23 mai, 2007

Gros con !

Gros-con.fr

Dans le dernier article de son excellent blog, Quitter-la-sécu, Laure Allibert explique qu'elle est allée poster un commentaire sur le site, disparu depuis, débat-sarkozy.fr. Dans cet article, en bonne monomaniaque, Laure demande quand Nicolas comptera-t-il mettre fin au monopole de la sécurité sociale. J'ai été intéressé par les commentaires suscités par sa question. Ce dernier, notamment m'a interpelé :

"hmmm... il ne faudrait pas oublié de mettre ne place un système tres stricte pour cela car imaginé qu'ils mettent u nsystème a la bonus/malus et je trouverais ca anormal. On ne choisit pas sa santé. Par contre il me semblerait justifié de d'indéxé le prix sur les risque que l'on fait prendre a son corps. En effet, un fumeur, un alccolique devrons etre plus taxé ou avec des proposition d'aide a la desintoxication. Par contre une personne obèse l'est souvent a cause de son patriimoine génétique, de même pour les cardiaque,... bref, je trouve que cette idée est bonne mais elle doit se faire dans un cadre strict et doit incité les gens a faire attention a ce que leur a donner dame nature."

On sent là, toute la beaufitude et la méchanceté du con de base. Allez hop, à peine parle-t-on d'assurance privée que notre gros naze, y va de son couplet faussement responsable, signifiant qu'il veut bien mutualiser ses risques à lui, mais que surtout il ne veut pas que ses cotisations puissent aussi servir à assurer les risques d'autrui.

Cet âne bâté, quoique ce soit injurieux pour les ânes, nous explique tout de suite, qu'il est contre le système de bonus-malus, parce que l'on ne choisit pas sa santé mais que par contre, il n'a pas envie de payer pour ceux qui font prendre des risques à leurs corps. Son principe est donc, qu'il faut rembourser le coût de ses maladies à lui, parce qu'elles sont le fait du manque de chance, tandis qu'à l'opposé, il existerait des gens qui provoquent eux-mêmes leurs maladies, qu'il n'a surtout pas envie d'aider.

Curieusement, peut-être parce qu'il est gros, il précise toutefois que l'obésité pourrait être due à un patrimoine génétique déficient. C'est assez amusant, car on pourrait, suivant ses réflexions de gros nul, imaginer que si l'on est gros, c'est peut-être effectivement du fait de son patrimoine génétique, mais aussi parce que l'on mange, car on ne fabrique pas de gras en buvant de la Badoit et en se nourrissant de pommes. Comme on a coutume de le dire, et c'est sans doute une réalité, durant la dernière guerre, il n'y avait pas de gros, à moins de bénéficier des largesses clandestines du marché noir, d'avoir un bon pote dans une kommandantur ou encore, d'être proche des occupants de l'hôtel du Parc à Vichy.

Les poncifs ont la vie dure, puisqu'il semble qu'on puisse tout excuser, sauf les dépendances, face auxquelles, on reprochera toujours aux gens un manque de volonté. La volonté semble donc être la recette miracle. J'ai curieusement, dans ma clientèle, beaucoup d'artistes. Je parle de vrais artistes, pas d'intermittents à deux balles. La plupart ont été toxicomanes et alcooliques. Pourtant, et je pense aux musiciens particulièrement, s'exercer à la guitare durant six à huit heures par jour, nécessite aussi une forme de volonté que d'autres n'auraient pas. La volonté, recette magique de tous les paranoïaques et obsessionnels-compulsifs de la planète, reste vraiment la panacée ! Gros, idiot et expéditif, un peu plus et j'aurais pu imaginer que ce commentaire avait été écrit par Xavier Bertrand. J'imagine toutefois que notre ex-ministre de la santé aurait mieux écrit.

Alors, y aurait-il une personnalité disposant aux dépendances et de ce fait, un véritable substrat neurobiologique, servant de terrain prédisposant ? Sans doute que oui. Psychologiquement, on sait que les personnes dépendantes, sont en général sujettes à l'anxiété, en même temps qu'elles disposent d'une grande sensibilité. Peut-être est-ce le revers de la médaille quand on est créatif, que d'être aussi dépendant ?

