27 mai, 2007

Confessions ! La science me déclare anormal !

PBR dans le delta du Mékong

Mon épouse est venue lire mes derniers articles. le fait que je confesse mes piètres qualités de maquettiste l'a amusée. Toutefois, elle m'a demandé pourquoi je ne vous avais pas parlé de mes dernières expériences dans ce domaine. Bien sur je ne vous en avais pas parlé, mais je vais réparer cet oubli.

Alors que je vous explique. J'adore le film Apocalypse Now de Francis F.Coppola, même si je ne saurais vous dire pourquoi. Ca doit tenir à une question d'atmosphère sans doute. Et puis, étant né en 1967, on peut dire que j'ai, moi aussi, connu le Viet Nam, contrairement aux petits branleurs actuels, qui n'ont qu'une guerre du Golfe à se mettre sous la dent, en matière de boucherie à grand spectacle.

Comme j'ai une excellente mémoire, j'ai même encore les images des derniers jours de Saïgon en tête, quand en 1975, les hélicos Bell UH-1, appelés aussi Huey, faisaient la navette entre le toit de l'ambassade des USA et les bateaux. Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris les images à l'époque, mais je m'en souviens, c'est certain. Autant vous dire, que j'ai donc fait un peu le Viet Nam, même si j'en parle peu, vu que nous, les anciens combattants, on est pudiques.

Donc, disais-je, j'aime bien Apocalypse Now. J'ai l'affiche originale et j'avais même le script, signé des acteurs, mais je l'ai offert à mon pote Olive, l'homme à la Touareg, qui aime tout autant que moi ce film, voire plus, vu qu'il est en admiration complète devant le Lieutenant-Colonel Kilgor, le mec qui commande une attaque au napalm pour faire du surf. Parfois, je me demande si Olive, n'est pas un type étrange ?

Il y a un truc que je voulais depuis longtemps, c'était le patrouilleur fluvial, qu'on voit dans le film, dont le nom est PBR (ce sont les initiales de Patrol Boat River). C'est stupide, mais comme j'ai une bête vitrine, dans laquelle j'entasse plein de choses qui prennent la poussière, et principalement des Fiat 500, parce que j'aime les Fiat 500, je voulais aussi ce patrouilleur fluvial, en maquette bien sur, parce que sinon, en vrai, il ne serait pas rentré.

Un jour, voici déjà quelques années, alors que nous nous promenons dans Paris, avec mon épouse, nos pas nous conduisirent boulevard Saint-Germain. D'un coup, d'un seul, je tombe en arrêt devant le magasin Eole, bien connu des maquettistes, ce qui signifie sans doute, que bien que dénue de tout talents manuels, il y a un maquettiste frustré qui sommeille en moi !

J'aime bien regarder les petits diaporamas en vitrine, qui sont superbement réalisés, et me font prendre conscience de mon incompétence totale. Or ce jour là, je tombe en arrêt devant un diaporama, dans lequel figure le fameux patrouilleur fluvial que l'on trouve dans Apocalypse Now, et je décrète qu'il me le faut absolument.

Je rentre immédiatement dans la boutique, et demande à voir la boîte de ladite maquette. Fabriqué par Tamiya, à l'échelle 1/35, le modèle réduit fait presque 30 cm et tout est fidèlement reproduit, du moindre boulon jusqu'à la jaquette d'un journal play-boy, que l'on doit coller dans la cabine, comme si les mecs à bord étaient en train de le lire et de rincer l'oeil. C'est vous dire si c'est réaliste ! On sent presque l'ambiance moite du bourbier Vietnamien. Et comme je suis un peu crétin, je bave devant ce truc en me disant qu'il me le faut. Finalement dans ma vie, y'a deux choses importantes, les livres et les maquettes !

Le problème, et mon épouse se charge de me le répéter en se foutant allègrement de moi, c'est qu'il s'agit d'une maquette, que l'on doit donc monter puis peindre, activité qui m'est totalement déconseillée, compte tenu de mes piètres capacités manuelles. Que faire ?! Je suis face à un cruel dilemme, puisqu'il me faut absolument ce PBR, mais qu'une fois acquis, au mieux il restera dans sa jolie boîte richement illustrée, et au pire, deviendra un truc informe plein de paquets de colle et mal peint qui me fera honte et me rappellera à jamais ma médiocrité.

