28 mai, 2018

Guérison miraculeuse !


Dernièrement, mon épouse, avocate de profession, a aidé notre filleul Lapinou le socialiste à faire valoir ses droits auprès de son employeur. Ses conseils ayant valu à Lapinou d’obtenir un franc succès, ce dernier a décidé de nous inviter afin de nous remercier. Certes, c'était essentiellement mon épouse qu'il remerciait mais il n'allait pas la recevoir sans moi. 

C'est ainsi que vendredi soir, nous arrivions chez Drouant, le restaurant où se réunissent les jurys décernant les prix Goncourt et Renaudot. Ne voyant pas le jeune Lapinou et son épouse, je l'appelai sur son portable. 

Et là, quelle ne fut pas ma surprise de constater que mon filleul socialiste, celui qui a voté Hollande, avait réservé un salon privatif à l'étage dans lequel il nous attendait. Après nous être salués, le sommelier arriva et Lapinou, d'un ton n'admettant aucune réplique commanda un champagne assez cher. De toute manière il était hors de question que nous nous gâtions les gencives avec un mauvais champagne de bar à filles !

Je le laissai faire, m'étonnant de retrouver un champion du socialisme, trôner ainsi comme s'il était un habitué des lieux. Je lui rappelai qu'en tant que socialiste, il me semblait qu'il nous recevait dans un endroit était bien luxueux et que nous aurions pu nous contenter d'un Courtepaille et d'un kir comme apéritif ! 

Et là, sans se départir de son air de fils de famille, le voici qu'il me dit qu'il n'est plus socialiste. Je lui demande comment s'est opéré la conversion, s'il a vu la Vierge comme les petits bergers de Fatima ou s'il a subi des électrochocs. Non, me dit-il, maintenant que je gagne bien ma vie, je suis de droite.

J'ai évidemment pris ce qu'il y avait de plus cher à la carte ce qui me convenait bien parce que j'adore le filet de bœuf ! A la fin du repas, Lapinou l'ex-socialiste a réglé l'addition faramineuse sans sourciller. Ceci dit, prétextant ne pas avoir d'espèces sur lui, c'est moi qui ai du lâcher les pourboires au maître d’hôtel et au serveur ! Et hop, cinquante euros qui sont partis en fumée !

Comme quoi le socialiste est plus prompt à partager l'argent des autres que le sien !

99,999% !






Je suis parti dix jours en Corse, d’où mon absence de ce blog. J'ai bricolé, je me suis reposé et j'ai retrouvé la France de mon enfance. Aucun stress !


Avant de partir, je pouvais considérer que j'avais une clientèle sympathique et adorable à 99,99%. De fait, les gens pénibles sont très rares. Les médecins avec qui je collabore me connaissent suffisamment pour m'adresser une clientèle à qui je convienne et qui me convienne. Quant au solde, ils viennent de ce blog, et le moins que l'on puisse dire, c'est que j'y suis suffisamment explicite pour ne recevoir que ceux à qui ma prose correspond. 

Hélas, les process les mieux étudiés et rodés n'en comprennent pas moins des erreurs. C'est ainsi que j'avais reçu voici quelques années, une jeune femme se plaignant de son compagnon. L'ayant reçu, je l'avais trouvé fort bien si ce n'est qu'il travaillait un peu trop et ne laissait pas suffisamment de temps à son couple. Pour le reste, c'était un type sympathique et équilibré jouissant de nombreuses qualités.

Mais, cela n'avait servi à rien. Ma patiente n'en démordait pas : son compagnon ne correspondant pas totalement à ce que promeuvent les magazines féminins elle avait continué à s'en plaindre. Je les avais alors reçus tous les deux.

Il est toujours compliqué de recevoir un couple parce que je dois me montrer neutre et bienveillant envers les deux. Or l’expérience prouve, du moins la mienne, qu'il y en a toujours un que je préfère. Il ne 'agit pas de départager les torts que l'un ou l'autre a, mais simplement que j'ai pu constater qu'il y en a toujours un pour tenter d'arranger les choses tandis que l'autre campe sur ses positions, désireux d'obtenir réparation.

La première fois que je les avais vus tous les deux, ma patiente m'avait vraiment agacé. Tant et si bien, qu'après avoir tout tenté, je lui avais dit que son mec étant plutôt beau, riche, fidèle et désireux d'avoir des enfants, elle pouvait l'abandonner dans mon cabinet si elle n'en pouvait plus et que je me ferais un plaisir de lui trouver une remplaçante dans les deux jours. Elle n'avait pas voulu, m'assurant qu'elle était très amoureuse.Ils s'étaient fait un bisou dans mon cabinet avant de repartir. J'imaginais que l'affaire était réglée. L'idée qu'elle puisse être remplacée avait suffit à calmer son gros caprice.

