25 novembre, 2008

Les ptits gars !


Comme vous le savez, je suis membre du réseau LHC qui est une sorte de club qui regroupe des tas de chouettes blogs politiques de tendance libérale. D'ailleurs, si vous regardez en bas à droite de mon blog, vous noterez qu'il y a le logo LHC ! Alors vous voyez que je ne mens pas ? Pour la première fois de ma vie, j'appartiens à un club ! D'ailleurs, ce sont même eux qui sont venus me chercher. Parce que comme mon blog n'a rien de politique, moi, ça ne me serait jamais venu à l'idée de demander à faire partie d'un réseau de blogs politiques.

Il se trouve que ce soir, je les ai rencontrés. Comme ils sont plus jeunes que moi, j'avais peur de faire "vieux con", alors j'avais invité Le Gringeot qui est encore plus vieux que moi. Par chance, une fois arrivés sur place, on a vu qu'il y avait encore plus vieux que Le Gringeot. Comme quoi, LHC est un club de jeunes qui aiment bien aussi les vieux. Mais bon, celui était plus vieux que nous semblait avoir dépassé la date de péremption, vu qu'il m'a demandé au moins dix fois dans la soirée qui j'étais et quel était mon blog. Mais bon, quand ses neurones se remettaient à fonctionner, pépé mouillette était sympa tout de même.

Pareil, je m'attendais à tomber dans une ambiance hypermasculine ! Et je m'étais trompé parce qu'il y avait deux femmes. Moi qui suis un peu bête, j'ai toujours songé que sur le net, les femmes écrivaient plutôt des blogs dédiés à la cuisine ou aux enfants, enfin des trucs de femmes quoi. J'avais donc tort puisque ces deux femmes ont des blogs politiques ! Et pan sur mes stéréotypes de vieux réactionnaires !

La soirée a été très sympa. Notre chef qui s'appelle Lomig est très sympa, souriant et accueillant. Une vraie personnalité de leader toute en finesse et en gentillesse, ce qui est assez rare pour être souligné. Ça nous change des bourrins de politicards bouffis d'orgueil et de vanité comme euh, au hasard ... Xavier Bertrand. J'observais le petit père Lomig et il me rappelait le capitaine Miller dans Il faut sauver le soldat Ryan. Mais bon, moi j'ai l'imagination un peu délirante. Et puis il faut toujours que je trouve à qui machin ou truc me fait penser.

Ses petits camarades Roman et Rubin sont aussi très sympathiques. Bien que jeunes, les deux gamins envoient sérieusement et sont vraiment impressionnants chacun dans leurs domaines. J'étais très loin du prêt-à-penser qu'emploient les jeunes habituellement. Comme on dit, il y a des chevaux sous le capot. Et puis un truc bien, c'est qu'ils boivent. Après le chianti, on est allé descendre quelques bières en terrasse c'était sympa.

Ils m'ont rappelé Toju qui vient toujours commenter ici, et qui est l'individu le plus intelligent que je connaisse. D'ailleurs, je leur ai dit qu'ils devraient le contacter pour le faire rentrer dans le réseau LHC. Bouffi d'orgueil comme est le père Toju, je suis sûr qu'il adorerait pérorer et pontifier dans ce type de soirée. En plus, il a un super blog dans lequel il nous jette ses réflexions puissantes en pleine face comme un Zeus moderne nous enverrait la foudre.

Autant vous dire que Le Gringeot et moi-même, n'en menions pas large. Bon, ce qui nous sauve, c'est que nous avons de la bouteille. Notre expérience de vie et notre rouerie pallie notre intelligence médiocre. D'ailleurs,nous on est plutôt défensifs qu'offensifs. On sait qu'on ne changera pas grand chose.

Parce que si j'adore la politique, et même parler politique, je sais bien que je ne changerai rien à rien. Globalement, toute population semble composée de quatre-vingt-pour-cent d'individus qui attendent un sauveur et de vingt-pour-cent de types autonomes. Parmi ces derniers, il y aura toujours un enculé pour promettre le bonheur sur terre aux quatre-vingt-pour-cents de soumis qui le croiront.

Bref, en m'affirmant libéral, voire ultra-libéral, je me dis parfois que je prône un système totalement utopique. Et puis en fait non, je pense surtout à moi. Parce que dans mon système à moi, ce que je désire c'est qu'on ne vienne pas m'emmerder. C'est vraiment tout ce que je demande.

A la limite, si je pouvais faire sécession, ça m'arrangerait bien. J'entretiendrais des rapports courtois avec mon grand voisin la France. Mais une fois chez moi, la grille fermée, hop j'emmerderais tout le monde. Je me foutrais bien du service public à la française et de l'avenir de France télévision. Je serais une sorte de touriste permanent. Donc autant vous dire, que je suis perdu pour la politique parce que je n'ai pas vraiment le sens de la communauté.

Ça doit être pour cela que j'aime tant les ours. Déjà, j'en ai un peu le physique et l'amabilité mais en plus le mode de vie. Prédateur opportuniste, je mange tout et n'importe quoi. Et comme eux, je me balade dans ce vaste monde sans demander grand chose aux autres. D'ailleurs si en termes d'espèces menacées, je me tape autant des baleines que des tyrannosaures, il suffit que sur une urne on colle un photo d'ours blanc en danger ou de panda, pour que je glisse un billet. Parce qu'avec les ours, je ne déconne jamais.

Donc en bref une soirée très sympathique. Ça rassurera cette chère Laurence qui deux minutes encore avant mon rendez-vous me disait de ne pas y aller parce qu'ils étaient tous sérieux et que j'allais me faire chier comme un rat mort ! Ben, non Laurence, tu avais tort ! La vie n'est pas faire que de grosse rigolade.

Parfois il faut être sérieux. Mais pas trop longtemps.

23 novembre, 2008

Grève des profs !


Comme lors de chaque réforme, les professeurs manifestent pour le bien des élèves. C'est peut-être vrai. Je ne connais rien de cette réforme.

La seule chose que je constate c'est la baisse de niveau drastique des jeunes que je reçois dans mon cabinet. Viendra un temps où il faudra leur parler en employant un vocabulaire simple de deux-cents mots.

Ainsi, récemment j'ai été confronté aux trois situations suivantes :

  • Une jeune consoeur âgée de vingt-sept ans, ne comprenait pas l'adjectif "retorse". Tandis que je lui expliquais que je la comprenais et que je savais qu'elle n'était pas "retorse", ma patiente m'a regardé avec de grands yeux ronds. J'ai du patiemment lui expliquer que retors(e) signifiait rusé(e) et malveillant(e). C'est édifiant après avoir obtenu un master de psychologie clinique.

  • Un jeune juriste de vingt-quatre ans qui se prépare à la profession d'avocat n'avait jamais entendu parler de Cicéron. Je conçois que tout le monde n'ait pas lu "Les Tusculanes", mais il me semble étonnant qu'après une maîtrise en droit on ignore cet auteur latin majeur mais aussi avocat célébrissime. Rappelons que le droit doit à Cicéron la notion de dol qui est une manœuvre frauduleuse destinée à entraîner le consentement du cocontractant.

  • But last not least, c'est une jeune demoiselle âgée de vingt-trois ans, et titulaire d'une licence de lettres classiques obtenue à la Sorbonne qui reçoit la palme d'or. Tandis que je lui parle du destin romantique de Lord Byron, elle me demande de qui il s'agit. Je lui explique alors que Lord Byron était un poète anglais du XIXème siècle, décédé en tentant de libérer la Grèce de l'occupation turque. Là, éberluée, elle m'explique qu'elle pensait que Byron était un personnage fictif de roman et non quelqu'un ayant existé. Puis, fronçant ses petits sourcils, elle rajoute qu'elle ne comprend pas pourquoi je lui dis que Byron vécut au XIXième siècle alors que je lui parle de la Grèce. C'est à mon tour d'être étonné parce que je comprends que pour ma chère petite patiente, la Grèce ne peut être que la Grèce antique. Je lui explique alors que Byron a effectivement existé, mais aussi qu'entre la mort de Socrate et l'organisation des jeux olympiques en 2004, la ville d'Athènes n'a pas cessé d'exister.


  • Je rajoute que ces trois patients sont particulièrement intelligents mais simplement le produit de leur époque.

    Je tiens donc, par l'entremise de ce modeste blog à féliciter chaudement les professeurs qu'ils ont eu au collège, au lycée puis en université pour leur avoir permis d'être aujourd'hui aussi cultivés.

    Je ne sais pas si cette énième réforme servira à quelque chose, mais manifestement, entre l'époque pas si lointaine où j'allais en cours, et celle où ces jeunes gens ont été à l'école, il semble qu'il y ait eut quelques modifications.

    A moins, que ce ne soit du à cette géniale idée de donner le bac à 80% d'une classe d'âge ?

    22 novembre, 2008

    Pédophilie !


    La pédophilie est le tabou absolu. Rien que l'évocation de cet acte doit nous faire dresser les cheveux sur la tête. Peu importe que cette pratique monstrueuse soit rarissime, il suffit qu'on sache que cela existe pour légitimiser toutes les atteintes aux libertés publiques. On vous fliquera, on espionnera vos disques durs, vos connections internet, mais ce n'est pas grave, c'est simplement pour éradiquer cette monstrueuse pratique.

    Voici quelques jours, je lis dans le Parisien qu'un homme, qualifié de pédophile, aurait séquestré et violé une jeune fille de quatorze ans. Je lis l'article qui est suivi d'exemples de cas récents de "pédophilie". Dans chacune des affaires, bien sûr internet est mis en cause. Toutefois, une chose m'étonne.

    Il s'agit de la qualification immédiate en "pédophilie" d'un acte qui semble plutôt relever du détournement de mineur. Rappelons que la pédophilie est, en psychiatrie, l'attirance sexuelle d'un adulte envers les personnes impubères.

