Victime de l'empire du bien !
Il faut lire et relire sans cesse Philippe Muray. Aujourd'hui, loin des gloires frelatées sans cesse encensées par les médias traditionnels, le discret Philippe Muray, qui était loin d'avoir la même réserve dans ses écrits, reste sans doute le meilleur spectateur et analyste de l'époque contemporaine.
En m'élevant contre cette mode stupide, qui consisterait à affirmer que pour être un bon père, il faut à tout prix assister à l'accouchement, je n'avais pas d'autre ambition que de m'attaquer à une sorte de mode stupide ne reposant sur aucune donnée scientifique mais uniquement sur une sorte de code issu du polically correct anglo-saxon, cette lèpre véhiculée par des prédicateurs fous qui attaque la raison.
S'agissant de ce problème, pour ma part, je pense les hommes font ce qu'ils veulent, pourvu que leurs désirs soient, comme on dit en droit, libres et éclairés, et non manipulés par une clique de bienpensants à la solde de féministes hystériques. Dans ce texte, j'expliquais en gros, entre autres choses, que le danger était grand d'assister à une vaste entreprise de dévirilisation qui ne dit pas son nom.
Bien entendu, je ne suis pas le seul à penser cela, et des confrères plus médiatiques ont le même avis, de même que des philosophes de renom. Le style était volontairement polémique et provoquant puisque ce texte était destiné à être lu par mon cher filleul et non pas une bande de débiles décérébrées. De plus, je constate qu'aucune de ces demeurées n'a pris le temps de lire le texte figurant sous le titre de mon blog. Non, ces micro-hyènes stupides se jettent sur l'os et c'est la curée.
Ce que vit l'homme occidental contemporain est un peu ce que vit la grenouille que l'on placerait dans un récipient d'eau froide que l'on mettrait à chauffer à feu doux. La température croissant doucement, la grenouille s'endormira paisiblement pour mourir enfin, sans même s'en apercevoir. Alors que si elle avait été placée directement dans l'eau bouillante, il est évident qu'elle aurait sauté hors du récipient. Petit à petit, on tente de soulever des problèmes qui n'existent pas afin de faire croire à l'oppression de la femme occidentale. Et petit à petit, l'homme de plus en plus coupable, se renie. L'excellent texte de mon confrère Il Sorpasso, illustre bien un de ces faux problèmes dont la propagandastaffel nous abreuve.
Curieusement, la réalité que je croise dans mon cabinet est différente. Je reçois entre deux tiers et trois quarts de femmes. Etant installé à Paris, dans un joli quartier, l'immense majorité de ces femmes est éduquée et diplômée. Toutefois, la plupart ne m'entretiennent que de leurs histoires d'amour. Et le moins que l'on puisse dire, mais je rédigerai des articles spécifiques sur ce sujet, est que les relations entre hommes et femmes sont loin d'être idylliques. Si il était évidemment normal que les femmes accèdent aux même droits que les hommes, le fait qu'elles aient finalement plus de droits, puisque victimes déclarées des hommes, leur confèrent dorénavant un statut ambigu.
Toujours adorées parce qu'elles sont capables, en tant que femelles de l'espèce de donner de belles érections, il semble pourtant que leurs revendications perpétuelles les rendent moins fréquentables au long cours. J'ai tellement de célibataires de plus de trente ans (seules, larguées, etc.) que je ne sais qu'en faire. Le plus amusant est qu'une femme qui organise des diners pour célibataires et à qui une de mes patientes avait donné mes coordonnées, m'a téléphoné voici quelques mois pour me demander si je n'avais pas des hommes célibataires à lui envoyer. J'ai aussi pu constater que si on nous reproche toujours notre sempiternelle envie de sexe, laquelle peut être une faille voire une dépendance, ce qui me marque généralement chez les femmes, c'est leur dépendance à l'amour, à la relation à deux, à la fusion.
Chose amusante, voici quelques temps l'émission Zone interdite du 24 juin 2007 intitulée "Elles cherchent l'amour au soleil", nous montrait une nouvelle forme de tourisme sexuel, dans laquelle nous assistions à de tristes scènes. Il s'agissait de canadiennes célibataires, venues en République Dominicaine pour tenter de se trouver un gigolo apte à satisfaire leurs désirs sexuels mais aussi pour combler leur solitude. D'abord assez amusé, j'avais trouvé d'une tristesse poignante toutes ces presque vieilles occidentales, obligées de faire des milliers de kilomètres pour avoir ce qu'elles avaient contribué à faire disparaitre chez elle : un homme.
