02 mars, 2014

Femmes, je vous aime !

La mode est au féminisme depuis pas mal de temps. Pourquoi pas ? Loin de moi l'idée de m'attaquer au féminisme bien que je sois évidemment une sorte de vieux macho. D'ailleurs, les patientes qui me trouvent sympas sont toujours persuadée que je suis une sorte de type gentil, prompt à aider et adepte du fameux partage des tâches. Il n'en est évidemment rien puisque je le dis, sans en retirer la moindre fierté mais avec la froide rigueur d'un constat clinique, je n'ai jamais fait tourner une machine à laver le linge, je ne sais ni coudre un bouton ni même faire un ourlet et mes compétences culinaires restent très limitées. 

Je suis une survivance d'un temps ancien et révolu, cette fameuse époque où les mecs ne savaient que se mettre les pieds sous la table et demander ce qu'il y avait à diner, offraient des aspirateurs à la fête des mères et gueulaient lorsqu'ils ne retrouvaient pas leurs affaires que leurs épouses avaient rangées, lassées de les voir trainer n'importe où. 

Mais encore une fois, je n'en tire évidemment aucune fierté, ni de honte non plus, parce que le pauvre type que je suis ne dois sa déchéance qu'à l'éducation que lui a donnée sa mère, persuadée que ses fils, ces  merveilles, trouverait toujours une femme pour faire ce qu'ils ne savaient pas faire. Force est de constater que si mon frère est devenu plus moderne que je ne le suis, en revanche je n'ai jamais trahi les enseignements que ma sainte mère m'a inculqués et que je ne sais toujours rien faire tout en n'étant pas vraiment disposé à apprendre.

Les vieux lecteurs de ce modeste blog se rappelleront toutefois que j'avais fait un jour état d'une certaine dyspraxie qui me rend de toute manière totalement inapte à l'exercice des tâches ménagères, lesquelles requièrent une grande compétence manuelle dont je ne dispose pas. Je ne suis qu'un  penseur. A défaut de l'aider pratiquement, mon épouse peut ainsi compter sur mes compétences en organisation ou mes conseils, ce qui n'est tout de même pas rien.

Ceci étant dit, il me semblait naturel de tenter de dissoudre ma culpabilité en rendant aujourd'hui un vibrant hommage aux femmes, dont chacun sait qu'elles sont merveilleuses tandis que les hommes sont des êtres imparfaits, phallocrates, vantards, cupides et immatures. Pour ceux qui en doutaient, il n'y qu'à écouter la célèbre chanson Miss Maggie de Renaud pour avoir un aperçu de la détestable engeance que nous sommes. J'ai donc choisi deux personnages contemporains peu connus :

Violette Morris ! (et elle fume en plus !)

La première femme s'appelle Violette Morris. Ce charmant prénom dont on peut présumer qu'il aurait collé parfaitement à une demoiselle diaphane et timide fut celui qui échut à cette robuste femme qui allait accumuler les succès sportifs dans des disciplines telles que le marteau, le javelot ou encore le disque. Elle ne se borna pas à l'athlétisme puisque cette gracieuse bélière sut aussi se distinguer en football, équitation, courses automobiles et même en boxe ou elle n'hésita pas à affronter des hommes.

Cette riche nature, toujours prompte à se dépenser et à s'investir dans des projets physiques, sut profiter de la guerre pour proposer ses compétences à la Gestapo française, surnommée la Carlingue. Elle s'illustra si bien dans la torture des femmes retenues prisonnières qu'elle y gagna le charmant sobriquet de hyène de la Gestapo. Hélas pour elle, ses exploits sinistres ne plurent pas à tous et c'est ainsi qu'elle tomba sous les balles d'un groupe de maquisards le 26 avril 1944, quelques jours après son anniversaire. 

