Survalorisation de l'art et misère du psy !
Bon, ce post va me permettre de me faire détester des amateurs d'art contemporain et des artistes contemporains eux-mêmes et des cinéphiles. Le(s) rare(s) lecteur(s) qui me suit(vront), notera(ront) que je reste extrêmement positif quant au succès de ce blog puisque j'envisage même que le sel de la terre (Mathieu 5,13) que sont les amateurs d'art contemporain, puissent me lire, moi infime vermisseau incapable d'apprécier l'immense génie de Marcel Duchamp (1887-1968) ! (en médaillon La fontaine de Marcel Duchamp)
Un patient que je recevais depuis peu, me parlait souvent de sa volonté de faire du cinéma. Jeune homme intelligent, fin et cultivé, ce patient ne manque pas d'atouts. Malheureusement, sa manière d'être au monde, sa façon d'appréhender les choses et de traiter les informations et jusqu'à sa formation me font douter de la réalité de sa créativité.
Qui suis-je pour douter ainsi ? Disons que si je n'avais qu'un seul talent, ce serait de distingur un âne d'un cheval de course, et si je suis prêt inscrire ce patient pour la course du plus grand Directeur général, en revanche, je ne miserais pas un kopeck sur ses chances en tant que réalisateur. En un mot comme en cent, producteur il aurait ses chances, réalisateur ou scénariste, que dalle !
Il est difficile d'argumenter sur ce qui m'amène à penser cela. Sans doute une grosse part d'intuition. En fait, il manque à ce type que je reçois, ce qu'ont les vrais artistes et que l'on ressent : cette impression qu'ils sont connectés à quelque chose d'autre, quelque chose d'inexplicable, comme une sorte d'immense réservoir aqueux dans lequel ils puiseraient leur inspiration !
Mais bien entendu, je ne dis rien à ce patient sur l'instant et je me contente d'enregistrer et d'acquiescer. Mes intuitions, ce que je nommais le radar dans le premier post, me guide mais ne doit jamais m'aveugler ou me distraire du réel. Et le réel en ce cas, c'est le discours de ce jeune homme et ce qu'il traduit de son mal être, de son envie d'être un autre enfin reconnu et aimé.
Rassurez-vous, je ne prétends pas projeter ma vision de ce qu'est un artiste ou de qui peut prétendre à ce statut. Par contre j'aime éviter autant que faire se peut, qu'un de mes patients se prenne à la vitesse du son le mur du réel dans la gueule.
Le mur du réel, vous savez ce que c'est ? non ? Et bien, c''est ce que se prend le mec pas drôle qui sait qu'il n'est pas drôle mais rêve à cet instant là d'être vraiment drôle rien que pour séduire la petite blonde sur sa droite au cours d'une soirée et, qui raconte une histoire drôle pas du tout drôle et se prend un bide monumental. Dans le cas de mon patient, ce qu'il se préparait en voulant à tout prix être artiste c'était cela, le bide monumental mais à la puissance mille !
La semaine suivante, voici ce cher patient qui me ramène une cassette en me disant, si vous avez du temps, pourriez-vous visionner ce court-métrage et me dire ce que vous en pensez ? J'accepte avec plaisir et promets de le visionner en lui rappelant que je ne suis pas critique cinématographique et qu'il n'aura que l'avis d'un humble spectateur n'engageant que lui-même.
Quelques temps passent et ma négligence coutumière reprenant le dessus, j'oublie la cassette ou peut-être ai-je tellement peu envie de visionner cette cassette que chaque fois que je passe devant, je me dis "merde y'a ce truc à voir, je le visionnerai cela demain". Quelques jours après, mu par ma bonté légendaire (vous en connaissez beaucoup des psys qui prennent sur le tmeps libre pour regarder des cassettes de leurs patients ?), je me colle le cul dans mon canapé, glisse la fameuse cassette dans le magnétoscope et...mon épouse arrive sur ces entrefaits en me demandant ce que je vais regarder. Je lui explique donc l'origine de la cassette. Mon épouse s'assied à mes côtés, j'appuie sur play et nous regardons.
Et là, enfer et damnation ! Nous assistons à un truc épouvantable façon art et essai ! Le film qu'un ado post-pubère ému par les grâces naissantes de sa jeune cousine aurait pu faire, un jour de pluie avec sa caméra super 8 offerte pour sa communion pour prouver au monde qu'il emmerde les adultes et la tere entière et qu'il le prouve. Plans fixes interminables, images baveuses et grisâtres, scénario indigent, son merdique, acteurs insipides consistant en un petit naze cabotinant et une pouffiasse hystérique surjouant les émotions comme à la grande époque du cinéma muet débutant ! Sous couvert d'une recherche stylistique intimiste, mon patient aligne vingt minutes d'une merde prétentieuse à gerber et d'une prétention intellectuelle digne d'un étudiant en première année de philo ! Mon épouse et moi, sommes forcés de rigoler !
