11 novembre, 2023

11 Novembre !

 


Lorsque j'ai créé ce blog, j'ai pris l'habitude de rédiger un petit billet chaque 11 novembre pour commémorer à ma manière l'armistice de la Grande guerre et surtout le sacrifice de tous ces jeunes et moins jeunes qui ont péri ou ont souffert dans leu chair pour assouvir les batailles oligarchiques.

Je n'ai rien fait de spécial en ce jour puisque voici dix jours que j'avais apporté ma petite pierre à l'édifice, mince contribution destinée à honorer nos morts.

Il se trouve que dans la commune où je vis, ma famille; dont je suis maintenant le seul représentant, possède trois tombeaux. A côté de l'un d'eux il y a la tombe d'un petit caporal tombé au champ d'honneur en 1915. C'est ne sépulture simple en ciment assez simple mais tout de même orée de six petits pilastres en fonte que relie une chaine et d'un crucifix ouvragé en fer. La tombe est en très mauvais état et l'on distingue encore un peu la cocarde bleu blanc rouge sur laquelle figure le nom maintenant presque illisible.

Je ne sais rien de ce petit caporal, ni qui il était et encore moins dans quelles circonstances il est mort. Est-il tombé d'un coup fauché par une balle de Mauser ou une rafale de Maxim, est-il mort après avoir été blessé dans un quelconque hôpital de l'arrière ou simplement dans l'ambulance qui l'y amenait, je n'en sais fichtrement rien. 

Tout ce que je sais, c'est que la République, celle dont on nous rabat sans cesse les oreilles, en bonne marâtre (j'allais écrire en bonne salope), l'a maintenant totalement oublié ce petit caporal. J'en veux la plaque de plastique qui ornait voici encore quelques années cette tombe où figurait la mention "Concession à perpétuité disponible". Autant vous dire que ces monstres allaient mettre les restes du petit caporal dans une fosse commune et détruire cette tombe pour la remplacer par une affreux monument en granite hideux.

Mais la règle, c'est que la commune ne peut reprendre cette concession qu'après constatation d'abandon, et après avoir respecté un délai d'au moins trente ans. Et l'entretien par toute personne, même étrangère, a pour effet de faire perdurer cette concession, qui ne peut donc être reprise. C'est évidemment ce que j'ai fait.

J'ai arrangé la tombe du mieux que j'ai pu, en désherbant et en redressant les potelets de fonte. Enfin, à chaque Toussaint, l'inconnu a droit à son pot de chrysanthèmes. Ça doit lui faire une belle jambe maintenant qu'il est mort me direz-vous ? J'en suis bien conscient mais bon plutôt que de m'incliner face à un monument aux morts que je n'ai pas connu, cela me permet d'honorer un mort à moi; un gars avec qui j'ai tissé un lien alors que je n'en connais rien.

Et en plus, je fais coup double car en plus de commémorer le sacrifice de ce petit caporal, je parviens à emmerder la marie, ce qui n'a pas de prix ! Vous ai-je déjà dit que je détestais les élus ? Oui, je crois.

1 Comments:

Blogger Mourad said...

Fascinant! J'ai fait la même chose à Nice cet été pour la première fois. De chaque côté du tombeau familial, une tombe en déshérences.

J'en ai profité pour aussi récurer celle du pote de mon père, dont la gauchiste fille ne daigne s'occuper.

P't'être qu'un jour, dans 100 ans, une bonne âme regardera la mienne en se disant "allez, j'le connais pas mais un p'tit coup et merde à la Ville".

2/12/23 7:18 AM  

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