Boboland et éloge de la médiocrité !
Un de mes patients bien informé m'avait prévenu dès le début du mois d'août, cette année la Starac quitte son château de Seine-et-Marne pour s'installer au coeur de Paris, en plein Marais. Nous avions beaucoup ri en imaginant la tête des habitants du quartier et nous savions déjà que cela poserait des problèmes.
Cela n'a pas raté. Depuis quelques temps, le Parisien relate la guerre pichrocoline à laquelle se livrent les bobos déterminés à ne pas subir les aléas d'une émission populaire. Car si le bobo est de gauche, il préfère tout de même voir les pauvres loin de lui, un peu comme les dames de charité du XIXème siècle. Que des hordes de banlieusards, voire - horreur - de provinciaux investissent son quartier de référence frise l'outrage !
L'autre est toléré, et ce d'autant plus qu'il est exotique ou très pauvre, mais pas trop longtemps quand même, car le bobo s'est rendu compte que "l'autre" était moins dérangeant en banlieue que près de chez lui. Ainsi, le pauvre, l'exclu comme on dit, s'est vite retrouvé à la porte quand il s'est trop imposé sur les quais du Canal Saint Martin. Passée ma minute sentimentale, une fois les caméras parties, le bobo, habituellement antiflic, a vite retrouvé l'adresse du commissariat pour faire virer cs fâcheux.
Ce matin, arrivant en avance pour mes consultations, j'ai lu le Parisien et appris qu'une association déterminée à empêcher la starac de s'installer dans le Marais avait vu le jour. Dans le même temps, d'autres personnes ulcérées parce ce qu'elles considèrent comme une "privatisation" du quartier dénoncent cette ségrégation. Parce qu'en effet, il est question de ségrégation. Non pas la bonne vieille ségrégation contre laquelle se rebella Rosa Parks, mais une autre plus insidieuse. C'est ainsi que l'article du Parisien relate que :
"Furieuse, une commerçante très branchée de la rue du Perche dont les chaussures en vitrine atteignent plusieurs centaines d’euros a même lancé une pétition… 2 400 personnes ont déjà signé. Mieux : 1 425 riverains se sont rassemblés sur le site communautaire Facebook, dans un groupe intitulé « Ceux qui ne veulent pas de la Star Ac rue Charlot »."
Fichtre, sacré quartier que le Marais où c'est une marchande de chaussures qui brandit l'étendard de la révolte. A la place des fans de la Starac, je ferais très attention. D'ici que les bobos s'organisent en milices et grimpent dans leurs Smart, Austin ou Vélib' pour patrouiller et faire des "staraconnades"", il n'y a qu'un pas. Une corde et un arbre et on va vite se retrouver avec des lynchages comme en Alabama. Ceci dit, je suppose que si la production de Starac était venue achetr cent paires de chaussures à la marchande colérique, celle-ci se serait calmé. Même le journal 20 minutes s'y met. Dans un article mémorable, on apprend ainsi que :
"Marie-Catherine, habitante du quartier, dénonce un «scandale»: «il n’y a pas assez de places de stationnement dans le quartier, et on en réserve six à l’émission», fulmine-t-elle. Et d’ajouter: «Ce n’est pas du tout le quartier adapté pour la Star Ac. C’est un lieu historique, et on vient y installer ce loisir de grande consommation, dont l’objectif n’est que de faire du fric»."
Ah, j'adore cette Marie-Catherine qui vante l'aspect historique des lieux et dénonce la grande consommation et le fric. La méchanceté et la laideur des bobos n'a décidemment aucune limite.
Par contre, j'ai raison de croire qu'un jour tout finit par se payer. Le bobo grand amateur et laudateur du bruit va finalement en avoir sous ses fenêtres.
En solidarité avec les amateurs de la Starac, j'ai acheté de grosses enceintes noires pour mettre sur mon Imac. Le vendeur, voyant qu'il avait à faire à un client Mac et non à un vulgaire utilisateur de PC, a tout prix voulu me fourguer des JBL blanches que je trouvais assez laides à force d'être design. On aurait dit un petit seau renversé flanqué de deux mini enceintes en forme de fleurettes. C'en était ridicule. J'ai donc opté pour une paire de Logitech basiques, bruyantes et soldées. Cela enlaidit considérablement l'objet mais c'est rassurant. Cet objet gris, plat, glacé et sans aspérités, avait quelque chose d'angoissant.