Bien entendu, s'agissant d'une femme, Libération publia un article récemment dans lequel le journaliste commente un livre dans lequel l'auteure "voit moins dans ses actes de collaboration une expression idéologique que la conséquence de son jusqu'au-boutisme, principal trait de son caractère". En revanche, nul n'a encore trouvé la moindre excuses à Bonny et Lafont les patrons de Violette Morris qui furent condamnés à mort et tombèrent sous les balles d'un peloton d’exécution. On ne cessera jamais de condamner à juste titre le collaborateur masculin tandis que la femme collaboratrice reçoit un traitement spécial. Le monde est ainsi fait que l'on est toujours étonné par la violence des femmes.

Aileen n'est pas contente !

La seconde s'appelle Aileen Wuornos et se distingue par le fait que c'est l'une des rares femmes que l'on puisse qualifier de tueuse en série. Et encore, la plupart de celles qui s’illustrèrent dans cette activité utilisèrent plutôt des moyens féminins comme le poison, tandis que la belle Aileen y alla comme les bonshommes à coups de pétard. C'est après sept meurtres qu'elle se fit bêtement arrêter pour une stupide histoire d'empreinte bêtement oubliée dans le véhicule d'un des hommes qu'elle assassina. Condamnée à mort en 1993, elle fut exécutée en Floride en 2002.

Encore une fois, une biographie que j'ai lue récemment explique que la succession de malheurs qu'elle a connus durant son enfance et son adolescence permettent d'expliquer les raisons de ses actes. Je suis tout à fait d'accord avec cette analyse pourvu qu'on puisse aussi ne faire état pour ses collègues masculins. Mais Ted Bundy était et restera un monstre tandis que la pauvre Aileen est avant tout un sujet en souffrance qui n'a fait qu'exorciser ses démons.


Bref, déjà avant d'écrire sa chanson idiote, Renaud aurait pu se documenter un peu parce qu'il n'y a pas que Margaret Thatcher qui ne mérite pas son onction. Et enfin, c'est tout de même curieux de vivre dans un monde où parce que l'on ne sait pas faire tourner une machine à laver on passe pour un monstre tandis que l'on trouve des excuses à de vrais monstres !

La vie est injuste et ma vie est un enfer ! On ne me passe rien parce que je suis un homme. Alors pour conclure un peu de musique !


8 Comments:

Blogger rgfaeg said...

Conséquence d'une éducation à la passivité. Rappelons qu'il y a environs 5% de femmes dans la population carcérale fr (si ce n'est pas moins).

2/3/14 1:47 PM  
Blogger V. said...

"timide comme une fragile violette" sera dorénavant interprété d'une manière légèrement différente :-)

2/3/14 7:43 PM  
Blogger El Gringo said...

Les yeux dans les yeux, il n'y a pas , il n'y a jamais eu de misandrie ambiante,j'espère qu'on en finira au plus vite avec ces saletés...

;-)

2/3/14 8:44 PM  
Blogger Lucie Trier said...