C'était d'autant plus pathétique, que la manière dont les jeunes hommes les traitaient avait tout de la putasserie la plus ignoble. Ces canadiennes n'en étaient pas dupes mais se contentaient de croire que leur amant du moment avait un minimum d'affection pour elles. Certaines envisageaient même de ramener leur amant au pays. Pourquoi pas, puisqu'incapables de nouer des relations correctes avec un homme, elles avaient le loisir d'en acheter un. Mais ce genre de choses, on préfère l'ignorer et s'occuper de faux problèmes.
Quoiqu'il en soit, c'est très amusant qu'un texte aussi confidentiel ait pu à ce poitn déchaîner les passions. Je fus très amusé de voir, comment mes propos furent colportés, relayés, déformés, jusqu'à aboutir à une stupide caricature qui doit tout à l'émotion mais rien à la raison. Ceci, le cher Philippe Muray, l'a fort bien analysé dans un ouvrage magistral intitulé : "L'empire du bien". Il me serait trop long de citer cet ouvrage car je crois que chacun de ses pages mérite par son acuité et la qualité de son écriture d'être citée !
Comme l'explique si bien l'auteur, au dos de l'ouvrage :
" Les valeurs que notre époque juge excellentes, et même indispensables au bien commun, m'apparaissaient depuis longtemps comme néfastes, grotesques, et plus encore dangereuses pour la liberté des individus. Elles sont ici critiquées, flétries, piétinées autant que je l'ai pu. la dictature implacable des Vertueux de profession envahit la fin de ce siècle, armée d'un terrorisme philanthropique inviolable puisqu'il prétend s'exercer au nom de l'intérêt général et du bonheur de tous. L'Empire du Bien triomphe: il est donc urgent de le saboter."
S'il est urgent de saboter l'empire du bien, et je suis ravi, fut-ce par ce très modeste article d'y avoir contribué, il est tout aussi urgent de lire ce livre, qui je crois donne des clés pour comprendre l'atroce société dans laquelle on vit, sorte de dictature molle où l'émotionnel a remplacé toute analyse.
Et puis pour bien finir, permettez moi de citer un extrait d'un fabuleux article du même auteur :
"Rien n'est plus dangereux que l'Avant-gardiste acculé dans ses retranchements dorés. Ce ne sont pas des valeurs qu'il défend, ce sont des intérêts. Pour un peu, il en oublierait d'être poli. Attaqué, on le voit se raidir en accusant ses adversaires de raideur. Notable comme il y en eut rarement parmi les artistes, il traite les autres de notables. Créateur officiel, protégé, survivant dans une tiède sécurité, il continue à revendiquer pour lui-même la flamme, la nouveauté, la hardiesse de la recherche, la fraîcheur de l'inexpérience fracassante, I'audace, le charme, la spontanéité pimpante et fringante. Nanti, il tient absolument à passer pour maudit. Sa force inusable, c'est son insolence. Bien sûr, il n'y a plus que lui qui s'imagine encore qu'il transgresse quelque chose en "faisant parler" le corps, en "déconstruisant" la langue ou en "provoquant" le marché de l'art par ses exhibitions ; mais ne le lui dites pas, ça lui ferait de la peine. Il dure depuis si longtemps avec la certitude confortable que la lutte de l'innovation contre la tradition est la condition du principe de développement de la société, et se solde automatiquement par la déroute ridicule de la tradition ! C'est tout ce qui lui est resté du marxisme évanoui, cette croyance attendrissante que "le nouveau est invincible", qu'il a l'avenir pour lui et le vent de l'Histoire dans les voiles. Du coup, si on fait mine de l'attaquer, c'est un sacrilège, un affront-inqualifiable. Un crime qui va bien plus loin que l'avant-garde elle-même : rien qu'en le critiquant, c'est toute l'humanité qu'on risque de priver de ses raisons d'espérer."
En m'élevant contre cette mode stupide, qui consisterait à affirmer que pour être un bon père, il faut à tout prix assister à l'accouchement, je n'avais pas d'autre ambition que de m'attaquer à une sorte de mode stupide ne reposant sur aucune donnée scientifique mais uniquement sur une sorte de code issu du polically correct anglo-saxon, cette lèpre véhiculée par des prédicateurs fous qui attaque la raison.
S'agissant de ce problème, pour ma part, je pense les hommes font ce qu'ils veulent, pourvu que leurs désirs soient, comme on dit en droit, libres et éclairés, et non manipulés par une clique de bienpensants à la solde de féministes hystériques. Dans ce texte, j'expliquais en gros, entre autres choses, que le danger était grand d'assister à une vaste entreprise de dévirilisation qui ne dit pas son nom.
