Frigide, Jérôme, Bernard et tous les autres !
Cet après-midi, c'était la Manif pour tous. Bien qu'on m'ait encouragé à y participer, je n'y suis pas allé. Pour certains, c'est très mal et je suis une petite merde qui ne fait rien qu'à écrire mais n'est pas capable de bouger son gros cul pour défendre la civilisation. Pour d'autres, au contraire, je suis un mec très cool qui a compris qu'il fallait valider les avancées sociétales et vivre avec son temps.
En fait, je n'y suis pas allé pour d'autres raisons dont je parlerai peut être un jour mais qui tiennent en gros au fait que je n'ai toujours pas d'opinion très tranchée sur le sujet mais aussi que si l'on veut aller à l'encontre du vote légal d'une assemblée régulièrement élue, il faut s'assumer comme étant séditieux et ne pas vouloir jouer les sages légalistes de peur de passer pour des hors-la-loi. Sinon, le pouvoir en place vous regarde défiler et marcher, et à la fin il ne se passe rien ; les syndicalistes qui arpentent depuis des dizaines d’années le parcours Bastille : République doivent en savoir quelque chose.
Un pouvoir en place ne vous écoute qu'en fonction de votre capacité de nuisance et non de votre capacités à recruter des clampins pour marcher dans les rues de Paris. Tout le monde aura noté que la répression est mojns sévère en Corse ou dans les cités dans la mesure où le pouvoir, de droite ou de gauche a peur des nuits bleue pour le premier cas et de l'embrasement dans le second. De la même manière, bien que les français soient peu syndiqués, l'importance des syndicats reste importante dans la mesure où ils sont bien représentés dans des secteurs clés comme l'énergie ou les transports via l'administration. Je ne suis donc pas sur que ces grosses manifestations aient un quelconque impact sur le législateur.
Et puis, il y a sans doute quelque chose de plus ténu, une sorte de flow impalpable qui fait que certaines idées ont le vent en poupe tandis que d'autres tombent en désuétude et il n'est pas facile d'aller contre son époque. Mais je parle et m'égare.
Et puis, il y a sans doute quelque chose de plus ténu, une sorte de flow impalpable qui fait que certaines idées ont le vent en poupe tandis que d'autres tombent en désuétude et il n'est pas facile d'aller contre son époque. Mais je parle et m'égare.
En fait, ce qui a attiré mon attention ce dimanche est le fait que l'instigatrice ou initiatrice du mouvement, Frigide Barjot, ait déclaré forfait, arguant qu'elle craignait pour sa vie suite à des menaces de mort qu'elle aurait reçues. C'est sans doute vrai même si je n'en sais rien ni si personne ne sait d'où viendraient ces menaces. Toutefois je me souviens aussi de ses piètres prestations dans les émissions dans lesquelles elle est apparue où elle avait l'ensemble des journalistes et autres invités contre elle. Elle a même pleuré dans l'émission Le grand 8 sur la chaine D8 face aux chroniqueuses emmenées par Laurence Ferrari.
Je peux aisément imaginer quelle pression insupportable peut peser sur elle quand à la moindre de ses interventions, on l'imagine alliée aux groupes de droite les plus radicaux ou encore lorsqu'on la soupçonne forcément d'homophobie parce qu'elle a osé lutter contre cet "évident progrès social" que serait le mariage pour tous. Dans les deux cas, on lui fait un procès d'intention, on la déclare en état de péché mortel. La pauvre n'estimant pas que ce serait si dur, qu'elle aurait autant de gens ligués contre elle, elle qui voulait juste sauver les petits nenfants et leur filiation, se lamente, pleure, veut se justifier, se faire aimer mais désespère et abandonne
Or le désespoir en politique, c'est la pire des bêtises comme aurait dit ce bon vieux Charles. On commence le combat comme on irait danser en club, le sourire aux lèvres et persuadé qu'on va passer un bon moment. Mais la soirée se termine mal, abrutie et sonnée, on se réveille au petit matin la culotte sur les chevilles et la jupe retroussée sur le ventre comme la pauvre victime qui aurait fait une mauvaise rencontre. On ne se méfie jamais assez !