    Rappelons aussi qu'est dite impubère, toute personne n'ayant pas atteint la puberté. La puberté se définissant elle-même comme une étape du développement humain marquant la transition de l'enfance à l'adolescence (fertilité). Elle se signale notamment par une croissance rapide et le développement des caractères sexuels primaires et secondaires, avec de notables changements comportementaux. Le mot provient du latin pubertas, issu d'une famille de mots qui comporte à la fois des mots relatifs au passage à l'âge adulte et à la pousse du poil (cf. pubescent).

    On peut, s'agissant d'une jeune fille de quatorze ans, parler d'immaturité psycho-affective, mais sans doute pas parler de personne impubère. En bref, on peut avoir quatorze ans, un cerveau de poule mais le feu au cul parce que les hormones travaillent. D'ailleurs, à la puberté, les jeunes demoiselles n'attendent pas l'autorisation de papa, de maman ou des pouvoirs publics pour "fantasmer" sur les acteurs ou chanteurs.

    Lorsque j'étais adolescent, j'ai bien connu ce genre de petites nanas, parfaitement formées, très sûres de leurs atout, qui nous ignoraient, nous et nos mobs, pour se tourner vers des types plus âgés détenteurs du permis de conduire et de la voiture qui allait avec. Généralement, ces demoiselles avaient ce type de relations à l'insu de leurs parents, et savaient parfaitement ce qu'elles faisaient. Il va sans dire, que nous autre, pauvre branlotins, détestions ces types plus âgés qui nous ôtaient ainsi les proies.

    Mais à l'époque, personne n'en faisait une maladie. C'était des choses qui arrivaient. Peut-être en ces temps anciens se souvenait-on que l'histoire de notre beau pays regorgaient de demoiselles mariées très jeunes.

    Ainsi, le 23 mais 1200, âgée de seulement douze ans, Blanche de Castille épousa Louis VIII alors âgé de treize ans. Le 16 décembre 1490, Anne de Bretagne alors âgée de 13 ans épouse Maximilien Ier de Habsbourg âgé de 31 ans, avant d'épouser Charles VIII un an plus tard au château de Langeais. Plus prés de nous, le 16 mai 1770, c'est la célèbre Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, qui épousa Louis XVI à l'âge de seulement quatorze ans.

    Je me souviens aussi, d'avoir reçu à la demande d'une mère, pour une évaluation, sa fille seulement âgée de quatorze ans. La belle savait déjà parfaitement séduire et aurait pu en remontrer à des femmes nettement plus âgées qu'elle. C'est d'ailleurs ce qui faisait très peur à la mère : avoir chez elle une fille qu'elle n'avait pas vu grandir et qui savait manipuler les hommes comme ne le sauront jamais certaines femmes d'âge mûr.

    D'autres jeunes filles, bien qu'encore très jeunes, peuvent aussi avoir un désir de maternité qui ne s'explique pas psychologiquement. Dès lors, elles seront attirées par des hommes plus mûrs et aptes à les satisfaire. Encore une fois, la loi aura du mal à réglementer les hormones de ces jeunes filles.

    Dans toutes ces histoires, une chose est sûre, est que nous ne sommes pas dans de la pédophilie mais simplement dans de la biologie, qui fait que les femelles nubiles sont attirées par les hommes matures.

    Quant à ceux que l'on traite hâtivement de pédophile, certes ils tombent sous le coupe de la loi, pour détournement de mineur. Leur seul malheur est d'être attiré par des filles jeunes. Si leur intelligence leur permettait d'envisager les risques judiciaires de ce type de pratique, ils auraient fait comme Eddy Barclay, Johnny Hallyday ou Serge Gainsbourg et auraient attendu que la belle soit majeure.

    Cette curieuse histoire relatée par la presse, nous montre en plus que la demoiselle certifie ne pas avoir subi de pression et avoir eu des relations sexuelles de plein gré. Le procureur de la république n'a d'ailleurs retenu aucune charge de violence ou de séquestration à l'égard de cet homme.

    Toutefois, l'article s'obstine à traiter l'individu de pédophile, ce qu'il n'est techniquement pas. Qu'il ait un "petit grain", nul ne le dément. Mais, cessons de voir des pédophiles partout. Ils existent mais sont très rares parce que chacun concevra qu'il faut vraiment être barré pour être excité par des gamin(e)s prépubères. Or statistiquement, les gens vraiment barrés sont rares. Cette histoires me donne à penser que :

    • Lorsqu'on élève un garçon, vient le jour où l'on est anxieux à l'idée qu'il vous demande de lui acheter un scooter, sachant qu'il ira faire le con avec ses petits amis, malgré toutes les promesses de prudences qu'il aurait faites.

    • Lorsqu'on élève une fille, on s'alarme le jour où elle commence à se maquiller et à s'habiller en petite femme parce que l'on sait que quelque chose a changé et qu'il faudra redoubler d'attention pour qu'elle ne revienne pas avec un polichinelle dans le tiroir.
    Quant au rôle de l'état, il me semble clair. Sachant que la pédophilie, la vraie, ne se soigne pas, il suffit de mettre en place un contrôle très strict de ces prédateurs. On se souviendra aussi à juste titre, que les pédophiles, avant de sévir sur internet, se recrutent aussi énormément dans les professions liées à l'enfance selon l'adage qui dit que "quant on aime les gâteaux, on devient pâtissier".

    Et internet dans tout cela ? C'est une jungle qui n'est pas prête d'être réglementée à moins d'employer les moyens mis en place en Chine. Il appartient donc aux parents d'être vigilants. Sous prétexte que la montagne est dangereuse, il me semble qu'on n'a pas pris le parti d'araser les alpes pour transformer la Haute-Savoie en plaines de Beauce ? Alors, laissons internet tranquille et réservons-le à ceux qui savent en évaluer les risques.

    Ainsi, l'idée de chats pour enfants et adolescents me semble totalement aberrante dans la mesure où il est impossible de contrôler les accès à ces sites. Laisser son enfant discuter sur ces médias, c'est prendre le risque que celui qu'on prenait pour le petit Kevin âgé de treize ans, soit en réalité Robert, un moustachu ventripotent quinquagénaire. Laisser son gosse naviguer sur ce genre de sites, c'est le laisser en liberté parmi les prédateurs. Il en va sans doute de même pour les blogs destinés à un très jeune public. Il ne s'agit pas de priver les enfants des progrès technologiques mais simplement d'être des parents responsables.

    Suite à cette affaire, la secrétaire d'État à la Famille Nadine Morano a lancé une mise en garde. "Je n'ai de cesse de rappeler aux parents les dangers d'Internet et notamment des jeunes qui se retrouvent devant leur écran sans information, sans prévention, et donc en contact avec des pédophiles potentiels. Nous allons mener une grande campagne audiovisuelle vers la fin de l'année, avant la période de Noël, pour sensibiliser les parents aux dangers d'Internet", a-t-elle promis jeudi sur RTL.

    La ministre a donc insisté sur la nécessaire responsabilisation des parents quant à l'usage que leurs enfants font d'Internet. "Il faut parler avec ses enfants, communiquer. Il y a des phénomènes d'addiction, des jeunes qui passent des heures devant leurs écrans, mais aussi de nouveaux phénomènes que nous avons constatés au niveau international, comme des jeunes qui se déshabillent devant la webcam, transmettent des photos".

    Pour une fois, que je suis d'accord avec un membre du gouvernement !

    12 novembre, 2008

    Méfiez-vous des hommes pittoresques !


    "Méfiez-vous des hommes pittoresques" écrit Nietzsche dans Ecce Homo. Et il a raison. Comme j'ai travaillé lundi (je n'avais pas fait gaffe que mardi serait le onze novembre), je n'ai pas fait le pont. Alors, je me suis rattrapé en prenant peu de rendez-vous ce soir.

    Je suis donc allé boire un coup avec mon copain Jeff. C'est assez rigolo car même s'il a le pire caractère que j'aie jamais connu, on s'entend très bien. C'est le seul type qui m'ait dit qu'il était heureux de constater que nous avions les mêmes dégouts.

    Ce soir, nous étions attablé en terrasse et nous devisions en regardant passer les gens. Ce qui est drôle c'est qu'au même moment, nous avons eu le même trait de mauvais esprit. Un type passait avec une queue de cheval. Comme Jeff et moi, le connaissons un peu, nous lui avons dit "salut". Et sitôt salué, nous avons dit que nous ne l'aimions pas vraiment. enfin Jeff ne l'aime pas, tandis que moi je le trouve un peu pathétique.

    Cette queue de cheval ridicule à quarante-cinq ans n'annonce rien de bon, un peu comme le port de la crête chez les punks, qui semble les dispenser de penser. Jeff et moi pensions que ces gens anticonventionnels sont définitivement les pires conformistes qui soient. Lui et moi nous targuons bien sur du contraire. Nous sommes conventionnels mais anticonformistes, ce qui est le summum de la posture aristocratique. Une chose est sure, dans la rue, nul besoin de nous faire remarquer. Ce n'est pas demain qu'on nous verra avec une queue de cheval ou un look à la con.

    C'est amusant parce que j'ai souvent remarqué cela chez mes patients. Les plus lookés, les plus agressifs visuellement ou verbalement, se révèlent souvent être de vrais robinets d'eau tiède en matière de pensée : rien que du convenu, du prépensé, du prémâché, du "mutin de panurge" aurait dit le regretté Muray.

    J'en ai ainsi eu une comme patiente qui m'avait beaucoup amusée. Elle était attifée comme l'as de pique, vulgaire à souhait (exprès) et se disait d'extrême gauche. Mais, car il y a un mais, elle était fonctionnaire. D'ailleurs il semble qu'il n'y ait que dans la fonction publique qu'on autorise aujourd'hui de tels comportements faits d'agressivité gratuite, d'arrêts de travail répétés, de mépris pour les autres. Partout ailleurs ce genre de comportements immatures seraient sanctionnés par un licenciement.

