Mouvement d'humeur voire légère colère !
Je suis un mec gentil et facile à vivre, je vous le promets. Je ne suis même pas coléreux mais parfois emporté pour certaines choses.
C'est ainsi que, passablement agacé par ma patiente m’ayant planté mon rendez-vous de ce soir, je suis sorti déjeuner en attendant mon prochain rendez-vous. Direction un traiteur chinois du quartier. On mange correctement, et rapidement et c'est frais, avec de la vraie viande et pas du rat ou du chat. En plus ils me connaissent si bien, que je n’ai qu’à m’asseoir, et hop, Fleur de Lotus, m’amène mon plat, ma boisson, puis, ôte le tout et me ramène un café. Même pas besoin de commander, ce qui est facile avec moi, puisque je mange tout le temps la même chose, assis à la même place.
Je suis quelque peu assagi depuis tout à l’heure, car un type m’a appelé, me réclamant un rendez-vous d’urgence. J’aurais pu jouer ma star et lui dire, que je n’avais rien de disponible avant trois mois mais je lui ai cédé le rendez-vous planté de ce soir : il ne sera pas perdu. En plus, j’ai pris un excellent livre. Je vais pouvoir déjeuner tranquillement !
Hélas, c’est la journée des emmerdeurs ! Les petites connes ont du se liguer contre moi pour me faire perdre patience ! Je finis juste de déjeuner, alors qu’entre un jeune couple. Lui, gaulé comme une crevette, tignasse longue et air maussade, tête à voter Delanoë, genre revenu de tout alors qu’il n’a que vingt ans. Elle, blondinette mignonne, pimpante, des yeux magnifiques, bien attifée, jolie et qui le sait. Cette conne n’a pas compris que la porte est automatique et au lieu de rentrer dans la boutique, elle se colle juste sous le détecteur de présence de la porte, ce qui fait que cette dernière se ferme et se rouvre, balançant un souffle glacé sur mon auguste personne. N’y tenant plus, je lui dis sèchement, de rentrer ou de sortir mais de veiller à ce que la porte soit fermée. Toc.
Les deux tourtereaux s’assoient à quelques tables de moi, tandis que Fleur de Lotus, vient débarrasser ma table avant de m’amener le café. Mon café arrive et bien entendu, j’allume ma clope en poursuivant la lecture de mon bouquin. D’un seul coup, la petite blonde m’interpelle et me demande si je ne pourrais pas éteindre ma cigarette parce qu’elle est asthmatique.
Bien entendu, je lui réponds que non, que je n’éteindrai pas ma cigarette mais qu’elle dispose plus haut d’une salle non fumeur dans laquelle elle ne sera pas gênée par la fumée de ma JPS. Cette petite conne, arrogante, comme seules les jolies filles conscientes de leur beauté, et à qui on a rabaché qu'elles étaient jolies, savent l’être, me répond avec le sourire et un aplomb certain, que la fumée de ma cigarette risquant de pénétrer dans la salle non fumeur qui n’est pas fermée, elle sera gênée tout de même.
Moi, aimable et pas désireux de m’emmerder avec cette petite morue, je lui réponds, que pour les gens comme elle, il existe des services de pneumologie où sa pathologie sera prise en charge, mais que tant qu’un texte fasciste ne m’empêchera pas de fumer, ce n’est pas une grande malade qui m’obligera à le faire, qu’elle pourra s’étouffer à côté de moi sans que je songe à éteindre ma clope, que c'est mon droit le plus strict.
La petite beauté aux grands yeux bleus, visiblement habituée à faire tourner le monde en bourrique autour de sa petite personne, renchérit en me disant que je suis très désagréable et qu’elle risque vraiment de se trouver mal par ma faute. Sans même lever la tête, je lui répète qu’elle est dans un restaurant et non dans un sanatorium et que, ne contrevenant à aucune loi, ni règlement en vigueur, elle est priée de me foutre la paix et d’aller piquer sa crise ailleurs.
La petite conne, trépignant presque, me dit que je suis un grossier personnage. Et moi, je lui réponds qu’elle n’est pas plus asthmatique que moi et que ce qu’elle prend pour des crises d’asthmes, sont sans doute des crises d’angoisse et que cela arrive souvent aux hystériques et qu’elle devrait consulter un psychiatre, qu’on peut sans doute quelque chose pour elle. Durant ce temps là, son abruti de copain, la crevette maussade, n’a pas bougé. Le pauvre doit être habitué aux caprices de sa belle et n’a aucune envie de rentrer dans le conflit. En plus comme j’ai une tête, et au bas mot trente kilos, de plus que lui, il a foutrement raison de ne pas m’emmerder.
Finalement la grognasse, voyant qu’elle avait à faire à un gros con obtus, moi, est retournée s’asseoir, l’air courroucé, et a mangé tranquillement, entrecoupant son babillage insipide, de petits toussotements, genre Dame aux camélias, pour me rappeler combien ma fumée la dérangeait. C’est classique dans l’hystérie de toujours vouloir être au centre de la scène.
En repartant, elle a osé s’approcher de ma table et me dire qu’elle me remerciait de ma gentillesse avec un sourire pincé. Et moi je lui ai répondu que je la trouvais bien insolente pour son âge et qu’à mon époque, les petites filles parlaient poliment aux adultes, que je ne félicitais pas sa mère ! J’ai cru qu’elle allait s’étrangler. Alors perfidement, je lui ai dit que d’ici quelques années, la vie la dresserait et qu’elle finirait par déprimer, que je ne connaissais pas grand chose aux pathologies pulmonaire mais que je savais comment finissaient les hystériques : mal.
J’ai vu que j’avais touché juste, un peu comme si je lui avait envoyé une droite dans le foie, elle a accusé le coup, a rougi l’espace d’une seconde puis a tourné les talons et est sortie.
Je n’étais pas d’humeur à me laisser emmerder par une pétasse de vingt ans fut-elle jolie. Il y a des jours comme çà ! En plus j'aurais été prêt à parier qu'elle n'était pas plus asthmatique que moi !
Bien sur, fumer est mal, je le sais. Mais parfois, on n’a pas envie de ressembler à certains non fumeurs.
1 Comments:
Ce texte a l'immense mérite de m'avoir bien fait rigoler. Ancien commerçant, j'ai pu observer certains comportements très étonnants parmi ma clientèle. Très souvent, les emmerdeurs tentent de piétiner votre liberté au nom du "droit" qu'ils ont de le faire ou que vous n'avez pas de les contrarier et le plus incroyable, c'est qu'ils sont d'autant plus véhéments que le "droit" qu'ils invoquent en l'occurrence, est inexact.
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