Soyons cohérents deux minutes. Tu cites deux exemples qui sont déjà une exception statistique, tant la proportion masculine dans les troubles psychotiques, le sport de combat, et la violence physique, prédomine - ce que tu sais parfaitement. Il y a d'autres domaines où les femmes sont pires que les hommes, en matière de violence psychologique par exemple, et où ce n'est aucunement de la misogynie que de voir une différence. Ce principe que tu rappelles souvent à juste titre, semble s'évaporer dès lors qu'il s'agit de tes congénères féminines. Tu voudrais qu'on en veuille autant aux femmes qu'aux hommes de faire la guerre arquebuse au poing, ou de violer, et autant aux hommes que de ne pas manipuler ? Tiens, te voilà donc égalitariste ? Et ce serait de la misandrie que de voir une différence !
Tu mélanges un peu tout, et pour des raisons qui sont aussi éloignées de la Pensée qu'une chemise sale ; ainsi que tu le professas un jour fameux des femmes.
Curieusement, cette histoire de tâches ménagères hante les murs sombres de l'histoire de ce blog. C'est intrigant. Le systématisme, c'est sous-entendre immanquablement(plus ou moins subtilement) que ces basses besognes sont du fait d'un "pragmatisme" féminin plus développé, là où les hommes seraient des "penseurs", des visionnaires délicats perchés dans les hautes sphères, peu habiles aux choses de la vie concrète. Va expliquer que le poète est plus penseur que le biologiste tâcheron. Opposition intéressante. C'est, non pas une idée, mais un pur jugement de valeur, toi ô penseur, qui revient fort souvent dans ce blog, et pour lequel, bien que tu puisses défausser à couvert d'humour à peu près n'importe quoi, je te crois totalement sincère. Si tu regardais un peu les échelles temporelles, qui sont une différence majeure entre les sexes, tu verrais peut-être pourquoi une femme anticipe mieux que toi les conséquences du non paiement d'une facture, ou de n'avoir pas fait les courses. Ce qui explique par la même occasion le taux écrasant de femmes dans les pathologies liées à l'anxiété, qui reste avant tout une affaire d'anticipation -d'échelle temporelle différente, donc. Quant aux habiletés psycho-motrices, les données montrent là encore que si tu as des chances de mieux t'en sortir à l'échelle d'un créneau de voiture, de l'architecture d'un toit ou d'un terrain de tennis grâce à ta testostérone, dans la précision d'une couturière ou d'un horloger, les oestrogènes viendraient à manquer.
Personne ne t'en veut de ne pas laver tes fringues, ni même d'en concevoir de honte - bien que cela serait pourtant très légitime, je te l'accorde ;)- Mais d'avoir par dessus le marché une "pensée" biaisée par tes émotions et colères diverses, de les jeter en pâture et de t'imaginer que c'est un plaisir ontologique de changer la couche et qu'il n'y a que normalité ou faute de la mère à te prendre en charge, rien d'étonnant à ce que les réactions complaisantes ne suivent pas toujours. Mais ce doit sans doute être cette sacrée misandrie ambiante ! C'est vraiment dégueulasse, ces 20% d'hommes seulement qui demandent la garde de leurs enfants (demander, pas obtenir, hein. Demander seulement) parce que les 80% restant n'en ont rien à foutre, il n'y a pas de différence entre les sexes, ce sont les juges qui sont vraiment impartiaux ces petits salauds ! Le monde est vraiment cro dur, et si les hommes, qui ne se plaignent ni ne larmoient jamais, sauf sur ce blog visiblement, en viennent à exprimer de pareilles idées, les chaussettes doivent vraiment être bien sales !
Malgré tout, je t'aime beaucoup, hein. Ce doit être mon côté pragmatique ! Des bisous.

3/3/14 6:40 AM  
Blogger Lucie Trier said...

PS : On voit bien sur la photo que le taux d'oestrogènes crémeux de cette délicieuse Violette est à péter le plafond. Et son taux de testostérone, aussi bas qu'une blonde jouvencelle en fleur. Ce qui corrobore bien les sources de cette violence physique féminine monstrueuse, dont elle n'est qu'un exemple banal parmi ces millions d'autres boxeuses !
Sur la victimisation du criminel, tiens on est d'accord. Le violeur Jean-Claude G., ce pauvre chou, a eu une mère castratrice (c'est toujours de la faute des mères pi c'est tout. Elles ont eu la méchanceté d'être plus présentes que les pères, même si elles ne s'en plaignent jamais), c'est pour ça qu'il déteste les femmes, c'est de leur fôt ! On va lui mettre deux petites années avec sursis, c'est pas si grave. Ooopsie ! Pourquoi cet article n'en parle-t-il pas ? Ah, les femmes sont si avantagées et protégées, pas la peine, c'est vrai.

3/3/14 7:01 AM  
Blogger philippe psy said...

@Lucie : Christine, j'espère que tu me pardonneras ma totale mauvaise foi :( Rien n'échappe décidément à ta grande intelligence ! Je suis fait comme un rat ! ;)

3/3/14 11:26 AM  
Blogger Unknown said...

