27 avril, 2015

Fou !

Je regardais mes statistiques quand jai vu qu'un quidam avait débarqué chez moi après avoir fait cette requête sur Gogol :

jane birkin photo radiateur

Je l'ai tapée dans le moteur de recherche et suis tombé sur une photo où effectivement la belle anglaise est attachée à un radiateur la croupe offerte à la concupiscence des amateurs de ... croupes offertes, bien sur !



 Je suis sur de ne jamais avoir parlé de Jane Birkin attachée nue à un radiateur !

Grr, je vais craquer !


Non pas moi, je ne vais pas craquer, tout va bien ! Je pense à deux de mes patients. Le premier, un jeune de moins de trente ans très prometteur est venu me voir parce qu'il ne savait pas ce qu'il avait. Il se trouvait "limite" mais de mon point de vue, il n'avait rien d'une personnalité limite. Ça je m'en serais rendu compte !

En fait, il n'avait rien du tout. Intelligent, cultivé, du moins je suppose car je ne sais pas s'il connait Jean Nouvel, poli et gentil, je ne lui ai toujours trouvé que des qualités bien qu'il se dise de gauche. Comme il est encore jeune, je ne lui en veux pas, ça pourra se guérir.

Et puis, c'est compliqué d'y voir clair parce qu'il travaille beaucoup ! Il travaille tellement que quand il divise son salaire net par son nombre d'heures, il arrive à huit euros de l'heure. C'est pas lourd tout de même ! 

J'ai cherché, cherché et n'ai rien trouvé ce qui n'est pas dans mon habitude vu que généralement je trouve tout le temps. Parfois ça prend plus de temps mais je finis par trouver. Parfois en revanche, on se laisse un peu abuser et entrainer par des symptômes apparents et on ne pense plus au fond. Là, ce qui bloquait tout c'était son activité qui le rendait proche du burn-out et puis son côté gentil et accommodant. Mon Dieu qu'est-ce qu'il est gentil et accommodant ce jeune homme, me dis-je chaque fois que je le reçois !

D'ailleurs, il a fini par me dire qu'il en avait marre d'être gentil et accommodant et qu'en lui bouillonnaient des choses qui finiraient par exploser. Je vous avoue qu'il est si gentil et accommodant que c'est bien le dernier chez qui j'aurais pu soupçonner de la violence. Ce type n'a jamais été scout mais je vous assure qu'il aurait fait un bon scout ! Ceci dit, il y a aussi un proverbe qui dit qu'il faut se méfier de l'eau qui dort !

Par exemple, le mec qui fait l'émission River monsters sur la 23 en sait quelque chose. Dès qu'il s'approche d'un coin d'eau, il réussit à trouver un poisson à la bouche pleine de dents voire pire ! Tenez, un soir que je ne dormais pas et que je matais ça tranquillement, le type farfouillait dans un marigot putride où il ne devait pas y avoir plus de dix centimètres d'eau. Et bien, le proverbe a du bon, parce qu'au milieu de cette eau qui semblait dormir nageait traitreusement des anguilles électriques capables de tuer un homme !

D'ailleurs depuis que j'ai vu cet épisode de River monsters, je me dis que sous ses dehors gentils et accommodants, mon jeune patient serait capable de tuer quelqu'un, comme une anguille électrique. Ceci dit, il est de constitution tout à fait normale et ne ressemble en rien à une anguille ! Jean Sablon par contre qui est très grand et mince pourrait plus faire penser à une anguille. Sauf que l'anguille c'est rapide et que Jean Sablon pas tellement en fait. D'ailleurs maintenant que j'y pense personne dans mon entourage ou ma clientèle ne me fait penser à une anguille.

Mais revenons à ce patient en apparence gentil et accommodant mais qui se dit capable de violence, au point peut-être de tuer comme le ferait une anguille électrique bien qu'il ne ressemble aucunement à cet animal improprement appelé anguille alors qu'en fait c'est un gymnotidae. Qu'est ce que cela voulait donc dire quand il faisait état de cette violence alors que moi je ne voyais que gentillesse.

Comme je vous l'ai souvent dit, mon métier consiste souvent à traquer les incohérences et là j'en tenais une. Tel qu'il se racontait, j'avais l'impression qu'il décrivait le personnage interprété par Mickaël Douglas dans Chute libre, ce drôle de film qui nous raconte la descente aux enfers d'un cadre qui décompense soudainement.

