Conseils aux femmes dont les compagnons ou maris ne sont pas ordonnés !
Premièrement, on sait que les femmes se plaignent souvent du fait que les hommes manquent d’ordre. C‘est une réalité statistique que la neurobiologie parviendra peut-être à expliquer un jour. Peut-être le cerveau masculin, manque-t-il d’une zone dédiée au passage d’aspirateur, dont celui des femmes serait pourvu ? Je n’en sais rien ! Et je vous répète que je parle en termes de statistiques et que je ne dis pas que TOUS les hommes sont bordéliques, ni que TOUTES les femmes sont des ménagères accomplies, même si elles le devraient, parce que si elles attendent une aide des hommes, c'est mal barré !
Enfin, vous savez, puisque j’ai publié deux articles sur lui, que j’adore Joe R. Lansdale, auteur américain de polars très drôles. Dans l’extrait suivant, issu de l’ouvrage intitulé Tape-cul, Léonard Pine, homosexuel noir et républicain, explique à son ami, Hap Collins, hétérosexuel blanc démocrate, qu’il héberge chez lui, les vertus de l’ordre. En effet, Hap Collins, ayant vu sa maison détruite par une tornade est hébergé par son ami Léonard.
La manière imagée dont le problème est abordé et traité constitue une belle leçon de thérapie comportementale dont on peut s'inspirer !
[…]
Il (Léonard) grommela :
- Avant de parler des merdes à l’extérieur, on va s’occuper de celles de l’intérieur. Je veux dire, ma merde et la tienne, ramène tes fesses.
Je le suivis dans la maison.
- Assieds-toi là et attends une minute ordonna-t-il.
Je m’installais sur le canapé et il quitta la pièce. Un moment plus tard, il réapparut avec un rouleau de papier cul et un dérouleur.
- Laisse moi t’expliquer un petit truc Hap. Tu vois, quand tu utilises la dernière feuille pour essuyer ta vilaine rondelle, tu prends l’axe du dérouleur, c’est ce truc-là, long et raide, contrairement à ta queue, j’en suis sur. Et ce truc – on va l’appeler « la bite » car c’est un concept que tu es sans doute capable de comprendre – tu le glisses dans le tube du rouleau…
« Et pour rester au niveau de tes facultés intellectuelles, ce trou on le nommera « chatte ». Donc tu attrapes la bite, tu la mets dans la chatte, et quand tu as terminé cette opération, tu te rends compte que la bite est plantée dans la chatte et qu’elle ressort par l’autre bout du tube, disons « l’anus ». Ensuite, tu attrapes les deux extrémités de la bite, et tu glisses dans les petites encoches qui la feront tenir au mur de la salle de bains. Et de cette façon, t’as un rouleau neuf sur un bâton. C’st pas trop compliqué pour toi, Hap ?
- Mon Dieu, Léonard, ne monte pas sur t s grands chevaux.
- Ouais. Sauf qu’y a rien de pire que de couler un bronze bien gras et de devoir se dandiner jusqu’au placard pour prendre un nouveau rouleau, avec un foutu gros morceau de merde qui te pendouille au cul… Tu devrais essayer, à l’occasion.
- C’est pas mon sport préféré.
- Laisse moi te poser une question, Hap. Qui d’après toi, recharge ce foutu dérouleur ?
- Les elfes ?
- Non. Une autre question, maintenant. Seras-tu capable désormais, avec cette formation sommaire, de mettre la bite dans la chatte ?
- Et si le tube a la migraine ?
- Ne me pousse pas à bout Hap. Je n’ai pas terminé. Ecoute moi un instant.
- Léonard abandonna le PQ et le dérouleur sur son fauteuil. Il sortit le balai du placard, puis il s’agenouilla devant el canapé et grogna :
- Soulève tes pieds.
J’obéis. Il fit disparaître le balai en dessous et en ressorti un slip qui avait du être blanc des siècles auparavant. A présent, il était grisâtre, plein de toiles d’araignée, et deux cafards morts lui servaient d’épingles de cravate.
- C’est pas à moi ça, annonça Léonard. Ce machin, c’est de tes vieux caleçons pourris. Il est sous le canapé depuis que tu t’es installé chez moi. Aujourd’hui, je fais le ménage et sur quoi je tombe ?
- Les elfes du papier cul ?
- Ta culotte merdeuse.
- Je soupçonne que ces elfes doivent déconner avec mes calcifs.
Il me colla le balai et le sous-vêtement sous le nez et grommela :
- Y’a une tache de merde au fond. C’est ta marque de fabrique.
- Fais gaffe, tu pourrais crever un oeil à quelqu’un avec ce caleçon.
- C’est le tien Hap. Le tien !
- Bon sang comment le sais-tu ? Tu vérifies mes dessous tous les soirs ? Il appartient peut-être à un de tes anciens petits amis ?
- Non parce que je ne couche pas avec des hommes qui ne s’essuient pas correctement le cul. Et ce n’est pas le mien non plus, parce que je n’enlève pas mes slips dans le séjour pour les balancer d’un coup de pied sous les meubles. Cà, c’est signé Hap Collins. Ca et uriner à côté des chiottes.
- Dans ce cas, tu devras faire le ménage plus souvent, comme çà, y aurait plus de sous-vêtements sous le canapé, ni de pipi dans la salle de nains…
- Hap, là tu me cherches, mec.
- Voilà comment je vois les choses, mon vieux : si ces elfes réussissent à changer les rouleaux de PQ, ils devraient aussi être capables aussi de récupérer les slips sous les meubles et de donner un coup de chiffon autour des chiottes. Pendant ce temps, toi et moi, on se la coulerait douce.
[…]
Joe R. Lansdale, Gallimard, mai 2004, collection Série Noire, ISBN 2070499820
Résumé :
"Hap Collins se sent vieux. Malgré son copain Leonard, sa fiancée Brett, il se sent grisonner, picole trop et voudrait bien trouver un autre job que videur au Black Lace de LaBorde (Texas). Aussi quand Brett lui demande un coup de main pour sortir sa fille, Tillie, des pattes de Big Jim Clemente, maître-maquereau et seigneur de Hootie Hoot (Oklahoma), il embarque Leonard et les voilà repartis... L'ennui, c'est que Big Jim Clemente a revendu Tillie aux Bandidos Supremes, un gang de bikers tendance nazie dont le Q.G. est juste de l'autre côté de la frontière mexicaine..."
Voilà exposée, une manière délicate et très joliment imagée, dont vous pourrez vous inspirer, Mesdames et Mesdemoiselles, pour expliquer à vos maris et compagnons, la nécessité d’avoir un minimum d’ordre.
Désolé de vous infliger un tel texte la veille de Noël ! Je me rattraperai demain, c’est promis !
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