La Fnac !
Dimanche, jour du Seigneur, mon épouse et moi sommes partis acheter des livres à la FNAC. Nous partons en vacances jeudi prochain et nous n'avions plus rien à lire.
Comme d'habitude, je prends une moitié de livres sérieux et une autre de trucs plus simples et agréables à lire. Parmi les trucs sérieux, j'ai pris deux titres dont on ne cesse de me vanter les mérites depuis des années mais que je n'ai jamais lus. Il y a "L'homme sans qualité" de Musil et "La conjuration des imbéciles" de Toole.
Je ne sais pas ce qu'ils valent et je me méfie souvent des jugements laudateurs généralisés. Mais, orgueilleux comme je suis, il m'apparait inadmissible de n'avoir pas encore lu ces ouvrages. Au pire, si je les trouve merdiques, je pourrai le clamer en m'appuyant sur mon expérience. Donc, à tous les coups je suis gagnant.
Si je les trouve bien, j'aurais passé un bon moment. En revanche, si mon esprit qui juge en premier et dernier ressort, estime qu'ils sont nuls, je pourrais faire le beau en expliquant pourquoi je les ai trouvés pénibles. Ça me vaudra de belles passes d'arme. Et puis, c'est toujours sympa de ne pas aimer ce que tout le monde aime. Ça fait un peu poseur et légèrement pétasse hystérique mais c'est appréciable dans ce monde uniforme.
Dans la catégorie "livres faciles", mon choix s'est porté sur des polars. Mon épouse et moi farfouillions dans les rayons. J'en prenais un, lisais la quatrième de couverture avant de le garder ou de le reposer. Il faut dire que dans les critères venait aussi le fait qu'ils devaient être épais et en format poche pour gagner du poids dans la valise.
Immergé dans mon monde, je me suis cru tout seul avec mon épouse, ne voyant plus les quelques clients qui m'entouraient. C'est ainsi que lorsque mon épouse me montrait un livre, je le prenais en main n'hésitant pas à juger à l'emporte-pièce, faisant feu de la somme de tous mes préjugés habituels.
J'ai ainsi rejeté certains au motif qu'ils étaient écrits par des femmes. Car chacun sait qu'à de très rares exception près (femmes couillues ayant dépassé l'écriture psychocul), les femmes écrivent non pas moins bien que les hommes, mais peinent à s'élever pour dégager une problématique. C'est ainsi qu'alors que mon épouse me tendait un livre, j'ai dit "Ah non pas ça, c'est écrit par une femme", sans même prendre le temps de lire le résumé.
Puis, ça a été le tour des auteurs français que j'ai rejeté massivement même s'il en existe de bons. Toutefois, mon expérience me prouve que l'incroyable politiquement correct qui nous plaque au sol, fait la part belle dans le monde de l'édition à des auteurs très corporates dont les idées seront celles de notre temps. Alors j'en ai aussi rejeté certains d'un : "non c'est un français, ce doit être gauchiste". Moi, lire des trucs avec des méchants très méchants et des gentils très gentils m'ennuie depuis que je sais qu'outre le noir et le blanc, toutes les variances de gris existent.
Tant et si bien que plongé dans mon travail de critique littéraire qui estimerait la qualité d'un livre à la seule nationalité et au sexe de l'écrivain, je n'avais pas vu qu'une femme se tenait à côté de moi. C'était une des celles qu'affectionne particulièrement mon confrère et frère astrologique le Grand Charles, une femme quinquagénaire à cheveux rouges et lunettes moches persuadée que Fred Vargas est un bon écrivain qui a des idées originales.
Habituellement ce genre de pétroleuse n'hésite pas à hurler et à clamer son indignation. Ainsi quand j'ai croisé mon regard, j'étais prêt à me faire insulter pour les propos que j'avais tenus. Mais rien n'est venu et elle est restée coite.
Sans doute a-t-elle jugé qu'un type qui ne lit ni les femmes, ni les auteurs français, ne pouvait être qu'un sacré gros con irrécupérable ! C'est peut-être vrai. Mais je m'en fous. Puisque la FNAC, cette enseigne particulièrement politiquement correcte, se dit maintenant "agitateur de curiosité", je ne suis pas fâché d'avoir été pour cette femme la "curiosité" de l'après-midi.
Je suis persuadé qu'elle était sûre que la propagandastaffel avait fait disparaitre les gens comme moi. Ben non !
Mais peut-être qu'un jour, je vous parlerai d'un auteur français et de sexe féminin écrivant de bons polars. Etre un gros con ne me gène pas mais je ne voudrais pas être que cela tout de même !
Comme d'habitude, je prends une moitié de livres sérieux et une autre de trucs plus simples et agréables à lire. Parmi les trucs sérieux, j'ai pris deux titres dont on ne cesse de me vanter les mérites depuis des années mais que je n'ai jamais lus. Il y a "L'homme sans qualité" de Musil et "La conjuration des imbéciles" de Toole.
Je ne sais pas ce qu'ils valent et je me méfie souvent des jugements laudateurs généralisés. Mais, orgueilleux comme je suis, il m'apparait inadmissible de n'avoir pas encore lu ces ouvrages. Au pire, si je les trouve merdiques, je pourrai le clamer en m'appuyant sur mon expérience. Donc, à tous les coups je suis gagnant.