Voici donc quelques semaines que ce cher patient tentait de me prévenir que sous ses abords gentils et accommodants se dissimulait de la dynamite ou pire de la nitroglycérine. Une sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde en quelque sorte. Et c'est sans doute pourquoi, il se retrouvait peu ou prou dans la personnalité limite parce que justement, dans cette personnalité il y la notion de limite, comme une fenêtre qui serait ouverte sur quelque chose de terrible.

Je lui ai donc dit que pour ne pas l'avoir vu c'est qu'il devait être perpétuellement en sur-adaptation. Parce que même dans la manière de me décrire ses symptômes, on avait du mal à y croire un peu comme si un gentil garçon avec la raie au milieu vous racontait sa guerre. Alors on a creusé cela, di moins on a commencé à creuser ce syndrome de sur-adaptation. Il s'agit de savoir quand il a commencé et pourquoi il a été mis en place. Le reste, on s'en fout car comme toute stratégie mise en place durant l'adolescence, cette sur-adaptation survit à son utilité. 

Bon, on peut imaginer que passer sa vie à faire bonne figure, dire oui quand on voudrait dire non, faire les choses alors qu'on en a pas envie, puisse être une frustration terrible de nature à générer une tension énorme. Comme je lui disais, son truc c'est de la thermodynamique et rien de plus ! C'est aussi connu comme syndrome de l'imposteur. Et finalement, on peut lui donner tous les noms que l'on veut.

Comme lui, farfouille sur le net, il a fini par trouver ce texte qui parle de syndrome PASS. Bon, c'est juste ce que l'on connait mis à la sauce américaine. Et il faut dire que si les ricains ne savent construire ni une voiture ni une moto digne de ce nom, côté marketing ce sont des champions. Dans tout ce qu'ils touchent, zou ils ont la patte marketing qui transforme un truc médiocre en un machin fantastique.

Bon, vous pourrez prendre connaissance du texte, mais le syndrome PASS, ce n'est pas une trouvaille pharamineuse, c'est juste passer à côté de sa vie en jouant le falsificateur, l'usurpateur, contrait que l'on a été par une influence extérieure de renier ses besoins et sa personnalité. Ça arrive à plein de gens et même si cela parait simple écrit comme cela, ça fait souffrir et ça amène souvent des dépendances pour supporter ce réel insupportable et ça peut faire péter le plombs gravement en cas de décompensation.

Moi par exemple, j'aurais voulu être un artiste pour pouvoir faire mon numéro quand l'avion se pose sur la piste à Rotterdam ou à Rio !



Légion d'honneur !


Récemment, lors d'une séance de cafing en compagnie d'ex-patients, l'un d'eux me disait que je lui avait été vraiment utile pour des honoraires on ne peut plus contenus. C'est vrai que quand je repense à lui, je me suis bien engagé, j'ai bossé hors de nos séances et que je lui ai évité l'internement avec tous les désagréments que cela implique. Allez trouver une banque qui vous prête du fric une fois que vous auriez coché "j'ai déjà été interné" dans le petit questionnaire joint à votre demande ! Toujours est-il que plein de reconnaissance, il a estimé que je méritais la Légion d'honneur.

Je trouvais son idée assez baroque, n'ayant jamais envisagé d'avoir la Légion d'honneur car n'ayant pas conscience d'avoir de mérites éminents. Je travaille comme des millions d'autres français et rien de plus. C'est vrai que parfois, mon travail produit des fruits plus impressionnants que celui de l'humble labeur du cordonnier recollant des semelles dans son échoppe sombre mais ce n'est qu'apparence. Personnellement, je suis content qu'il y ait des cordonniers surtout que le mien fait les clés en plus et qu'il m'a procuré un double pour ma Jaguar à un prix défiant toute concurrence.

Quoiqu'il en soit et parce que cela semblait les amuser beaucoup, mes deux condisciples de cafing ont décidé d'écrire à mon ministre de tutelle, qui je suppose doit être Marisol Touraine afin que l'on m'accorde cette dignité. Je n'ai bien sur aucune chance de la recevoir.

Le reste de la discussion consistait à savoir si je la refuserais ou non. Je trouve que refuser une décoration est devenu tellement surfait et convenu que bien sur je l'accepterais. Non pour ce qu'elle représente car trop de coquins ou de personnes ne la méritant pas, la portent déjà.

