28 octobre, 2009

Esthétique !

Allez, commençons par piller wikipedia en effectuant de petites corrections à ma sauce ! Alors, la dysmorphophobie, qu'est-ce donc ?

Et bien, c'est la crainte obsédante (à tort ou à raison) d'être laid ou malformé.C'est une pathologie caractérisée par une préoccupation ou une obsession concernant un défaut dans l'apparence, fût-ce une imperfection légère réelle (taches de rousseur, grand nez, etc.), voire imaginaire.


Loin d'être une pathologie bénigne que l'on pourrait traiter par de pieux conseils, la dysmorphophobie pose de nombreux problèmes ; elle peut engendrer une dépression sévère et même des tentatives de suicide. Les gens souffrant de cette maladie ont une image dégradée et déformée d'eux même et des craintes déraisonnables de rejet à cause de l'interprétation qu'ils font de leur apparence. Il y a deux formes de cette maladie : une forme accompagnée d'hallucinations et une forme sans hallucinations.

Les patients (hommes et femmes) développent des pratiques rituelles compulsives pour couvrir leur(s) défaut(s). Ils peuvent rester un temps considérable en face d'un miroir pour tenter de se rassurer mais l'effet est souvent inverse. J'ai ainsi une patiente persuadée d'avoir le visage couvert d'un duvet disgracieux, ce qui n'est pas le cas. Quels que soient mes mots, rien n'y a jamais rien fait.

Dernièrement, tandis que nous parlions business avec un pote généraliste, il me disait que le jackpot c'était la chirurgie esthétique parce que les nanas étaient prêtes à tout pour plaire. Et effectivement, parmi celles qui recourent à la chirurgie esthétique, figure un bon nombre de personnes souffrant de dysmorphophobie. Rien n'est trop cher ni trop dur pour tenter de corriger l'image négative qu'elles ont d'elles-mêmes. Un de mes amis dermatologue m'expliquait récemment qu'il avait acheter une machine pour épiler au laser. Il me disait qu'en jouant l'esthéticienne un jour par semaine, il remboursait aisément le crédit de sa baraque.


Ils cherchent de manière compulsive des médecins, des médicaments ou ont recours à la chirurgie plastique. Ils peuvent aller très loin pour améliorer leur apparence, utilisant des méthodes parfois dangereuses. Certains peuvent même tenter l'auto-chirurgie ou le suicide. Certaines n'hésitent pas à recourir à des méthodes très lourdes jadis réservées à la chirurgie réparatrice pour tenter de ressembler à leur idéal.

Le traitement est souvent difficile, mais il y a eu un progrès avec des médicaments tels que les antidépresseurs de type ISRS (Inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine). il est complètement illusoire de venir à bout d'un cas avéré de dysmorphophobie rien qu'avec les mots. Face à de tels cas, il faut être très modeste et se dire que la thérapie ne suffit pas. Le thérapeute c'est l'infanterie et les médocs c'est l'artillerie.

Et on sait depuis 14-18 que l'artillerie conquiert le terrain et que l'infanterie l'occupe.



"Docteur, même si je ne suis pas petite, j'aimerais bien grandir un peu, pour ressembler aux filles des magazines, quitte à beaucoup souffrir et à dépensent beaucoup d'argent !"



6 Comments:

Blogger Paul Touron said...

Je ne vous croyais adepte ni des effets faciles ni des lieux communs, et pourtant : en quoi le fait de pratiquer l'épilation définitive au LASER a un quelconque rapport avec la dysmorphophobie ?
L'épilation LASER qui est un acte médical technique (pourquoi dire que votre ami dermato joue l'esthéticienne? ça n'a rien à voir!)est un pur bonheur pour 95% des filles (et de quelques garçons) qui passent des heures douloureuses à s'épiler à la cire pour n'être en fait présentables qu'une semaine par mois. La dysmorphophobe qui se plaint d'un duvet ne doit surtout pas passer par le LASER qui sera de toute façon inefficace.
Pourquoi donc ce ton condescendant et moqueur pour parler de l'épilation LASER ? Parce que ça rapporte ? Vous nous aviez habitué à mieux !

2/11/09 11:30 PM  
Blogger philippe psy said...

Paul, vous qui semblez en connaitre un rayon sur l'épilation laser (un rayon laser peut-être ? LOL et PTDR), je ne crois pas que vous ayez compris le sens de mon message.

Et disons le tout clair, vous en avez extrait un passage non significatif que vous avez mal interprété.

Paul, sachez que si je ne doute pas que vous soyez un pro de l'épilation au laser, vous auriez fait un mauvais psy.