Un peu de laideur dans un monde trop lisse ne fait jamais de mal. Il faut parfois mieux aimer la médiocrité que l'excès.
"Il est d’une âme grande de mépriser les grandeurs, et d’aimer mieux la médiocrité que l’excès : la médiocrité seule est utile et fait vivre l’homme ; l’excès nuit par son superflu même. Ainsi versent les épis trop pressés ; ainsi la branche surchargée de fruits se rompra ; ainsi l’exubérance n’arrive point à maturité. Il en est de même des esprits ; une prospérité sans mesure les brise : ils n’en usent qu’au préjudice d’autrui comme au leur."
Cela n'a pas raté. Depuis quelques temps, le Parisien relate la guerre pichrocoline à laquelle se livrent les bobos déterminés à ne pas subir les aléas d'une émission populaire. Car si le bobo est de gauche, il préfère tout de même voir les pauvres loin de lui, un peu comme les dames de charité du XIXème siècle. Que des hordes de banlieusards, voire - horreur - de provinciaux investissent son quartier de référence frise l'outrage !
L'autre est toléré, et ce d'autant plus qu'il est exotique ou très pauvre, mais pas trop longtemps quand même, car le bobo s'est rendu compte que "l'autre" était moins dérangeant en banlieue que près de chez lui. Ainsi, le pauvre, l'exclu comme on dit, s'est vite retrouvé à la porte quand il s'est trop imposé sur les quais du Canal Saint Martin. Passée ma minute sentimentale, une fois les caméras parties, le bobo, habituellement antiflic, a vite retrouvé l'adresse du commissariat pour faire virer cs fâcheux.
Ce matin, arrivant en avance pour mes consultations, j'ai lu le Parisien et appris qu'une association déterminée à empêcher la starac de s'installer dans le Marais avait vu le jour. Dans le même temps, d'autres personnes ulcérées parce ce qu'elles considèrent comme une "privatisation" du quartier dénoncent cette ségrégation. Parce qu'en effet, il est question de ségrégation. Non pas la bonne vieille ségrégation contre laquelle se rebella Rosa Parks, mais une autre plus insidieuse. C'est ainsi que l'article du Parisien relate que :
"Furieuse, une commerçante très branchée de la rue du Perche dont les chaussures en vitrine atteignent plusieurs centaines d’euros a même lancé une pétition… 2 400 personnes ont déjà signé. Mieux : 1 425 riverains se sont rassemblés sur le site communautaire Facebook, dans un groupe intitulé « Ceux qui ne veulent pas de la Star Ac rue Charlot »."
Fichtre, sacré quartier que le Marais où c'est une marchande de chaussures qui brandit l'étendard de la révolte. A la place des fans de la Starac, je ferais très attention. D'ici que les bobos s'organisent en milices et grimpent dans leurs Smart, Austin ou Vélib' pour patrouiller et faire des "staraconnades"", il n'y a qu'un pas. Une corde et un arbre et on va vite se retrouver avec des lynchages comme en Alabama. Ceci dit, je suppose que si la production de Starac était venue achetr cent paires de chaussures à la marchande colérique, celle-ci se serait calmé. Même le journal 20 minutes s'y met. Dans un article mémorable, on apprend ainsi que :
"Marie-Catherine, habitante du quartier, dénonce un «scandale»: «il n’y a pas assez de places de stationnement dans le quartier, et on en réserve six à l’émission», fulmine-t-elle. Et d’ajouter: «Ce n’est pas du tout le quartier adapté pour la Star Ac. C’est un lieu historique, et on vient y installer ce loisir de grande consommation, dont l’objectif n’est que de faire du fric»."
Ah, j'adore cette Marie-Catherine qui vante l'aspect historique des lieux et dénonce la grande consommation et le fric. La méchanceté et la laideur des bobos n'a décidemment aucune limite.
Par contre, j'ai raison de croire qu'un jour tout finit par se payer. Le bobo grand amateur et laudateur du bruit va finalement en avoir sous ses fenêtres.