    Je m'étais amusé à démonter un par un ses arguments et cela n'avait pas été difficile tant son ambivalence était latente. Je m'amusais souvent à lui dire qu'à-priori être d'extrême gauche et lutter contre "le système" tout en bouffant dans sa grosse et grasse gamelle me semblait curieux. Et elle n'aimait pas cela, que je la voie comme une bouffonne sans danger, une ado attardée un peu ridicule et surtout un être falot sous des attitudes bravaches. En effet, ce genre d'attitude outrageusement outrée et agressive trahit souvent un manque d'affirmation de soi. Par peur d'être oublié ou méprisé, on en fait trop.

    Et le fait est qu'elle n'était que cela, parce que sans "maman France "qui la nourrissait, et la logeait, la pauvrette se serait retrouvée à la rue. Je ne la voyais pas, elle, la fonctionnaire syndiquée, passer dans la clandestinité et l'action directe. Difficile de compter ses RTT et de poser des bombes ; ce n'est pas le même profil psychologique. On n'imagine pas Ravachol faire grève pour des revendications salariales.

    Finalement on s'était bien entendus. Elle avait cessé ce jeu ridicule et était devenue elle-même. Elle avait cessé d'être pittoresque. Et c'était reposant pour moi mais aussi, et sans doute encore plus pour elle.

    "La grandeur exclut l'emphase ; qui a besoin d'attitude est faux ; ... gare aux hommes pittoresques"
    Friedrich Nietzsche, Ecce Homo

    11 novembre, 2008

    11 Novembre !


    Les époques changent mais pas les gouvernements. Début août 1914, des centaine de milliers de jeunes conscrits, à qui l'on a dit qu'il n'y en aurait que pour quelques mois, sont jetés dans la bataille.

    Ridiculement vêtus d'un pantalon rouge et d'un képi, mal armés et entrainés, mal commandés par des généraux crétins qui n'y connaissent rien, au sein d'une armée totalement sous-équipée, ils se font faucher par dizaines de milliers.

    Quatre-vingt-dix ans plus tard, dix soldats tombent en Afghanistan et vingt-et-un autres sont blessés. Manifestement sous-équipés, mal commandés, dénués de soutien aérien, on constate que tout cela aurait sans doute pu être évité. Rien ne change vraiment, c'est inquiétant et rassurant à la fois.

    Qu'ils reposent en paix.

    10 novembre, 2008

    Extension du domaine de la paranoïa !


    Bien que ce terme soit passé dans le langage courant, la paranoïa n'est pas une simple méfiance exacerbée. C'est une pathologie gravissime aux conséquences souvent funestes.

    Lorsque je me suis installé, j'avais peur de recevoir des "fous dangereux". C'est idiot mais c'est ainsi, je pense que j'avais trop d'imagination. J'en avais parlé à un vieux psychiatre de mes connaissances qui m'avait dit qu'il n'y avait aucun risque. Les seuls contre lesquels il m'ait mis en garde sont les paranoïaques. Il m'avait conseillé de toujours avoir le tableau clinique en tête de manière à toujours les débusquer, même lorsqu'ils se dissimulent.

    Parce que le paranoïaque n'est pas un "fou" comme les autres. On définit le paranoïaque comme un être en proie à une méfiance envahissante qui interprète les actes de tous les autres comme étant malveillants. La paranoïa envahit tout l'espace cognitif du paranoïaque. D'ailleurs, l'un des traits diagnostiques de la maladie est que le malade discerne des significations cachées, humiliantes ou menaçantes dans les événements anodins.

    Pour le paranoïaque, les choses sont claires parce qu'il voit le monde en blanc et noir. Pour le paranoïaque, vous êtes avec lui ou contre lui. Nulle échappatoire possible ! La paranoïa est insidieuse, rampante, reptante, elle coule sans cesse jusqu'à envahir tous les recoins de la pensée de celui qui est atteint.

    La paranoïa n'est pas toujours bien diagnostiquée parce que ceux qui en sont atteints peuvent avoir une excellente insertion. Leurs raisonnements semblent justes et il faut une bonne intuition pour percevoir derrière leurs raisonnements sans faille, toute la morbidité qui en est la source. C'est pour cette raison qu'auparavant la paranoïa fut dénommée : folie raisonnante. Dans la paranoïa, on n'a pas à faire à des délires classiques, mais à une construction qui peut sembler séduisante de prime abord.

    Rajoutons que le paranoïaque est aussi un individu dont le moi est hypertrophié. Entre lui et les autres, il s'est construit un formidable mur contre lequel tous les raisonnements qui ne sont pas les siens, viendront s'écraser. Le paranoïaque fait peur et s'impose. Et de fait, le paranoïaque peut réussir remarquablement.

    On retrouve les paranoïaques depuis longtemps en politique car ils savent toujours mieux ce qui est bon pour les autres. Les exemples sont légion dans l'histoire et proches de nous, figurent au panthéon de la paranoïa des hommes comme Staline ou Hitler. Sans doute que des proches conseillers du président Bush, ceux qu'on appelait les faucons sont aussi atteints de paranoïa. D'ailleurs le patriot act, même s'il partait d'un bon sentiment, est une construction paranoïaque.

    Pourtant, à force de ne voir la paranoïa que dans de tels actes, aussi hauts en couleurs, on peut aussi discriminer des menaces plus subtiles qui sont tout autant pathologiques.

    Dernièrement, trois mesures m'ont alerté.

    • Martine Billard et deux autres députés, veulent interdire le chauffage sur les terrasses. Sur RTL, ce député écologiste de Paris, explique même sans même se rendre compte du ridicule de sa proposition, que les cafés pourraient fournir des couvertures aux clients qui veulent fumer afin que ceux-ci n'aient pas froid.

    • Un autre député, UMP celle-ci, dénommé Valérie Boyer proposait récemment des mesures pour lutter contre l'obésité. Parmi ces mesures, elle souhaitait créer un système de Bonus/Malus en fonction des aliments ce qui aurait permis aux pommes d'être peu taxées, tandis que les barres chocolatées par exemple, auraient été surtaxées. J'ai entendu cette jolie femme lors d'une émission, de télévision expliquer sereinement "qu'ainsi on pourrait diriger la population vers une alimentation plus saine".

    • Enfin, comme chaque année, j'ai entendu monsieur Schweitzer rendre publics les résultats de l'analyse des manuels destinés aux enfants scolarisés. On ne peut qu'être effrayé par ces résultats surtout si l'on imagine cette armée de commissaires politiques, loupe en main, traquant la déviance, le mot de trop, ou la photo qu ne plait pas. Nous ne sommes plus dans le droit mais dans l'intention.

    Pour ma part, voici bien des années que j'ai conscience de vivre dans un monde qui laisse la place libre aux paranoïaques de tous poils. Parce qu'ils sont difficiles à détecter, par ce que leur folie raisonnante se dissimule parfois derrière des théories séduisantes, on ne voit pas les paranoïaques à l'œuvre. Pourtant, qu'on prenne du recul et on s'aperçoit que derrière leurs discours apparemment emprunt d'humanité, se dissimulent des monstres froids pour qui l'individu est toujours instrumentalisé, mis en équation et tout juste bon à devenir une simple variable de leurs systèmes devenus fous.

    Défions-nous toujours de ces systèmes qui sous couvert d'aimer le genre humain haïssent les individus. Derrière se dissimule toujours la vilaine patte d'un dangereux paranoïaque.

    Souvenons-nous que le grand psychiatre Emil Kraepelin a défini plus précisément la paranoïa à la fin du XIXième siècme comme le « développement lent et insidieux d'un système délirant durable et impossible à ébranler, et par la conservation absolue de la clarté et de l'ordre de la pensée, du vouloir, et de l'action ».

    07 novembre, 2008

    Antiaméricanisme et part d'ombre !


    J'ai vu mon copain Jeff au café ! Je l'ai chaudement félicité pour la victoire d'Obama. Jeff est un être particulier, un type très brillant et surprenant et doté d'une grande sensibilité. C'est amusant, parce qu'en parlant d'Obama, il a eu à peu près les mots qu'emploie une jeune blogueuse qui s'est enfin remis à écrire.

    Jeff était très content et il 'a dit texto "qu'Obama était très beau, qu'on dirait un musicien de jazz ou encore un acteur et qu'il aurait pu tout faire dans la vie !" Ceci dit, je suis obligé d'être d'accord avec lui. Entre Obama et Mc Cain, il n'y a pas photo, c'est Sidney Poitier vs Pépé Mouillettes !

    On se demande même comment les républicains ont pu envoyer un tel vieillard cacochyme au combat. Merde, dans leurs troupes, ça ne doit pas manquer de jeunes et beaux diplômés d'une des facs de l'Ivy League avec des physique à la Redford ? Mais non, eux envoient un type qui n'a même plus l'âge d'être réserviste affronter un jeune type talentueux .

    A croire qu'ils ne voulaient pas la place, et qu'ils auraient décidé de laisser und émocrate se demerder avec la situation économie - parait-il - catastrophique dans lequel sont les USA. Ceci dit, soyons tout de même honnêtes, même âgé, Mc Cain présente mieux que François Hollande !

    Bref, l'ami Jeff était tout guilleret. Alors juste pour le taquiner, parce que je suis taquin, je lui ai dit : "tu admettras que les américains sont vraiment trop forts !". Et là, j'ai vu son physique changer. Il a pris un air dubitatif et m'a réaffirmé son antiaméricanisme.

    Alors pour l'ennuyer un peu plus, je lui ai dit que c'était justement cela la force de l'Amérique : être capable du meilleur comme du pire, n'être jamais là où on les attends et finalement toujours être en avance sur tout le monde".

    Alors ça, ça ne lui a pas plu au père Jeff parce qu'il avait du mal à trouver des arguments allant contre ce que je disais. Il m'a juste dit, qu'ayant vécu deux ans là-bas, il les connaissait bien les américains. Je lui ai dit que justement, c'était sans doute pour cela qu'il collectionnait les Ford Mustang, sans doute un vague fond de nostalgie.

    Et là, j'ai eu le droit à une diatribe anti-américaine qui à mon sens, n'était que du bluff. Parce qu'au fond, Jeff le sait qu'ils sont trop forts les américains. On les hais, onles déteste, on brûle la bannière étoilée partout, mais le monde entier est suspendu à leurs élections présidentielles. Tandis que nous avons un nain gesticulant que le monde entier juge ridicule, eux s'offre le luxe, après leur pitoyable Bush, de porter une future icône à la Maison blanche.