Pendant que la cassette se rembobine, mon épouse hilare se tourne vers moi et me dit "Que vas tu lui dire de son film ? Comment vas-tu lui présenter les choses ?". Ouaip, bonne question, me dis-je dubitatif !
Finalement ayant réfléchi, je me borne à lui rendre son film en lui posant tout un tas de questions comme si j'étais un néophyte venant de regarder le dernier truc d'art et essai en vogue chez les ultra branchouilles parisiens. Je préfère jouer aux cons ignares que de lui dire ce que je pense de son boulot merdique.
Par la suite, doucement, très doucement car il est dangereux d'agir sur l'égo d'un patient -on risque des décompensations brutales - j'amènerai ce patient à modifier la vision qu'il a de lui même pour en trouver une plus réalsit et cadrant réelleement avec ce qu'il est :
Aujourd'hui, les psys modernes tentent de faire une approche bio-psycho-sociale. C'est à dire qu'ils tenteront de mettre en opeuvre un programme basé sur une chimiothérapie si elle semble nécessaire (antidepresseurs, anxyolitiques, etc.), sur la prise en compte de ce qu'a vécu le patient durant son évolution psycho-affective (tramatismes, deuils, etc.) mais aussi sur ce qu'il vit à l'instant présent dans les relations qu'il entretient avec le monde (soutien social et affectif, logement, emploi, etc.). En jouant sur ces trois apramètres, on peut améliorer considérablement les patients quitte à déléguer certaines tâches à d'autres professionnels.
La dépression touche aujourd’hui 10à 15% (voire près de 20% selon les études épidémiologiques) de la population. Mal conjoncturel, elle a été interprétée par le sociologue Alain Ehrenberg comme le symptôme d’une société individualiste qui a fragilisé le lien social autre fois fondé sur la famille, la hiérarchie des classes et les conventions. Condamné à s’improviser à chaque instant, à s’inventer et à faire à chaque moment la preuve de sa valeur personnelle, l’individu s’est de plus en plus concentré sur lui-même (notamment sous la pression de discours visant à développer l’initiative personnelle, la consommation, la libre entreprise et le narcissisme consubstantiel des théories très prisées du développent personnel).
La dépression serait donc la part réservée à tous ceux qui, ayant cherché leur accomplissement personnel, n’ont pas rencontré le succès attendu : isolés, déçus, épuisés par les efforts consentis, ils subissent la violence d’une société sans compassion qui les déclare un jour inutiles. Le citoyen lambda souffre d’une solitude autocentrée et d’une perte de socialisation
Se tournant vers des satisfactions immédiates, il pourra entreprendre un coaching mal conduit, ou participer à des séances de développent personnel ou même tenter de développer des activités à fort potentiel narcissique tels un projet artistique. Ces tentatives ne visant qu'à la disparition du symptômes central - je rêve d'être un individu reconnu et aimé de tous - peuvent donc créer de graves dégâts dans la personnalité d’un individu. En effet, ces tentatives peuvent, en se centrant uniquement sur l’aspect social de l’identité, nefournir qu'une estime de soi fragile dépendante des autres, des attentes sociales et des modes. Ce tyep de développement personnel vicié ne visant qu'à plaire aux autres pour enfins e plaire se nomme un faux self . Ce faux self ne correspond jamais à l'intimité réelle de l'individu devant composer avec des talents mais aussi des manques. Tendu comme un arc vers l'extérieur dans un souci de toujours de plaire, le patient pratique souvent l'évitement affectif pour ne pas être percé à jour. Il se fragilise de plus en plus, la tension l'épuise et de graves risques de décompensation sont à craindre (dépressiosn majeures entraînant un suicide, prise de produits toxiques, etc.)
Pour avoir une bonne estime de soi, il faut en effet avant tout une bonne diversification entre ce que l'on pense de soi et ce que l'on imagine que les autres pensent de nous. Si l'estime de soi n'est octroyée que par l’extérieur (dans le cas de mon patient qui veut être un réalisateur connu), alors l’estime de soi restera fragile car l’individu vieillit et les modes passent (critères issus de la réussite ou du statut professionnel) ! Plus les critères d’estime de soi sont autonomes, plus celle-ci sera durable et solide (critères fondés sur des aptitudes ou des valeurs).
