01 novembre, 2023

Addictions !


 J'en aurai vu des alcoolos et des toxicos. D'ailleurs, rien de péjoratifs dans ces abréviations car c'est une clientèle que j'apprécie. Je crois bien les connaitre et j'espère avoir été efficace dans l'aide que je leur ai apportée. Je crois avoir été performant mais je préfère rester humble, une fois 'est pas coutume, car je sais combien il est dur de se débarrasser d'une addiction. Les yakas et fokons ne devraient pas oublier que si la peolr est facile, lart est difficile.

Moi même, ancien gros fumeur qui me tapait mes deux paquets de JPS noires longues par jour, mes cif-garettes me manquent. Oh, il ne s’agit pas du produit en lui même.J4ai beau ne plus fumer, mon cabineest toujours "fumeur" et on peut descendre un paquet devant moi sans que je n'aie envie d'en prendre une. Non, c'est plus pernicieux que ça et sans doute plus idiot, je ne m'aime pas en non fumeur. Moi, le roi du café/Perrier clopes, j'ai l'impression d'être devenu plus fade : un non fumeur. Voire pire : un ancien fumeur. 

Je trouve même que les blaireaux qui se pavanent heureux d'avoir arrêté la clope et donnent des conseils à tout le monde ne méritaient pas d'être ds fumeurs. J'ai même un vieux fond de dégoût pour ceux qui me disent avoir arrêté parce que "le médecin leur a fait peur". La peur du gendarme? Quelle horreur, ça me rappelle les idiots qui n'osaient pas sortir sans leur passe sanitaires. Qu'est-ce que je peux être idiot parfois ! Mais bon, je le sais. 

Et pourtant je vous jure que vous pourriez me laisser une cartouche de mes clopes préférées chez moi, je n'en prendrais pas une. L'époque n'est plus à la clope, elle est à l'hygiénisme alors je m'adapte. Je me conforte me disant qu'au moins, je garde mon oseille pour moi et que je ne finance pas en achetant des cigarettes le train de vie dispendieux de l'état obèse !

Alors imaginez que si moi, pauvre fumeur j'en suis là, ce qu'il en est des héroïnomanes et autres alcooliques qui ont connu des dépendances autrement plus pourries que la mienne. C'est pour cela que j'ai du mal avec les donneurs de conseils avisés qui pensent avoir la recette magique. J'ai ainsi envoyé balader (j’allais dire chier) un jeune psychiatre qui expliquait que si l'on avait plusieurs addictions, il fallait les combattre toutes en même temps. Bien sur gros débile, comme en construction, on bâtit les murs en même temps que le toit c'est très connu. De la même manière qu'en stratégie militaire, c'est très intelligent d'ouvrir deux fronts à la fois.

Malheureux ! Un héroïnomane si on ne lui laisse pas sa pauvre clope, il va crever. Déjà qu'il aura tendance à se venger sur la picole de l'arrêt de la drogue, si en plus on ne lui laisse rien, c'est fini. Chaque chose à la fois. Cela me rappelle un généraliste qui voici quinze ans au moins m'avait adressé une patiente toxicomane et séropositive à qui en plus, on avait retiré la garde de son gosse. Avec elle, je suis sur que ça a été un succès car lorsqu'elle a commencé à construire avec autant de constante et de persévérance qu'elle avait détruit, elle a très bien réussi. 

Et là, son médecin avec qui je déjeunais m'avait dit être un peu inquiet du fait que maintenant elle puisse trop bosser. Comme si j'allais rendre raisonnable une ancienne toxicomane qui en était à la shooteuse ! Le mieux qu'on puisse faire c'est de substituer une dépendance moins grave a une très grave ou une positive à une négative. Ensuite, seulement, la sagesse peut venir mais ce n'est plus mon boulot. 

Ce n'est pas sur un gars qui regarde des vidéos de mini-pelles qu'il faut compter pour transformer les gens en golems. Marre des normies dont la vie a toujours d'une rectitude absolue et qui pensent conseiller ceux pour qui une journée vécue sans addiction relève déjà de l'exploit.

Je vous le dis un bon psychiatre qui ne sait pas ce qu'est une CL12S, méfiez-vous ! Les gens qui ont des bureaux trop bien ordonnés sont rarement très intelligents !