En solidarité avec les amateurs de la Starac, j'ai acheté de grosses enceintes noires pour mettre sur mon Imac. Le vendeur, voyant qu'il avait à faire à un client Mac et non à un vulgaire utilisateur de PC, a tout prix voulu me fourguer des JBL blanches que je trouvais assez laides à force d'être design. On aurait dit un petit seau renversé flanqué de deux mini enceintes en forme de fleurettes. C'en était ridicule. J'ai donc opté pour une paire de Logitech basiques, bruyantes et soldées. Cela enlaidit considérablement l'objet mais c'est rassurant. Cet objet gris, plat, glacé et sans aspérités, avait quelque chose d'angoissant.
Un peu de laideur dans un monde trop lisse ne fait jamais de mal. Il faut parfois mieux aimer la médiocrité que l'excès.
"Il est d’une âme grande de mépriser les grandeurs, et d’aimer mieux la médiocrité que l’excès : la médiocrité seule est utile et fait vivre l’homme ; l’excès nuit par son superflu même. Ainsi versent les épis trop pressés ; ainsi la branche surchargée de fruits se rompra ; ainsi l’exubérance n’arrive point à maturité. Il en est de même des esprits ; une prospérité sans mesure les brise : ils n’en usent qu’au préjudice d’autrui comme au leur."
Sénèque, Lettres à Lucilius, Extrait de la lettre XXXIX
8 Comments:
Non Léa, vous analysez bien les choses ma chère Léa. Effectivement, les larbins des riches (commerçants, organisateurs de mariage, etc.) ont tendance à s'assimiler à leurs maîtres.
Mais, n'est-ce pas classique et presque normal, qu'une fois le seigneur absent, son valet s'amuse à essayer ses vêtements ?
Aaaah je croirais lire du Nietszche !
Oui le maître, l'esclave! Frappe-moi! Fais moi mal! Aaaaaaaaaaarrrrrrrgh je suis un pervers. Soit collectiviste! (non là j'exagère).
Je suis croyant, par la voie du catholicisme.
Toutefois, par exception, je médite de temps à autre sur une maxime du Boudha :
" Le monde que tu vois est à l'image de ce que tu es".
****
En effet, on voit le monde à travers ses propres yeux. Il est impossible de se détacher de soi-même pour avoir une vue neutre du monde.
Vous voyez donc chez les bobos les travers qui sont en réalité les votres.
Pourquoi ?
Parceque vous voyez ces travers par opposition à ce que vous pensez être.
Cette opposition même est partie de vous-même.
*****
Monsieur Philippe Psy, c'est tellement agréable de vous lire quand vous parlez de ce que vous aimez, plutôt que de parler de ce que vous honnissez.
Mais rassurez-vous, on vous aime tout entier quand même.Car force est de reconnaître que d'exploiter Sénèque pour enfoncer les Bobos est la manifestation d'une belle élégance mentale.
Toju.
Il est chacrament bien cet article
Je vous ai connu mieux inspiré. Le bouddhisme ne vous réussit pas.
Je m'attendais à plus de compassion de votre part. Or voic que vous livrez à une piètre analyse psychologique de ma modeste personne.
Les bobos, j'en vois tous les jours. Auparavant, au moins pouvais-je me réfugier dans ma médiocrité face à mon modeste Pc monoprocesseur.
Mais maintenent, j'ai un Imac !
Vous etes ce que vous voyez ...
Vous etes ce que vous manger ...
Vous etes ce que vous chaussez ...
etc ...
Alors.. j'ai une question, est-ce que le Bobo, dans notre société pourrie est aussi gênant, plus gênant ou moins gênant que le versaillais ?
Autre question ? est ce que ce putain de Paris Match qui fait album photo de la visite de pape sur 26 pages, est un canard ambitieux...
@Philippe
L'action du versaillais est circonscrite à Versailles tandis que le bobo est un phénomène mondial. Le versaillais n'impose rien. On peut échapper à l'un pas à l'autre.
Quant à Paris-Match dont vous semblez vous moquer, c'est un peu vite oublier que cet excellent journal indépendant a fait une excellent "papier" dans lequel on voit Christine Albanel aider son fils à s'installer dans son premier logement. Donc, non il n'y en a pas que pour le pape. Et puis, personne ne vous force à lire Paris-Match.
Vous semblez de mauvaise foi. En revanche, vous avez un très joli prénom.
@Gold : oui en bref on est, ce que .. l'on est.
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