Back to Romania !
Je déteste les voyages. D'une part parce que j'adore mes petites habitudes et qu'en voyageant, il faut que j'en change et d'autre part, parce que je n'aime pas abandonner ma maison, j'ai toujours peur que le pire survienne : je suis un anxieux ! Cette année pourtant, je suis parti le coeur très léger !
Les manifestations anti-sarko battaient leur plein et j'avais vraiment besoin de m'éloigner de ce pays pourri dans lequel le droit est si souvent bafoué au profit de l'émotionnel brut infantile. Et puis, j'avais conclu un deal avec mon pote David, qui occupait ma maison. C'est plus sympa pour lui que son appart' des Lilas et moi, cela me faisait un gardien gratos : tout le monde était content. En plus je partais un 10 mai, anniversaire funeste s'il en est !
J'ai atterri à Mc Carran Airport, l'aéroport de Las Vegas, qui est sans doute l'un des plus beaux du monde avec ses moquettes épaisses, son énorme Rolex murale qui vous donne l'heure dans le hall où l'on récupère les bagages et bien sûr ses machines à sous, car à Las Vegas, on commence à jouer dès l'atterissage ! En plus, dès l'atterrissage on aperçoit le Strip et les premiers casinos, le Mandalay Bay, le Luxor, le MGM Grand et un bout du New-York New-York ! On est immédiatement dans le bain ! Reste plus qu'à sauter dans un taxi, une navette ou une limousine (28$ seulement le trajet) et on arrive à l'hôtel en dix minutes !
J'ai passé comme à chaque fois, une semaine superbe à Vegas. Et j'en ai ramené des tonnes d'idées d'articles bien entendu. C'est un voyage anticulturel par excellence et c'est ce que j'adore ! Pas de politique, par un artiste subventionné, pas un gaucho désireux de vous apprendre à vivre, non, rien que du fun et du show, du plaisir à l'état pur, durant lequel on peut déconnecter ses neurones ! Des balades sur le Strip, à Freemont, dans le Grand Canyon, des spectacles, etc., bref de la glande à l'état pur au paradis de l'entertainement !
Hélas, il a fallu revenir. Heureusement avec une escale à Francfort, on espère qu'il y aura une sorte de sas, grâce auquel on pourra se réhabituer à la vieille Europe, mais même pas ! L'aéroport de Frankfurt am Main est magnifique, et même nos voisins teutons nous montrent qu'on peut être dynamiques sans renier ses traditions. On peut manger des wurtz (saucisses) et boire de la bier (bière) dans un aéroport ultra-moderne, propre et gigantesque. De plus en matant des cartes postales, je me suis aperçu que Francfort avait un quartier d'affaires ressemblant à un mini Manhattan plutôt sympa ! On était loin des images surannées d'une Allemagne grise et sale.
La dégringolade a commencé quand j'ai acheté le Figaro pour connaitre le futur gouvernement. Rien qu'en lisant les mots, "solidarité", "développement durable", "cohésion sociale", etc., j'ai senti l'odeur de la maison, ce relent rance de socialisme moribond qui n'en finit pas de mourir. Mais je n'étais pas au bout de mes peines.
Je suis en effet reparti de Francfort pour arriver à Roissy et là, ce fut la chute finale, le choc toujours dur dont on a du mal à se remettre. On a l'impression de débarquer en Roumanie. Enfin, plus exactement dans la Roumanie de Ceaucescu parce que je ne voudrais pas blesser les roumains !
Bâtiment rond en béton brut de décoffrage sans grâce, sale et triste, notre terminal donne une superbe image du pays aux touristes ! On dirait le projet fou d'un architecte stalinien ayant décidé d'inculquer la haine du voyage à ses concitoyens ! Chaque fois cela me file le cafard et l'envie de repartir ailleurs. L'impression après un séjour dans une ville dynamique où il fait toujours beau de retomber dans un morne présent sale et sans avenir.
J'imagine que les toxicos, les vrais qui carburent à l'héro, pas les mickeys cocaïnomanes, doivent avoir la même impression après un fix. Vous appuyez sur le piston de la piquouze, le produit pénètre dans vos veines, ca chauffe, vous piquez du nez, vos soucis s'envolent, vous connaissez le flash, moment unique et merveilleux, qui ne dure hélas pas. Et finalement, vous vous réveillez au fond d'une impasse sordide, miteux, en manque, avec un trou en plus dans la saignée du coude.
Ce soir à Roissy CDG, j'étais un misérable junkie qui vient de se réveiller. Redonnez moi de la chaleur, de la lumière et des néons, une dose de Vegas !
5 Comments:
Bon retour quand même ! La Roumanie a besoin de vous !!
Pour éviter une décompensation trop brutale, connecte toi sur des sites qui te rappellent le pays pendant tes voyages. Celui là, par exemple:
http://essaisconcepts.blogspot.com/2006/06/les-libraux-sont-ils-tous-des-gros.html
quel site???
Humm, c'est du second degré ou tu n'arrives vraiment pas à te connecter sur ce site?
Laure Allibert, l'a trouvé, elle...
Cher Philippe,
Cette sensation que tu décris avec tant d'à propos, je l'ai épprouvée moi aussi à chaque retour à Paris (par train comme par avion d'ailleurs). L'impression d'arriver dans la crasse, la laideur, la puanteur d'une ville sans âme ni énergie fédératrice . Que ce soit l'abominable architecture de roissy/orly, la fréquentation plus qu'étonnante des transports en communs ou le dédale qu'il faut parfois parcourir pour trouver un taxi, Paris fait indéniablement has been lorsque l'on y arrive (reviens...)!
Alors bon courage, la vision de V.... le B.... devrait t'apaiser et t'aider à te replonger dans le french-retraité-spirit.
Bises, Doberman
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