Alors oui, si l'on suit, les raisonnement des Monsieur Gros-Con, et que l'on veuille diminuer les risques, j'imagine que l'on pourrait ne plus assurer les gens sensibles pour ne garder que les gens sérieux, obsédés du contrôle et totalement prévoyants. Imaginez une France peuplée d'experts-comptables, quelle chouette vie ! Encore qu'il doive bien exister des experts-comptables sensibles ! Ce serait la Suisse en plus grand, qu'est-ce qu'on rigolerait, au moins autant qu'à Genève ! On interdirait aussi la moto, les voitures de sports, et le sport lui-même, parce que cela fait courir des risques aux gens et qu'ils mettent leur intégrité physique et leur santé en jeu.

Et on aurait tous la même voiture, par exemple une Renault Scenic 2, parce que c'est un véhicule rationnel ! Et encore, en diesel, dès fois qu'on soit tenté de faire les fous avec un moteur essence ! Et on ne prendrait que des modèles gris métallisés, parce que c'est bien connu, qu'une voiture rouge incité à jouer les kékés ! Et on limiterait la vitesse à 30km/h en ville et à 50km/h sur autoroute. Et en plus, on n'aurait pas d'autoradios dedans ! On vivrait tous vieux et cons, comme ce pauvre type !

Monsieur Gros-Con, en tant qu'assujetti à la sécurité sociale, ne perd pas ses réflexes étatistes, puisque dès le départ, il prévoit dans sa petite tête de bovidé, une assurance unique mais privée dans laquelle il trouverait son plaisir : on remplace donc notre bonne vieille sécu par une autre sécu toute aussi chiante. Dans la réalité, le bonheur de l'assurance privée, c'est la concurrence, et le fait qu'ils puissent y avoir de multiples propositions de contrats. Après tout, on peut bien, dans un système purement libéral, avoir une assurance "peines-à-jouir", qui garantira uniquement les gens modérés en toute circonstances et conducteurs de Renault Scénic 2. Comme cela monsieur Gros-Con, qui ne fume, ni ne boit, aura son assurance à lui !

5% sur votre prime d'assurance, si vous roulez là-dedans !

Dans les faits, ce qui me plait dans un système d'assurance vraiment privé, c'est qu'il soit soumis à la saine gestion du privé, sans être parasité par des accords nauséabonds avec les fameux partenaires sociaux, qui ne représentent que les fonctionnaires, ou encore phagocyté par je ne sais quel énième plan-santé, dans lesquels, les élus locaux, souvent président de l'hôpital de leur commune, perdent de vue la saine gestion pour entrer de plain pied dans des motivations électoralistes. Il s'agit donc d'un simple système d'assurance classique dans lesquels TOUS les risques sont garantis, à l'instar des assurances habitation ou automobiles, et non de systèmes mafieux, dans lesquels on exclurait certains risques, ce qui reviendrait à ne garder que des bien-portants (cadres âgés de 20 à 35 ans par exemple), à l'exclusion du reste, ce qui ne serait plus de l'assurance. C'est quelque chose que l'on sait faire depuis bien longtemps, puisqu'il existe une pléthore de mutuelles extrêmement efficaces fonctionnant parfaitement bien proposant des garanties à tous les tarifs. Dès lors, libre à un jeune pétant la forme de ne choisir qu'un module de base, tandis que quelqu'un de plus pagé préfèrera être mieux couvert.

Enfin, il est amusant de constater que les gens ne voient toujours pas l'origine du déficit abyssal de la sécu. Ils pensent toujours à tort, que c'est du fait des vrais malades, sans jamais impliquer d'autres comportements abusifs, qu'il s'agisse des individus consultant pour tout et n'importe quoi, s'arrêtant à tout bout de champ, des médecins toujours prompts à prescrire, ou encore des erreurs de gestion manifeste. Si notre bonne vieille sécu, n'avait eu qu'à garantir ceux qui en ont vraiment besoin, nul doute qu'elle fonctionnerait encore.

