Le bouc émissaire !
Depuis ce deux janvier au matin, je tourne en rond. On m'a changé mon monde. Je ne peux plus, alors que j'arrive vingt minutes avant mes consultations, entrer dans un rade, m'approcher d'un comptoir, commander un café noir, et lire le Parisien en fumant ma clope.
Je ne peux plus, entre deux rendez-vous, entrer dans un rade avec un bon livre, m'asseoir à une table et lire en fumant une clope. Tout cela m'est interdit parce que le gouvernement a pris conscience que mon addiction était une grave nuisance. On nous a expliqué qu'à cause de personnes comme moi, d'autres mouraient de tabagisme passif.
Savoir comment est établie cette statistique fumeuse (c'est le cas de le dire), personne ne nous l'explique. C'est une oukase. Des prêcheurs en blouse blanche ayant remplacé les curés, nous expliquent que c'est comme cela, et nous n'avons rien à dire.
Ne pas fumer réduit les risques de cancers du poumons. Je suis d'accord. C'est ainsi qu'aujourd'hui, le médecin incapable de soigner et confronté à la relative faiblesse de son savoir, a beau jeu, d'invoquer encore et toujours la commode cigarette, bouc émissaire chargé de tous les maux. Tant et si bien, que même si vous n'avez jamais fumé, on vous expliquera qu'il s'agit du fameux tabagisme passif.
Et si personne ne fumait, y aurait-il encore des cancers du poumons ? Moins nous dit-on et c'est une bonne chose. Mais il y en aurait encore. Alors que dira-t-on lorsque la cigarette aura disparu à ceux qui seront malgré tout atteint d'un cancer du poumon ? Qu'ils n'ont vraiment pas de pot et que normalement, la prohibition aurait du marcher ? Mais non, suis-je bête, le médecin jamais à court d'arguments, pourra toujours invoquer qu'il n'a pas du manger ses cinq fruits et légumes par jour !
Incapable de soigner, notre brave médecin, aussi à l'aise dans la carambouille qu'un garagiste margoulin qui vous ayant vendu une bagnole pourrie, vous accuse de l'avoir mal conduite quand vous la ramenez au garage, inverse donc le processus en rendant le malade responsable de ses maux. C'est super pratique !
Je persiste donc à me demander, une fois le tabagisme disparu, et cela viendra n'en doutons pas, ce qu'il restera-t-il comme excuses à nos Diafoirus incompétents ? Peut-être à admettre qu'ils ne savent pas tout !
En 1970, "Couchez votre bébé sur le ventre" nous expliquaient nos blouses blanches, tandis qu'à partir de 2002, on conseilla de coucher les bébés sur le dos. En 1960, les mêmes médecins conseillaient de soigner l'homosexualité, car c'était une maladie, tandis qu'aujourd'hui, on encourage à vivre joyeusement son homosexualité, qui n'est qu'une variation de la norme. Les erreurs les plus grotesques ayant été pratiquées au sujet de la masturbation que les médecins déconseillaient car elle rendait sourd voire aveugle.
Des vérités d'hier sont considérées comme des erreurs aujourd'hui. Des vérités d'aujourd'hui seront peut-être des erreurs demain. Comment savoir lesquelles ? Comment repérer ces " erreurs à la mode " ?
Quant à faire confiance aveuglément aux mandarins de nos facultés de médecine, le pouvons-nous vraiment ? Le XXIème siècle, recèle sans doute des avancées technologiques indubitables, mais les hommes ont-ils changé ? Je ne le pense pas. Orgueil, imbécilité, aveuglement, contentement de soi, goût de la facilité, sont des travers aussi communs à notre époque, qu'ils le furent toujours.
Imaginer que parce que l'on a réussi des études difficiles vous met pour le restant de votre vie à l'abri de toute remise en cause ne date pas d'aujourd'hui. Si des centaines de milliers de jeunes gens sont morts en 14-18, ils le doivent aussi et peut-être même surtout, à l'incompétence notoire de généraux diplômés de polytechniques d'autant plus sûrs d'eux qu'ils étaient rarement au front.
Par exemple, j'ai pour ami, un vieux confrère qui a noté, tout à fait fortuitement en le prescrivant à une patiente dépressive, qu'un certain antidépresseur fonctionnait bien dans le traitement d'un certain type de sclérose en plaque. Mais, il n'a trouvé aucun écho, au motif qu'il n'est qu'un "simple psychiatre" et non un neurologue. Il m'expliquait récemment que dans un congrès, il avait monté un tableau expliquant sa "recherche", que personne n'avait consulté. Il avait alors tenté de prendre la parole mais on l'a simplement fait taire.
Votre serviteur, qui écrit ici-même, se bat régulièrement pour faire admettre que bien des patients traités à coups d'antidépresseurs, et notamment d'ISRS, sont en fait des personnes souffrant de troubles bipolaires non diagnostiquées. En France, ce n'est pas dans l'air du temps, les troubles bipolaires sont sous-diagnostiqués. On préfère blinder les gens d'antidépresseurs quitte à provoquer des virages maniaques.