Mais il ne me déplairait pas, moi qui dans deux ans aurait cinquante ans, de porter ruban à la boutonnière de mon costume. Cela pose un homme et je suis sur que certains de mes bons amis en seraient morts de jalousie ce qui ne serait pas pour me déplaire.

Autant, voici vingt ans, quand on m'avait coopté pour devenir franc-maçon, j'avais remercié du grand honneur que l'on me faisait tout en refusant bien poliment. Moi qui n'aime déjà pas le sport d'équipe, je ne me voyais pas assurer des tenues au milieu d'un groupe dont je n'aurais pas choisi les membres. De plus, se farcir des planches sur des sujets abscons alors que j'ai toujours été un étudiant négligent rendant toujours son travail au dernier moment, me paraissait contraire à mon éthique personnelle et à ce que je suis en réalité. J'avais bien envisagé tout cela que pourrait éventuellement em rapporter en termes de réseau mais j'avais décliné sans aucun regret.

Autant, arborer le ruban et qui sait, par la suite, la rosette ne me déplairait pas. Certes, je n'ai rendu aucun service particulier à la nation mais que je sache Johnny Halliday et Catherine Lara non plus et pourtant ils en sont décorés. Alors parfois quand je me laisse prendre à mes rêves de petit-bourgeoins, je me dis : pourquoi pas après tout ...

Sans doute que l'on n'a pas vraiment réussi si à cinquante ans on n'a pas la Légion d'honneur.

Manolito qué pasa ?!


Ceux qui savent que je suis ami avec Manuel Valls, me demandent depuis quelques temps ce qu'il pourrait avoir. Tout un chacun a pu noter, que lors d'une séance à l’assemblée nationale, qu'il tremblait de la main, un peu comme Bruno Ganz interprétant Hitler dans son bunker dans La chute. D'autres ont noté qu'il avait des haines terribles et qu'il savait se montrer pugnace quand il s'agissait de s'en prendre à ceux qui avaient eu le malheur d'attenter à son ombrageux orgueil.

Ça pourrait être une maladie de Parkinson mais il est interdit de se poser même la question sous peine de passer pour un complotiste d'extrême droite. Il suffit de taper "Valls Parkinson" dans Google pour tomber sur des articles de journaux dénonçant une tentative des milieux dissidents pour décrédibiliser l'action du premier ministre. Ceci dit, il pourrait s'agir de tremblement essentiel qui justement ne doit pas être confondu avec la maladie de Parkinson. A vrai dire, je n'en sais rien du tout, n'étant ni médecin et encore moins neurologue.

Certes à mon humble niveau, je constate la présence de traits comportementaux inquiétants chez Manuel Valls. On sait que dans le cas de la maladie de Parkinson, le manque de dopamine peut être responsable de troubles dont la dépression, l'anxiété et même parfois des hallucinations. En revanche, on sait que les traitements que l'on donne peuvent parfois donner des résultats inverses en créant des excès de dopamine. Dans ce cas, on peut constater des états maniaques voire des états paranoïaques.

Encore une fois, n'étant pas neurologue, je me garderai bien de me prononcer sur l'état de notre premier ministre. Toujours est-il que si quelqu'un avait débarqué dans mon cabinet avec de tels symptômes, j'aurais demandé un diagnostic différentiel.

Mais il est bien connu que les paranoïaques ne consultent pas. De toute manière, traiter la paranoïa se révèle toujours difficile en raison de l'absence totale de souffrance ressentie par le patient qui est dans le déni total de tout élément pathologique.

Ce traitement est surtout difficile en raison de l’absence de souffrance ressentie par le patient et du déni de tout élément pathologique par lui-même et son entourage. La paranoïa, en tant que délire de revendication systématisé a longtemps été appelé folie raisonnante. Elle ne se guérit pas.

Ceci étant dit, je n'ai jamais dit que Manuel Valls était paranoïaque. C'était juste histoire de parler. D'ailleurs, j'ai constaté qu'il n'était plus mon ami sur Facebook, sans doute que son community manager, le clampin qui gère son compte, a jugé mes autres amis et sources d'intérêt peu conformes avec son le socialisme éclairé de son patron !



Jean Nouvel, culture générale, affirmation de soi et honnête homme !