Notre société actuelle en favorisant de plus en plus la construction d'une estime de soi fragile basée sur des critères narcissiques affaiblit l'être humain.
Lorsque j'etais petit, mes amis et moi, voulions être policiers, médecins ou pompier. Nos petites copines rêvaient d'être institutrices ou bien infirmière. Les métiers étaient très sexués mais aussi très tournés vers la collectivité. La mode n'avait guère de prise. Bien que venant d'un milieu aisé, je portais les pantalons que mon frère avait porté l'année précédente. C'était le temps ou l'on voyait les traces d'ourlets successifs sur les pantalons en velours côtelés. Ce n'est que l'adolescence venant que l'on faisait des efforts pour plaire aux filles.
Aujourd'hui, des sondages montrent que des enfants de huit à douze ans, rêvent d'être acteurs, chanteurs ou encore animateurs de télévision. Les émissions telles que la Star Academy, A la recherche de la nouvelle star, ou encore des électiosn de minimiss de sept ans apprêtées comme des jeunes femmes de vingt ans pullulent. Une émission comme Le Loft qui permettait de devenir célèbre en ne faisant strictement rien fut même un grand succès.
L'envie d'être connu coûte que coûte permettant de gagner du fric sans rien faire et de se taper toutes les filles les plus belles est devenu une quasi-norme. Tous les moyens sont bons, les plus simples ou les plus médiocres choisiront la starification de masse (chanteurs à succès) tandis que les plus cultivés tenteront l'artitude en tentant de devenir artiste coûte que coûte dans un processus dans lequel le relationnel, le physique et la rouerie remplacent souvent le talent.
Alors oui, l'art contemporain subventionné et miroir aux alouettes d'une génération entière m'emmerde et ce, d'autant plus que cela fera presque cent ans qu'il est contemporain Et à ces snobs à deux balles qui se gaussent de la Star Ac, j'opposerai que la processus est le même pour leurs copains arty qui se la pètent en empilant des pots de yaourt , en tournant des courts-métrages insipides ou en barbouillant des toiles.
Je viens de raconter l'histoire de ce patient qui voulait devenir célèbre pour ne plus souffrir d'être mal aimé et j'aurais pu en raconter bien d'autres similaires. Etant libéral, je ne cesse de l'affirmer, je pense que les individus doivent prendre leur destin en main et je ne participerai jamais à un mouvement empêchant les gens de vouloir réaliser leurs rêves même galvaudés et bouffés aux mite (mythes?). Chacun a le droit de faire ses expériences (film pourri, toiles merdiques ou groupe de rock grattant trois accords) pourvu que le choc de l'irruption du réel soit assoupli par une société moins cruelle.
Attention parents, vous qui avez des enfants, apprenez leur le réel car vendre de faux espoirs peut gravement nuire à la santé !
Un patient que je recevais depuis peu, me parlait souvent de sa volonté de faire du cinéma. Jeune homme intelligent, fin et cultivé, ce patient ne manque pas d'atouts. Malheureusement, sa manière d'être au monde, sa façon d'appréhender les choses et de traiter les informations et jusqu'à sa formation me font douter de la réalité de sa créativité.
Qui suis-je pour douter ainsi ? Disons que si je n'avais qu'un seul talent, ce serait de distingur un âne d'un cheval de course, et si je suis prêt inscrire ce patient pour la course du plus grand Directeur général, en revanche, je ne miserais pas un kopeck sur ses chances en tant que réalisateur. En un mot comme en cent, producteur il aurait ses chances, réalisateur ou scénariste, que dalle !
Il est difficile d'argumenter sur ce qui m'amène à penser cela. Sans doute une grosse part d'intuition. En fait, il manque à ce type que je reçois, ce qu'ont les vrais artistes et que l'on ressent : cette impression qu'ils sont connectés à quelque chose d'autre, quelque chose d'inexplicable, comme une sorte d'immense réservoir aqueux dans lequel ils puiseraient leur inspiration !
Mais bien entendu, je ne dis rien à ce patient sur l'instant et je me contente d'enregistrer et d'acquiescer. Mes intuitions, ce que je nommais le radar dans le premier post, me guide mais ne doit jamais m'aveugler ou me distraire du réel. Et le réel en ce cas, c'est le discours de ce jeune homme et ce qu'il traduit de son mal être, de son envie d'être un autre enfin reconnu et aimé.