Souvenons-nous aussi de ce pauvre docteur Ignace Philippe Semmelweis qui eut le malheur d'être en avance sur son temps. Ce brave médecin avait découvert l'asepsie. Mais, ses observations allaient contre l'opinion qui prévalait alors chez les scientifiques, lesquels (parmi d'autres causes aussi extravagantes) attribuaient par exemple les maladies à un déséquilibre dans le corps des « quatre humeurs fondamentales », une théorie connue sous le nom de dyscrasie.
D'autres admirent que, ses découvertes seraient-elles exactes, se laver les mains à chaque fois en sortant d'une salle de dissection avant de s'occuper d'une femme enceinte, comme Semmelweis le demandait, serait vraiment trop de travail. Et puis les médecins n'avaient aucune envie d'avouer qu'ils étaient responsables de tant de morts.
Il y avait aussi des questions d'idéologie qui empêchaient à l'époque l'institution médicale de reconnaître et de mettre en œuvre la découverte de Semmelweis. L'une d'elles était que cette thèse semblait ne reposer sur aucune base scientifique, puisqu'on ne pouvait en donner aucune justification car on ne connaissait pas encore les microbes. L'explication scientifique ne vint que quelques décennies plus tard quand Pasteur, Lister et d'autres pionniers auront développé la théorie microbienne de la maladie.
Un autre problème idéologique était que les idées de Semmelweis paraissaient s'appuyer sur une conception religieuse de la mort, qui contraignait les médecins à se purifier les mains après les autopsies ; tout cela sentait le «religieux », le « superstitieux » dans l'environnement intellectuel qui dominait à l'époque dans les cercles scientifiques et qui était directement issu de l'âge des Lumières.
Le refus obstiné de la communauté médicale de reconnaître cette découverte condamna à une mort tragique et inutile des milliers de jeunes mères, mais ce fut en fin de compte les idées de Semmelweis qui triomphèrent. On cite quelquefois son cas comme l'exemple d'une situation où le progrès scientifique a été freiné par l'inertie des professionnels bien en place.
La cigarette est nocive, c'est un fait, mais elle a bon dos. Si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer tant elle est pratique. Elle a le mérite de ne pas chercher beaucoup plus loin les causes du cancer. Car si on nous "vend" aujourd'hui que les victimes du cancer du poumon n'ayant jamais fumé, sont des victimes du tabagisme passif, comment peut-on expliquer que des gens ayant fumé toute leur vie, atteignent parfois un âge fort avancé ?
Risquons une prédiction : quelles seront les erreurs médicales de notre temps, pourtant largement acceptée aujourd'hui, qui feront sourire ou frémir nos descendants ?
Socrate qui n'était pas médecin, disait "je sais que je ne sais rien". Quelle sagesse !
Je ne peux plus, entre deux rendez-vous, entrer dans un rade avec un bon livre, m'asseoir à une table et lire en fumant une clope. Tout cela m'est interdit parce que le gouvernement a pris conscience que mon addiction était une grave nuisance. On nous a expliqué qu'à cause de personnes comme moi, d'autres mouraient de tabagisme passif.
Savoir comment est établie cette statistique fumeuse (c'est le cas de le dire), personne ne nous l'explique. C'est une oukase. Des prêcheurs en blouse blanche ayant remplacé les curés, nous expliquent que c'est comme cela, et nous n'avons rien à dire.
Ne pas fumer réduit les risques de cancers du poumons. Je suis d'accord. C'est ainsi qu'aujourd'hui, le médecin incapable de soigner et confronté à la relative faiblesse de son savoir, a beau jeu, d'invoquer encore et toujours la commode cigarette, bouc émissaire chargé de tous les maux. Tant et si bien, que même si vous n'avez jamais fumé, on vous expliquera qu'il s'agit du fameux tabagisme passif.
Et si personne ne fumait, y aurait-il encore des cancers du poumons ? Moins nous dit-on et c'est une bonne chose. Mais il y en aurait encore. Alors que dira-t-on lorsque la cigarette aura disparu à ceux qui seront malgré tout atteint d'un cancer du poumon ? Qu'ils n'ont vraiment pas de pot et que normalement, la prohibition aurait du marcher ? Mais non, suis-je bête, le médecin jamais à court d'arguments, pourra toujours invoquer qu'il n'a pas du manger ses cinq fruits et légumes par jour !
Incapable de soigner, notre brave médecin, aussi à l'aise dans la carambouille qu'un garagiste margoulin qui vous ayant vendu une bagnole pourrie, vous accuse de l'avoir mal conduite quand vous la ramenez au garage, inverse donc le processus en rendant le malade responsable de ses maux. C'est super pratique !
Je persiste donc à me demander, une fois le tabagisme disparu, et cela viendra n'en doutons pas, ce qu'il restera-t-il comme excuses à nos Diafoirus incompétents ? Peut-être à admettre qu'ils ne savent pas tout !