C'est vrai que faire dermato pour épiler des gonzesses, ce que saurait fait n'importe quelle esthéticienne nantie du CAP, ça vaut le coup. Ça doit être passionnant en plus !

Etant plus regardant sur le nombre que sur la qualité des lecteurs, je vous garde tout de même !

3/11/09 12:14 AM  
Anonymous Anonyme said...

Excellent article sur la dysmorphophobie. Je souffre de cette pathologie et il est exact que la thérapie comportementale a ses limites. Je fais une tcc qui m'aide énormément pour d'autres problèmes comme la phobie sociale. Donc je vois des bénéfices. Pour la dysmorphophobie, j'ai compris grâce à ma thérapie pourquoi je souffre de cette pathologie, à quoi ça renvoie. J'ai réussi à diminuer mes comportements face aux miroirs (de manière importante), mais les pensées obsessionnelles sont toujours là : s'ils suffisait d'avoir de la volonté pour que ça cesse, je crois que je serai guérie depuis longtemps. je n'attends pas de "miracles " de la tcc pour guérir, je suis lucide.Pour le moment, je me refuse à prendre des médicaments, je vois cela comme une dépendance supplémentaire, mais... plus tard qui sait, je changerai peut-être d'avis.

Philippe, parfois je vous trouve "rentre dedans" dans certains de vos articles, cette fois j'ai apprécié la délicatesse de vos propos. La dysmorphophobie, c'est une souffrance importante et c'est un sujet que je n'ai abordé jusqu'ici qu'avec mon psy.

4/11/09 5:34 PM  
Blogger philippe psy said...

Claire, à l'instar d'un piano à queue de grande marque (Bosendorfer), je puis être aussi bourrin dans les graves que délicats dans les aigus :)

5/11/09 1:13 AM  
Blogger Caroline said...

Mince!!

J'ai décidé de répondre positivement à la demande d'un "charlatant" m'enjoignant d'aller voir un psy !Cela ne coûte que 80euros et si je peux rire durant la consultation, je ne vois pas pourquoi je ne tenterai pas !

Mais je crois que votre article vient de m'en dissuader. Je ne souffre pas vraiment d'un trouble dysmorphophobique puisque ce n'est pas hallucinatoire! Donc je pense que j'aurai le droit d'emblée aux médicaments hallucinatoires, qui me fera voir la vie en rose alors que ce ne sera faux et que sans m'en rendre compte je serai la proie aux moqueries et rires des autres et j'en serai ravi! C'est beau la science!!

Est ce que les psys prescrivent aussi des vacances seules, sans famille et très loin?

(Oui je ne tiens pas vraiment mes promesses!escusez moi. Mais je suis très serieuse...Si vous pouviez me répondre avant que je prenne rendez vous avec un de vos confrères près de chez moi, c'est à vous que j'enverrai un chèque!)
Si vous pouviez aussi m'envoyer une ordonnance prescrivant des vacances!!) (J'avais aussi oublier que mon humour ne vous convenez que très rarement!!)

17/9/10 6:09 PM  
Blogger Élie said...

Je souffre ( enfin, je souffre, toutes proportions gardées ! ) d'un trouble qui est une forme de dysmorphophobie, le grattage compulsif, aussi appelé dermatillomanie. C'est-à-dire que je vais gratter compulsivement sur mon visage des "imperfections" totalement imaginaires et les transformer en belles plaies rouges bien visibles. Pendant des années j'ai traité ce problème comme une acné persistante jusqu'à ce que je pousse un peu les recherches et découvre le nom et les raisons profondes du trouble, très lié à une anxiété qui me pourrit la vie. Il m'aura fallu du temps pour m'interroger sur le pourquoi du comment et trouver le soulagement approprié, d'ordre psychologique et non dermatologique. C'est aussi parce qu'entre-temps, j'ai tout simplement vécu ma vie (travail, chéri, enfant) avant de me poser les bonnes questions. Et je n'ai JAMAIS pensé que ces vilaines tâches faisaient de moi quelqu'un d'indigne de connaître l'amour et le bonheur, c'est pourquoi je relativise le mot souffrance dans mon cas, ainsi que le rapport au trouble cité dans votre article.
Je pense en ce moment à une starlette de télé réalité qui affirmait réçemment qu'aucun mec ne s'intéressait à elle avant qu'elle ne fasse de la chirurgie esthétique. J'imagine à quel point elle devait souffrir pour se dire que, sans chirurgie esthétique, elle ne réussirait jamais à harponner un mâle qui accepte de la reproduire un jour.

29/5/18 7:47 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home