Mercredi dernier, un de mes chers patients se plaignait de se sentir exclu des groupes. Il invoquait un possible manque de culture générale qui le rendait inapte à se mêler aux conversations usuelles. Par exemple, une fois qu'il était venu avec nous à une séance de cafing, il s'était senti très isolé tandis que Jean Sablon et moi parlions de motos. 

On peut cependant admettre que la moto, tout comme l'informatique est un sujet de geeks. En revanche, il m'avoua aussi que ne s'intéressant pas à la politique, il se trouvait tout autant isolé lorsque les discussions tournaient autour de ce sujet. Cette gêne pouvait en outre générer une sensation de mal-être lorsqu'il y avait des femmes dans l'assistance dans la mesure où il avait du mal à trouver sa place dans le groupe, se trouvant de facto à la place de celui qu ne dit rien du taiseux, facilement prix pou un timide voire quelqu'un qui n'a simplement jamais rien à dire.

C'est tout à fait le genre de problème que l'on peut aborder dans le cadre d'un cabinet mais qui ne s'y résoudra jamais. C'est ainsi que discutant de sa gêne avec lui, j'aborde différents sujets. Allez savoir, comment j'en viens à parler d'architecture, toujours est-il que je cite le nom de Jean Nouvel. Et là, voici que mon cher patient avec l'air de l'humble qui avoue sa faute en estimant qu'elle n'a pas d'importance, m'explique qu'il ne connait pas Jean Nouvel.

Je me fâche alors tout rouge en lui expliquant que je conçois que l'on puisse se sentir mal à l'aise en groupe de manière générale et face à des femmes de qualité en particulier quand on ne sait pas qui est Jean Nouvel. Je lui explique alors qui est ce fameux Jean Nouvel dont il ne connaissait pas le nom. Et voici qu'il me rétorque en geignant qu'on a le droit de ne pas connaitre les noms des architectes et que je suis méchant de lui dire cela.

Je rétorque alors que d'une part, on ne me paye pas pour être gentil mais efficace. Je ne suis pas un ami que l'on paye pour recevoir des compliments ni un ersatz de grand-père qui préparer le chocolat et les tartines. Enfin, je lui explique qu'à son âge et ayant toujours vécu à Paris, il me semble incroyable que le nom de Jean Nouvel, le type qui a fait l'Institut du monde arabe, le musée du Quai  Branly ou encore la Fondation Cartier ne lui dise rien. Et cela d'autant plus qu'on vient d'inaugurer la Philharmonie tout récemment encore.

Schant qu'il a vécu une partie de sa vie près de Beaubourg, je gage qu'il ne sait même pas que c'est l'architecte Reno Piano qui l'a dessiné. Effectivement, il n'en savait rien. Je lui reproche alors son manque de curiosité tout simplement, lui expliquant que la culture générale c'est sans doute ce qui demeure dans l'homme quand il a tout oublié comme disait edouard Herriot mais c'est aussi le produit de la curiosité d'un individu face au monde qui l'entoure. Bref, à l'époque d'Internet, il n'est pas admissible pour un parisien de trente ans de ne pas avoir ce genre de connaissances.

C'est ainsi qu'afin qu'il se mette à biveau et puisse de manière plus agréable communiquer avec les groupes avec lesquels il se liera, je lui propose d'aller faire un tour chez Gibert, Boulevard Saint-Michel, afin de se procurer un ouvrage de révision à l'épreuve de culture générale de l'IEP de PAris et des grandes écoles de commerce. Sitôt sorti du cabinet il y court et y achète l'ouvrage.

Plus tard dans la journée, je me suis amusé à demander aux patients et aux gens que je rencontrais s'ils connaissaient Jean Nouvel. Tous, sauf Jésus, ont admis savoir qu'il était architecte. Certains pouvaient citer ses projets d'autres non. J'ai bien sur envoyé Jésus chez Gibert en lui tenant le même discours qu'à mon patient du matin. Ce n'est pas parce qu'on peut citer les écritures et vous citer la vie de cent saints quasi inconnus qu'on doit faire l'impasse sur la culture générale. Interrogé sur ce sujet même Le Gringeot, m'a répondu : ah oui Nouvel c'est le mec qui a fait le truc des rebeus près de la Seine".