Rassurez-vous, je ne prétends pas projeter ma vision de ce qu'est un artiste ou de qui peut prétendre à ce statut. Par contre j'aime éviter autant que faire se peut, qu'un de mes patients se prenne à la vitesse du son le mur du réel dans la gueule.
Le mur du réel, vous savez ce que c'est ? non ? Et bien, c''est ce que se prend le mec pas drôle qui sait qu'il n'est pas drôle mais rêve à cet instant là d'être vraiment drôle rien que pour séduire la petite blonde sur sa droite au cours d'une soirée et, qui raconte une histoire drôle pas du tout drôle et se prend un bide monumental. Dans le cas de mon patient, ce qu'il se préparait en voulant à tout prix être artiste c'était cela, le bide monumental mais à la puissance mille !
La semaine suivante, voici ce cher patient qui me ramène une cassette en me disant, si vous avez du temps, pourriez-vous visionner ce court-métrage et me dire ce que vous en pensez ? J'accepte avec plaisir et promets de le visionner en lui rappelant que je ne suis pas critique cinématographique et qu'il n'aura que l'avis d'un humble spectateur n'engageant que lui-même.
Quelques temps passent et ma négligence coutumière reprenant le dessus, j'oublie la cassette ou peut-être ai-je tellement peu envie de visionner cette cassette que chaque fois que je passe devant, je me dis "merde y'a ce truc à voir, je le visionnerai cela demain". Quelques jours après, mu par ma bonté légendaire (vous en connaissez beaucoup des psys qui prennent sur le tmeps libre pour regarder des cassettes de leurs patients ?), je me colle le cul dans mon canapé, glisse la fameuse cassette dans le magnétoscope et...mon épouse arrive sur ces entrefaits en me demandant ce que je vais regarder. Je lui explique donc l'origine de la cassette. Mon épouse s'assied à mes côtés, j'appuie sur play et nous regardons.
Et là, enfer et damnation ! Nous assistons à un truc épouvantable façon art et essai ! Le film qu'un ado post-pubère ému par les grâces naissantes de sa jeune cousine aurait pu faire, un jour de pluie avec sa caméra super 8 offerte pour sa communion pour prouver au monde qu'il emmerde les adultes et la tere entière et qu'il le prouve. Plans fixes interminables, images baveuses et grisâtres, scénario indigent, son merdique, acteurs insipides consistant en un petit naze cabotinant et une pouffiasse hystérique surjouant les émotions comme à la grande époque du cinéma muet débutant ! Sous couvert d'une recherche stylistique intimiste, mon patient aligne vingt minutes d'une merde prétentieuse à gerber et d'une prétention intellectuelle digne d'un étudiant en première année de philo ! Mon épouse et moi, sommes forcés de rigoler !
Pendant que la cassette se rembobine, mon épouse hilare se tourne vers moi et me dit "Que vas tu lui dire de son film ? Comment vas-tu lui présenter les choses ?". Ouaip, bonne question, me dis-je dubitatif !
Finalement ayant réfléchi, je me borne à lui rendre son film en lui posant tout un tas de questions comme si j'étais un néophyte venant de regarder le dernier truc d'art et essai en vogue chez les ultra branchouilles parisiens. Je préfère jouer aux cons ignares que de lui dire ce que je pense de son boulot merdique.
Par la suite, doucement, très doucement car il est dangereux d'agir sur l'égo d'un patient -on risque des décompensations brutales - j'amènerai ce patient à modifier la vision qu'il a de lui même pour en trouver une plus réalsit et cadrant réelleement avec ce qu'il est :
Plutôt que de tenter d'être un très mauvais Autre, mieux vaut essayer de devenir un bon Soi-même.
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Le métier de psy est un métier étonnant. Nous sommes chargés, autant que faire se peut, d'aider nos différents patients à régler leurs problèmes. Les symptômes les plus fréquemment rencontrés sont la dépression (on devrait parler d'états dépressifs) et l'anxiété (encore uen fosi, les états anxieux). Or, la dépression comme l'anxiété, ne trouvent pas forcément leur source dans la vie intime du patient ou encore dans son entourage proche.***
Aujourd'hui, les psys modernes tentent de faire une approche bio-psycho-sociale. C'est à dire qu'ils tenteront de mettre en opeuvre un programme basé sur une chimiothérapie si elle semble nécessaire (antidepresseurs, anxyolitiques, etc.), sur la prise en compte de ce qu'a vécu le patient durant son évolution psycho-affective (tramatismes, deuils, etc.) mais aussi sur ce qu'il vit à l'instant présent dans les relations qu'il entretient avec le monde (soutien social et affectif, logement, emploi, etc.). En jouant sur ces trois apramètres, on peut améliorer considérablement les patients quitte à déléguer certaines tâches à d'autres professionnels.