    C'est un peu ça l'antiaméricanisme à la française, un mécanisme très complexe qui se rapproche nettement de l'ombre, l'archétype que décrivait Carl Gustav Jung. L'ombre, dans la psychologie analytique "jungienne", c'est notre ennemi intime. Elle est un « Éternel antagoniste », qui est à l'origine de nombreux conflits psychiques, tant interne qu’externe, en même temps qu'il impose au sujet de se confronter à ce qu'il veut ignorer de lui-même, et que de cette confrontation peut naître une forme d'éveil. »

    « L’ombre est quelque chose d’inférieur, de primitif, d’inadapté et de malencontreux, mais non d’absolument mauvais , il n’y a pas de lumière sans ombre et pas de totalité psychique sans imperfection. La vie nécessite pour son épanouissement non pas de la perfection mais de la plénitude. Sans imperfection, il n’y a ni progression, ni ascension », explique Jung dans son livre L'âme et la vie.

    L'ombre est cette partie que parfois nous ne connaissons pas ou que nous détestons en nous et donc du coup nous projetons sur les autres cette partie méconnue de nous-mêmes. Une autre personne parce qu’elle est différente (un homme, une femme, personne qui a des idées différentes de nous, ses comportements, son positionnement générale dans la vie, une apparence, etc.) et nous en faisons notre ennemi personnel.

    En fait l'illusion que nous entretenons en faisant cela est double : d'une part nous pensons en agissant ainsi nous libérer de notre ombre (et cela ne marche d'ailleurs pas) et d'autre part nous nous empêchons d'accéder à nous même en acceptant ces parties de nous même si peu « aimables » (que l'on peut aimer). Et pourtant ce n'est qu'ainsi, en acceptant sa part d’ombre et en l’aimant que l'on peut grandir et rentrer dans l'individuation. Il faut toujours accepter sa vulnérabilité.

    « De deux choses l'une, nous connaissons notre ombre ou ne la connaissons pas ; dans ce dernier cas nous avons fréquemment un ennemi personnel sur lequel nous projetons notre ombre, dont nous le chargeons gratuitement, qui la détient à nos yeux comme si c'était la sienne, et auquel on incombe l'entière responsabilité ; c'est notre bête noire, que nous vilipendons et à laquelle nous reprochons tous les défauts, toutes les noirceurs et tous les vices qui sont en propre les nôtres ! Nous devrions prendre une bonne part des reproches dont nous accablons autrui ! Au lieu de cela, nous agissons comme s'il nous était possible ainsi de nous libérer de notre ombre; c'est l'éternelle histoire de la paille et de la poutre », expose Jung dans L'homme à la découverte de son âme.



    L'Amérique, ou les américains, selon qu'il s'agisse d'un pays ou d'un peuple, c'est un peu le Dark Vador de La guerre des étoiles.

    Dark Vador, comme "l'américain" est une Ombre (la part d'ombre qui est en nous, donc dans le jargon Jedi « le côté obscur de la Force ») à qui l'on cède et qui conduit à la destruction de soi et/ou des autres. Ce concept, en dehors d'être la source du personnage, désigne donc une réalité psychique présente en chacun de nous. Pour les partisans de cette interprétation jungienne du personnage, la fascination qu'exerce le personnage de Dark Vador, attractive ou répulsive, est dû au fait que l'imaginaire du personnage repose sur un phénomène bien réel, y compris pour le spectateur.


    Les américains, tout comme l'ami Jeff le fait, on les déteste, on les hait, on pense que ce sont des cons incultes, et des fascistes abrutis. Mais on finit par lire et apprécier leurs auteurs, admirer leurs prix Nobel, porter des Nike, acheter un Ipod, rouler en Ford Mustang 1967, jouer de la gratte sur une Fender Stratocaster, s'émerveiller de leurs grands espaces, s'étonner de leurs capacités créatives, choisir ses vins dans le Guide Parker, regarder leurs séries, leurs filme et écouter leur musique, etc., pour finir sur le cul lorsque quarante ans tout juste après 'assassinat de Martin Luther King, ils décident d'envoyer un métisse, inconnu voici encore peu de temps, à la Maison blanche.

    On devrait toujours examiner sa part d'ombre à moins de vouloir rester à vie totalement inconscient de ce que l'on est.

    J'en ai vu un !

    Usager mâle sur le quai du RER repérant les femelles !

    Tout à l'heure, je rentrais chez moi, prolétaire assis sur une banquette de RER après une longue journée de consultations, quand j'en ai vu un.

    Habituellement, je m'assieds toujours pas trop loin d'une belle gonzesse, de manière à pouvoir me reposer mes yeux de la lecture, quand je lève mes yeux de mon livre.

    J'ai d'ailleurs posé la question à tous les gens que je connais et qui prennent le RER. J'ai demandé s'ils s'asseyaient n'importe où, ou alors s'ils choisissaient leur place en fonction d'un critère quelconque. Et cent pour cent des sondés, m'ont déclaré que si c'était possible, ils prenaient une place pas loin d'une belle gonzesse qu'ils pouvaient mater quand ils n'avaient rien d'autre à faire.

    Et encore plus fort, tous m'ont avoué avoir une technique. Tous, absolument tous ces salauds de mâles salaces, choisissent une place de manière à l'avoir en contact visuel discret. C'est à dire plutôt en diagonale, plutôt qu'en face d'eux, de manière à ce que leur manège ne soit pas trop évident. Même mon pote Olive, celui qui était riche et roulait en Touareg et qui pourtant est plutôt un esthète délicat et pas un queutard, fait la même chose !

    C'est dingue non ? Les féministes ont raison : nous ne sommes vraiment rien d'autre qu'une bande de prédateurs sournois ! Ah la la, j'ai adoré les réponses des gens que j'ai interrogés à ce sujet. Dans certaines situations, le néo-cortex se fait tout petit, enfin il sert surtout à envisager des stratégies destinées à épauler l'activité du système limbique qui gère entre autre l'instinct de reproduction. Ça fait du bien de savoir que je ne suis pas le seul porc lubrique, mais que je fais partie d'un groupe qui englobe la moitié de l'humanité : les mâles !

    De là à imaginer qu'un homme ne pense qu'avec sa bite, il y a un pas qu'on pourrait franchir allègrement. C'est triste mais bon, ça permet de juger moins durement DSK sur le fond. En revanche sur la forme, c'est une autre histoire. Parce que dans l'histoire DSK, ce qui faisait pitié c'est qu'il se soit fait prendre.

    Parce qu'un vrai prédateur de RER peut trouver une place près d'une belle gonzesse en ayant toujours l'air de rien, comme s'il avait choisi sa place au hasard. Alors je trouve toujours médiocre quand des mecs aussi hauts placés qu'un Clinton ou un DSK se font choper comme des ados. Quelle bande de débutants ces socialistes !

    Mais, ce n'est pas de cela que je voulais vous entretenir. En fait, j'en ai vu un disais-je dans le titre de l'article. "Un quoi ?" seriez-vous en droit de me demander ! Ben, un citoyen du monde ! Si carrément un citoyen du monde, un jeune conscient que la planète est une village global dans lequel les frontières n'ont plus lieu d'être, un homme moderne, pas un homme de néandertal comme moi !

    Le RER étant bondé, je n'ai pas choisi ma place. Donc pas de belle gonzesse en diagonale. Et puis, j'avais un bon livre alors, aucun risque que je ne lève les yeux pour contempler la perfection de l'œuvre divine. Tant et si bien que ce n'est que quelques stations après que j'ai effectué un contrôle visuel de mon environnement.

    Et là, en diagonale par rapport à moi, était assis un jeune type d'environ vingt-cinq ans. Il lisait un traité de droit public européen, portait des lunettes rectangulaires mais surtout avait accroché sur son blouson un badge à la gloire de Barack Obama, clamant "Yes we can !".

    J'avais sans doute trouvé le seul mec inscrit en droit à Paris 1 (fac de gauchistes) qui se prenait pour un américain dans sa tête. Je l'ai un peu fixé, nos regards se sont croisés mais dédaigneusement il a reposé ses yeux sur son livre. Il faut dire, à sa décharge que je portais une sorte de vieille veste de cuir noir, qu'on croirait tout droit piquée à un proxénète albanais. Alors ça n'incite pas à discuter. Il faudrait que je la lourde mais je n'aime pas jeter justement. Je l'aime bien ma veste de proxo albanais moi.

    Dommage parce que j'aurais adoré discuter avec ce type. Dix contre un qu'un mois avant, il aurait été violemment anti-américain, et hop, le voici avec un badge arborant les couleurs américaines. C'est géant !

    Comme n'importe quel président américain, je ne doute pas que ce cher Barack bossera avant tout pour les américains et non pour le reste du monde. Évidemment, il sera sans doute largement moins con que Bush en veillant un minimum à l'image des USA dans le monde. Mais sinon, pas de doute, qu'il bossera pour son pays, c'est un fait acquis. D'ailleurs on le saura bien vite dans le cadre de l'affaire qui oppose Boeing à Airbus.

    Par contre, comme il véhicule des valeurs "citoyennes", ça plait. Un peu comme ces boîtes qui se gavent sur notre dos en pratiquant des tarifs disproportionnés par rapport à la came qu'elle nous refourgue, tout simplement parce que leur marketing inclut une bonne com' sur des chouettes valeurs modernes et consensuelles.

    Je suis sûr que ce jeune abruti badgé Obama, qui avait deux écouteurs dans les oreilles, avait en plus un bel Ipod dans la poche de son blouson. En tout cas, il portait des Nike notre petit citoyen du monde anti-américain.

    Vraiment trop forts les américains !

    05 novembre, 2008

    Calculs à la con !

    Un des petits gars qui a réussi du réseau LHC me faisant l'aumône !