En 1970, "Couchez votre bébé sur le ventre" nous expliquaient nos blouses blanches, tandis qu'à partir de 2002, on conseilla de coucher les bébés sur le dos. En 1960, les mêmes médecins conseillaient de soigner l'homosexualité, car c'était une maladie, tandis qu'aujourd'hui, on encourage à vivre joyeusement son homosexualité, qui n'est qu'une variation de la norme. Les erreurs les plus grotesques ayant été pratiquées au sujet de la masturbation que les médecins déconseillaient car elle rendait sourd voire aveugle.
Des vérités d'hier sont considérées comme des erreurs aujourd'hui. Des vérités d'aujourd'hui seront peut-être des erreurs demain. Comment savoir lesquelles ? Comment repérer ces " erreurs à la mode " ?
Quant à faire confiance aveuglément aux mandarins de nos facultés de médecine, le pouvons-nous vraiment ? Le XXIème siècle, recèle sans doute des avancées technologiques indubitables, mais les hommes ont-ils changé ? Je ne le pense pas. Orgueil, imbécilité, aveuglement, contentement de soi, goût de la facilité, sont des travers aussi communs à notre époque, qu'ils le furent toujours.
Imaginer que parce que l'on a réussi des études difficiles vous met pour le restant de votre vie à l'abri de toute remise en cause ne date pas d'aujourd'hui. Si des centaines de milliers de jeunes gens sont morts en 14-18, ils le doivent aussi et peut-être même surtout, à l'incompétence notoire de généraux diplômés de polytechniques d'autant plus sûrs d'eux qu'ils étaient rarement au front.
Par exemple, j'ai pour ami, un vieux confrère qui a noté, tout à fait fortuitement en le prescrivant à une patiente dépressive, qu'un certain antidépresseur fonctionnait bien dans le traitement d'un certain type de sclérose en plaque. Mais, il n'a trouvé aucun écho, au motif qu'il n'est qu'un "simple psychiatre" et non un neurologue. Il m'expliquait récemment que dans un congrès, il avait monté un tableau expliquant sa "recherche", que personne n'avait consulté. Il avait alors tenté de prendre la parole mais on l'a simplement fait taire.
Votre serviteur, qui écrit ici-même, se bat régulièrement pour faire admettre que bien des patients traités à coups d'antidépresseurs, et notamment d'ISRS, sont en fait des personnes souffrant de troubles bipolaires non diagnostiquées. En France, ce n'est pas dans l'air du temps, les troubles bipolaires sont sous-diagnostiqués. On préfère blinder les gens d'antidépresseurs quitte à provoquer des virages maniaques.
Souvenons-nous aussi de ce pauvre docteur Ignace Philippe Semmelweis qui eut le malheur d'être en avance sur son temps. Ce brave médecin avait découvert l'asepsie. Mais, ses observations allaient contre l'opinion qui prévalait alors chez les scientifiques, lesquels (parmi d'autres causes aussi extravagantes) attribuaient par exemple les maladies à un déséquilibre dans le corps des « quatre humeurs fondamentales », une théorie connue sous le nom de dyscrasie.
D'autres admirent que, ses découvertes seraient-elles exactes, se laver les mains à chaque fois en sortant d'une salle de dissection avant de s'occuper d'une femme enceinte, comme Semmelweis le demandait, serait vraiment trop de travail. Et puis les médecins n'avaient aucune envie d'avouer qu'ils étaient responsables de tant de morts.
Il y avait aussi des questions d'idéologie qui empêchaient à l'époque l'institution médicale de reconnaître et de mettre en œuvre la découverte de Semmelweis. L'une d'elles était que cette thèse semblait ne reposer sur aucune base scientifique, puisqu'on ne pouvait en donner aucune justification car on ne connaissait pas encore les microbes. L'explication scientifique ne vint que quelques décennies plus tard quand Pasteur, Lister et d'autres pionniers auront développé la théorie microbienne de la maladie.
Un autre problème idéologique était que les idées de Semmelweis paraissaient s'appuyer sur une conception religieuse de la mort, qui contraignait les médecins à se purifier les mains après les autopsies ; tout cela sentait le «religieux », le « superstitieux » dans l'environnement intellectuel qui dominait à l'époque dans les cercles scientifiques et qui était directement issu de l'âge des Lumières.
Le refus obstiné de la communauté médicale de reconnaître cette découverte condamna à une mort tragique et inutile des milliers de jeunes mères, mais ce fut en fin de compte les idées de Semmelweis qui triomphèrent. On cite quelquefois son cas comme l'exemple d'une situation où le progrès scientifique a été freiné par l'inertie des professionnels bien en place.
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La cigarette est nocive, c'est un fait, mais elle a bon dos. Si elle n'existait pas, il faudrait l'inventer tant elle est pratique. Elle a le mérite de ne pas chercher beaucoup plus loin les causes du cancer. Car si on nous "vend" aujourd'hui que les victimes du cancer du poumon n'ayant jamais fumé, sont des victimes du tabagisme passif, comment peut-on expliquer que des gens ayant fumé toute leur vie, atteignent parfois un âge fort avancé ?
Risquons une prédiction : quelles seront les erreurs médicales de notre temps, pourtant largement acceptée aujourd'hui, qui feront sourire ou frémir nos descendants ?
Socrate qui n'était pas médecin, disait "je sais que je ne sais rien". Quelle sagesse !
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