La jolie jaquette Play Boy, risque fort de finir collée au bout de mon pouce parce que je n'aurai même pas su utiliser une pince à épiler pour la déposer délicatement dans la cabine du bateau. Si je compte le coût de la maquette, celui de la colle, et de la peinture, il y en a pour environ 80€, qui risquent fort de finir à la poubelle.

C'est là que j'ai une idée lumineuse qui n'aura pas fini de faire rire mon épouse. Je décide, plutôt que d'acheter ce mervielleux PBR, de me rabattre sur une maquette plus petite, afin de faire mes preuves. Une fois ce petit modèle réduit monté, nul doute que je me lancerai dans la réalisation du PBR tant espéré ! Pas con le mec, hein ?

Aussitôt dit, aussitôt fait, et je me retrouve propriétaire d'une petite maquette merdique, d'un petit biplan des années vingt, sans aucun intérêt. J'ai bien sur acheté la colle et la peinture qui va avec. Bon, bien sur, je me suis limité, parce que si j'avais écouté le vendeur, il m'aurait fallu trente pots de peinture pour peindre cette merde dans les règles de l'art. Stoïquement, je me souviens que le mec, regardait la boîte chétive du modèle réduit et me disait : "il vous faudra telle couleur, et puis telle autre, etc. , et bien sur tel pinceau, et tel autre, etc". Si je l'avais écouté, on signait la cession de fond le jour-même et je devenais proprio du magasin ! Quel arnaqueur !

Donc, je me limite à quelques couleurs et à deux pinceaux, un moyen un petit et hop, me voici rentré chez moi, prêt à renouer avec mon passé de maquettiste. Comme, je ne suis pas du genre patient, très peu de temps après mon merveilleux, me voici installé sur la table basse du salon, le cul par terre pour monter ma jolie maquette.

Déjà, je n'aime pas le modèle que j'ai acheté, c'est un avion pourri, même pas un avion de chasse, une daube sans nom. Alors, je ne suis pas très motivé pour m'appliquer. Ensuite, sa couleur dominante est une sorte de jaune pisseux, sans doute censé imiter la toile, et je ne trouve pas cela joli. Et puis, il est tout petit, chétif, merdique, on croirait un jouet pour gamin que je ne suis plus !

Bon, alors je m'applique dix minutes, et puis je pars. Comme il y a peu de pièces, je vois ce qu'il faut faire et je me lance hâtivement dans la construction du modèle réduit. J'applique le jaune pisse, je m'en fous plein les doigts, je gueule, je dis que je le trouve moche et merdique. J'ouvre un autre pot de peinture pour peindre d'autres pièces. Comme, cela me saoule, je nettoie mal mon pinceau, ce qui fait que je mets du jaune pisse dans l'autre pot. Tant pis, je peinturlure à la hâte en débordant partout. J'attends à peine que la peinture soit sèche et je commence à coller le fuselage, qui portera donc mes empreintes digitales à jamais ainsi que de tout petits bouts de sopalin dont je me suis servi pour m'essuyer les doigts.

Bien entendu, plutôt que de me soutenir, mon épouse passant par là, se fout de moi. Je m'énerve encore plus, la rage remplace la motivation. Rien ne va plus, et je finis par tout ranger dans la boîte. Depuis ce jour, je n'ai pas retouché à ce modèle réduit et j'ai définitivement abandonné toute velléité, de construire un jour un truc de mes mains.

Mais, je voulais ce PBR, alors comment faire ? Simplement en l'achetant monté, me suis-je dit. Comme l'on trouve vraiment de tout sur Ebay, j'ai patiemment cherché et j'ai finalement trouvé ce PBR. Extrêmement bien monté par un hollandais, je l'ai reçu par colis superbement protégé, à un prix très peu élevé, parce que j'étais le seul à avoir enchéri.

Le PBR de TAMIYA

Ce fut ma dernière expérience de maquettisme.

Ce qui est génial, avec la maladresse, c'est que lorsqu'elle n'a pas une cause organique claire, on l'appelle dyspraxie. Et ce qui est fabuleux avec la dyspraxie, c'est qu'il y en a tellement de types, que tout un chacun, à la lecture des symptômes est forcément dyspraxique.