    Comme je fais partie d'un club de petits gars sérieux, je suis allé sur leur site. Et là, j'ai vu qu'il y avait un classement. Bon, je m'en tire honorablement mais je pense que leurs chiffres sont truqués. Parce que sinon, comment expliquez-vous que Lomig soit premier avec cinq mille misérables visites tandis que moi qui en suis à près de quinze mille visites mensuelles, je n'arrive qu'en septième position.

    Bon, comme j'ai vu qu'ils organisaient des sauteries auxquelles je n'étais même pas invité, tant pis la prochaine fois j'y vais quand même. Mais , j'irai avec mon ami El Gringo parce que c'est le genre de mec que vous classeriez premier si il vous le demandait, même s'il n'avait pas de blog. Et le genre aussi qu'il ne faut pas oublier si vous faites une sauterie, parce que sinon quand il viendra fracasser la porte de son énorme poing en frappant chez vous, vous saurez immédiatement que vous avez manqué de savoir vivre.

    D'ailleurs, c'est connu : si El Gringo arrive de gauche et vous grille la priorité, rien qu'en voyant sa têten, vous vous dites que les lois ont changé et que c'est devenue priorité à gauche. Y'a des mecs avec qui on ne discute pas et El Gringo en fait partie.

    Comme quoi, ça sert parfosi dans la vie d'aller soulever de la fonte dans des gymnases plein d'hommes en sueur. On n'y fait pas que de jolies rencontres, on y fait aussi du muscle.

    Et puis tiens, juste avant je brieferai El Gringo en leur disant que les mecs de LHC, ils n'aiment pas les chauves. Ca l'énerve El Gringo ça la ségrégation anti-chauves. Et lui, c'est pas Luther King, il n'est pas pour la lutte pacifique.

    Bon, c'est comme si c'était fait, je vais me retrouver premier à ma juste place. Ne restera qu'à inviter El Gringo au restau pour le remercier. Ca va me coûter un peu cher mais bon, je suppose qu'avec un cassoulet, une choucroute, une côte de bœuf, des profiteroles, et trois litres de vin, il sera rassasié. Sinon, si sur la route on trouve un Mc Do ouvert, je lui paierai une douzaine de Bic Macs pour caler son petit creux.

    Stats annuelles (ouaaaaaaaah !)

    Bon, voilà une bonne chose de faite et puis ça m'a permis de contrôler mes statistiques, ce que je n'avais pas fait depuis longtemps. Bon depuis l'an dernier, et alors que l'année n'est même pas finie, j'ai augmenté les connections de près de 60%.

    Stats mensuelles (arghhhhhhhh !)

    Et puis, si j'analyse succinctement les chiffres mensuels, je constate que ce mois d'octobre, les connections ont bondi de 1100% par rapport au mois d'octobre dernier ! Ah la la, dommage que ce ne soit pas un placement boursier ! Putain, je serais super riche et je pourrais mater la TNT toute la journée, le cul sur mon canapé.

    Je serais peut être tellement riche que je pourrais même recruter mon copain GCM pour venir la mater avec moi. Vu que c'est le seul qui aie la même passion que moi pour les émissions pour ados débiles dans le genre Next ou Total in love. Ensuite, on pourrait mater tous les films sur la mafia en blu ray sur un plasma géant et on boufferait des Mc Do arrosés de grands crus classés. Parce que GCM et moi, si on aime bien le Mc DO, on aime aussi les grands vins. Ce serait la belle vie non ?

    Allez rêvons un peu, j'ai fait environ 67 000 visites l'an passé et j'en ferai sans doute le double cette année, soit 130 000. Et encore, parce que je me modère et que je rédige des articles rigolos. Parce que si je me lâche et que je me mets à faire du graveleux, en m'intéressant aux fantasmes les plus bizarres, là je fais péter les compteurs et je nique même les gros blogs comme celui de Le Meur. Parce que croyez moi, plutôt qu'un mec qui photographie ses plateaux repas sur un Paris-Los Angeles, les gens préféreront lire des trucs un peu sales avec un joli vernis de psychopathologie. Ils regarderont par le trou de la serrure mais en ayant l'air de s'intéresser à la psy.

    Mais bon, sans donner dans le graveleux, en restant à mon rythme et ne chiadant un peu plus mes écrits, je peux taper dans les 200 000 visites par an sans trop de problème. Et c'est là que le rêve commence.

    J'explique aux gens, que je ne suis qu'un pauvre psy, ce qui est vrai. Je dois me faire à peine dix pour cent des revenus d'un Lomig qui doit avoir un métier de requin et à peine 1% de ce que doit gagner au noir El Gringo dans son affaire de racket. Alors, j'explique aux gens que comme je suis pauvre mais que je les détends, ben ce serait gentil de me filer un euro.

    Juste un euro par an, une pauvre pièce de merde correspondant à une baguette de pain. Putain, bande de sales richards, c'est rien pour vous un euro non ??? Vous n'allez pas me faire chier pour un euro non ? Pff, allez un euro et vous aurez même le droit de me mépriser. Je serais votre pauvre rien qu'à vous ! Vous vous direz "je connais un mec bourré de talent que j'entretiens, parce que sans moi ce pauvre con serait à la rue ". Je serais votre Van Gogh, enfin presque, et vous mon docteur Gachet. C'est pas chouette ça ?

    Et là, le calcul est simple, l'an passé je me serais fait dans les 67 000€ et cette année dans les 130 000€. Et avec juste un tout petit peu plus de boulot en plus, allez hop, je tape dans les 150 000€.

    Bon, je ne serais pas riche mais comme je dépense peu, ça m'ira. Et puis pour écrire un blog ça va, c'est pas trop dur à faire. C'est un peu comme si j'étais payé à regarder Next sur la TNT. Bon, je vais demander à Laurence de me coller un truc paypal sur le blog. C'est promis.

    Allez, faites pas les rats ?!? Un Euro c'est rien pour vous et pour moi, ça me permettra d'avoir un repas chaud et de me tenir propre !

    Moi en train de réfléchir au prochain article ! Vous noterez que j'investis plus votre fric en vin qu'en fringues !

    Cher Père Noël !


    Cher monsieur Obama,

    Tout d'abord, bravo pour votre éclatante victoire. Personne ne s'y attendait ! Il faut dire que c'était assez balèze d'être élu en se présentant en tant que démocrate après huit années calamiteuses de ce pauvre républicain de Bush, et en plus en étant opposé à un vieillard qui n'a pas vraiment fait campagne et avec une crise financière sur la fin. Les salauds qui pensent que vous avez eu de la chance sont des jaloux.

    Moi qui aime la boxe, en voyant que vous aviez été élu cette nuit, je me suis pris à rêver d'aller mettre sa branlée à ce brave Mohamed Ali qui est tout vieux et atteint de la maladie de parkinson. Je crois que comme vous, je pourrais gagner sans problème.

    Mais j'arrête de vous féliciter car vous devez en avoir marre de toutes ces louanges. Surtout que je suis français et que vous avez du lire que près de cent pour cent des français auraient voté pour vous. Venons en au fait.

    J'ai lu dans la presse de mon pays, et même dans la presse de tous les pays du monde, que votre accession au pouvoir marquera un tournant décisif dans les affaires du monde. Il parait que tout va changer en mieux.

    D'après ce que j'ai compris, les Etats-unis jusqu'ici gouvernés par des gens cupides, sont en pleine récession mais grâce à vous, les citoyens américains vont de nouveau nager dans le bonheur. Il parait même que vous pourriez mettre fin aux guerres dans le monde et même à la famine. Des gens bien informés me disent même que peut être que le sida et le cancer pourraient être éradiqués parce qu'on sait bien que c'est de la faute des laboratoires pharmaceutiques si on est malade. Mais ça je vous en parlerai après.

    Alors, moi qui suis un humble citoyen français, mais un citoyen du monde tout de même, je vous écris un peu comme j'écrivais au père Noël quand j'étais petit, pour savoir si vous ne pourriez pas faire quelques petites choses pour moi. Je vous rassure, pour que vous ne jetiez pas ma lettre à la poubelle, ce sont des trucs tout simples que je vous demande.

    Comme je sais que vous avez peu de temps, vu la mission de redressement du monde qui vous est assignée, j'ai préparé la liste suivante :


    • J'aimerais bien avoir une plus grande maison parce que mes 300m2 me semblent un peu justes. Je sais que je peux vous donner l'impression de me la péter et d'être exigeant, mais bon qui ne tente rien n'a rien. Et puis, tant qu'à faire, si on pouvait rajouter une piscine, j'aimerais bien. Puisque vous êtes élu et que tout peut changer, alors je ne vois pas pourquoi je vivrais comme un rat hein ?

    • J'aimerais aussi être aussi fort qu'El Gringo mais sans faire de msuculation comme lui, parce que moi, les salles de sport et les vestiaires qui sentent la sueur avec des types costauds qui montrent leur bite, c'est pas trop mon truc. Mais bon, c'est pas pour critiquer El Gringo qui a le droit d'aimer cela. Sachez que je suis super tolérant mais juste un peu feignant côté sport. Sinon, pour le reste, j'aime tout le monde, ça je vous le promets. Enfin, pas les républicains tout de même, qui sont des gens très méchants.

    • Je voudrais aussi pouvoir continuer à fumer comme un pompier et boire comme un trou mais sans courir aucun risque. Alors ce serait gentil, si disons dans les trois mois, vous pouviez contraindre par la menace s'il le faut, ces salauds de laboratoires pharmaceutiques à trouver des remèdes efficaces contre le cancer, le cholesterol, l'emphysème et les maladies cardio-vasculaires. Merci beaucoup de faire pression sur ces salauds.