@Lucie: savez-vous que la testostérone est fabriquée à partir d'estrogène ? De sorte que l'excès de la première est presque toujours une conséquence de l'excès de la seconde.

Parlons statistiques maintenant: dans les statistiques criminelles de la violence entre hommes et femmes établies par la CDC pour 2010, on peut découvrir que la violence sexuelle des femmes est EXACTEMENT aussi intense et fréquente que celle des hommes et près de la moitié des violeurs sont des femmes : http://www.genderratic.com/p/836/

Autre chose: les femmes participent au meurtre de leur conjoint NEUF fois plus souvent que les maris participent au meurtre de leur femme: http://judgybitch.com/2013/07/16/

5/3/14 4:21 PM  
Blogger Nafy-Nathalie said...

Un peu d'humour !!!!

Quand on explique, on comprend ! Et c'est tout simple ...

De récentes études le confirment : les femmes ont un champ visuel plus large que celui des hommes. Elles voient tout ! Cette particularité remonte, parait-il, aux temps préhistoriques ou durant des millénaires, les femmes ont dû tout surveiller dans la grotte (le feu, les marmots, les prédateurs) pendant que l'homme allait au mammouth, loin du foyer.

Ce qui explique, au passage, la raison pour laquelle l'homme réussit toujours à retrouver sa tanière alors que la femme est un peu paumée dès qu'on lui met une carte routière entre les mains. C'est connu.

Ce particularisme peut aussi éclairer une question de société revenue soudain au devant de l'actualité : qui fait le ménage à la maison ?
L'homme, en raison de la faiblesse de son champ visuel, souffre d'un handicap manifeste. Depuis l'Antiquité, il a dû mettre la main en visière pour regarder au loin l'état de la mer, le vol des oiseaux et le profil des nuages pour son labeur quotidien. Il a développé une acuité lointaine donc intelligente, qui, par ricochet, a réduit son champ visuel périphérique et sa capacité à bien distinguer certains détails de près.

Ainsi la femme dit à l'homme « tu vois la poussière là " l'homme répond invariablement « de la poussière, où çà ? » C'est scientifiquement prouvé, l'homme ne voit pas la poussière alors qu'il voit très bien, de loin, la marque de la nouvelle voiture du voisin, le string de la voisine, comme au temps jadis où il chassait l'antilope.

Cette étroitesse du champ visuel explique aussi la raison pour laquelle l'homme n'est pas fait pour la vaisselle. 83,67 % des assiettes ébréchées sont directement en lien avec cette incapacité de l'homme à bien distinguer tous les obstacles angulaires situés entre l'évier et le placard. Bing !

Et souvent la femme doit intervenir (« laisse, je vais le faire moi-même »), consciente de la déficience visuelle de son descendant de chasseur. Ce handicap se vérifie aussi dans le test du frigo. L'homme est capable de trouver des aliments dont il connait le prépositionnement dans l'espace, comme les bières ou les glaçons. En revanche, le test de la plaquette de beurre est implacable. L'homme ouvre le frigo. Conscient de l'étroitesse de son champ orbital, il regarde à droite, à gauche, en haut, en bas. Mais du coup, il ne pense pas à regarder au milieu, là où justement se trouve la plaquette de beurre.

Et ne parlons pas de la machine à laver et de sa programmation réservée à des êtres qui voient de près.
L'homme voit loin et c'est ce qui fait sa puissance.

Alors devant tant d'évidences, peut-être faut-il cesser d'évoquer le machisme ou la fainéantise dans la réticence de l'homme à faire certaines tâches ménagères au-dessus de ses forces. C'est juste une question de champ visuel inadapté à l'étroitesse du territoire domestique.

Mais il ne faut pas désespérer : maintenant que l'homme ne chasse presque plus, son champ visuel va lui aussi s'élargir. Et un jour, il deviendra enfin l'égal de la femme dans la maîtrise des arts ménagers.

Disons dans quelques siècles ...

6/3/14 11:21 PM  

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