parle de gérascophobie. L'individu sera par exemple sensible à l'état de sa peau, a sentant moins élastique ou guettant la moindre ride.

Les symptômes se concentrent aussi sur les organes car l'individu se sent moins dynamique quatrefois et pense qu'il se fatigue plus facilement du fait de son âge. Et bien que son généraliste l'ait maintes fois rassuré sur son étant, sans déceler aucune affection médicale, l'individu va recourir à des artifices pour tromper le vieillissement. Il recourra à l'automédication (DHEA), aux cosmétiques à outrance et se met généralement à une pratique sportive intensive.

Obsédé par son image, les réassurances de l'entourage ne suffisent plus. et l'individu devient dépressif et anxieux. Pris dans une course contre la montre, il pratique le jeunisme à outrance, tentant de se prémunir contre le vieillissement. Et c'est ainsi que des types plus âgés que moi, se retrouvent à jouer les jeunes attifés comme l'as de pique avec la panoplie complète de ce qu'ils estiment être au gout du jour, ne faisant que renforcer leur phobie en soulignant justement que seul un jeune peut vraiment se permettre de s'habiller en jeune ...

J'en ai eu un comme ça une fois. Agé de quelques années de plus que moi, il portait un perfecto blanc et une coupe digne des Bee Gees. Ca m'avait fait rigoler. Il était seul, divorcé de fraiche date après une union tumultueuse. Peu sur de lui avec les femmes, c'était sa manière de se remettre en selle.

On devrait tous avoir un memento mori chez soi dès l'âge de quinze ans et méditer face à lui !

04 mai, 2015

Suradaptation !


La semaine passée, je parlais déjà de suradaptation en vous citant cet article. Cette semaine je recevais un patient habituel. Comme il venait en dernier et que j'avais du temps pour ramasser les morceaux, j'ai adopté un ton apologétique. C'est à dire, que hors de toute réserve, je l'ai cogné par un enchainement de droites et de gauches en lui mettant les points sur les i afin qu'il comprenne que si sa vie était pourrie, ce n'était pas parce qu'il était nul, bien au contraire, mais parce qu'il était en suradaptation permanente et de ce fait luttait contre lui-même !

Ca a bien marché et pourtant c'est du lourd ! ENS, agrégation et doctorat d'état pour le monsieur et une propension malgré ce bagage impressionnant à faire des conneries dès que l'occasion se présente ! Qu'il s'agisse de son parcours professionnels ou affectifs, il est perpétuellement en dessous de ce qu'il pourrait légitimement obtenir. Déjà pour traiter ses problèmes professionnels, il avait fallu recourir à la ruse afin qu'il se souvienne de ce qu'est la saine et juste colère !

Et pourquoi ? Parce que monsieur s'oublie ! Parce qu'il se vit tellement en termes de variable d'ajustement qu'il en a perdu de vue ses simples besoins ! Il passe après tout le monde et s'il ne reste que des miettes, il s'en contente. Du moins, il tentait de s'en contenter car il allait très mal.

Cette suradaptation entraine en effet un inconfort extrême dans la mesure où l'on vit perpétuellement un écartement entre ce que l'on imagine que les autres attendent de nous et ce que l'on souhaiterait pour soi-même. La dépression est le lot quotidien de ceux qui vivent cet état avec pour issue fatale la dépression anxieuse quand on n'est plus capable de s'adapter.

Ce patient, qu'il s'agisse du boulot, de la famille ou des relations affectives, rien ne va jamais ! On a déjà bossé mais c'est qu'il résistait le bougre. Le pire, c'était les relations affectives. Le mec a une gueule d'acteur, des diplôme sà faire pâlir Attali et il se tape des peaux de saucisson pas croyables, des nanas qui ne valent rien et l'exploitent !

Comme je trouvais le moment idéal et que j'avais du temps, j'ai donc boxé afin de le faire décompenser. Wow, quel effet ! Lui toujours sur de lui a enfin pleuré, ce qui était bon signe, avant de s'abimer dans un mélange de profonde tristesse et de rage. C'était plutôt prometteur. Ce qui nous manquait, c'était un sac de boxe contre lequel il aurait pu cogner et cogner pour sortir toute sa rage. 

A défaut, on a fini la séance et on a marché le long de la Seine durant une bonne demie-heure. Il était 22h00 et il n'y avait personne. Je l'ai écouté monologuer, et tout sortir ou presque. C'était fini, le prie était passé. Je pouvais sans risque le laisser repartir chez lui. J'ai gardé mon téléphone près de moi au cas ou et j'ai reçu quelques SMS dans lesquels il me décrivait son était. Les prises de conscience affluaient mais il dominait bien le maelström. 