    • J'aimerais aussi disposer d'un harem plein de filles de l'est un peu salaces. Mais, au risque de vous sembler un peu exigeant, j'aurais deux précisions à apporter. Je parle de vraies filles de l'est, dans le genre Ukraine ou Pologne et non de filles de Lorraine. Parce que j'ai une amie faouine qui n'est pas très salace même si elle est très gentille. Alors si vous ne savez pas ce qu'est une faouine, je précise que c'est une habitante de Foug en Meurthe et Moselle. Et puis, j'aimerais que ce soit discret cette histoire de harem parce que mon épouse est un peu jalouse et qu'elle risquerait d'en parler à ses cousins Ange et Dominique qui sont brutaux comme c'est pas permis. En plus, ces deux là, je suis sûr qu'ils sont républicains et qu'ils auraient voté Mc Cain. Alors, pour vous remercier, si vous voulez je vous filerai leur adresse et je pense qu'un de vos commandos pourrait aller leur mettre une petite correction. Essayez de recruter un commando de républicains et non de démocrates, parce qu'avec Ange et Dominique, la négociation ne marche jamais, faut taper vite et fort.

    • Je voudrais aussi avoir une Ferrari et une Aston Martin. En roulant dans ma Microcar RJ49, j'ai toujours voulu faire croire que je me moquais des voitures, mais ce n'est pas vrai. C'est parce que je suis un pauvre mec sinon, moi aussi j'aurais une très grosse voiture très chère pour faire un concours de bites et me la jouer. En fait, j'adore ça et justement j'aimerais bien en avoir une belle pour aller narguer mon ami Olive, celui était riche mais est maintenant au chômage et a du vendre sa Touareg W12 et qui roule aujourd'hui en R4 Clan. Et puis aussi pour narguer GCM qui a broyé sa Lotus pour les beaux yeux d'une esthéticienne de dix-neuf ans. Parce qu'autant Olive est super orgueilleux mais n'en laisse rien paraitre, autant GCM lui, il est carrément méprisant et je déteste ça.

    • J'aimerais aussi, si ce n'est pas trop vous demander, une rente mensuelle de 50 000€ parce que même si j'adore mon métier, je voudrais aussi glander tranquillement chez moi en regardant la TNT. Si je ne l'ai pas fait jusqu'à aujourd'hui, c'est que je n'étais pas assez riche. Mais comme cela, je laisserai ma place à quelqu'un d'autre. Vous pourrez dire que je suis une sorte d'emploi subventionné, ça cadrera peut-être avec votre programme politique ? En tout cas, ici chez moi en France, c'est autorisé alors ne vous en faites pas.
    Voilà tout ce que je voulais vous demander. Vous noterez que je veux plein de trucs sans rien faire en échange et que je suis envieux et jaloux de ceux qui ont des trucs que je n'ai pas, alors j'espère que cette attitude parfaitement socialiste saura vous plaire ! Mais bon, je reconnais qu'en tant que français, je n'ai pas de mérite à penser en socialiste.

    Dans l'attente de votre réponse,

    Veuillez, Monsieur le président des États-Unis, agréer l'assurance de mes salutations distinguées.

    Philippe le Psy
    Citoyen du monde

    Le vrai combat dont on ne parle pas !



    Ca y est, c'est certain, Barack Obama le métisse au curieux prénom, est élu à la présidence des États-Unis. Dans le monde entier, on salue le changement américain, puisque voici encore quelques dizaines d'années y régnait la ségrégation raciale.

    Pourtant, est-ce une avancée ? Cette élection fait-elle vraiment plaisir à tout le monde ? Non, ici même en France, non loin de chez moi, El Gringo fulmine. D'après lui, on en fait un peu trop avec la couleur de peau du nouveau président.

    "D'abord, il n'est pas vraiment noir" souligne l'intéressé, "tout juste café au lait". Mais là n'est pas le problème comme le souligne fort adroitement El Gringo qui rappelle que ce n'est pas le premier noir à avoir eu des responsabilités politiques aux USA. Parmi les plus connus, tout le monde se souvient de Colin Powell mais aussi de la douce et aimable Condoleezza Rice. La seconde a même fait partie d'un gouvernement de blancs réactionnaires, ce qui tend à prouver qu'une fois au pouvoir un noir peut être aussi vilain qu'un blanc. Mais cela, nous le savions tous depuis la fabuleuse étude sociologique présentée dans le film "Un fauteuil pour deux", dans lequel Billy Ray Valentine, devient aussi méchant que l'était Louis Winthorpe II à qui il a pris sa place grâce aux manigances des frères Duke.

    Alors, est-ce une avancée aussi formidable que cela ? "Non", clame El Gringo pour qui l'élection de Barack Obama n'est que la suite de ce qui s'inscrit comme étant dans l'air du temps. Elire un noir serait simplement "tendance". La couleur noire serait même un avantage. D'ailleurs même les ploucs du Nevada semblent avoir très largement préféré Barack à John, c'est vous dire ! La démonstration de El Gringo semble claire. On voit que l'homme, sous des abords bourrus voire carrément inquiétants, est un homme de réflexion disposant d'une culture étendue.

    Pour El Gringo, l'avancée n'est pas là. Fulminant chez lui, terré dans son pavillon, il a jeté son écran plasma par la fenêtre et jure que plus jamais il n'écoutera ni ne lira les informations. Il en veut à tous les journalistes, qu'il juge coupables d'être tombés dans le panneau de ce qu'il estime n'être qu'une grosse manipulation destinée à abuser la planète entière. Pour El Gringo, le racisme dont on nous rebat les oreilles est un leurre ! La seule vraie discrimination qui reste, est celle que subisse les chauves aux Etats-Unis : la psilocybophobie(*) !

    Pour El Gringo, le vrai changement, le seul, l'unique, ce sera quand on permettra à un chauve d'être élu aux USA. Parce que vous pouvez regarder, jamais un chauve n'a été élu à la Maison Blanche. El Gringo va même plus loin en imaginant qu'il y aurait même un complot mondial anti-chauves destiné à écarter tous les hommes atteints d'alopécie de la présidence américaine. Il jure détenir des preuves mais ne souhaite pas trop en parler car d'après lui : "si le FBI ou la CIA le savait, je serais en danger de mort".

    Lorsque je tente de lui dire que Martin Van Buren, président des Etats-Unis de 1837 à 1841 était chauve, El Gringo se dresse face à moi et me hurle au visage : "Et alors, qui s'en souvient de ce mec hein ? Personne, c'est comme s'il n'avait pas existé. C'est pas vraiment un président ! Et puis il avait tout de même une couronne de cheveux blancs". Impressionné par sa stature, je me tais et acquiesce.

    El Gringo se calme enfin et m'explique que, de même qu'il est terrible de croire que les noirs ne sont bons qu'à jouer du jazz, faire du rap ou jouer au basket, il est criminel de penser que le chauve doive être cantonné aux rôles de catcheur ou de brute épaisse quand il est grand et fort ou de geek quand il est frêle et porte des lunettes. Paraphrasant Jean Ferrat, El Gringo conclut son combat par cette phrase : "le chauve est l'avenir de l'homme !".

    "Nous aussi on a un cœur même si on n'a pas de cheveux" sanglote El Gringo en tombant sur son fauteuil, la tête entre les mains, pris de sanglots convulsifs.

    "Je croirai que le monde a vraiment changé quand on verra un chauve dans le bureau ovale. En attendant, qu'ils aillent tous se faire enculer ces faux-culs !"
    El Gringo (1959-?)
    Leader anti-psilocybophobe

    (*) psilocybophobie : mot constitué des racines grecques suivantes
    psilos : chauve
    cybe : tête
    phobos : peur, dégoût.

    Presse de m... !

    "La France est un pays où il est plus important d'avoir une opinion sur Homère que d'avoir lu Homère" Stendhal

    Certes, le titre de l'article n'est pas très élégant mais c'est un cri du coeur. Voici encore une semaine, on nous bassinait avec cette crise débile. C'était la fin du monde, les capitalistes étaient des salauds, et on allait sombrer dans un monde de ténèbres par leur faute. L'Amérique était le grand Satan, le bouc émissaire chargé de tous les péchés mais par la grâce de la social-démocratie on allait enfin refonder le capitalisme pour le rendre humain.

    Tant et si bien, que même si cette crise n'avait eu avoir que des répercussions limitées sur l'économie réelle, le fait de trop en parler avait fini par créer une vague de déprime ahurissante. Vague allant jusqu'à toucher des gens pourtant sûr d'eux. Ainsi, l'un de mes patients, pourtant chef d'entreprise aguerri, m'avait dit qu'il préférait attendre quelques mois pour lancer son projet parce qu'il se sentait lui-même déprimé par les mauvaises nouvelles. Et ce, alors même que son projet ne subirait aucun contrecoup du fait de cette crise, et il en était sur.

    Il est certain qu'à trop parler de la crise, on allait l'installer, même si elle n'avait jamais du exister. L'être humain est ainsi que son humeur est généralement liée à son environnement. Mettez-le dans une fête et il aura des chances de sourire ; mettez-le dans un enterrement il se sentira attristé. Et ce d'autant plus qu'il y a de la musique, car c'est aussi prouvé, la musique est un inducteur puissant capable de changer l'humeur d'un individu. Il est donc regrettable que les médias audiovisuels, n'aient pas songé à illustrer leurs reportages sur la crise par l'adagio d'Albinoni, de manière à rendre encore plus sinistres leurs nouvelles.

    Comme disait Adolphe Crémieux : achetez la presse et vous achèterez l'opinion". Le bougre ne s'y était pas trompé. La crise, la majeure partie des français n'y a rien compris mais tout le monde a son idée, la même que celle relayée par les grands médias. La presse nous évite de penser finalement. Lors d'une élection présidentielle, alors que les sondages venaient d'être interdits, André Frossard s'exclama : "semaine épouvantable : pas un seul sondage d'opinion. Tant pis, nous essaierons de deviner tout seuls nos propres intentions". Lui non plus n'avait pas tort.


    Fort heureusement, la grande fête des élections américaines est arrivée à temps pour nous changer les idées. Et la presse, cette grande pétasse hystérique prête à se jeter sur la braguette de n'importe quel événement fut-il séduisant, ne s'y est pas trompé en lui offrant toutes ses colonnes et reportages.