Je ne suis pas un inconditionnel de Jean Nouvel mais bon, comment faire bonne figure dans un groupe de personnes quand on a une culture tendant vers zéro. L'affirmation de soi passe aussi par l'acquisition de notions basiques permettant d'échanger sur à peu près tous les sujets. Il s'agit de devenir un honnête homme comme l'on disait au XVIIème siècle. L'honnête homme a justement une culture générale étendue et des aptitudes sociales le rendant agréable en société où il saura se montrer humble, courtois et cultivé.


20 avril, 2015

Crève !

Voici quinze jours que j'ai la crève. Bon, après avoir toussé, craché et reniflé, je me suis soigné. C'est à dire que j'ai avalé des litres de sirops et mis plein de gouttes dans le nez. Et puis, c'est descendu sur les bronches et je n'ai plus de voix. Enfin si, mais elle est rauque. Pas vraiment une voix de fumeur mais une voix de chanteur italien de variété.

A ce titre, je cherchais un chanteur italien dont la voix se rapprocherait de la mienne. J'aurais bien aimé que ce soit celle d'Eros Ramazzotti parce que je trouve incroyable que ce type ait pris un prénom pareil. Mais que dalle, il n'a pas la voix si cassée que cela.

Après quelques minutes, fouillant dans mes souvenirs, dans les années soixante-dix, je me suis souvenu d'un titre, Vado via. Quant à savoir qui chantait ça, je n'en avais pas la moindre idée. Et bien, il s'appelait Drupi. C'est incroyable. Le mec chante un slow langoureux avec une voix cassée et se fait appeler Drupi, pourquoi pas Dingo ou Milou !

En plus, même s'il correspond aux canons du beau gosse, tel qu'on l'imaginait dans les années soixante-dix, moi je trouve qu'il a la tête de Bernard Tapie avec la coiffure de Françoise Hardy jeune.

bref, j'ai al voix de Drupi. C'est dommage pour moi. J'aurais préféré qu'on me compare à Eros Ramazotti !



Avril à Paris !


Voilà, ça fait une semaine que le printemps est là, que le soleil brille sur Paris et que je devrais m'en réjouir. Et pourtant, je ne m'en réjouis pas. Depuis quelques années et encore plus maintenant, il suffit que le printemps arrive pour que les emmerdes commencent.

Nous fumeurs, désormais interdits de cité dans les lieux clos depuis Sarkozy (j'espère qu'il finira pendu à un crochet de boucher celui-là) devons désormais nous contenter des terrasses. Et voici que ces lieux que nous occupions quel que soit le temps en automne et en hiver, parfois même par des températures négatives, sont maintenant prises d'assaut ! 

Ce ne sont que cohortes de bordelais, de lyonnais, de montpelliérains, et autres provinciaux montés à Paris qui nous chassent de nos terres et offrent leur peau blafarde et malade au rayons du soleil. Et voici que Jean Sablon et moi, errons comme deux âmes en peine, constatant que nos tables ont été prises d'assaut par ces hordes venues de contrées ou l'on meurt sans doute encore de silicose et où des usines gigantesques déversent dans l’atmosphère des fumées jaunâtres et méphitiques répandant leur miasmes nauséeux sur des enfants anémiques vêtus de haillons.

Le pire étant que pour plaire à ces gueux, la tenancière du lieu ou se tiennent nos séances de caffing a levé les stores, laissant ainsi le soleil cuire ceux qui sont assis en terrasse. Et eussions-nous trouvé une table que ce sont cent bouches édentées qui auraient hurlé à l'idée que l'on exige de descendre ce store pour protéger notre peau du soleil ! Il a bien fallu que nous nous rabattions sur un autre lieu sur le trottoir d'en face ! Et une fois assis, on assiste alors au balai incessant des touristes bovins et mal attifés suivant fidèlement leur guide nanti qui d'un drapeau, qui d'un parapluie, martelant le trottoir de notre belle capitale de la semelles de leurs épaisses Birkenstock.

Et si ce n'était que cela ! Voici que dès potron-minet, tandis que je bois mon café devant BFM, les journalistes d'état m'assènent des cartes toutes plus terribles les unes que les autres. Avant le printemps, c'était l'éclosion des narcisses suivie de la floraison des forsythias puis de toutes les autres espèces. Maintenant, dès que le soleil vient à luire, c'est le menace ultime qui plane : la pollution aux micro-particules ! Et voilà que des ministres, secondés par des experts nous parlent des maux terribles qui s'abattront sur nous si nous ne faisons rien. 