Or le désespoir en politique, c'est la pire des bêtises comme aurait dit ce bon vieux Charles. On commence le combat comme on irait danser en club, le sourire aux lèvres et persuadé qu'on va passer un bon moment. Mais la soirée se termine mal, abrutie et sonnée, on se réveille au petit matin la culotte sur les chevilles et la jupe retroussée sur le ventre comme la pauvre victime qui aurait fait une mauvaise rencontre. On ne se méfie jamais assez !
Pourtant, voici quelques semaines, c'était Jérôme Cahuzac qui était sur la sellette et qui faisait les frais d'une attaque en règle de la part de tous, d'un hallali terrible. Au delà de ses turpitudes fiscales, je m'intéressais au devenir de cet homme. On a beau savoir qu'en politique on ne meurt jamais, je me demandais comment un type chargé de de telles fonctions et ayant menti avec autant d'assurance tant au peuple, qu'à ses représentants ou aux journalistes, pourraient s'en sortir. Lorsque j'en discutais avec certains amis ou patients, certains me disaient qu'à part le suicide ou l'exil, ils ne voyaient pas comment on pouvait survivre à une telle épreuve. De mon côté, j'étais sur que l'on reverrait ce bon Jérôme et son bagout bien vite.
Je ne m'étais pas trompé puisque très peu de temps après, notre ancien ministre du budget arpentait le marché de sa bonne ville de Villeneuve-sur-Lot. Quelques semaines après qu'on l'ait vu, honteux, dérouté, dépité, ruiné, voici qu'alors que l'arbitre n'avait pas fini de compter sur jusqu'à dix, qu'il était déjà debout et prêt à refaire un round. Si ses amis ne lui avaient pas déconseillé de revenir aussi vite en politique, le père Jérôme se repointait à l'assemblée nationale sur de lui. C'est toute la différence entre Frigide l'amatrice et Jérôme le professionnel. Jérôme est de la race des prédateurs. Loin de moi l'idée de juger de la sincérité de ses engagements mais sa vie prouve qu'il est un compétiteur, un vrai, un type qui n'a pas peur de l'arène. Bernard Tapie était de la même trempe. Rien ne l'a jamais abattu et il a toujours fait preuve d'une vitalité extraordinaire.
De fait pour réussir en politique à un très haut niveau, il faut avoir des dons, ou parfois des tares que le milieu ultraviolent de la politique transforme en qualités. Même si l'on si combat en costume ou en tailleur, la politique est un milieux violent, très violent. Analyser la personnalité des politiciens, c'est justement ce qu'avait voulu faire Pascal de Sutter dans son ouvrage Ces fous qui nous gouvernent.
Une personnalité pathologique est en effet un avantage indéniable. C'est ainsi qu'un sociopathe, ceux dont mon confrère H16 expliquent qu'ils ont été amputés de la honte, ont un avantage très net sur les autres, tous ceux qui ont une conscience. La sociopathie étant une autre forme pour définir la perversion, elle permet à ceux qui en sont atteint d'être uniquement dans l'agir du type : je veux, je prends.
Une personnalité pathologique est en effet un avantage indéniable. C'est ainsi qu'un sociopathe, ceux dont mon confrère H16 expliquent qu'ils ont été amputés de la honte, ont un avantage très net sur les autres, tous ceux qui ont une conscience. La sociopathie étant une autre forme pour définir la perversion, elle permet à ceux qui en sont atteint d'être uniquement dans l'agir du type : je veux, je prends.
Aucune conscience morale, aucune élaboration mentale si ce n'est un simple calcul des risques liés à l'action à l manière d'un ordinateur jouant aux échecs. Le sociopathe ou grand pervers est taillé pour le grand banditisme et donc pour la politique. D'ailleurs, les élections ont à ce jour devenues tellement terribles et exigeantes humainement, qu'elles ne peuvent que favoriser ce profil psychologique. Il ne s'agit pas tant de résister à la pression que de ne même pas la ressentir, d'être une sorte de monstre froid.