Non ! Car ils étaient revenus le mois suivant. Cette fois ci, ma patiente se plaignait que son compagnon n'ait pas les mêmes fantasmes qu'elle : son fantasme consistant à aller au sous-sol de la boutique Chantal Thomass, rue Saint Honoré. Elle semblait trouver cela très coquin et semblait émoustillée à cette idée qu'elle avait encore du pêcher dans un article de Mademoizelle. Las, le pauvre conjoint étant doté de nature d'un sexe en état de marche, il ne trouvait pas très excitant d'aller offrir à sa compagne un canard en plastique avec lequel elle se donnerait du plaisir. L'idée d'aller faire ses emplettes rue Saint Honoré n'était pas dans ses projets.

Ce jour là, j'avais été étonné qu'elle lui propose cela dans la mesure où il ne m'avait jamais semblé être du genre à sombrer dans ces "coquineries si convenues". De fait, la proposition n'avait vraiment  pas enthousiasmé le conjoint. J'avais alors du expliquer à ma chère patiente que l'érection n'étant pas automatique, il ne servait à rien d'entrainer son compagnon dans une aventure à laquelle il ne participerait que pour lui faire plaisir mais sans en retirer une once d'excitation. Peut-être serait il bon qu'ils parlent tous les deux de leurs fantasmes, dans la mesure ou elle semblait totalement ignorer ceux du conjoint.

Ce jour là, je m'étais même risqué à deviner le fantasme de son compagnon. Ayant chargé une photo sur mon Iphone, je lui avais montré et il avait souri en me disant que je le connaissais bien. C'est ainsi que j'avais expliqué à ma patiente que, bien que son conjoint et moi, n'ayons jamais parlé de ses fantasmes, je me retrouvais à mieux le connaitre qu'elle, ce qui était un comble ! Le fantasme n'avait d'ailleurs rien de bien compliqué. Avec une jupe, des bas et des talons hauts, on peut faire des merveille. 

De son côté elle n'avait pas apprécié ce fantasme parce que selon, elle c'était une manière d'assujettir les femmes aux désirs des hommes. Je 'étais alors risque à lui expliquer qu'il ne s'agissait pas pour les femmes de tout tolérer des hommes mais que l'érection était chez les sujets cérébraux un mécanisme complexe, il fallait parfois accepter certains jeux. 

De fait ce n'était pas les "jeux" qui la choquait mais le fait que ce fantasme soit si courant, tellement évident. Elle y voyait une permanence de la femme objet, ce qui la rendait folle. Il faut dire que nous étions en pleine époque de "metoo" durant laquelle toutes les actrices balançaient les producteurs et les acteurs. Ces mêmes actrices qui, je vous le rappelle, nous ont émoustillé avec leurs tenues affriolantes lors de la montée des marches du Festival de Cannes.

#balancetatruie

J'avais alors du l'écouter me traiter de phallocrate et de misogyne tout en rajoutant que mon épouse devait être une vraie soumise pour me supporter. Ce à quoi, j'avais répondu qu'à côté de mon épouse, elle n'était qu'un chaton et qu'avoir du caractère n'était pas se comporter en princesse pénible et qu'il était triste à qu'à trente quatre ans elle puisse montrer moins de maturité que certaines gamines de quinze ans. 

Bref, ça avait chié parce que quand tout est bloqué c'est aussi un moyen de débloquer les choses.  mais aussi parce que je n'ai pas envie de me faire insulter par une semi-débile qui ne comprendrait jamais rien au fonctionnement des hommes alors que ces derniers auraient du deviner ses moindres souhaits. De plus si je suis tout à fait capable de dire à une femme qu'elle m'emmerde, fut-ce la mienne, cela ne fait pas de moi un misogyne. Non mais !

Elle était alors partie un peu courroucée, trainant derrière elle son conjoint avec qui je m'entendais si bien au sujet duquel je me demandais combien de temps il allait supporter cette harpie. Cela m'avait rendu un peu triste dans la mesure, ou bien qu'elle soit chieuse et socialiste, je m'étais plutôt bien entendu avec cette patiente lorsque je l'avais aidée professionnellement. 

Nous en étions restés là et je n'avais plus jamais eu de nouvelles jusqu'à ce vendredi onze mai quand j'ai réçu un très gentil SMS de sa part m'expliquant qu'elle avait donné mes coordonnées à son frère. J'avais été un peu interloqué. Dans le SMS suivant, elle m'avait alors présenté des excuses en m'expliquant que si j'étais "un peu" misogyne, elle était très chiante et qu'elle le reconnaissait. Enfin, dans le troisième SMS, elle m'annonçait être enceinte de six mois et me remerciait d'avoir été si direct avec elle.

