L'honneur ! (ou la susceptibilité ?)
Qu'est-ce que l'honneur ? Cela me serait difficile de répondre à cette question. Peut-être n'en ai-je pas suffisamment ou bien peut-être ai-je passé l'âge de me passionner pour ce genre de bêtises. Sans doute qu'en vieillissant, on ne perd sans doute pas son honneur mais on y attache moins d'importance. On mûrit et on devient moins sourcilleux et surtout moins susceptible.
J'ai pu m'apercevoir en dix ans d'exercice professionnel, que ce qui nuisait aux jeunes, c'est bien cette pesante susceptibilité. Qu'on leur parle mal, qu'on ne leur témoigne pas l'attention à laquelle ils imaginent avoir droit, qu'une volonté adverse se dresse sur leur chemin, et les voilà plongés dans des abîmes de susceptibilité qu'ils préfèrent appeler honneur.
Sans doute parce qu'il est plus facile de parler d'honneur que d'avouer sa susceptibilité. Etre un homme d'honneur, c'est un peu convoquer pour défendre sa cause, aussi bien les preux chevaliers du Moyen-Âge, que les bretteurs des siècles suivants ou les mafieux. Sentir que l’on est différent et né sous les mêmes auspices que tous les héros passés et présents.
Revendiquer sans cesse l'honneur, c'est faire comprendre à celui qui n'en a cure, qu'on est un peu au dessus de la mêlée, que l'on dispose de droits imprescriptibles dont nul ne peut nous priver. On signale ainsi que l’on fera grand cas de toutes les réflexions ou actions qui nous déplairont. En revanche, sa susceptibilité n’a rien de bien glorieux car, c’est admettre que quelque chose les touche et qu'ils ont le cuir moins endurci qu'ils ne l'imaginaient. Finalement, bien de personnes ont lu Pascal et comprennent que l’homme se rabaisse en voulant ainsi s’élever. Il n’y vraiment qu’un jeune pour croire à l’heroïsme.
L'honneur, ou son corollaire le respect, tant vanté par les racailles, est une valeur qui plait surtout aux jeunes. Dites à un vieux renard, à quelqu'un qui a un peu vécu, qu'il a manqué d'honneur, et vous ne récolterez qu'un sourire blasé. L’homme d’expérience sait, que plus que d’honneur, c’est de ruse et dé ténacité qu’il devrait faire preuve pour réussir. L’honneur, il le laisse à ceux qui aiment la gloire. L'expérience de la vie fait qu'on finit par comprendre que ce qu'on appelle l'honneur n'est souvent qu'une preuve d'immaturité affective, l'aveu d'une impuissance à asseoir sa virilité par les actes plutôt que par des postures un peu vaines.
L'expérience de la vie nous apprend à être plus souple et à pratiquer des accommodements avec le réel. On finit par comprendre qu'il vaut mieux être lâche que mort, que les défaites ne sont pas mortelles, et que les déclarations pusillanimes concernant un prétendu honneur sont le fait d'esprits en jachère mais pas d’hommes faits. On comprend que la technique vaut mieux que la rage et qu'il faut une sacrée structure avec absorption de chocs pour endurer les épreuves que nous envoient la vie.
Même si ma clientèle est composée pour les deux tiers voire les trois quarts de femmes, je reçois aussi des hommes. S’il est une catégorie avec laquelle je passe bien, ce sont les jeunes hommes, avec qui je m’entends fort bien. Ce n’est pas une clientèle complexe pourvu qu’on leur montre que l’on a déjà vécu ce qu’ils nous racontent mais aussi que l’on prenne garde à ne jamais heurter leur grande susceptibilité.
Ainsi, même si je constate que certains font souvent preuve d'une étonnante maturité intellectuelle qui fait que je m'adresse à eux comme s'ils avaient mon âge. Je prends cependant toujours garde de ne pas oublier les années qui nous séparent. Il ne faut en effet éviter de confondre la maturité intellectuelle et la maturité psychoaffective.
Tandis que la première est d'essence génétique, la seconde ne se cultive qu'en vivant. Or, l'adage le dit, "on ne peut être et avoir été". La susceptibilité est le handicap de la jeunesse, je dois toujours m'en souvenir.
Il m’arrive parfois de l’oublier avec mes amis. Tandis que de vieux sangliers au défenses acérées, comme Sean ou Urbain, endureront les pires piques, d’autres plus jeunes, moins aguerris bien que brillants, se dresseront sur leurs ergots comme de jeunes coquelets de l’année, si l’on se risque à une innocente plaisanterie sur leur honneur perdu. Leur jeunesse leur fait porter du crédit à cet honneur dont on ne sait rien. Nul ne les en blâmera parce que nous fumes pareils qu'eux.
Alors, l’honneur est-il une denrée si rare ou appartient-il à tous les être humains qui essaient de s’en montrer dignes au gré des circonstances ? Je n’en sais strictement rien. Toutefois, je présume que si l’honneur est devenu une vertu si commune, que n’importe quel petit con l’invoque à tout moment, c’est sans doute parce que l’on voit bien plus de vanité que de vertu dans les actions accomplies sous le signe de l’honneur.
J'ai pu m'apercevoir en dix ans d'exercice professionnel, que ce qui nuisait aux jeunes, c'est bien cette pesante susceptibilité. Qu'on leur parle mal, qu'on ne leur témoigne pas l'attention à laquelle ils imaginent avoir droit, qu'une volonté adverse se dresse sur leur chemin, et les voilà plongés dans des abîmes de susceptibilité qu'ils préfèrent appeler honneur.