En moins de temps qu'il n'en faut à un socialiste pour lever un impôt nouveau, nous cracherons nos poumons et nous mourrons en nous tenant la poitrine et en râlant, expectorant un dernier crachat rougeâtre mélangé de morceaux de bronches avant de passer de vie à trépas. La carte est là pour ajouter une caution scientifique au discours. La France n'est plus que rose, rouge, rouge foncé voire bordeaux pour nous parisien qui apprenons que notre ville est devenue aussi polluée que ... Pékin !

L'écologie ayant contribué à gâcher le retour du printemps, c'est ensuite la médecine qui en rajoute. Car qui dit printemps dit pollen. Et là encore, une carte animée présente les lieux où les allergiques ne doivent surtout pas s'aventurer sans leur polaramine et leur ventoline ! C'est un coup à y laisser sa peau en mourant étouffé, adossé  à un mur, la langue noire et gonflée sortant de la bouche, les mains serrées autour de la gorge dans un dernier sursaut pour faire entrer de l'oxygène.

C'était tellement bien avant quand le printemps revenait à Paris !

Les pères !


Je suis parfois très étonné de ce que me racontent les patients. Autant Jésus qui me parle de possession, me semble être intéressant autant, parfois des choses apparemment bénignes en apparence me donnent envie de tarter celui/celle qui les prononce.

C'est ainsi que je déteste la mièvrerie ! Si je revendique ma propre sensibilité, j’abhorre la sensiblerie niaise. Qu'on me montre un film avec Meg Ryan, la fille au gros menton, J?ulia roberts, celle qui a des doublures pour toutes les parties de son corps ou Hugh Grant, l'abruti qui se fait choper en train de se fait pomper par des prostituées bas de gamme, et j'ai envie de sortir une Kalachnikov et de faire un carton.

Voici quelques années, une de mes patientes pourtant charmante, m'avait dit que dans sa famille on ne s'était jamais dit je t'aime. J'avais trouvé la remarque d'une absolue crétinerie. Je ne m'imaginais pas moi-même dans ma propre famille avec mon père, ma mère et mon frère en train de nous balancer des je t'aime énamourés. Si tel avait été le cas, j'aurais fui ou je les aurais tous fait interner. D'ailleurs, dans aucune famille, on ne se dit je t'aime. On se le montre, on fait des choses mais on ne le dit pas. Il n'y a que les amants qui ont le droit de se dire qu'ils s'aiment.

Je ne supporte pas cette vague de mièvrerie qui nous submerge et s'immisce dans chaque interstice de notre société. Je ne suis même pas sur qu'il s'agisse pour le coup d'une féminisation de notre société, thème cher à Alain Soral et Eric Zemmour. Même si elles m'emmerdent parfois, j'aime bien les femmes et je dois leur reconnaitre des qualités. Elles se révèlent plutôt dures à la tâche et résistantes à la douleur et savent se révéler aussi cruelles que n'importe quel homme quand c'est nécessaire.

Le pire c'est que notre société, du moins j'en ai l'impression, est dominée par un culte de la jeune fille. Tout devrait y être aussi kitch et merveilleux que dans la chambre d'une pompom girl américaine de téléfilm avec les fanions de l'équipe de foot, la coiffeuse blanche, les nounours couleur pastel et les posters de chanteurs débiles aux mures ! La testostérone et la progestérone sont bannis de cet univers aseptisé !

Et tout ce qui devrait rappeler le monde adulte et donc la sécrétion de ces hormones n'a plus le droit de cité. Une certaine rudesse, la distance, la réserve, la circonspection, et toutes ces qualités qui distinguent les adultes des enfants immatures sont désormais suspects dans un univers où l'on ne célèbre plus que les bons gros sentiments aussi spontanés qu'éphémères et la violation quasi-continuelle de l’intimité auquel tout un chacun a le droit.

Dans ce monde dominé par l'image de la jeune fille, la première image à prendre plein la figure est celle du père. Fini l'idée du père un peu absent occupé à ramener le blé à la maison. Terminé celle du père vu et revu dans tous les films américains qui emmènerait  Junior à un match de foot ou pêcher. en revanche, bienvenue à ce nouveau père tel que la suède tente de le créer qui serait finalement une maman comme les autres, capable de torcher bébé, de faire la vaisselle, ne retiendrait pas ses larmes devant Bambi et passerait des heures à jouer avec ses gosses. Et bien sur, à chaque instant, pourvu que sa sensiblerie le lui dicte, il prendrait chacun de ses gosses dans les bras pour leur dire combien il les aime.