La dyspraxie : le handicap caché ou le syndrôme de l'enfant maladroit, la dyspraxie affecte chaque enfant de manière différente, selon qu'il ait des troubles associés (langage oral, hyperactivité.....)cependant voici les manifestations les plus courantes.

Du fait d'une atypie de son développement neurologique, l'enfant est anormalement maladroit :

  • Soit globalement (course, saut, sports, etc.). On parle alors de TAC ou trouble de l'acquisition de la coordination dans lequel, le déficit essentiel se situe au niveau du mouvement.

  • Soit spécifiquement pour certains gestes précis, on parlera alors de dyspraxie. Cela affectera le graphisme, le découpage, collage, habillage, etc. Dans ce cas, le trouble du geste s'accompagne souvent d'une dyscalculie spatiale.

Un enfant dyspraxique n'arrivera pas à inscrire cérébralement certaines praxies correspondant à certains gestes spécifiques en dépit d'un apprentissage habituel. Ses gestes resteront malhabiles, fluctuants voire ratés et en plus réalisés sous un contrôle attentionnel qui entraîne une grande fatigue. Si la dyspraxie vous passionne, rendez-vous sur ce site qui fait le tour de cette pathologie. D'ailleurs, ils mentionnent expressément, que les maquettes sont totalement déconseillées à l'enfant dyspraxique ! Dire que moi, je me suis entêté !

Bon là, j'apporterais un bémol, car si j'étais nul en maquettes, j'étais absolument doué en légos. Je pense même que ce qui m'ennuie dans les maquettes, c'est qu'il faille reproduire exactemetn le dessins qui figure sur la boîte, ce n'est pas très créatif. C'est un peu un travail de maçon qui lirait les plans de l'architecte en faisant exactement ce qu'il y a dessus. Personnellement, je ne me sens pas une âme de maçon, mais plus d'architecte. Dans la même veine, j'ai un ami pilote d'hélicoptère, capable de faire des choses insensées aux commandes de son appareil, tandis que c'est généralement un gros nul pour les activités manuelles.

Ceci dit, à la lecture du site que je vous ai mis en lien, cela ne compte pas. Il suffit que vous soyez nul dans un truc et hop, vous voilà assigné à résidence et classé dyspraxique ! Il me semble que si j'avais réalisé ce site, j'aurais peut-être été moins alarmiste pour les parents en graduant un peu les manifestations de la maladresse chez l'enfant. Mais c'est souvent le cas, de ces sites créés par des associations de parents.

Cela reste assez dangereux d'établir ce genre de diagnostic, puisque, que vous soyiez nul en dessin, manuellement, que vous ayez mangé un peu salement étant petit, et hop, vous voici assigné à résidence avec un diagnostic tout beau tout propre ! Et une fois le diagnostic établi que fait-on ? Soit il y a réellement une dyspraxie, avec des symptômes importants,e t hop, vous aurez le droit à un IRM et une rééducation chez un orthophoniste. Soit, les symptômes sont si légers, que vous passerez votre vie ainsi. Parfois, je me demande si la psychologie n'est pas l'apanage des femmes, tellement douées pour parler pour ne rien dire !?

Fut un temps, ou on aurait considéré, que les enfants n'avaient pas tous les mêmes talents, et qu'il en serait toujours ainsi. Aujourd'hui, dans notre société techno-scientiste, l'enfant devient dyspraxique, alors même que les symptômes sont légers voire normaux. Quand je lis que 3 à 6% des enfants pourraient être dyspraxiques mais que malheureusement 75% d'entre eux l'ignorent, je suis atterré autant que réjoui.

Atterré, parce que quand une affection touche 6% de la population, peut-on encore parler de pathologie ou n'est ce qu'une variable statistique sans intérêt ? Et réjoui, parce que la plupart d'entre eux, ne se retrouveront jamais entre les pattes d'un psychologue ou d'un neuropédiatre, etc. Ces enfants grandiront sans autre conséquence que le fait de se dire par exemple, que les maquettes ce n'est pas fait pour eux ou en ayant entendu ses parents leur dire de faire plus attention.