Bien entendu, je ne suis pas le seul à penser cela, et des confrères plus médiatiques ont le même avis, de même que des philosophes de renom. Le style était volontairement polémique et provoquant puisque ce texte était destiné à être lu par mon cher filleul et non pas une bande de débiles décérébrées. De plus, je constate qu'aucune de ces demeurées n'a pris le temps de lire le texte figurant sous le titre de mon blog. Non, ces micro-hyènes stupides se jettent sur l'os et c'est la curée.
Ce que vit l'homme occidental contemporain est un peu ce que vit la grenouille que l'on placerait dans un récipient d'eau froide que l'on mettrait à chauffer à feu doux. La température croissant doucement, la grenouille s'endormira paisiblement pour mourir enfin, sans même s'en apercevoir. Alors que si elle avait été placée directement dans l'eau bouillante, il est évident qu'elle aurait sauté hors du récipient. Petit à petit, on tente de soulever des problèmes qui n'existent pas afin de faire croire à l'oppression de la femme occidentale. Et petit à petit, l'homme de plus en plus coupable, se renie. L'excellent texte de mon confrère Il Sorpasso, illustre bien un de ces faux problèmes dont la propagandastaffel nous abreuve.
Curieusement, la réalité que je croise dans mon cabinet est différente. Je reçois entre deux tiers et trois quarts de femmes. Etant installé à Paris, dans un joli quartier, l'immense majorité de ces femmes est éduquée et diplômée. Toutefois, la plupart ne m'entretiennent que de leurs histoires d'amour. Et le moins que l'on puisse dire, mais je rédigerai des articles spécifiques sur ce sujet, est que les relations entre hommes et femmes sont loin d'être idylliques. Si il était évidemment normal que les femmes accèdent aux même droits que les hommes, le fait qu'elles aient finalement plus de droits, puisque victimes déclarées des hommes, leur confèrent dorénavant un statut ambigu.
Toujours adorées parce qu'elles sont capables, en tant que femelles de l'espèce de donner de belles érections, il semble pourtant que leurs revendications perpétuelles les rendent moins fréquentables au long cours. J'ai tellement de célibataires de plus de trente ans (seules, larguées, etc.) que je ne sais qu'en faire. Le plus amusant est qu'une femme qui organise des diners pour célibataires et à qui une de mes patientes avait donné mes coordonnées, m'a téléphoné voici quelques mois pour me demander si je n'avais pas des hommes célibataires à lui envoyer. J'ai aussi pu constater que si on nous reproche toujours notre sempiternelle envie de sexe, laquelle peut être une faille voire une dépendance, ce qui me marque généralement chez les femmes, c'est leur dépendance à l'amour, à la relation à deux, à la fusion.
Chose amusante, voici quelques temps l'émission Zone interdite du 24 juin 2007 intitulée "Elles cherchent l'amour au soleil", nous montrait une nouvelle forme de tourisme sexuel, dans laquelle nous assistions à de tristes scènes. Il s'agissait de canadiennes célibataires, venues en République Dominicaine pour tenter de se trouver un gigolo apte à satisfaire leurs désirs sexuels mais aussi pour combler leur solitude. D'abord assez amusé, j'avais trouvé d'une tristesse poignante toutes ces presque vieilles occidentales, obligées de faire des milliers de kilomètres pour avoir ce qu'elles avaient contribué à faire disparaitre chez elle : un homme.
C'était d'autant plus pathétique, que la manière dont les jeunes hommes les traitaient avait tout de la putasserie la plus ignoble. Ces canadiennes n'en étaient pas dupes mais se contentaient de croire que leur amant du moment avait un minimum d'affection pour elles. Certaines envisageaient même de ramener leur amant au pays. Pourquoi pas, puisqu'incapables de nouer des relations correctes avec un homme, elles avaient le loisir d'en acheter un. Mais ce genre de choses, on préfère l'ignorer et s'occuper de faux problèmes.
Quoiqu'il en soit, c'est très amusant qu'un texte aussi confidentiel ait pu à ce poitn déchaîner les passions. Je fus très amusé de voir, comment mes propos furent colportés, relayés, déformés, jusqu'à aboutir à une stupide caricature qui doit tout à l'émotion mais rien à la raison. Ceci, le cher Philippe Muray, l'a fort bien analysé dans un ouvrage magistral intitulé : "L'empire du bien". Il me serait trop long de citer cet ouvrage car je crois que chacun de ses pages mérite par son acuité et la qualité de son écriture d'être citée !
Comme l'explique si bien l'auteur, au dos de l'ouvrage :
" Les valeurs que notre époque juge excellentes, et même indispensables au bien commun, m'apparaissaient depuis longtemps comme néfastes, grotesques, et plus encore dangereuses pour la liberté des individus. Elles sont ici critiquées, flétries, piétinées autant que je l'ai pu. la dictature implacable des Vertueux de profession envahit la fin de ce siècle, armée d'un terrorisme philanthropique inviolable puisqu'il prétend s'exercer au nom de l'intérêt général et du bonheur de tous. L'Empire du Bien triomphe: il est donc urgent de le saboter."