    Depuis quelques jours, finie la crise, envolées les subprimes, à croire que tout cela n'avait pas existé. Grâce à Barack Obama, on a changé de registre et l'espoir renait. Un sauveur est arrivé vers qui tout le monde se tourne. Je trouve d'ailleurs assez savoureux que les mêmes qui fustigeaient la vilaine Amérique, se tourne encore vers elle pour sauver le monde. Vraiment de la haine à l'amour, il n'y a souvent qu'un petit pas.

    A l'heure à laquelle j'écris Barack Obama est favori dans les sondages et a toutes les chances de devenir le quarante quatrième président américain et ce malgré ma prévision. Qu'il gagne ou pas n'est pas mon problème mais je le remercie d'avoir distrait durant quelques jours notre presse de cette crise mortifère et de nous avoir rendu le sourire.

    Barack Obama aura été depuis une semaine une sorte de Paris-Plage automnal, une sorte de non-événement qui met du baume au cœur des crétins. Peut-être que ce serait une bonne chose si cela pouvait durer quatre ans ! Tout le monde sera content, le CAC 40 remontera et on repartira de plus belle. Ce qui prouve qu'il vaut presque mieux faire des études poussées de psychologie sociale que d'économétrie pour être un bon prévisionniste.

    Ainsi à Metz (moselle), on a même été jusqu'à installer des bureaux de vote fictifs comme le relate le Figaro. Pauvre français, enchainés à leur presse pourrie, qui voici une semaine se tordaient les mains et se voyaient ruinés par la "terrrrrrrrible crise financière" et qui aujourd'hui, tout autant aliénés par leurs médias, jouent à voter pour l'élection du président d'un autre pays. Plus près de chez moi en Ile de France, c'est une nuit de fête et d'espoir qui se tient à L'Haÿ les roses dans le Val de Marne.

    Le plus risible est que les gens semblent y croire. Certes, même si au niveau planétaire, on ne peut que légitimement attendre d'Obama une politique différente de celle du catastrophique Bush, il ne faut pas imaginer qu'il gouvernera pour le monde. La grande Amérique dont ils rêvent, celle qui cesserait de s'intéresser à ses intérêts pour se préoccuper de ceux des autres, n'est pas pour demain. Mais les journaux , faisant fi du patriotisme américain, feignent de nous faire croire que l'on entre dans une nouvelle ère. Plus d'intérêts financiers et économiques, mais rien d'autre qu'une grande bande de potes qui se tiendront la main ! Sacrée presse !

    Bon, rassurons-nous, on continuera à mourir de faim en Afrique et Obama connaîtra le même destin que Kennedy s'il lui venait à l'idée de faire des réformes un peu trop osées. D'ailleurs, cela n'arrivera pas car le programme d'Obama n'a rien de terriblement gauchiste. Encore eut-il fallu le lire. Mais cela, la presse généraliste s'en fout un peu. Dans un registre sommaire et définitivement dichotomique, le capitalisme c'est out et Obama c'est in.

    Mais bon, voilà qui éloigne de nous le spectre de la récession parce que si un métisse est élu à la maison blanche, voyez-vous, c'est bon pour l'économie et pour tout le monde, et peu importe qu'il n'y ait aucun lien, on s'en fout. Alors, j'imagine que jusqu'à son investiture on aura le droit à des tas de plans sur la comète géniaux à base de réduction des inégalités sociales, de fin des guerres et de la famine dans le monde.

    Ensuite, viendront quelques mois d'état de grâce puis, on verra qu'Obama ne tiendra pas ses promesses et le réel reprendra ses droits. Je me demande vers quoi la presse jettera son dévolu une fois l'Obamamania passée de mode ? Un nouveau conflit, une crise quelconque, une maladie terrible comme la grippe aviaire ?

    L'opinion publique ce sont les médias et rien d'autre. A l’avocat général qui exigeait une condamnation à mort afin, dit-il, de calmer l’opinion publique indignée. Le célèbre avocat Vincent de Moro-Giafferi répondit :

    L’opinion publique ? Chassez-la, cette intruse, cette prostituée qui tire le juge par la manche ! C’est elle qui, au pied du Golgotha, tendait les clous aux bourreaux, c’est elle qui applaudissait aux massacres de septembre et, un siècle plus tard, crevait du bout de son ombrelle les yeux des communards blessés…

    04 novembre, 2008

    Parlons prostitution ! "reloaded"

    Alors là, elles vont gagner leur IPOD celles-là !

    J'avais mis en "marque page" un lien donné par un article du Parisien et intitulé "Phénomène de comportement pré-prostitutionnel chez les adolescentes".

    Tout d'abord, j'ai été étonné de constater qu'il y avait un Institut National de la Prostitution. Ca doit faire drôle d'y travailler surtout que sur le site figure la mention "Actualité de la prostitution en France et dans le monde".

    On a presque l'impression que le site va nous donner les meilleurs spots où trouver les bonnes chaudasses voire des comparatifs entre les gagneuses de différents pays et des dossiers spéciaux sur des pratiques exotiques. J'imagine déjà Le Gringeot envoyer sa lettre de candidature pour aller jouer les essayeurs tiens ! Dans les faits, je suppose que l'INP poursuit d'autres buts que je vous laisse découvrir sur leur site.

    Revenons à nos moutons. Dans un article du 22 mai dernier, on nous apprend qu'il existerait une recrudescence des comportements pré-prostitutionnels chez les adolescentes, lesquelles n'hésiteraient pas à pratiquer différents "jeux" ou à proposer leur image dénudée en échange d'un peu d'argent ou de cadeaux en nature.

    L'INP se propose alors de tenter de comprendre ce qui dans la société a pu amener ces adolescentes à adopter de tels comportements. Sont mis en avant, la marchandisation du corps humain, l'absence de valeurs, la société où tout se réduit à l'argent et aux signes d'appartenance, etc.

    C'est sans doute vrai mais, je ne me lasse jamais de contempler les explications pleines de bon sens de ceux qui ont tout fait pour que la société en arrive là. Car, proposerait-on justement quelques mesures de bon sens, que l'on se ferait taxer de poujadisme.

    On peut en effet noter que dans les milieux où les valeurs sont conservées, les demoiselles ne troquent pas leur candeur ni leur honneur contre un lecteur MP3. Qu'elle soit guide de France et se prénomme Anne-Charlotte, voilée et dénommée Aycha ou fille de profs et acharnée à entrer à normale Sup', une demoiselle élevée avec certaines valeurs ne risque pas d'adopter de tels comportements. Les valeurs constituent un filtre.

    Mais une fois que l'on a constaté cela, il semble cependant bien difficile d'appréhender ce problème en pratiquant sans cesse la double contrainte comme ne cessent généralement de la pratiquer les mouvements censés leur venir en aide.

    Puisque selon la plupart de ces mouvements (généralement gauchistes,) soit la demoiselle pratique la vertu, et auquel cas, elle subira l'opprobre de ces petits talibans du laisser-faire intégral qui la jugeront coincée, soit elle n'a plus de limites, auquel cas elle devient sujet d'inquiétude. Pauvre gamine, qui, quoiqu'elle fasse sera toujours stigmatisée par ces gens bien intentionnés.

    D'ailleurs en lisant la publication de cet institut, on constante qu'on retombe fatalement sur l'explication qui n'en est pas une. Ainsi, vers le bas de l'article, une certaine Dominique Versini, explique : "on connaissait une prostitution d'étudiantes en lien avec la précarité mais là c'est différent". La précarité, l'autre, la société, tout fonctionne pourvu qu'on ne parle jamais de responsabilité personnelle, qu'il s'agisse de celle de la personne qui se livre à la prostitution ou de celle des parents dans le cas d'une mineure.

    Décidément, ces gens ne changeront jamais. Cette dame, que l'on présente comme la "défenseur" (sic) des enfants, juge à juste titre préoccupant que des gamines adoptent des comportements limite en échange d'un lecteur MP3 mais trouve les excuses les plus farfelues pour excuser les plus âgées.

    Ce qui est drôle, c'est d'invoquer la précarité pour expliquer la prostitution d'étudiantes françaises. A croire que l'on vit dans un pays en voie de développement. De plus, c'est faire un très mauvais procès aux "pauvres". Pour ma part, je connais des demoiselles issues de milieux qu'on appelle aujourd'hui "défavorisés" qui ont poursuivi en médecine voire jusqu'à l'agrégation dans d'autres disciplines sans pour autant vendre leurs charmes, mais en usant d'un moyen très simple qu'on appelle le travail.

    Bon, il est certain que si une étudiante, en plus du nécessaire exige du superflu, voire du super-superflu, il faudra qu'elle paye de sa personne parce que ce n'est pas en allant taffer chez Mc Do qu'on peut tout s'offrir.

    Voici quelques jours, revenant de mes consultations, je pestais parce que j'ai attendu trop longtemps chez Mc Do. Le directeur passant par là, m'a entendu et nous avons discuté ensemble. Il m'a dit que si j'arrivais à lui trouver une dizaine de salariés, je n'attendrais plus. Il a poursuivi en me disant qu'il trouvait drôle d'entendre notre président vouloir créer des "emplois subventionnés" alors que lui ne trouvait personne.

    Plutôt que des grands discours sociaux, c'est peut être cela le secret : se souvenir du prix des choses. Considérer qu'une gamine de treize ans doit à tout prix posséder un ipod à 400 €, une paire de lunettes de soleil de pute D&G à 350 € et un jean Diesel à 150 € , un GSM dernier cri , etc., est manifestement une erreur.

    Les marchands existent depuis tout temps et existeront toujours. Leur logique est de vendre. A l'autre bout, les ados désireux de se trouver des symboles d'appartenance, de s'agréger en tribus, seront toujours les mêmes crétins influençables.

    Le comportement pré-prostitutionnel, ça n'arrive certainement pas à tout le monde. Entre le marchand cupide et l'adolescent débile, un filtre - l'éducation- permet d'optimiser la rencontre entre ces deux mondes.

    Nul doute qu'entre la godiche coincée et la pouffiasse délurée, qui peuvent être les deux faces d'une adolescente en souffrance, l'indigence et l'abus de tout, peut exister un juste milieu. Quand on commence à tolérer qu'une gosse de quinze ans ait près de mille euros de facture de téléphone, le réel a disparu et le pire reste à craindre.