Je constate d'ailleurs chez les plus jeunes de mes patients, ceux dont les pères ont subi l'influence récente de la société, un déficit de père étonnant. Non qu'ils n'aient pas été aimés ou qu'ils aient manqué de quoi que ce soit si ce n'est de quelqu'un qui pourrait les initier à ce que sera la vie plus tard. C'est ainsi que quelque soit leur niveau d'études, ils se trouvent bien dépourvus dans un monde qui sorti des magazines et des journaux restent toujours très compétitif. Demandez donc à ceux qui les ont obtenus si les bons diplômes ou les bonnes situations ont été acquis à coups de bisous !

Traditionnellement, tandis que la mère protégeait, il appartenait au père de séparer l'enfant de celle-ci pour lui ensiegner le vaste monde et le préparer à fonder sa propre famille. Que peut-il se passer si ce rôle n'existe plus mais que ne subsistent que deux mamans pour éduquer la progéniture. Et encore, disant cela, ce serait faire injure aux mères puisque celle que l'on promeut actuellement n'a rien de commun avec les mères d'antan qui, quoi qu’assurant leur rôle, ne se sentait pas forcément mise en échec par la présence du père à leur côté, qu'elles vivaient comme étant complémentaire.

A l'époque de la jeune fille reine, le père, ersatz du garçon que l'on recherche activement tout en le craignant parce que trop différent d'elle-même, est persona non grata à moins qu'on lui ait ôté ses crocs et limé ses griffes. Il est alors admis dans la chambre d'adolescente parce qu'il ne déparera pas plus qu'une des peluches posée sur le lit. Il ne s'agit pas tant d'en faire son égal que de le dominer en le noyant dans une mélasse faite de bons sentiments mièvres et sirupeux.


Pourtant le père, tout comme le psy finalement, est un rôle qui se joue sur une juste distance. Il ne s'agit pas forcément d'être comme ces pères britanniques du siècle dernier que les enfants rencontraient une fois sortis d'Eton. On peut se montrer affectueux bien sur, pourvu qu'il existe une toute petite distance. Un père devrait être un initiateur, quelqu'un qui vous montre le chemin, qui vous guide. Et comment vous guider, être un bon guide, si ce n'est qu'en étant au moins quelques pas devant vous afin que vous le suiviez . Ce n'est donc pas la quête par le père de l'enfant qui est constructive mais l'inverse : la quête du père par l'enfant. 

Comme le soulignait mon confrère Alain Valtério dans son ouvrage Névrose psy, dans lequel in fait le procès de ce qu'il nomme la psyrose, la vraie vocation d'un père n'est pas celle d'un homme "qui aime les enfants", mais celle d'un homme auquel l'enfant peut s'identifier. Cela suppose qu'il ait quelque chose d'un peu héroïque, qu'il reste une figure de prestige quelle que soit sa situation dans la société. Le père doit donc rester un peu inaccessible. C'est excellent pour l'enfant car cela contrebalance la toute-puissance dans laquelle le met l'adoration maternelle. C'est aussi parfois en subissant la frustration d'un père qui cautionne peu que l'on apprend à assumer les autres frustrations de la vie.

Chassons les jeunes filles et remettons du Gringeot dans notre société ! 

Le Gringeot tournant le dos, totalement inaccessible !

Négligence !


Je testais mes liens et j'ai pris conscience que le premier "citoyen durable," un blog que j'aimais beaucoup à l'époque a cessé d'exister. Maintenant le lien pointe vers un site porno gay. La photo ci-dessus en est extraite.

Je me suis dit que cela faisait au moins six mois que j'avais promis de refaire mes liens. Ce mois-ci, c'est décidé, je m'y mets !

06 avril, 2015

Jeeezeusse !


J'ai rédigé deux articles sur Jésus, pas le vrai, l'autre, mon patient "possédé". Et on m'a demandé si c'était vrai ce que j'écrivais ! Bien sur que c'est vrai ! Je ne suis pas du genre à raconter des craques pour me faire mousser. Si je vous dis qu'il a grogné devant moi en me regardant méchamment, c'est que c'est vrai. 