La dépression touche aujourd’hui 10à 15% (voire près de 20% selon les études épidémiologiques) de la population. Mal conjoncturel, elle a été interprétée par le sociologue Alain Ehrenberg comme le symptôme d’une société individualiste qui a fragilisé le lien social autre fois fondé sur la famille, la hiérarchie des classes et les conventions. Condamné à s’improviser à chaque instant, à s’inventer et à faire à chaque moment la preuve de sa valeur personnelle, l’individu s’est de plus en plus concentré sur lui-même (notamment sous la pression de discours visant à développer l’initiative personnelle, la consommation, la libre entreprise et le narcissisme consubstantiel des théories très prisées du développent personnel).
La dépression serait donc la part réservée à tous ceux qui, ayant cherché leur accomplissement personnel, n’ont pas rencontré le succès attendu : isolés, déçus, épuisés par les efforts consentis, ils subissent la violence d’une société sans compassion qui les déclare un jour inutiles. Le citoyen lambda souffre d’une solitude autocentrée et d’une perte de socialisation
Se tournant vers des satisfactions immédiates, il pourra entreprendre un coaching mal conduit, ou participer à des séances de développent personnel ou même tenter de développer des activités à fort potentiel narcissique tels un projet artistique. Ces tentatives ne visant qu'à la disparition du symptômes central - je rêve d'être un individu reconnu et aimé de tous - peuvent donc créer de graves dégâts dans la personnalité d’un individu. En effet, ces tentatives peuvent, en se centrant uniquement sur l’aspect social de l’identité, nefournir qu'une estime de soi fragile dépendante des autres, des attentes sociales et des modes. Ce tyep de développement personnel vicié ne visant qu'à plaire aux autres pour enfins e plaire se nomme un faux self . Ce faux self ne correspond jamais à l'intimité réelle de l'individu devant composer avec des talents mais aussi des manques. Tendu comme un arc vers l'extérieur dans un souci de toujours de plaire, le patient pratique souvent l'évitement affectif pour ne pas être percé à jour. Il se fragilise de plus en plus, la tension l'épuise et de graves risques de décompensation sont à craindre (dépressiosn majeures entraînant un suicide, prise de produits toxiques, etc.)
Pour avoir une bonne estime de soi, il faut en effet avant tout une bonne diversification entre ce que l'on pense de soi et ce que l'on imagine que les autres pensent de nous. Si l'estime de soi n'est octroyée que par l’extérieur (dans le cas de mon patient qui veut être un réalisateur connu), alors l’estime de soi restera fragile car l’individu vieillit et les modes passent (critères issus de la réussite ou du statut professionnel) ! Plus les critères d’estime de soi sont autonomes, plus celle-ci sera durable et solide (critères fondés sur des aptitudes ou des valeurs).
Notre société actuelle en favorisant de plus en plus la construction d'une estime de soi fragile basée sur des critères narcissiques affaiblit l'être humain.
Souvenirs, souvenirs...
Lorsque j'etais petit, mes amis et moi, voulions être policiers, médecins ou pompier. Nos petites copines rêvaient d'être institutrices ou bien infirmière. Les métiers étaient très sexués mais aussi très tournés vers la collectivité. La mode n'avait guère de prise. Bien que venant d'un milieu aisé, je portais les pantalons que mon frère avait porté l'année précédente. C'était le temps ou l'on voyait les traces d'ourlets successifs sur les pantalons en velours côtelés. Ce n'est que l'adolescence venant que l'on faisait des efforts pour plaire aux filles.
Aujourd'hui, des sondages montrent que des enfants de huit à douze ans, rêvent d'être acteurs, chanteurs ou encore animateurs de télévision. Les émissions telles que la Star Academy, A la recherche de la nouvelle star, ou encore des électiosn de minimiss de sept ans apprêtées comme des jeunes femmes de vingt ans pullulent. Une émission comme Le Loft qui permettait de devenir célèbre en ne faisant strictement rien fut même un grand succès.