Aussi dur que les sociopathes sont les personnalités paranoïaques dont l'hyperinflation du moi et la méfiance exacerbée sont des armes terribles dans ce type de combat. Avec ces personnes, tout ceux qui ne sont pas avec eux sont contre eux. La vie est simple et se résout à cela, une simple ligne droite qu'il ne faut jamais franchir sous peine d'être agressé plus ou moins dangereusement par le paranoïaque. Le paranoïaque est né pour être chef, qu'il s'agisse de commander une bande, une secte ou un parti voire un pays ! Avec lui, le critère moral est essentiel contrairement au sociopathe. Le paranoïaque est un engagé extrême voire un enragé. Il rendra coup pour coup et souvent au centuple et rien ne peut le faire dévier de sa voie, laquelle est souvent ce que l'on nomme du rationalisme morbide, à savoir une construction intellectuelle séduisante mais donc les présupposés doivent plus à l'esprit malade du paranoïaque qu'à une quelconque recherche sensée.
Un cran en dessous se situent les narcissiques et les hystériques dont, chacun à leur manière, leur grande confiance en eux, du moins apparente, leur confère des certitudes et un culot étonnant. Très présents dans les professions très en vue (journalisme, télévision, mode, etc.), cette assurance étonnante, cette capacité à charmer leur permet une ascension rapide mais sans pour autant avoir la résistance d'un sociopathe ou d'un paranoïaque. De fait, une fois démasqués, les narcissiques et les paranoïaques sont fragiles. Lorsqu'un narcissique vous met une claque, donnez lui une droite et vosu verrez que derrière sa jolie façade il n'y a rien.
Une autre manière de réussir est aussi d'avoir la foi, que l'on peut avoir sans pour autant être un grand paranoïaque. Il peut s'agir d'une fois religieuse ou d'un idéal très fort. Songeons ainsi à ce qu'on nous enseigne de ces saints catholiques qui ont enduré le martyre pour leur foi. Plus près de nous, pensons aussi à un De Gaulle, modeste général de brigade, qui s'embarque pour Londres La foi soulève des montagnes et en tant que croyance, elle est inattaquable.
Une croyance est en effet un processus mental par lequel une personne adhère dogmatiquement à une thèse ou des hypothèses, de telle manière qu'elle les considère comme une vérité absolue ou une assertion irréfutable, indépendamment de toutes preuves qui en attestent ou en contestent la crédibilité. C'est indéracinable et en ce sens, les pouvoirs publics ont peut-être bien plus à craindre d'un mouvement comme les veilleurs que des casseurs. Gardes à vue, humiliations ou bien coups, ne pourront jamais venir à bout d'un individu qui met en balance sa foi et la justice humaine. Dans un match code pénal contre commandements divins, le premier n'a aucune chance de gagner.
Enfin, la dernière manière de réussir en politique, c'est le réseau, et uniquement. Ce réseau, que l'on commence par exemple à développer dans les grandes écoles et notamment dans celle qui prépare le mieux à la vie politique, l'ENA, permet de développer un soutien social comme on dit en psychologie qui garantit sans doute contre tous les coups du sort. Qu'il s'agisse de se placer, de se faire pistonner, de se faire blanchir ou aider en cap de dérapage, qu'il s'agisse de se coopter, etc., les mafias des grandes écoles permettent à tous, indépendamment de leur talent, d'assurer une carrière tranquille et exempte de risques aux diplômés.
A côté de ces mafias d'écoles procurant un réseau important, figurent sans doute tous les autres réseaux connus du grand public, moins connus, voire discrets, tels que les clubs, les loges, les syndicats et que sais-je encore. Il n'est pas nécessaire d'être à fond dans la théorie du complot pour noter qu’à droite comme à gauche, certains points de vue, expressions, manières de voir le monde, d'adhérer ou non à certaines thèses sont étonnamment proches pour ne pas y voir la patte discrète de réseaux et lobbies divers. C'est ainsi depuis toujours. Et les réseaux aident les bons comme les médiocres. Comme dans tous les films, la vraie vie a besoin de premiers et de seconds rôles, de chefs comme de seconds couteaux mê: eà de hauts niveaux.