Ce vendredi, ma clientèle est devenue sympa à 99,999;%. J'ai bien sur félicité les deux futurs parents.

Collectionneurs !


Ca y est, j'ai enfin vendu ma Jaguar XJ6. Finalement elle est partie assez vite et a un bon prix. Je n'en espérais pas autant. Je me dis que j'aurais même pu en demander plus. Je devrais être content et je le suis. Toutefois ma joie est assombrie par le fait que j'aie du fréquenter, l'espace d'un instant, des gens que je déteste à peu près autant que les cycliste : les collectionneurs.

J'avais eu l'occasion d'en parler voici quelques temps, lorsque pour faire plaisir à des amis, j'avais participé à un rallye de voitures anciennes et que j'avais du les fréquenter toute la journée. Fort heureusement, j'avais entrainé mon filleul Lapinou le socialiste dans cette galère, en lui mentant éhontément et en l'assurant qu'on serait rentrés en début d'après midi.

Toute la journée, j'avais du me taper une cohorte de médecins et de déntistes et autres cadres supérieurs, ne jurant que par leur bagnole qu'il bichonnait mieux qu'un nourisson, ne s'en servant que l'esapce de réunions de ce genre. Toute la sainte journée, il avait fallu que je feigne de m'intéresser aux caractéristiques de leurs voitures et à leurs mille et unes péripéties leur ayant permis de découvrir, qui le boulon manquant, qui l'accessoire d'origine. 

S'agissant d'une ancienne Jaguar, mon annonce a évidemment intéressé ces fameux collectionneurs. Le pire ayant été un type agé d'une soixantaine d'années, venu en superbe Mercedes et tout habillé de blanc, ce qui est d'une rare intelligence quand on sait qu'on va devoir se pencher pour observer l'état d'un véhicule.

Celui-ci détient la palme parce que, nonostant sa profession, qui devait être de haut niveau vu le prix de la Mercedes qu'il conduisant, je n'ai jamais vu un crétin pareil. Preuve qu'on peut avoir beaucoup de diplômes et être très con.

Son truc a été de me demander s'il s'agissait d'une couleur "bleu Jaguar". Fort benoîtement, je lui ai répondu que vu que c'était une Jaguar bleue, j'en déduisais qu'il s'agissait d'un "bleu Jaguar". Qu'à cela ne tienne, le crétin a tenu à vérifier en notant les références figurant sur la voiture. Et là, s'agrippant à son portable, ce gros débile s'est mis en tête de retrouver la référence inscrite sur la voiture, sur un forum Jaguar. Et, effectivement, et on s'en serait douté, il s'agissait bien d'un "bleu Jaguar" vu que c'est une Jaguar, jamais repeinte et qu'elle était bleue.

Ensuite, il m'a fait un cours, m'expliquant que les pires voitures étaient celles ayant trop de kilomètres ou pas assez. La mienne n'ayant que 45 000 km faisait donc partie des véhicules pas assez kilométrés. Je lui ai répondu que le renseignement figurant dans l'annonce, il aurait pu ne pas venir s'il pensait que c'était une voiture à risques. Il n'a rien dit.

Je lui ai alors donné le carnet d'entretien dument signé et tamponné par un concessionnaire Jaguar, Franc Britannic pour ne pas le nommer. Mais lui ce qui l'intéressait, c'était de savoir où j'avais fait les vidanges. Je lui ai dit que je les faisais dans un centre auto et que je n'allais pas en concession pour de si menues opérations. Il a été dubitatif.

Ensuite, après l'avoir auscultée sous toutes les coutures, mais sans jamais demander à faire un essai routier, il m'a déclaré qu'elle était en trop bon état et que cela lui posait problème. "Pour être franc, m'a t il dit, on dirait presque un véhicule maquillé".

C'est à ce moment que j'ai vu rouge. Le prenant par le coude gentiment mauis fermement, je l'ai raccompagné à la grille en lui souhaitant un bon dimanche. Les passionnés peuvent être pénibles mais les obsessionnels sont encore pire. Je déteste vraiment les connectionneurs.

Finalement, c'est un jeune de trente trois ans qui est venu de province pour l'acheter. Le type était sympa, a posé de bonnes questions, l'a essayée et s'est décidé en dix minutes. Il n'était pas collectionneur mais, roulant assez peu, il trouvait amusant de se déplacer en vieille Jaguar. Rien de plus.

Maintenant qu'elle est vendue, je vais pouvoir m'acheter mon Imac !