Si je les trouve bien, j'aurais passé un bon moment. En revanche, si mon esprit qui juge en premier et dernier ressort, estime qu'ils sont nuls, je pourrais faire le beau en expliquant pourquoi je les ai trouvés pénibles. Ça me vaudra de belles passes d'arme. Et puis, c'est toujours sympa de ne pas aimer ce que tout le monde aime. Ça fait un peu poseur et légèrement pétasse hystérique mais c'est appréciable dans ce monde uniforme.
Dans la catégorie "livres faciles", mon choix s'est porté sur des polars. Mon épouse et moi farfouillions dans les rayons. J'en prenais un, lisais la quatrième de couverture avant de le garder ou de le reposer. Il faut dire que dans les critères venait aussi le fait qu'ils devaient être épais et en format poche pour gagner du poids dans la valise.
Immergé dans mon monde, je me suis cru tout seul avec mon épouse, ne voyant plus les quelques clients qui m'entouraient. C'est ainsi que lorsque mon épouse me montrait un livre, je le prenais en main n'hésitant pas à juger à l'emporte-pièce, faisant feu de la somme de tous mes préjugés habituels.
J'ai ainsi rejeté certains au motif qu'ils étaient écrits par des femmes. Car chacun sait qu'à de très rares exception près (femmes couillues ayant dépassé l'écriture psychocul), les femmes écrivent non pas moins bien que les hommes, mais peinent à s'élever pour dégager une problématique. C'est ainsi qu'alors que mon épouse me tendait un livre, j'ai dit "Ah non pas ça, c'est écrit par une femme", sans même prendre le temps de lire le résumé.
Puis, ça a été le tour des auteurs français que j'ai rejeté massivement même s'il en existe de bons. Toutefois, mon expérience me prouve que l'incroyable politiquement correct qui nous plaque au sol, fait la part belle dans le monde de l'édition à des auteurs très corporates dont les idées seront celles de notre temps. Alors j'en ai aussi rejeté certains d'un : "non c'est un français, ce doit être gauchiste". Moi, lire des trucs avec des méchants très méchants et des gentils très gentils m'ennuie depuis que je sais qu'outre le noir et le blanc, toutes les variances de gris existent.
Tant et si bien que plongé dans mon travail de critique littéraire qui estimerait la qualité d'un livre à la seule nationalité et au sexe de l'écrivain, je n'avais pas vu qu'une femme se tenait à côté de moi. C'était une des celles qu'affectionne particulièrement mon confrère et frère astrologique le Grand Charles, une femme quinquagénaire à cheveux rouges et lunettes moches persuadée que Fred Vargas est un bon écrivain qui a des idées originales.
Habituellement ce genre de pétroleuse n'hésite pas à hurler et à clamer son indignation. Ainsi quand j'ai croisé mon regard, j'étais prêt à me faire insulter pour les propos que j'avais tenus. Mais rien n'est venu et elle est restée coite.
Sans doute a-t-elle jugé qu'un type qui ne lit ni les femmes, ni les auteurs français, ne pouvait être qu'un sacré gros con irrécupérable ! C'est peut-être vrai. Mais je m'en fous. Puisque la FNAC, cette enseigne particulièrement politiquement correcte, se dit maintenant "agitateur de curiosité", je ne suis pas fâché d'avoir été pour cette femme la "curiosité" de l'après-midi.
Je suis persuadé qu'elle était sûre que la propagandastaffel avait fait disparaitre les gens comme moi. Ben non !
Mais peut-être qu'un jour, je vous parlerai d'un auteur français et de sexe féminin écrivant de bons polars. Etre un gros con ne me gène pas mais je ne voudrais pas être que cela tout de même !
5 Comments:
"une femme quinquagénaire à cheveux rouges et lunettes moches persuadée que Fred Vargas est un bon écrivain qui a des idées originales."Oui, peut être, mais j'imagine qu'elle ne roule pas en RJ49 hyper-polluante (à moteur 2 temps!!!), mais dans un véhicule éco-citoyen, elle.
Et c'est le conducteur d'un turbo daily qui le dit!
J'aime bien votre site car on y apprend des choses intéressantes. Mais, en tant que 'pauvre femme', je m'offusque parfois de réflexions sexistes:
"Car chacun sait qu'à de très rares exception près (femmes couillues ayant dépassé l'écriture psychocul), les femmes écrivent non pas moins bien que les hommes, mais peinent à s'élever pour dégager une problématique. C'est ainsi qu'alors que mon épouse me tendait un livre, j'ai dit "Ah non pas ça, c'est écrit par une femme", sans même prendre le temps de lire le résumé."
Pourquoi tant de haine?
Si la société se feminise, est-ce vraiment la faute des femmes?
Je trouve que les hommes sont de moins en moins 'couillus' pour reprendre votre expression, par facilité.
Pourquoi opposer les valeurs féminines aux valeurs masculines?
Dans notre société aux valeurs toujours patriarcales, les femmes qui veulent réussir sont toujours obligées d'adopter les valeurs masculines.
Il n'y a pas de quoi s'inquiéter!
Ben oui, Fred Vargas écrit bien. Vous pourrez dire cent fois que non, ça ne l'empêchera pas d'être un bon écrivain.
Je suis curieuse de savoir comment vous avez trouvé La Conjuration des Imbéciles. Qu'est-ce que je,m'étais marrée en le lisant, à l'époque !
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