Je lui ai dit de contacter le Jeune Gentilhomme Tourangeau afin d'aller faire de la boxe. En attendant, je lui ai conseillé d'aller courir afin de faire baiser le taux de cortisol. Ça a bien fonctionné durant tout le week-end. Il n'est pas resté seul et il a couru régulièrement.

si j'étais chirurgien, je dirai que j'ai extrait toute la tumeur. Bon, durant quelques mois, on va le surveiller car on n'est jamais à l'abri de rien surtout côté cœur mais j'ai confiance.

Je ne supporte pas de voir les gens se gâcher à ce point ! On a certes le droit de rater sa vie mais seulement si cela résulte d'un choix !

Le bon moment !


La semaine passée, un patient me parlait d'un de ses jeunes amis à qui il en voulait un peu, à juste titre. Souhaitant minorer l'impact de cette relation sur mon patient, je lui expliquais que son ami n'allait sans doute pas si bien que cela et que son comportement devait sans doute plus à une dépression masquée, dans laquelle les symptômes psychologiques sont peu présents, qu'à une vraie méchanceté.

Il se trouve que j'avais croisé une fois ce jeune type à l'une des séances de cafing. Le courant n'était pas passé et il l'avait senti. De toute manière, je ne tiens pas table ouverte, et même si je suis de nature plutôt agréable, je n'ai pas non plus envie que mes pauses soient parasitées par des gens que je ne connais pas. Et encore, ce n'est pas tant le fait que je ne les connaisse pas, que le fait que je ne sache pas ce qu'ils pensent.

Le cafing, c'est avant tout se retrouver entre gens pensant à peu près la même chose et c'est ce qui nous fait plaisir. Je n'ai pas forcément envie de devoir me taire lors de mes pauses parce qu'un jeune socialiste pense que dans notre monde tout le monde pense forcément comme lui. Je déteste les fâcheux. Le reste du monde est fait pour les socialiste progressistes, alors laissez-moi mes séances de cafing avec mes petits camarades réactionnaires !

Bref, outre ses pensées pénibles, j'avais aussi estimé que ce type était au bord de la dépression. C'est d'ailleurs pour cela que je m'étais tu, préférant ne rien lui dire que de tirer sur une ambulance quand il déraillait avec ses pensées à deux balles. Et si je n'ai jamais refusé mon aide à quelqu'un, elle se fait selon un mode classique en prenant rendez-vous et non en venant prendre un café. Ma profession n'est pas de prendre des cafés avec des inconnus. Ces moments là, lors de mes pauses, sont réservés aux gens que je connais bien.

Encore faut-il que la personne se rende compte de son état et c'est souvent compliqué chez les hommes qui se croient les plus fort tout le temps. Il leur faut du temps avant d'admettre qu'il ont besoin d'aide. Ce jeune, sans aucun doute au bord de la dépression, en était encore au stade de la protestation virile de l'adolescent, quand on croit encore que l'on est assez fort pour tordre le réel et le faire coïncider à nos névroses.

Mon patient avait la même analyse et m'a d'ailleurs confié qu'il avait donné mes coordonnées à cet ami qui, bien sur, ne voyait pas bien ce qu'il serait allé faire chez un psy. J'ai alors remercié mon patient de sa confiance avant de lui expliquer que la graine étant plantée, il fallait juste qu'elle éclose.

Et cela peut prendre du temps. Comme je lui expliquait, j'ai couramment des hommes qui viennent me consulter en me tendant un courrier un peu froissé de leur médecin et en s'excusant du bout des lèvres, l'air un peu gêné de me tendre ce torchon.

Je les rassure toujours en leur disant qu'il n'y a pas de moment en termes de dates mais juste le bon moment pour consulter, quand on sait que seul on n'y arrivera pas. C'est un peu comme l'arrêt de la clope ou de la drogue en général, tant qu'on se croit plus fort que le produit et qu'il n'est pas en mesure de créer de graves dommages, on continue.

Le record que j'aie eu fut un patient qui m'a tendu un courrier d'un médecin datant de trois ans dans lequel ce dernier m'expliquait le cas. Il lui avait fallu trois ans pour se décider à venir me voir. Ceci dit, me souvenant très bien de lui, ça s'était fort bien passé. 

On a bien réussi à faire germer une graine âgée de deux mille ans, alors il n'y a pas de miracle à traiter un patient en dormance depuis seulement trois ans.

Il faut venir au bon moment et je serai bien incapable de vous préciser quand est ce bon moment. Chacun est juge de ses actions. Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.

01 mai, 2015

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