Sans doute parce qu'il est plus facile de parler d'honneur que d'avouer sa susceptibilité. Etre un homme d'honneur, c'est un peu convoquer pour défendre sa cause, aussi bien les preux chevaliers du Moyen-Âge, que les bretteurs des siècles suivants ou les mafieux. Sentir que l’on est différent et né sous les mêmes auspices que tous les héros passés et présents.
Revendiquer sans cesse l'honneur, c'est faire comprendre à celui qui n'en a cure, qu'on est un peu au dessus de la mêlée, que l'on dispose de droits imprescriptibles dont nul ne peut nous priver. On signale ainsi que l’on fera grand cas de toutes les réflexions ou actions qui nous déplairont. En revanche, sa susceptibilité n’a rien de bien glorieux car, c’est admettre que quelque chose les touche et qu'ils ont le cuir moins endurci qu'ils ne l'imaginaient. Finalement, bien de personnes ont lu Pascal et comprennent que l’homme se rabaisse en voulant ainsi s’élever. Il n’y vraiment qu’un jeune pour croire à l’heroïsme.
L'honneur, ou son corollaire le respect, tant vanté par les racailles, est une valeur qui plait surtout aux jeunes. Dites à un vieux renard, à quelqu'un qui a un peu vécu, qu'il a manqué d'honneur, et vous ne récolterez qu'un sourire blasé. L’homme d’expérience sait, que plus que d’honneur, c’est de ruse et dé ténacité qu’il devrait faire preuve pour réussir. L’honneur, il le laisse à ceux qui aiment la gloire. L'expérience de la vie fait qu'on finit par comprendre que ce qu'on appelle l'honneur n'est souvent qu'une preuve d'immaturité affective, l'aveu d'une impuissance à asseoir sa virilité par les actes plutôt que par des postures un peu vaines.
L'expérience de la vie nous apprend à être plus souple et à pratiquer des accommodements avec le réel. On finit par comprendre qu'il vaut mieux être lâche que mort, que les défaites ne sont pas mortelles, et que les déclarations pusillanimes concernant un prétendu honneur sont le fait d'esprits en jachère mais pas d’hommes faits. On comprend que la technique vaut mieux que la rage et qu'il faut une sacrée structure avec absorption de chocs pour endurer les épreuves que nous envoient la vie.
Même si ma clientèle est composée pour les deux tiers voire les trois quarts de femmes, je reçois aussi des hommes. S’il est une catégorie avec laquelle je passe bien, ce sont les jeunes hommes, avec qui je m’entends fort bien. Ce n’est pas une clientèle complexe pourvu qu’on leur montre que l’on a déjà vécu ce qu’ils nous racontent mais aussi que l’on prenne garde à ne jamais heurter leur grande susceptibilité.
Ainsi, même si je constate que certains font souvent preuve d'une étonnante maturité intellectuelle qui fait que je m'adresse à eux comme s'ils avaient mon âge. Je prends cependant toujours garde de ne pas oublier les années qui nous séparent. Il ne faut en effet éviter de confondre la maturité intellectuelle et la maturité psychoaffective.
Tandis que la première est d'essence génétique, la seconde ne se cultive qu'en vivant. Or, l'adage le dit, "on ne peut être et avoir été". La susceptibilité est le handicap de la jeunesse, je dois toujours m'en souvenir.
Il m’arrive parfois de l’oublier avec mes amis. Tandis que de vieux sangliers au défenses acérées, comme Sean ou Urbain, endureront les pires piques, d’autres plus jeunes, moins aguerris bien que brillants, se dresseront sur leurs ergots comme de jeunes coquelets de l’année, si l’on se risque à une innocente plaisanterie sur leur honneur perdu. Leur jeunesse leur fait porter du crédit à cet honneur dont on ne sait rien. Nul ne les en blâmera parce que nous fumes pareils qu'eux.
Alors, l’honneur est-il une denrée si rare ou appartient-il à tous les être humains qui essaient de s’en montrer dignes au gré des circonstances ? Je n’en sais strictement rien. Toutefois, je présume que si l’honneur est devenu une vertu si commune, que n’importe quel petit con l’invoque à tout moment, c’est sans doute parce que l’on voit bien plus de vanité que de vertu dans les actions accomplies sous le signe de l’honneur.
«Cet honneur étranger, parmi nous inconnu N’est qu’un fantôme vain qu’on prend pour la vertu C’est l’amour de la gloire et non de la justice La crainte du reproche, et non celle du vice.»
Voltaire, « Alzire »
6 Comments:
Qui est donc ce jeune ami dont vous parlez ? Est-ce un habitué ? On veut son nom !!!
je crois savoir de qui il s'agit mais je ne révèlerai rien. L'intuition féminine est merveilleuse.
Pas de polémique. Cet article traite de clinique et uniquement de clinique. Il n'est pas destiné à alimenter une quelconque polémique.
Toute ressemblance avec des personnages ou évènements passés ou présents, ne pourrait être que fortuite !
En tous cas, ce jeune homme semble être un grand caractère mélancolique...
Quand il fait un Gros Caca Mou, il se Gratte le Cul en Maugréant; c'est un Gagnant Cerné par la Malchance.
Mais pourvu qu'il soit un Guerrier au Caractère Majestueux plutôt qu'une Grosse Couille Molle, car j'aime à Glorifier la Crinière Magnifique du Grand Coiffeur Moderne.
Toju.
Messieurs, pas de polémique. Vous noterez que j'ai ôté toute référence à un quelconque évènement. Ce n'est qu'un article parmi tant d'autres et certainement pas un gros coup médiatique destiné à révéler quoi que ce soit !
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