02 janvier, 2008

Souvenirs, souvenirs...


Comme le temps passe. Je me souviens , la loi Evin, il y a déjà seize ans . On opposait les gens les uns aux autres, alors qu'ils avaient eu l'habitude de cohabiter généralement courtoisement. Un café s'appelait éventuellement un rade ou un troquet mais pas encore un "lieux de convivialité". Personne n'imaginait à cette époque que leur fréquentation serait revendiquée par les mères de familles, les asthmatiques, et les peines-à-jouir.

Les restaurateurs qui avaient appliqués la loi , avaient immédiatement partagé leur établissement en deux parties égales :

  • L'espace non fumeurs : trois ou quatre tristes vieux clients au teint jaune occupant deux ou trois tables, buvant de l' eau d'Evian en tirant la gueule ;

  • L'espace fumeurs complètement surbooké avec des gens qui buvaient et fumaient et se marraient . Et des files d'attentes terribles ...

Il n'a pas tenu longtemps le partage d'une salle en espaces fumeurs/non fumeurs de taille égale. Les restaurateurs ont vite compris, que même si c'était dommageable pour la santé, mieux valait supporter l'odeur de la clope que de n'avoir aucun clients. Que les stricts non fumeurs, ayatollahs des temps modernes ayant remplacé les curés, comme les médecins font aujourd'hui office de prêcheurs, seraient de mauvais clients, parce qu'à force de se demander de quoi ils allaient mourir, il en oublieraient de vivre.

On aura quand même résiste quinze ans . Les combats les plus beaux sont finalement les plus désespérés.

Voici venu le temps des rats.