L'envie d'être connu coûte que coûte permettant de gagner du fric sans rien faire et de se taper toutes les filles les plus belles est devenu une quasi-norme. Tous les moyens sont bons, les plus simples ou les plus médiocres choisiront la starification de masse (chanteurs à succès) tandis que les plus cultivés tenteront l'artitude en tentant de devenir artiste coûte que coûte dans un processus dans lequel le relationnel, le physique et la rouerie remplacent souvent le talent.
Alors oui, l'art contemporain subventionné et miroir aux alouettes d'une génération entière m'emmerde et ce, d'autant plus que cela fera presque cent ans qu'il est contemporain Et à ces snobs à deux balles qui se gaussent de la Star Ac, j'opposerai que la processus est le même pour leurs copains arty qui se la pètent en empilant des pots de yaourt , en tournant des courts-métrages insipides ou en barbouillant des toiles.
Je viens de raconter l'histoire de ce patient qui voulait devenir célèbre pour ne plus souffrir d'être mal aimé et j'aurais pu en raconter bien d'autres similaires. Etant libéral, je ne cesse de l'affirmer, je pense que les individus doivent prendre leur destin en main et je ne participerai jamais à un mouvement empêchant les gens de vouloir réaliser leurs rêves même galvaudés et bouffés aux mite (mythes?). Chacun a le droit de faire ses expériences (film pourri, toiles merdiques ou groupe de rock grattant trois accords) pourvu que le choc de l'irruption du réel soit assoupli par une société moins cruelle.
Attention parents, vous qui avez des enfants, apprenez leur le réel car vendre de faux espoirs peut gravement nuire à la santé !
Qui se souviendra d'elle dans dix ans ? Que deviendra-t-elle ?
Qui se souvient encore de lui, alors que certains n'hésitaient pas à le présenter comme le nouveau Jamel Debbouze ?
***
Comment se sortir de cette impasse qui consiste à combattre une faible estime de soi en voulant à tout prix être aimé par les autres. Comme je l'exposais plus haut, il faut tenter de rétablir et de consolider les éléments d'identité interne, ceux que l'on ne peut pas nous arracher. C'est ce qu'explique Epictete (philosphe stoïcien du 1er siècle après J.C.) dans son Manuel et qui constitue la base de la philosophie stoïcienne. Se souvenir qu'il y a ce qui dépend de nous, en gros ce que l'on dit et ce que l'on fait, et ce qui ne dépend pas de nous, la réputation, le succès, les honneurs, le corps, etc. Lorsque l'on veut que ce qui ne dépend pas de nous, dépende de nous, l'anxiété pointe son vilain museau... Ci-dessous, vous trouverez la première maxime de Manuel in extenso.
I Première Maxime
1.— Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d'autres non. De nous, dépendent la pensée, l'impulsion, le désir, l'aversion, bref, tout ce en quoi c'est nous qui agissons ; ne dépendent pas de nous le corps, l'argent, la réputation, les charges publiques, tout ce en quoi ce n'est pas nous qui agissons.
2.— Ce qui dépend de nous est libre naturellement, ne connaît ni obstacles ni entraves ; ce qui n'en dépend pas est faible, esclave, exposé aux obstacles et nous est étranger.
3.— Donc, rappelle-toi que si tu tiens pour libre ce qui est naturellement esclave et pour un bien propre ce qui t'est étranger, tu vivras contrarié, chagriné, tourmenté ; tu en voudras aux hommes comme aux dieux ; mais si tu ne juges tien que ce qui l'est vraiment — et tout le reste étranger —, jamais personne ne saura te contraindre ni te barrer la route ; tu ne t'en prendras à personne, n'accuseras personne, ne feras jamais rien contre ton gré, personne ne pourra te faire de mal et tu n'auras pas d'ennemi puisqu'on ne t'obligera jamais à rien qui pour toi soit mauvais.
4.— A toi donc de rechercher des biens si grands, en gardant à l'esprit que, une fois lancé, il ne faut pas se disperser en oeuvrant chichement et dans toutes les directions, mais te donner tout entier aux objectifs choisis et remettre le reste à plus tard. Mais si, en même temps, tu vises le pouvoir et l'argent, tu risques d'échouer pour t'être attaché à d'autres buts, alors que seul le premier peut assurer liberté et bonheur.
5.— Donc, dès qu'une image viendra te troubler l'esprit, pense à te dire : « Tu n'es qu'image, et non la réalité dont tu as l'apparence. » Puis, examine-la et soumets-la à l'épreuve des lois qui règlent ta vie : avant tout, vois si cette réalité dépend de nous ou n'en dépend pas ; et si elle ne dépend pas de nous, sois prêt à dire : « Cela ne me regarde pas. »
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