Poésie hivernale !
L'hiver s'abat sur l'Ile de France. Les feuilles achèvent de tomber et la température aussi. C'est ainsi qu'hier, je retrouve mon vieux scooter couvert de givre ! Si j'arrive à dégager à peu près le pare-brise afin d'y voir clair, j'ai beau gratter la selle, rien n'y fait et le givre épais résiste à mes tentatives. Je démarre, laisse chauffer l'engin quelques minutes et m'assied.
Le froid transperce immédiatement mon jean. J'ai beau avoir peu de kilomètres à faire, je sais qu'en fondant sous mon postérieur les cristaux de givre vont fondre, se transformer en eau glacée, rendant mon trajet tout à fait inconfortable. En plus, la faible pellicule de neige à commencer à geler, se transformer en verglas. Le trajet qui prendrait habituellement peu de temps, se transforme en calvaire. J'ai le scrotum et l'anus gelé, la partie que l'on appelle usuellement zone urogénitale baignant dans l'eau glacée imprégnant mon jean.
Imaginez un peu mon désarroi ! En plus, je dois affronter une grande ligne droite balayée par la bise qui a achevé de glacer la neige. Je la vois luire devant moi annonciatrice de glissades et de tas de dangers potentiels. Me voici roulant à dix à l'heure, les pieds de chaque côté à motié sur le sol, tentant de sentir si le verglas est là. Et bien sur, cela ralentit d'autant mon trajet et j'ai de plus en plus froid au cul.
J'arrive enfin chez moi, le fondement complètement anesthésié par le froid. Je crois que j'aurais pu me faire enculer par un éléphant sans rien ressentir !
Tout à l'heure, rebelote ! Notre lave-vaisselle étant naze, ma dispendieuse épouse en a commandé un sur le net que je dois aller chercher dans un entrepôt. Comme je n'ai pas de véhicule adéquat, je m'en fais prêter un. Il s'agit d'une vieille 304 break de 1972, étincelante dans sa livrée vert vomi. Bien sur, le chauffage ne marche pas et la soufflerie anémique m'envoie un filet d'air glacé en plein visage qui n'empêche pas la buée d'envahir l'habitacle étroit. Évidemment, les sièges en skaï orange sont la pire des choses et réveillent en moi des souvenirs de jeunesse oubliés ! Le skaï c'est super, c'est brulant et collant en été et gelé et glissant en plein hiver; Bref, le skaï est une matière merdique qui réagit en dépit du bon sens.
Et moi, encore une fois, parce que c'est de saison, je commence à me geler le cul. Et pour comble de malchance, c'est une vraie tempête de neige qui commence. Comme dirait Baudelaire, quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, ça fait vraiment chier surtout quand il dégueule de gros flocons et qu'on se trouve au volant d'une antiquité.
Pour comble de malchance, l'embrayage n'étant pas de toute première jeunesse, il n'est pas facile de conduire sur ce sol glissant. La bagnole part un peu dans tous les sens et je tente de la ramener en douceur dans le bon sens. Et il fait de plus en plus froid, et le skaï est gelé et j'ai encore la zone urogénitale qui s'anesthésie et les mains aussi, collées sur le large volant de bakélite.
Vous me croirez ou non, en arrivant au gourbi pour prendre livraison du lave-vaisselle, j'avais encore le cul gelé mais finalement moins gelé qu'hier ! Je pense que j'aurais senti un éléphant m'enculer mais sans doute qu'un ours aurait pu sans que je ne m'en aperçoive. Il y a du progrès par rapport à hier et on pourra en déduire qu'on a plus froid au cul sur un scooter que dans une vieille Peugeot 304.
Bon voilà, c'était un peu de poésie hivernale, un peu ma manière de marquer l'entrée dans cette rude saison ! J'aurais pu vous dire : Le nez rouge, la face blême, Sur un pupitre de glaçons, L'Hiver exécute son thème, Dans le quatuor des saisons, mais ce n'est pas trop mon style.
7 Comments:
S'il y a un éléphant parmi les invités du prochain vendredi, on pourra gloser dans ton dos sur la nature de vos rapports, et on ne se gênera pas pour le faire.
Une tranche de vie complète et il ne retient que ce détail scabreux ! C'est à décourager les poètes !!!
Moi si j'achète un lave-vaisselle, je me le fais livrer, non mais!
J'ai l'impression que le Gringeot envisage de se déguiser en éléphant, fais gaffe !
Des nouvelles insistantes sur le "cul gelé" mais aucune nouvelle des "bijoux de famille" !!!
@Laurence : oui je me méfie un peu de lui ...
@Marino : tsss vous êtes imperméable à la poésie !
@Orage : moi j'adore trimbaler les lave-vaisselles en 304 !
C'est ce qu'il vous aurait fallu que soit la selle du scooter... Imperméable ... à la poésie aussi, mais dans une moindre mesure...
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