Ceci dit, si le réseau peut produire des seconds couteaux à la chaine, il est aussi nécessaire pour assurer une forme d'impunité aux premiers rôles. On appelle cela faire partie du sérail. On mesure l'importance de ces réseaux lorsque l'on constate que ni Cahuzac, ni même Tapie, malgré leur indéniables talents ou leur formidable vitalité ne reviendront vraiment aux affaires. Ne faire partie d'aucune coterie ne permet que de ramasser des miettes ou des morceaux et d'être sacrifiés comme boucs émissaires en cas de problèmes, mais seule l'appartenance au sérail, au vrai, permet à un politique de réussir pleinement.
Dans les faits, sans doute qu'une minutieuse alchimie de tout ce que je viens de décrire permet d'être une vraie bête de politique, un soupçon de mégalomanie, une croyance totale en son combat, une bonne paranoïa pour éliminer ses adversaires et des réseaux solides pour assurer le soutien de son action et une relative impunité.
Ceci dit, si le réseau peut produire des seconds couteaux à la chaine, il est aussi nécessaire pour assurer une forme d'impunité aux premiers rôles. On appelle cela faire partie du sérail. On mesure l'importance de ces réseaux lorsque l'on constate que ni Cahuzac, ni même Tapie, malgré leur indéniables talents ou leur formidable vitalité ne reviendront vraiment aux affaires. Ne faire partie d'aucune coterie ne permet que de ramasser des miettes ou des morceaux et d'être sacrifiés comme boucs émissaires en cas de problèmes, mais seule l'appartenance au sérail, au vrai, permet à un politique de réussir pleinement.
Dans les faits, sans doute qu'une minutieuse alchimie de tout ce que je viens de décrire permet d'être une vraie bête de politique, un soupçon de mégalomanie, une croyance totale en son combat, une bonne paranoïa pour éliminer ses adversaires et des réseaux solides pour assurer le soutien de son action et une relative impunité.
Ainsi, pauvre Frigide qui s'est lancé dans cette guerre terrible en sous-estimant l'adversaire sans avoir ni personnalité pathologique - car ses traits histrionniques ne suffisent pas à lui assurer un avantage décisif - ni une foi inébranlable et encore moins de réseaux construits ou de réseaux très performants. Il fallait au moins avoir la ferveur d'une Jeanne d’Arc et ne pas craindre pour sa vie pour espérer réussir une telle entreprise face à un pouvoir en place soutenu par une vague de modernisme internationale.
8 Comments:
Gringeot ? Une allusion à un camion ?
@GCM : il aurait pu en faire une dans le style "ces sociopathes ne reculent devant rien, même pas devant l'utilisation d'un camion pour faire taire Coluche" :))
Moi je pense que le plus important, pour réussir en politique, c'est d'avoir un responsable des basses-œuvres, un homme de main capable d'éliminer les adversaires les plus dangereux (un très-très dangereux saltimbanque, par exemple), un gars qui connaisse des chauffeurs de camion (des milliers de chauffeurs pour des milliers de camions, n'est-ce pas GCM?) capables de vous occire votre motocycliste sans coup férir!
@Gringeot : on ne sait plus si tu plaisantes ou si tu as planté et tournes en boucle.
Manque plus qu'à écrire quelques lignes dans Word sur le sujet, en utilisant les tabulations, et il nous fait un avc !
@GCM :je crois que par notre faute, Gringeot a découvert que le monde pouvait ne pas être aussi précis que le cycle du moteur à 4 temps et qu'il nous en veut ! Pour Gringeot, un élu est quelqu’un qui est motivé par le bien être d'autrui et le président de la république c'est une sorte de papa :)Le Gringeot est finalement quelqu'un de très religieux !
Pauvre Jeanne d'Arc;dommage que les SMS n'existaient pas a l'epoque on l'aurait peut etre cru!
Excellente reflexion sur la politique, ses ficelles, tricots et autres tête d'épingle ! Décidément ça devient lassant d'être toujours d'accord avec vous! Mais oui pauvre frigide.. Elle qui n'a pas son permis poids lourds... dans quel galère s'est -elle mise!
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