Bon c'est vrai que plus jeune, on avait un doberman et que je suis un peu rodé. Il s'appelait Prinz et de tant en tant il avait ce même regard. Dans ces moments là, il ne fallait pas s'en laisser compter et lui parler fermement pour qu'il comprenne qui était le cher de meute. Alors, c'est vrai que ça m'a un peu aidé comme expérience. D'ailleurs je l'avais dit à Jésus : si tu continues, c'est muselière et collier étrangleur, on va voir si tu feras encore le malin !

Ceci dit grâce à cet article, Jésus a eu des marques d'attention. Certains ont prié pour lui et d'autres m'ont même donné des prières pour qu'il les récite ! Dans le lot, il y avait même des jeunes femmes charmantes. Comme quoi pour pécho, la possession c'est un bon truc aussi si vous endurez la souffrance.

La semaine dernière, Jésus ne grognait plus. Heureusement que j'ai pu le filmer au café parce que sinon, c'était râpé ! C'est pas commun un mec qui grogne en balançant des regards méchants alors je voulais immortaliser ça ! C'est con que je sois soumis au secret professionnel, sinon j'aurais vendu ça à une chaîne de télé. Jean sablon m'a bien proposé de faire croire qu'on m'avait volé mon portable et de vendre lui même la vidéo mais j'ai refusé tout net ! 

Donc Jésus ne grogne plus ! Jésus va même nettement mieux. De son point de vue, le combat a presque pris fin. Son "démon" ne l'interpelle plus, ne discute plus avec lui pour le faire douter. Il ne lui reste que la méchanceté. C'est marrant, parce que cela faisait quelques semaines que je lui disais que ça finirait comme ça. 

Que va devenir Jésus après une telle expérience ? Je n'en sais rien. Soit rentrer dans le rang, trouver un boulot, une gonzesse et vivre sa vie. C'est marrant mais je n'y crois pas. Peut-être qu'il fondra un ordre ? Peut-être qu'il finira Saint ? 

Parfois je lui dis que je pense qu'il finira Saint en s'étant signalé par des prodiges quelconques. Marrant comme destin non ? Jésus, je l'ai connu à vingt-deux ans et bien qu'il ait été attachant, il était plutôt branleur comme garçon. Et voilà, que j'imagine qu'il pourrait finir Saint.

Bon, comme j'ai des honoraires plus que mesurés, je lui ai juste demandé que quand on lui ferait des vitraux, j'aimerais bien figurer dessus. Soit moi, soit du moins symboliquement, sous forme d'un ours ou d'un marcassin, un truc de ce genre. Quoique le marcassin, je ne sois pas trop pour. Je me vois mal sous les traits d'un marcassin aux pieds du saint comme un animal fidèle. Ça fait un peu trop Saint Roch et son clébard cette affaire là !

Ou un livre ? Il pourrait raconter son épreuve et moi je vois bien un chapitre dans lequel, il raconte qu'il a eu la chance de tomber sur un psy super brillant et pas fermé d'esprit qui lui a permis de triompher de cette épreuve et même qu'il ne doute pas que ce psy soit une sorte d'envoyé de Dieu sur terre. Enfin, un truc simple et crédible quoi. 

N'empêche qu eje joue le malin et que même si j'y crois, je ne peux pas m'empêcher de me dire que si ça se trouve, il y avait une cause organique quelconque et qu'on est passé à côté. Mais bon, deux neurologues et quatre psychiatre, plus moi votre serviteur, et sans compter les machines, IRM, scanner, EEG, et on n'aurait rien vu ? Je n'y crois pas. 

Je finirai peut-être sur un vitrail qui sait ! Avec tous ceux qui l'ont aidé, comme Jean Sablon, Chaton, Le Touffier, Toju, etc., et que je remercie de leur présence à ses côtés.

Quand dans quelques années, on entrera dans une église pour coller un cierge à Saint Nicolas de la Chapelle et qu'on verra sa statue avec à ses pieds un marcassin, un yucca, un spéculum, une côte de boeuf, un code de la Copropriété qui se souviendra de la riche symbolique de totu ce bazar.

Qui verra dans ces éléments épars la figuration symbolique de nous tous ? Qui ? Personne ! On se dira juste que ce devait être un saint bordélique !