16 janvier, 2007

Mais c'est vachement cher un psy ?!?

Mes honoraires, ou les honoraires en général de ma profession, sont-ils trop élevés ? Encore une fois, nuançons la réponse. Oui et non, répondrai-je donc !

Oui, car ils pourraient être moins élevés si nous n'avions pas non plus autant de charges. Chaque fois qu'il existe une taxe ou un impôt nouveau, ne rêvez pas, c'est toujours répercuté sur le consommateur, qui chez nous, s'appele le patient !

J'entends déjà les crétins raconter que je pleure et que je sors mon couplet libéral. Grand bien leur fasse ! Je suis effectivement libéral voire plus que cela puisqu'être libéral semble ne s'appliquer qu'en matière d'économie. Mon libéralisme va plus loin puisque je n'aime pas l'état en règle générale ni ses instances pénales promptes à m'ôter toute liberté, je dois donc être vaguement libertarien, ou quelque chose d'approchant. Un jour, si je le retrouve je vous proposerai un super schéma présentant les courants politiques rendant totalement obsolète l'opposition droite/gauche, qui sont toujours autant de courants étatistes. La droite est libérale économiquement mais étatiste moralement tandis que la gauche prône le contraire.

Donc, compte-tenu des différentes charges pesant sur notre profession, qui deplus est exercée en libéral, c'est à dire sans filet comme en disposent les salariés, nos honoraires ne sont pas très élevés. On peut admettre, qu'ayant fait des études, on peut exiger des revenus corrects. On peut en effet avoir une vocation, sans pour autant vouloir dormir dans une tente près du canal Saint-Martin ou sous un pont du périph', marcher à pied toute sa life, et vivre cul nu. Donc comme vous, on a des frais ! En plus, très sérieusement, si vous avez choisi ce job pour vous faire des couilles (ou des ovaires) en or, vous avez tout faux, il fallait faire dentiste, car psychothérapeute n'est pas un métier qui rend riche.

Mais bien sur, si l'on considère le salaire médian des français, il est certain que tout le monde ne peut pas s'offrir nos services. De plus, culturellement, même si cela change doucettement, bon nombre de personnes imaginent que souffrir est leur lot quotidien et que les psys sont de gros branleurs inutiles et verbeux qui ne comprendront jamais leurs tourments. Il est certain, qu'avec l'image que donne Gérard Miller chez Ruquier, on ne peut pas leur en vouloir de penser du mal de nous ! Mais, que ces personnes sceptiques, se rassurent, il y a d'excellents psys, voire de très très bons mais je m'interdirai toute publicité !

Alors que faire ? D'une part, baisser les charges en général ce qui mécaniquement fera baisser les consulatations. Mais croire que des impôts et taxes pourraient baisser en France, c'est un peu comme imaginer la démocratie sous Staline, on n'ose même pas y penser à moins d'être très con ! Alors, si collectivement rien ne vient du fait de structures étatiques merdiques, individuellement, que faire demanderez-vous les yeux brillants ?

Moi, j'ai ma solution, je l'appelle la soluce 5 à Sec, comme les pressings du même nom ! Ne m'entraînez pas dans un débat pour savoir si le boulot de ces pressings est bon ou mauvais, je m'en tape ! En fait, j'y ai mis les pieds une fois, parce que j'en ai un près de mon cabinet, alors que je devais donner un costard à nettoyer d'urgence. Attendant stoïquement mon tour, j'ai cosntaté que ce pressing avait une petite affiche sur laquelle était notée l'affluence des clients en fonction des jours et des heures, permettant ainsi aux clients de venir quand il y avait moins de monde. "Pas con !", me suis-je dit !

Depuis j'applique la même politique dans mon cabinet. Il y a des rendez-vous qui sont très demandés, ceux du matin, du midi et bien sur du soir ! Dès lors, j'ai, comme la plupart de mes confrères, des plages horaires plus cools, et moins demandées. Compte-tenu du fait qu'il existe maintenant des RTT, permettant à ces feignants de salariés d'avoir plein de jours de congé, les gens peuvent aussi consulter en journée.

Enfin, n'étant pas un psychanalyste âpre au gain, exigeant d'être consulté au moins trois fois par semaine, je propose toujours aux patients un seul rendez-vous hebdomaire voire seulement tous les quinze jours ! L'important étant de ne pas trop espacer les rendez-vous, sinon on oublie ce que l'on fait et la thérapie n'est plus efficace. Je ne charge donc pas la mule en réclamant dix mille rendez-vous !

De ce fait, lorsque les gens ont réellement des problèmes d'argent, je peux proposer des rendez-vous lors de ces périodes creuses de mon agenda, en échange de quoi je consens des rabais conséquents. Le patient est content, il n'a pas l'impression de s'être fait jeter en se faisant presque traiter de sale pauvre. Et moi, je préfère voir un patient durant ces heures creuses que glander au café avec un livre ! Et puis sincèrement, comme j'ai vraiment la vocation, j'ai le sentiment de faire une bonne action, sans pour autant m'oublier. Tout le monde est satisfait !

Alors, elle est pas belle la vie ?