20 septembre, 2023

Burn out !


 Lundi soir en dinant, l'un des convives qui doit avoir une dizaine d'années de moins que moi, nous expliquait que son divorce trouvait son origine dans le bun out qu'il aurait fait voici quelques années. On a beau se marier pour le meilleur et pour le pire, rares sont les couples qui n'échouent pas lorsqu'un événement négatif durable survient. C'est moche mais c'est la vie. On se marie jeune, on croit épouser un surhomme plein de ressources et quinze ans après, on se retrouve avec une loque anxieuse prostrée sur le canapé. Mais qu'est ce que le burnout ?

Le syndrome d’épuisement professionnel, également désigné par l'anglicisme burnout est la combinaison d'une fatigue profonde, d'un désinvestissement de l'activité professionnelle auxquels se rajoutent un sentiment d'échec et d'incompétence dans le travail. Le syndrome d'épuisement professionnel est considéré comme le résultat d'un stress professionnel devenu chronique : incapable de s'adapter aux exigences de son environnement professionnel, l'individu voit son énergie, sa motivation et son estime de soi décliner. 

Il y a pourtant des signes qui devraient alerter le salarié qu'il va se casser la figure bientôt mais il n'en a cure parce qu'il s'investit énormément dans le travail et qu'il se sent capable de surmonter la crise qu'il traverse. Au pire, s'il est un peu angoissé, il se remonter le moral le soir en se versant, un, deux ou dix whiskies bien tassés. Chacun sait que la picole est un bon antidépresseur et un anxiolytique fabuleux. Et puis, l'alcoolisme, c'est pour les autres. 

Au pire, il ira voir son généraliste en lui expliquant qu’il a une "petite baisse d'énergie mais rien de grave et surtout pas une dépression!". Si d’aventure le généraliste lui propose un antidépresseur et pourquoi pas, le recours à un thérapeute, surtout pas, parce que ça c’est pour les faibles. Il s'abaisserait éventuellement à prendre un anxiolytique, un petit coup de Xanax, pourquoi pas, pour passer la période.

Hélas, la période de stress ne passe pas ; au contraire elle s’intensifie. Arrivent évidemment les douleurs généralisées, les erreurs dues au manque d’attention, des insomnies, soit d'endormissement dues à l'anxiété, soit des réveils nocturnes dus à la dépression qui fait son nid petit à petit. L'individu devient terriblement irritable quitte à se ce que son entourage en fasse les frais. Les insultes puis les coups tombent et ça se finit d'abord au commissariat puis devant un juge pour divorcer. Et quand ça se finit mal, on se suicide tout simplement parce qu'à un simple problème professionnel, on a bêtement rajouté des multiples problèmes personnels.

 Bien sur, ça n'arrive pas dans n'importe quel milieu professionnel. Les professions les plus à risques sont celles ayant une forte exigence mentale, émotionnelle et affective et dans lesquelles la responsabilité vis à vis d'autrui est importante. C'est souvent le risque dans les métiers de soignants ou dans la police par exemple. Moi qui vous parle, il m'est arrivé de faire des séances fort tardives ; je crois que mon record c'est une séance à deux heures du matin après un échange de SMS. J'avais senti que le patient était enfin réceptif alors je l'ai pris sur Skype et hop, on a fait une séance.

On notera aussi qu'un risque existe chaque fois que l'on exige des objectifs importants sans donner à la personne les moyens de les réaliser. J'ai ainsi eu un brillant ingénieur des Mines qui est allé au tapis parce que l'entreprise qui l'employait exigeait toujours plus de lui. Pour cette entreprise exerçant dans le luxe, l'informatique c'était simple, il s'agissait juste d'appuyer sur deux ou trois touches et c'était bâché. Et mon pauvre patient, en essayant de suivre ce rythme infernal a déclaré forfait. Je m'étais même fâché tout rouge pour l'obliger à arrêter en lui disant que s'il continuait à faire n'importe quoi, qu'il ne le ferait pas en faisant partie de ma clientèle parce que je ne voulais pas être responsable de son suicide. Bah oui, parfois il faut être dur !

Évidemment, certaines personnes sont bien plus à risques que d'autres. Ce sont toutes celles ayant de fortes attentes en termes de performance et de réussite car l'échec ou pire la médiocrité leur est insupportable. Ce sont les personnes liant excessivement leur estime de soi a leurs performances professionnelles et notamment quand elles n'ont aucun autre centre d'intérêt que le travail. 

Pour ma part, j'ai toujours estimé qu'à la base de tout burnout, il y avait une identité sociale flageolante dans laquelle, la personne se construit principalement dans le regard d'autrui qu'il estime seule capable de lui accorder de 'l'importance. u départ, ce seront les diplômés d'état dont il fera grand cas puis par la suite, ses réussites professionnelles qui lui tiendront lieu d'exosquelette. ôtez lui cela et vous aurez un pauvre sujet fragilisé incapable de se tenir debout et de s'apporter de l'estime.

Passée la période durant laquelle il tentera de s'adapter à ce stress en acceptant tout et n'importe quoi comme un nourrisson auquel on aurait pris sa tétine, il s'abattra dans la dépression mettant alors son environnement immédiat en danger voire sa vie elle-même.

Aucun métier, aucune profession ne mérite qu'on meure pour elle. Jouer aux héros et aux surhommes, pourquoi pas mais que le jeu en vaille la peine. Sacrifiez vous pour sauver plus que vous si vous avez décidé d'être un héros mais vous sacrifier pour un poste dans le tertiaire n'en vaut pas la peine. Sincèrement cher lecteur, il faut être un gros débile immature pour mettra sa santé mentale, son couple, sa famille ou sa vie an danger pour un poste de consultant ou de commercial. Quand vous sentez que le vent force que la toile se tend, que vous commencez à prendre trop de gite, ramenez la voilure et au pire, rentrez au port. Car n'oubliez jamais que :

Les cimetières sont remplis de gens indispensables !

NB : je rappelle qu'en cas de problèmes, c'est faire preuve de sagesse que s'adresser en premier lieu à son médecin et e cas échéant à un psy.