    Il me semble qu'à l'inverse de Dominique Versini (que je ne connais pas), je suppose qu'existe un lien évident entre des étudiantes se prostituant et des adolescentes se "pré-prostituant". Si le cas des étudiants ne choque presque pas du fait de leur âge (elles sont majeures), celui des gamines semblent poser problème.

    Pourtant à notre époque, il semblerait que les différences d'âge s'atténuent. Alors que les visuels d'une marque comme Comptoir des cotonniers, vantant les ressemblances entre mères et filles, ne choquent pas, pourquoi vouloir à tout prix trouver des différences de comportement entre des adolescentes et des jeunes étudiantes plus âgées ?

    De la même manière qu'on a pu montrer que les ados étaient de plus en plus grands chaque décennie qui passait, on pourrait sans doute prouver qu'ils sont de plus en plus aguerris. A notre époque, finis les Play-Boy qu'on allait mater sous le manteau en cour de récré, le net a éduqué tout le monde de manière plus efficace. Dès lors, il me semble qu'en termes de comportements sexuels, un jeune d'aujourd'hui soit plus malin qu'un jeune d'il y a seulement vingt ans.

    C'est alors tout bénéfice pour les vendeurs de tous poils, qui n'ont dès lors face à eux qu'une masse confuse d'adultes ou pseudo-adultes allant de la très jeune femme qui se pense mure, à la vieille qui se croit jeune. Un comportement outrancier d'une gamine de douze ans qui aurait naguère choqué est-il encore anormal de nos jours ? Finalement peut-être pas plus que de voir des quinquagénaires porter des jeans taille basse et se comporter et minauder comme des adolescentes.

    Quand plus personne ne veut vieillir, et que la séduction reste le maître mot de la société, on finit par tout faire pour séduire. Et quand il s'agit de séduire, certaines mettent le paquet et sont prêtes à tout. La quinquagénaire ne reculera ni devant le ridicule ni devant les factures astronomiques de botox pour avoir l'air jeune et attirante. Quant à la gamine, pourquoi reculerait-elle devant des comportements que la morale réprouve ?

    Séduction et morale n'ont rien à voir. Tandis que la première est dictée par les gènes et gère la reproduction, la seconde est une construction culturelle. Sans doute, peut-on encore se souvenir que c'est l'idée de culture qui permet de s'affranchir de l'état de nature et s'émanciper de nos origines animales. Sans doutes que pour certain(e)s, dont ces adolescentes dont parle l'article, l'état de nature reste bien plus confortable.



    Parfois avec les ados, la pédoculthérapie marche assez bien. On est gentil, on est sympa, on leur montre qu'on a lu Dolto, mais quand ils commencent à faire chier, on marque des limites. On peut donc aussi leur apprendre que si la séduction est une donnée biologique inhérente à notre condition humaine, la présence de notre néo-cortex rend aussi possible des comportements allant au-delà de la simple pouffiasserie.

    Bref, vendre son cul pour un ipod n'est pas une fatalité, en tant qu'être humain on peut aussi trouver d'autres satisfactions. Encore faut-il que les adultes ne renoncent pas à leurs devoirs vis à vis des plus jeunes.


    Top classe !

    03 novembre, 2008

    Non, je ne hais pas ce type !

    Ha hahahahahahaha ... pfff

    Voici dix ans, mon épouse a adoré le film "L.A. Confidential". C'est vrai que réussir à adapter un livre de James Ellroy était une gageure et que Curtis Hanson s'en est magistralement sorti. Le Los Angeles des années cinquante est fidèlement reconstitué et la trame complexe du roman est fidèlement restitué.

    Bref, il y aurait eu des tas de choses à dire sur cet excellent film, mais mon épouse n'a retenu que Russel Crowe, lequel interprète le rôle de l'inspecteur Bud White. Dans le film, cet inspecteur est un typé borné et stupide, plus enclin à faire jouer ses muscles que son cerveau. Instrumentalisé par sa hiérarchie, il passe d'ailleurs la majeure partie du film en maillot de corps à tabasser des voyous.

    Bref, il est grotesque et je n'avais pas manqué de l'expliquer à mon épouse. D'ailleurs, en observant ce film, je lui ai aussi expliqué que l'acteur ne devait pas dépasser le mètre soixante dix. Il s'en était donc suivi un énorme complexe qui l'avait sans doute amené à pratiquer le culturisme, activité de complexés, pour enfin rêver d'être acteur, métier de pauvre type qui a envie qu'on l'aime un peu, après avoir été le souffre douleur dans la cour de récréation.

    Si j'avais voulu pousser le profilage plus loin, j'aurais pu expliquer à mon épouse que l'acteur qu'elle trouvait bien, devait en plus avoir un tout petit sexe et sans doute des perversions sales et inavouables. Cela ne m'étonnerait pas qu'en cas de perquisition, on ait pu trouver chez lui une combinaison en latex noire et une boule rouge !

    Tous les psys savent cela et j'ai été heureux de faire bénéficier mon épouse de mes connaissances de haut niveau en psychopathologie. Ainsi, je me disais que la prochaine fois qu'elle verrait un acteur balèze à l'écran, elle se souviendrait de mon enseignement et qu'elle en déduirait qu'il devait être tout petit et très complexé.

    Pensez-vous ! Elle n'a pas tenu compte de mes enseignements. Tant et si bien que la semaine passée, il y avait un film assez ridicule dont le titre est : Gladiateurs. Et ça n'a pas raté, mon épouse l'a regardé pour la troisième fois au moins. Et ensuite, j'ai eu le droit au panégyrique de ce même Russel Crowe, acteur médiocre qui se montre en jupette durant tout le film et continue encore à se battre avec tous les hommes qu'il rencontre.

    Encore une fois, toujours prêt à rendre service, j'ai en premier lieu souligné les graves erreurs historiques dont ce mauvais film se fait le propagateur. J'ai bien sûr insisté sur le fait qu'il fallait vraiment être un pas-grand-chose pour tourner dans un œuvre qui ne respecte pas le grand Marc-Aurèle, quitte à mettre n'importe quoi dans la tête des enfants.

    Vint ensuite le décryptage du film et je tentai d'expliquer que ce qu'elle avait pris pour un peplum émouvant, n'était en fait qu'un porno gay subtilement déguisé pour déjouer les lois de protection de la jeunesse ! Mon épouse a trouvé que j'en faisais trop et que j'étais sans doute jaloux de Russel Crowe, ce que j'ai bien sûr nié ! Mais vous connaissez les femmes : toujours dans l'affectif et jamais dans la raison.

    J'ai donc expliqué à mon épouse, que déjà il m'était impossible d'être jaloux d'un néo-zélandais, proche cousin de l'australien, qui je le rappelle tue des koalas en toute impunité. Quand on ose tuer un petit animal aussi mignon qu'un koala, moi je dis qu'on a des gènes de tueur en série. Et puis, le proverbe est juste : qui n'aime pas les bêtes, n'aime pas les gens ! D'ailleurs, dans les deux films que je cite, Russel Crowe ne cesse de frapper et de tuer des gens. Alors si ça ce n'est pas une preuve ?!

    Enfin, j'ai rappelé à mon épouse que du haut de ma taille altière, je ne me voyais pas jalouser ce ridicule petit bonhomme bodybuildé qui de plus, met sa santé en péril en avalant des stéroides anabolisants, comme moi je bois du champagne. Je lui ai d'ailleurs dit, qu'à force de se doper pour avoir des muscles, ce pauvre garçon finirait avec un cancer des testicules comme Lance Amstrong.

    Et puis, même si je ne suis pas un grand admirateur de la psychanalyse, force est de constater que symboliquement, voir ce type se battre perpétuellement soit en marcel à trous-trous dans L.A. Confidential, ou bien en jupette et petit haut de cuir dans Gladiateurs, a une portée hautement symbolique. J'en ai d'ailleurs parlé à des confrères TRES compétents qui m'ont affirmé que sans nul doute ce type avait des fantasmes homosexuels inassouvis. Et donc ? Après tout, j'ai bien un Imac ?! Il faut savoir s'assumer Russel !

    Et pour ma part, je trouve assez triste qu'à notre époque de libération des mœurs, il en soit encore à jouer les honteuses et à frapper des hommes simplement parce qu'il ne s'accepte pas. Après tout, il a suffisamment de moyens pour s'acheter un bel appartement dans le quartier de Castro à San Francisco, le haut lieu gay, et pour vivre sa sexualité librement. En plus, comme je l'expliquais à mon épouse, cela le libérerait de ses problèmes d'alcoolisme, j'en suis persuadé !


    Mais bon qu'attendre de mon épouse hein ? La pauvre est avocate, aussi dois je supposer que comme tous les avocats, elle a forcément une tendresse pour les laissés pour compte. Et bien entendu, il nous arrive parfois de nous heurter, notamment lorsque je prends le risque de me montrer sous les dehors de l'expert froid et technique que je puis être parfois.

    Laurence, elle-même, m'a avoué adorer cet acteur et posséder le DVD de Gladiateurs. Je ne lui en veux pas non plus la pauvrette ! Elle est artiste avant tout et je ne peux exiger de cette âme ultra sensible qu'elle regarde un film avec le même esprit froid et méthodique que moi. Je gage qu'après avoir lu mon article, elle comprendra combien elle a pu se tromper. Si vous voulez mon avis d'expert, Laurence est tellement maternelle, qu'elle a su distinguer chez ce faux dur, le petit enfant en souffrance !

    Bon, voilà à peu près tout ce que l'on pouvait dire concernant cet acteur. Que ceux qui y voient de la mauvaise foi, ou pire de la jalousie de ma part, sachent qu'ils ont tort. J'ai écrit ce soir en expert, en me gardant bien de me laisser aller à mes sentiments personnels !

    Je préfère préciser certaines choses pour qu'on n'imagine surtout pas que je puisse être jaloux !