13 janvier, 2007

Le gros menteur !

Olivier et moi au temps de notre jeunesse !

Toute la journée, cela n'a pas arrêté, des tonnes de personnes n'ont pas cessé de m'appeler pour me souhaiter mon anniversaire. Que ce soit dans le RER, à mon cabinet, au restaurant où je me suis goinffré pour oublier, aucune personne que je connais, ne m'a justement permis d'oublier l'outrage des ans qui me frappe !

Vers dix-neuf heures ce soir, alors que je lisais, dans un café du Luxembourg (à Paris pas au Grand Duché bien sur !), un ami prénommé Olivier, que je connais depuis la maternelle, m'a enfin appelé. Il a eu quarante ans le 16 octobre dernier, ce qui fait, que je suis beaucoup plus jeune que lui, ce que je n'ai cessé de lui répéter durant les presque quatre mois durant lesquels j'ai eu 39 ans et lui 40 ans, mais aussi qu'il est du signe de la balance, ce qui est nettement moins bien que capricorne, parce que les natifs de la balance vieillissent moins bien, c'est bien connu.

Après les formules et les vannes d'usage, nous avons pu enfin discuter. Décidé à en avoir le coeur net, et à tirer un semblant de vérité de cette vipère perfide et dissmulatrice qu'il est, je lui ai demandé, ce qu'il avait ressenti du fait de passer la barre fatidique des 40 ans ! Ce rat m'a avoué, qu'il n'avait pas été réjoui quoiqu'il ait pu donner à en penser. En effet, il se la jouait façon bel indifférent, comme si le fait d'avoir eu quarante ans ne lui avait causé aucun souci, alors qu'il l'avait fort mal vécu !

Dans les faits, il m'a finalement avoué qu'il avait difficilement encaissé le choc. Compte-tenu du fait que l'espérance de vie soit de 77 ans pour un homme en Ile-de-France, le fait d'avoir conscience qu'il lui restait moins de temps à passer sur terre qu'il n'en avait déjà passé, lui apparaissait pas très sympa, voire légèrement angoissant. Dans la même veine, il m'avoua aussi que le fait de savoir que l'issue du voyage serait de terminer dans un quelconque hospice avec une sonde dans la bite, un bassin merdeux sur table de nuit en formica et une perfusion de glucose dans le bras tout maigre, maltraité par une aide-soignante moustachue et sous-payée, était une perspective moyennement enthousiasmante.

C'est ainsi, que nous avons papoté de notre avenir, en termes optismistes. Son discours était si déprimant que je lui expliquai, qu'étant près de la Seine, j'allais peut-être aller me noyer. Il m'a aussitôt prié de l'attendre en me proposant de nous attacher tous deux par une grosse chaîne bien lourde avant de nous jeter ensemble dans les eaux noires du fleuve. S'ensuivit l'évocation de différents souvenirs de jeunesse, du temps ou l'arthrose ne nous empêchait pas de rigoler, puis nous raccrochâmes.

C'est tellement bon d'avoir des amis !
Olivier et moi, on cherche à acheter un petit pied-à-terre pour nos vieux jours !