28 novembre, 2006

Défense d'uriner ! Loi de 1881

Dans la série « merveilleux et étranges psychanalystes », que j’avais amorcée dans le post précédent, voici une petite anecdote qui m’est arrivé voici deux ou trois ans.

Une patiente, qui fréquentait mon cabinet depuis quelques mois et je connais donc fort bien, arrive un jour, avec un peu de retard, et à peine son manteau ôté, me demande si j’ai des toilettes. Je lui réponds positivement en lui indiquant la localisation de l’endroit et en précisant, comme à chaque fois, que l’interrupteur est à l’extérieur.

Quelques minutes après, la voici de retour en s’excusant platement de ne pas avoir pris ses dispositions avant et en me remerciant chaleureusement de l’avoir autorisée à utiliser mes toilettes. Son attitude est plutôt amusante si l’on considère que je n’ai décidemment pas fait grand-chose, en lui indiquant le chemin des toilettes, pour mériter de telles marques de reconnaissance ! Mon cabinet est pourvu de toilettes, et les utilise qui en a besoin, point ! Son envie devait être hyper pressante pour que j’aie le droit à de telles effusions !

Comme je connais fort bien cette patiente, par ailleurs dotée d’un caractère de panzer, je suis très étonné par sa réaction. Aussi lui demandé-je pourquoi elle me remercie autant pour quelque chose d’aussi insignifiant ? Elle me compte l’historie suivante :

Voici quelques années, alors qu’elle suivait une psychanalyse, elle arriva avec un peu de retard à sa séance et surtout une envie pressante ! Elle demanda alors à sa psychanalyste si elle disposait de toilettes. Et celle-ci lui expliqua que oui, mais que pour des impératifs analytiques, il était mieux qu’elle redescende utiliser les toilettes du café situé en face de son cabinet. Un peu interloquée, mais intimidée par sa psychanalyste, ma patiente alla donc au café pour uriner et revint pour sa séance. Sa psychanalyste lui expliqua alors tout un tas de trucs, concernant la symbolique des fèces dans le processus analytique, etc. Ma patiente n’ayant pas compris la moitié de la logorrhée de sa psychanalyste ne parvint pas à m’expliquer correctement que cette dernière lui avait avancé comme arguments pour lui démontrer qu’il n’était pas souhaitable thérapeutiquement parlant qu’elle utilise ses toilettes.

Cette histoire me fit sourire parce que je ne voyais pas le lien entre l’utilisation de toilettes et le processus thérapeutique mais, je ne suis pas psychanalyste. Ma patiente me demanda ce que j’en pensais et je lui répondis que je n’en pensais rien et que je n’avais pas la moindre explication psychologique à lui fournir pour l’éclairer sur cette curieuse histoire. Je rajoutai que les psychanalystes avaient leurs raisons que la raison ne connaissait pas mais que d’après moi, la vérité devait être bien plus prosaïque : ses toilettes ne devaient pas être très nettes tout simplement et elle avait eu honte que quelqu’un s’en rende compte. Ca tue le mythe de la psychanalyse toute puissante, des chiottes sales, et ça fout une méchante claque au transfert !

"Attention ! Nuit gravement au transfert positif"

Décidément, je ne comprendrai jamais les psychanalystes ! Mais si quelqu'un veut bien se donner la peine de m'expliquer ?

3 Comments:

Blogger Laure Allibert said...

Les psychanalystes ont-ils dépassé le stade anal ? Non, ils ne pensent qu'aux fèces... Quand on sait l'amour que Lacan avait pour l'argent (chaque soir il comptait sa liasse, ses patients payant en liquide)... L'argent étant bien sûr l'aboutissement essentiel de la chaîne bien connue "excrément-cadeau-enfant-argent"

28/11/06 10:14 PM  
Blogger philippe psy said...

Merci pour votre commentaire. Sacré Lacan il aura bien fait rire tout de même !

29/11/06 8:23 AM  
Blogger philippe psy said...

A défaut d'être efficace comme psy, Lacan était redoutable en affaires ! Pff compter les liasses le soir, j'en rêve !!!

29/11/06 4:11 PM  

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