05 janvier, 2010

Entrer en écologie !


Sans être écologiste, je crois avoir toujours été soucieux de l'environnement. Quand je vais aux États-Unis, j'apprécie toujours la propreté des rues et des toilettes publiques et le civisme des américains. Là-bas, on ne balance pas tout par terre et on ne resquille pas dans les queues et finalement c'est reposant.

Ce qui m'ennuie, c'est lorsqu'une pratique se transforme en obsession, un peu comme lorsque la religion devient de la bigoterie. Je n'aime pas trop les bigots quels qu'ils soient. Tandis que les figures passées des excès du catholicisme nous font frémir, quand ils 'agit d'un grand inquisiteur, soit sourire, tandis qu'il s'agit de vieilles femmes superstitieuses se signant pour tout et n'importe quoi, les écologistes semblent ne pas faire peur. Pourtant, à mon humble avis, certains signes ou comportement me donnent à penser que l'écologie a cessé d'être une science, voire simplement la recherche d'un mieux-être pour devenir une néo-religion avec ses prêtres, ses fidèles, et bien sur ses infidèles.

Voici peu, j'ai reçu une femme, fort sympathique au demeurant, dont les tendances écologistes sont importantes au point de devenir le centre de gravité de sa vie. De même que le mystique vit avec Dieu, elle vit en communion avec Gaïa.

Dernièrement, elle me racontait qu'elle avait emmené le plus jeune de ses fils voir le dernier opus de Arthur et les minimoys de Luc Besson. Elle semblait déçue par ce film que je n'ai pas vu. Je lui ai dit qu'un de mes amis ayant emmené son fils avait lui aussi été déçu par un scénario manifestement moins réussi que celui de premier.

Manifestement, ce n'est pas le scénario qui lui avait déplu et je ne suis pas sur qu'elle ait réellement vu le film. Comme elle me l'expliqua, elle avait été très choquée de la manière dont on présentait la nature. Poru elle, dans se film, la nature représentée par les insectes et les fleurs perdaient toute utilité en soi pour être instrumentalisée et mise uniquement au service de l'être humain, ici symbolisé par les minimoys.

Un peu interdit, je lui expliquai que n'ayant pas vu le film je ne pourrais lui répondre. Je rajoutai qu'ayant vu la bande annonce cela ne m'avait pas semblé criant. C'est alors qu'elle me dit que dans la bande annonce déjà on instrumentalise la nature puisque l'un des personnages n'hésite pas à couper la corolle d'une fleur pour s'en servir de porte-voix.

Je suis resté sans voix et ai préféré ne pas poursuivre sur ce sujet puisqu'elle ne venait pas pour cela. J'ai simplement été étonné des proportions que pour cette personne l'écologie. Je suis stupéfait par la rivalité entretenue entre l'homme et la nature comme si nous-même n'en faisions pas partie. Manifestement pour certains, il ne s'agit plus de lutter contre les excès de l'homme mais simplement de nier sa spécificité en le déclarant nuisible.


Peu de temps après, je rencontrai un jeune homme qui m'avoua sans ambages être végétarien. Comme je lui en demandai les raisons, il me les précisa. Je m'attendais à ce qu'il me dise qu'il aimait les animaux et que leur souffrance lui faisait horreur mais non. Il m'expliqua juste que c'était pour lui une bonne manière d'être écologiste parce que l'élevage était un grand pourvoyeur de gaz à effet de serre. Encore une fois, j'ai préféré ne pas poursuivre sur ce sujet, préférant m'axer sur le problème pour lequel il était venu.

Les catholiques n'ayant rien compris aux évangiles avaient leurs pénitences et leurs cilices, l'écologie a aussi ses dévots. Ce qui me fait horreur, c'est que si l'on arrive à rire ou s'agacer des premeirs, on continue à voir dans les seconds de parfaits futurs citoyens.

Décidément l'obsession et la paranoïa parce qu'elles sont des tendances extrêmes de qualités révérées comme l'ordre et le sérieux, passeront toujours inaperçues des profanes. Et tant les médias que les politiques, parce qu'ils ne savent que suivre et exploiter de juteux filons, ne retiendront jamais de l'histoire que quelle l'excellence d'une démarche, la mesure et la tempérance sont aussi des qualités qu'il faut encourager.