En conclusion, la lecture de cet article, ne vous auras peut-être rien apporté, en revanche, sa rédaction m'a permis d'apprendre que j'étais handicapé mental, alors que je ne le savais pas. Trop fort le net !

Superbe PBR 31 !

A ce propos, n'avais-je pas un article à rédiger sur le suicide au travail moi ?!?

11 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Bonjour M Philippe

Achetez un magasin de modèle réduit vous voyez toujours les choses en grand !.
Peut-on avoir une photo du biplan des années vingt monté et peint en jaune, j’avoue que je m’intéresse au maquette depuis peut (le 28 mai 2007) pour être exacte.
Et si votre biplan se retrouve sur ebay, je pourrai surenchérir.(si votre prétention n’est pas excessive).
Ce sera le début d’une formidable collection !!.
Anonymus 1/04

28/5/07 11:44 AM  
Anonymous Anonyme said...

Eh bien voilà, grâce à votre article, je peux enfin donner un nom à mes maux : je suis dyspraxique !! je remercie le ciel et surtout mes parents de m'avoir donné vie voici maintenant un peu plus de trente ans sinon j'aurais été un beau spécimen d'études pour les psys scolaires !

En effet, j'ai toujours été une tanche en dessin et je détestais tant dessiner, qu'à la maternelle, je refusais de coucher mon art sur une belle feuille blanche. Lorsqu'on me demandait pourquoi j'avais une telle aversion pour la peinture et le dessin, je répondais que je préférais apprendre rapidement à lire et à écrire ou jouer à des jeux de construction ! et puis ça me dégueulassait les mains, et mes idiots de camarades en foutaient plein sur mes vêtements ! J'étais bien évidemment obligée de me plier aux ordres de la méchante maîtresse, lui dessinais mes habituelles patates en quelques minutes, j'écrivais mon prénom (seule satisfaction lors de mon devoir artistique), allais déposer mon dessin pour le faire sécher puis me précipitais sur des exercices pour apprendre à déchiffrer des syllabes.

Pour tenter de me réconcilier avec l'art, mes parents m'ont offert une superbe mallette de dessin, remplie d'aquarelles, de tubes de gouache, de feutres, crayons de couleur, craies grasses etc. Je l'ai tout d'abord regardée avec mépris, l'ai rangée dans ma chambre et lui disant "toi et moi, on va pô être copine, alors fais toi discrète". Par un mercredi pluvieux, ma mère émis l'idée que je sorte ma mallette et lui fasse un boooooo dessin pour décorer la cuisine ! yaarrggg elle me prend par les sentiments, zut, du chantache ! ach elle a les moyens de me faire deziner !!

Etant dans l'impossibilité de décevoir ma maman, je vais chercher ma petite mallette qui me semblait peser trois tonnes à cette époque, installe tout mon matériel sur la table de la cuisine sans me presser. Ma maman me donne des feuilles et des petites verrines pour y mettre de l'eau pour rincer les pinceaux. Je fais de mon mieux, motivée par l'amour maternelle mais le résultat tourne au désastre : je voulais dessiner un joli bouquet de fleurs, mais je n'obtiens qu'une espèce de patate, comme d'habitude ! je regarde dubitativement l'eau dans les verrines et me dis que si j'ai raté, c'est parce que l'eau est cradingue, je décide donc d'aller les remplir avec de l'eau propre. Mon trajet jusqu'à l'évier ne se passa pas aussi bien que prévu, je trébuche et m'étale de tout mon long sur le carrelage, une verrine se casse et meurtrie cruellement mes mimines !

Le schisme entre la peinture et moi fut définitivement prononcé ce jour ! et la mallette meurtière est toujours dans le grenier de mes parents…

Mais aujourd'hui je suis rassurée qu'un psy super génial ne soit pas plus doué que moi en peinture !

28/5/07 2:04 PM  
Anonymous Anonyme said...

monsieur Philippe,

l'idée était pourtant bonne de faire une petite maquette avant de s'attaquer à la "vraie" ... mais alors pourquoi avoir choisi un modèle qui ne vous plaisait pas ... Franchement, un biplan de la première guerre (la Grande, la Seule), avec ses haubans, ses ailes entoilées, le moteur en étoile, genre "tiger moth" ou "Potez", c'est pas motivant. Alors qu'avec un bon vieux spitfire de chez Airfix (les meilleures maquettes à mon sens), on se casse pas le tronc : le fuselage, les ailes et c'est fait.