S'il est urgent de saboter l'empire du bien, et je suis ravi, fut-ce par ce très modeste article d'y avoir contribué, il est tout aussi urgent de lire ce livre, qui je crois donne des clés pour comprendre l'atroce société dans laquelle on vit, sorte de dictature molle où l'émotionnel a remplacé toute analyse.
Et puis pour bien finir, permettez moi de citer un extrait d'un fabuleux article du même auteur :
"Rien n'est plus dangereux que l'Avant-gardiste acculé dans ses retranchements dorés. Ce ne sont pas des valeurs qu'il défend, ce sont des intérêts. Pour un peu, il en oublierait d'être poli. Attaqué, on le voit se raidir en accusant ses adversaires de raideur. Notable comme il y en eut rarement parmi les artistes, il traite les autres de notables. Créateur officiel, protégé, survivant dans une tiède sécurité, il continue à revendiquer pour lui-même la flamme, la nouveauté, la hardiesse de la recherche, la fraîcheur de l'inexpérience fracassante, I'audace, le charme, la spontanéité pimpante et fringante. Nanti, il tient absolument à passer pour maudit. Sa force inusable, c'est son insolence. Bien sûr, il n'y a plus que lui qui s'imagine encore qu'il transgresse quelque chose en "faisant parler" le corps, en "déconstruisant" la langue ou en "provoquant" le marché de l'art par ses exhibitions ; mais ne le lui dites pas, ça lui ferait de la peine. Il dure depuis si longtemps avec la certitude confortable que la lutte de l'innovation contre la tradition est la condition du principe de développement de la société, et se solde automatiquement par la déroute ridicule de la tradition ! C'est tout ce qui lui est resté du marxisme évanoui, cette croyance attendrissante que "le nouveau est invincible", qu'il a l'avenir pour lui et le vent de l'Histoire dans les voiles. Du coup, si on fait mine de l'attaquer, c'est un sacrilège, un affront-inqualifiable. Un crime qui va bien plus loin que l'avant-garde elle-même : rien qu'en le critiquant, c'est toute l'humanité qu'on risque de priver de ses raisons d'espérer."
Pour le texte complet, c'est ici ---> cliquez !
Pou le connaitre encore mieux, c'est là ---> cliquez !
Pour l'apprécier, c'est dans ses livres !
8 Comments:
Très bel article apaisé et intelligent. Merci
Sur ce, je viens de commander le livre...ainsi que "Atlas Shrugged" de Ayn Rand.
Lisez Muray, en plus il écrit fort bien et est bourré d'humour. Pour gagner sa vie, il publiait des polars. Il semblerait qu'il ait écrit un paquet de "Police mondaine" !
Je connais Ayn Rand mais ne l'ai jamais lue, on m'a dit que c'était excellent.
Et si on allait faire le tour de la République Dominicaine en Harley Davidson? On y rencontrerait sans doute des québecoises...
Oui! Lire et relire Muray: les 5 tomes des exorcismes spirituels, notamment, et son analyse lucide, donc cruelle, de la sainte modernité en marche.
Chaque fois que je le peux, j'encourage sur mon blog à ce qu'on le lise. Et je ne suis pas peu fier de lui avoir fait gagner, fût-ce à titre posthume, une poignée d'admirateurs supplémentaires.
Bonne nouvelle : Philippe Muray n'est pas mort ! La secte des Illumuray se répand sans bruit et sans vague. Les femmes qui veulent des hommes, les hommes qui aimeraient bien des femmes, les hommes qui cherchent des hommes, tous à l'abordage contre les Tartuffe, les Nounous gouvernementales, les artistes estampillés Ministère de la Culture ! Vive l'Injure, le Non, et l'élan vital...
Quelle joie de tomber sur ce blog autour de Philippe Muray.Je suis un thérapeute lyonnais qui essaie depuis un bon moment déjà de faire connaître son œuvre auprès des pairs et autres.Merci pour ce très juste article qui ne démérite pas et que ma propre pratique clinique confirme...amitiés
J'ai beaucoup aimé le dernier extrait que vous reproduisez. Je ne connaissais pas Philippe Muray, merci de me l'avoir fait découvrir !
Et dire que c'est en tapant les mots-clés "soigner sensitif" que je suis tombée sur votre blog ! Je lis depuis la plupart de vos articles : je zappe tout ce qui concerne les bagnoles et la clope, parce que ça me gonfle, mais pour le reste, je passe de très bons moments, tout en redécouvrant mes classiques (mes études de latin remontent un peu ! )
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