Ce genre de commentaires permet de constater que sous des abords libéraux, les socialistes de droite, adeptes d'une société sans failles, sont toujours actifs. Opposés à la gauche qui serait ultra-permissive, on a le réflexe du "Tous-en-rang-les-uns-derrière-les-autres".Comme le disait si bien Barbey d'Aurévilly, immense écrivain et vieil anar de droite, à part les prêtres, les militaires et les poètes, le reste de l'humanité est vraiment faite pour le fouet. Ce genre de commentaires permet de constater que sous des airs de libéralismes, les

En plus, quand on voit la syntaxe et l'orthographe de Monsieur Gros-Con, il est vraiment permis d'avoir des fantasmes eugénistes. Moi, dans le système d'assurance que j'attends, je préconiserai une surprime pour les gros cons ainsi que des garanties réduites. Après tout, ils n'avaient qu'à naitre intelligents ! Ci-dessous, voici la tirade sur "les salauds de pauvres" dans le film d'Autant-Lara, La traversée de Paris, pour illustrer cet article. C'est exactement ce que m'a inspiré le délire pusillanime et méchant de ce pauvre type.


La traversée de Paris, de Claude Autant-Lara, 1956
"Qu'est-ce que vous êtes venus foutre sur terre, vous n'avez pas honte d'exister ?"

3 Comments:

Blogger El Gringo said...

Et voilà, tu es maintenant faché avec tous les experts-comptables de France! (surtout ceux qui roulent en Scénic)

24/5/07 2:34 AM  
Blogger philippe psy said...

Mais non, je ne suis ni fâché pas plus avec les experts comptables que les suisses ;) Il en faut, mais il ne faut pas que cela !

24/5/07 9:24 AM  
Anonymous Anonyme said...

je sors tout juste du site du G.R.O.S ,heureux hasard on tombe sur votre page dans google en tapant G.R.O.S thérapeute.. vous le saurez ainsi lolle.
Cependant vous apprendrez qu'on peut etre gros en bouffant des pommes si on en mange bcp.qu'on mange 10 pommes ou 20 carrés de chocolat reviennent au meme et ainsi je vous recommande de bosser sur le sujet car vous n'etes pas encore délivré de certains préjugés.ON a tous a bosser la dessus tellement on nous remplit la tete de merde.
ceci non pas pour defendre ce gros con mais simplement retablir une vérité.et vous montrer que dans le fond vous vous moquez de son manque de controle de lui meme aussi.ce qui pourrait annuler votre critique qui suit sur ces gens meprisant le manque de controle ...dans une societe qui intime d'acheter de bouffer et qui de l'autre lui intime l'ordre contraire.
de meme ne vous inquietez pas on chasse aussi celui qui s'arrete a tt bout de champ surtout pour dépression car c'est un motif toujours suspicieux j'en ai fait l'expérience.on aime bien a tirer sur l'ambulance.
ca remet en cause votre travail alors et votre carnet de rendez vous si chargé alors soit vous acceptez de faux malades pour gagne pain soit il y a une realité qui me parait evidente dans l'augmentation de gens en souffrance reelle.
concernant ceci et de nombreux sujets il faudrait que chacun remonte le ruisseau afin de voir d'ou découlent les problemes travail que fait le psy avec son patient a echelle intime et personnelle ce qu'on pourrait aussi bien faire a echelle nationale
je pense que je vous ecris ce long commentaire car j'apercois dans cette liberté de ton une intelligence qui pourrait s'epanouir encore un peu plus.
quand a ce gros con et aux autres je crois que meme une thérapie approfondie ne saurait briser un mor de connerie si epais.prenez pitié de lui
je prendrais plaisir a revenir sur votre blog
Amandine,26 ans
PS si vous etes ouvert a l'echange nous pourrions discuter un peu plus par mail privés si ca vous interesse.

16/7/08 6:52 AM  

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