Mon hypothèse est que vous avez fait un choix qui d'emblée ne vous permettait pas de réussir. En d'autres termes, vous cherchiez à vous démontrer que vous ne seriez pas capable de réussir cette maquette de bateau histoire de vous conforter dans votre conviction que vous avez toujours été un piètre modéliste. Peut-on alors parler de réalisation auto-prédictrice ?
mais j'y pense, et si tout cela n'avait été que la construction d'un prétexte pour acquérir un PBR déjà assemblé avec toutes les justifications qui vont bien ? et que, du coup, la négociation avec votre charmante épouse ne porterait plus sur le principe d'acheter "un machin de pré ado immature qui va finir comme nid à poussière dans une vitrine où il va rejoindre d'autres machins esthétiquement discutables mais tout aussi attrape-saleté" mais sur le modèle dudit machin... Habile ...

Fidèle lecteur de votre blog, vous me faites rire souvent, vous m'énervez parfois, donc je continue à vous lire.

Jean-Philippe

28/5/07 2:18 PM  
Blogger philippe psy said...

Que de commentaires !

Alors pour anonymus, promis j e ferai ce soir une belle photo de mon biplan !

Pour Florence, non vous n'êtes pas dyspraxique, vous êtes seulement un peu gorette et pas du tout douée en dessin. Rassurez-vous, ca arrive à plein de gens !

Pour Jean-Philippe : Votre analyse est assez juste et ce choix de biplan mériterait sans doute une centaine de séances de psyèchanalyse. Au fait, pourquoi est-ce que je vous énerve ? Parce que j'ai toujours raison ?!

28/5/07 2:37 PM  
Anonymous Anonyme said...

euuuuuh ça m'arrangerait plus qu'on dise que je suis dyspraxique plutôt qu'une sale gorette ! cette journée de solidarité forcée est vraiment nulle !!

snifffff je n'ai plus d'excuses et vais de nouveau culpabiliser quant à mon aversion et ma maladresse pour les travaux manuels !! m'en fiche, suis douée en musique ! enfin plus qu'en dessin, fort heureusement... tout est relatif ;-))

28/5/07 2:53 PM  
Anonymous Anonyme said...

Dans les formations de développement personnel que j'anime, je dis souvent aux gens qu'il ne sert à rien d'avoir raison (et que dans certains cas, avoir raison peur constituer une circonstance aggravante...), mais qu'il est plus utile de le faire passer. Manière pour moi de réduire au silence les participants ayant des comportements de rivalité envers leur patron ou envers l'animateur. Cela évite également l'enfilade de lieux communs (style : j'ai pas raison, hein ?) ou de plaintes incessantes qui me fatiguent rien que d'y penser (style : vous trouvez ça normal, vous ?).
Non, en fait, je vais vous dire ce qui m'énerve chez vous c'est qu'effectivement vous avez disons, souvent raison et que ça vient taper aux endroit où je me suis fait embobiner par le discours ambiant : fumer tue, rouler en 4x4 pas bien, bien refermer les robinets, mangerbouger.com, etc... c'est donc bien de ma crédulité voire mon de conformisme dont je suis marri et vous en êtes le détonateur. Mais c'est quand même plus facile de taper sur la tête de quelqu'un d'autre que sur la sienne, non ?
A vous lire

Jean-Philippe

28/5/07 3:08 PM  
Blogger philippe psy said...

Florence, je vous l'affirme, vous êtes gravement dyspraxique. Si je ne savais pas que vous étiez fonctionnaire, et donc déjà payée pour pas grand chose, je vous aurais invitée à aller voir à votre mairie, s'il n'y avait pas une petite subvention pour vous !

28/5/07 4:15 PM  
Blogger philippe psy said...

Merci pour vos longs commentaires JP. Ai-je raison ? non, effectivement fumer tue, et les 4x4 polluent plus que le vélo. Mais, toute chose égard par ailleurs, je n'ai pas forcément besoin d'un pouvoir qui me rappelle sans cesse à l'ordre. Je milite pour le droit à tout un chacun, de se tromper.