4 Comments:

Blogger Mörie Bryer said...

Merci pour cet article, pour votre blog excellent et bonne année !

L'une de mes amie, biologiste militante à Green Peace et moi-même avont eu un débat rageux à l'occasion du premier de l'an en ce qui concernait la nature de l'homme, et j'ai pu noter comme vous sa volonté de voir en l'homme un être nuisible, qu'elle ne distingue pas des autres espèces.

Lui répondant qu'à mon avis l'homme était différent des autres espèces de par la conscience et le progrès (entre autres), elle me rétorque que je place mon espèce au dessus des autres par pur instinct de conservation. Nous avons fini par nous fâcher, et les arguments sortaient largement du cadre de la science pour passer dans celui de l'opinion (même construite).

Je trouve votre parallèle très intéressant, d'autant plus que l'écologisme désigne l'homme comme une créature méprisable, et agit en nous faisant ressentir de la honte (oh non, j'ai oublié d'éteindre la lumière, je suis vraiment un être méprisable). La dernière fois que l'homme a été aussi diminué par un mouvement de pensée, c'était dans le christianisme...

Le meilleur étant à venir avec les bilans carbone qui rendent une vision complètement faussée de la consommation (et même de la pollution)... Les responsables de ma résidence ont décidé habilement de diminuer de trois degrés la température pour diminuer la consommation de fuel, et améliorer leur bilan énergétique... et tous les résidents ont acheté un chauffage portable qui consomme de l'électricité pour pouvoir profiter d'une température décente... Malin.

Sur ce, voici une petite prière athée : puisse l'entreprise de votre blog se poursuivre et vos propos porter. :)

Marie Sheldon

5/1/10 11:21 PM  
Blogger Unknown said...

Ah les végétariens... Faites-leur lire d'urgence "The Vegetarian Myth" de Lierre Keith, où cet ex-végétalienne démontre implacablement que, d'une part, toute forme de vie s'appuie nécessairement sur d'autres, que le végétarianisme n'a aucune base biologique chez l'homme (c'est toxique et même fatal à long terme) et aussi que l'agriculture si chère aux végétariens est, de très loin, bien plus polluante que l'élevage.

6/1/10 7:51 AM  
Blogger Gilles Berhault said...

Bonjour, meilleurs voeux...
je me delecte depuis ce matin de votre blog que je viens de découvrir....je n'ai pas trouvé où vous envoyer un message privé, en fait je voudrais aller plus loin, je voudrais vous recontrer, vous voir à votre cabinet....il me semble que vous êtes sur Paris, mais où? merci de votre réponse
Gilles

9/1/10 11:01 AM  
Blogger Élie said...

Merci pour cette distinction entre souci de l'environnement et écologie ! Pour ma part, je vois dans cette dernière quelque chose qui dépasse l'individu, car s'il s'agit de prendre soin de la Terre entière, les mesures à prendre ne sont alors pas du ressort de l'individu mais de puissances décisionnaires ( si tant est que ces mesures, si elles existaient, seraient applicables)
Alors que prendre soin de son environnement passe par des mesures de civisme pas si compliquées à appliquer : je ne jette pas de saletés par terre chez moi, je ne le fais pas non plus dehors ; ça ne me viendrait pas à l'idée de taguer les murs de mon appartement, je ne le fais pas non plus ailleurs ; je ne gâche pas de papier chez moi, je ne le fais pas non pus au boulot etc...
C'est plus compliqué dans d'autre cas : j'aime manger de la viande, mais les conditions d'élevage sont parfois atroces, et on ne sait pas toujours bien ce qu'a vécu la bête avant de se retrouver dans notre assiette. Mais quand on n'a pas l'esprit ultra militant d'un L214, on se retrouve le cul entre deux chaises, à souhaiter que les choses changent sans trop savoir quoi faire.

4/6/18 10:17 AM  

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