Vous faites quoi comme type de formations ? J'en fais aussi.

28/5/07 4:16 PM  
Anonymous Anonyme said...

cher monsieur Philippe (nous nous connaissons mieux maintenant),

les formations que je donne tournent auour de l'exercice de l'autorité personnelle et des freins inhérants à celle-ci. j'encourage la responsabilité individuelle, la capacité à dire non et le (libre?) arbitre. je vous en direz plus la prochaine fois because mes enfants m'attendent pour lire une histoire. Ah ben tiens, on pourra parler du rôle du père dans l'apprentissage de la relation à l'autorité de l'enfant ...
A bientôt

JP

29/5/07 8:38 PM  
Blogger Francoise REVEST said...

votre humour est plaisant à lire mais la provocation qui en fait la trame est difficile pour les parents dont l'enfant est effectivement dyspraxique. C'est lamentable de porter les jugements que vous posez; en même temps, vous êtes psy, je le confirme; ceci expliquant cela. Comment espérer, de la part d'un psy, qu'un handicap soit autre que mental ? Quel dommage d'avoir une si grande méconnaissance de ce handicap pour un professionnel de votre domaine. Allez donc faire un tour sur l'étude de l'INSERM, sait-on jamais.....
Quant aux échanges qui s'ensuivent, toujours humoristiques, ils sont assez navrants. Mais vous avez raison sur un point, ces enfants doivent absolument éviter les psychologues.
Françoise Revest

10/5/08 8:14 AM  
Blogger cassepied said...

vous dites:
"Fut un temps, ou on aurait considéré, que les enfants n'avaient pas tous les mêmes talents, et qu'il en serait toujours ainsi. Aujourd'hui, dans notre société techno-scientiste, l'enfant devient dyspraxique, alors même que les symptômes sont légers voire normaux. Quand je lis que 3 à 6% des enfants pourraient être dyspraxiques mais que malheureusement 75% d'entre eux l'ignorent, je suis atterré autant que réjoui."
Je comprends votre point de vue.
« Dans le temps », si un enfant ne parvenait pas à écrire, il arrêtait ses études. Où était le problème ? Ainsi en 1958, 5% des jeunes avaient le bac.
Le reste pouvait trouver un métier sans le sacro-saint diplôme.
Mais aujourd’hui ?
Aujourd’hui, mon fils, malgré ses efforts ne peut écrire à la vitesse imposée par les enseignants. Alors ou il arrête ses études, ou je le fait reconnaître comme dyspraxique, et il aura les aides nécessaires pour poursuivre ses études, il aura le bac, comme 85% de ses camarades.
C’est vrai, psychologiquement parlant, ce n’est pas très bon de lui coller ainsi une étiquette de handicap. C’est dur pour lui, c’est dur pour nous. Mais ainsi, il pourra continuer ses études.
A ma place, que feriez-vous ?

et vous ajoutez:
"Atterré, parce que quand une affection touche 6% de la population, peut-on encore parler de pathologie ou n'est ce qu'une variable statistique sans intérêt ? Et réjoui, parce que la plupart d'entre eux, ne se retrouveront jamais entre les pattes d'un psychologue ou d'un neuropédiatre, etc. Ces enfants grandiront sans autre conséquence que le fait de se dire par exemple, que les maquettes ce n'est pas fait pour eux ou en ayant entendu ses parents leur dire de faire plus attention."
Dans la population, il a à peu près le même pourcentage de gauchers. Pendant des années, on a considéré qu’être gaucher était anormal, ainsi, dans les années 50il fallait avoir un certificat médical pour écrire de la main gauche à l'école Sinon, on n'avait qu'à se débrouiller avec sa main droite.

Maintenant c’est accepté, être gaucher n’est plus un handicap, c’est une simple différence, comme la couleur des yeux, ou la taille, et aucun enseignant n'aurait idée d'en faire tout un plat!!
On peut espérer qu’être maladroit deviendra aussi, dans quelques années une différence acceptée par l’école sans qu’il y ait besoin de faire un certificat médical, mais pour le moment ce n'est pas le cas.
Bien des médecins pensent comme vous, mais nous, parents, quelles solutions avons-nous pour que nos enfants soient acceptés comme ils sont??

10/5/08 10:12 AM  

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