01 mars, 2010

Quand on cherche on trouve !


Mon père a repris une seconde chienne (la femelle du chien, pas une salope). Tout juste âgée de trois mois, il lui a fait passer une visite de contrôle chez son véto habituel, une blonde un peu grasse à l'humeur maussade.

Catastrophe, le petit animal semblait affligé de tares terribles que nous n'aurions pas vues puisque nous ne sommes pas spécialistes. Ainsi, elle souffrirait d'une terrible boiterie mettant en jeux un diagnostic terrible sur ses deux hanches. Moui bon, moi je n'ai rien vu et quand je la regarde trottiner dans la maison ou dans le jardin, ce n'est vraiment pas flagrant.

Et puis je connais mon père, si vous le lâchez chez un véto avec son carnet de chèques il est aussi vulnérable qu'une nana de vingt piges face au chef d'atelier d'un garage à qui on expliquerait que son balai d'essuie-glace étant HS, il faut forcément changer aussi l'embrayage mais que "rassurez-vous, je vous fais ça pour le moins cher possible !".

En bref, mon cher père s'étant fait arnaquer pour une série d'examens à mon sens pas justifiés, je lui ai dit de laisser tomber et que c'est moi qui irait chercher la petite Etna. C'est ainsi que rasé de frais, coiffé mais habillé en prolétaire lambda, je me présente à la clinique vétérinaire afin d'y quérir la jeune Etna (oui l'an dernier c'était l'année des "E").

Après avoir poireauté trois quarts d'heure à lire de vieux Géo, je suis enfin reçu. En premier lieu, la donzelle me recevant sans même s'excuser pour l'attente, je lui fais poliment mais fermement remarquer que moi aussi j'ai un emploi du temps qui ne m'autorise pas forcément à poireauter dans sa salle d'attente durant près d'une heure. Cette prise de contact est importante puisqu'elle évite une forme de communication asymétrique dans laquelle un véto peut tout se permettre parce qu'elle est véto et que vous seriez forcément un plouc soumis.

Nous attaquons enfin le fond du problème. Elle affiche une belle radio des hanches de la petite chienne. Elle m'explique qu'elle n'a rien. Je lui réponds que vu la manière dont elle court et saute partout, ce diagnostic ne m'étonne qu'à demi. Forte tête, elle me contre en me disant que pourtant elle boîte. Je pose alors la chienne par terre, laquelle part gambader dans le cabinet.

Après observation, je lui dis que la boiterie ne m'apparait pas flagrante. Elle m'assure que si et poliment je lui demande si elle a un bon ophtalmologiste puisqu'elle porte des lunettes. Elle rétorque alors que non, pour moi elle ne boite pas ou alors c'est une claudication tellement infime qu'à moins d'avoir passé dix ans à Maison-Alfort, nul ne peut s'en rendre compte.

Voyant que je ne suis pas preneur, elle m'explique alors que puisque rien n'apparait sur la radio, ce doit être neurologique. Elle me dit que la petite chienne a d'ailleurs "pleuré" quand on lui a tiré sur la patte droite. Je réponds alors que si on lui tire trop fort sur la patte droite, il se peut qu'elle ait mal. Que c'est neurologique mais donc pas forcément pathologique. Un peu lasse, elle m'enjoint d'aller consulter un neurologue pour chiens.

Comme j'esquisse un sourire, elle me dit que dans sa profession, il existe les même spécialités que pour l'être humain. Moi sérieux, je lui dis qu'il doit y en avoir plus puisqu'il y a des animaux avec des branchies et d'autres avec des ailes et même certains qui ont les deux, tandis que les humains n'ont pas ces appendices.

Comme elle est du genre super-controlante et qu'elle n'a pas fait l'école du rire, elle m'observe avant de me dire qu'elle me dit cela "au cas où" je veuille rendre la chienne à l'éleveur et qu'elle va d'ailleurs me faire une attestation. Rien que pour l'ennuyer, je lui dis qu'une attestation précisant qu'un chien pleure quand on lui tire trop sur la patte, juridiquement ça ne va pas nous mener bien loin.

Les lèvres un peu pincées elle ne répond rien et se contente de me signaler un défaut mineur de la machoire qui n'engage pas de pronostic sérieux. Pour le reste, me dit-elle, elle ne peut me dire ce qu'il adviendra de la petite chienne. Alors je lui dis que c'est un peu comme avec les enfants. Fut-on agrégé de médecine, on a toujours du mal à savoir si son fils finira Nobel, tueur en série ou si malheureusement il mourra d'une tumeur au cerveau le jour de son douzième anniversaire. Les gènes c'est un peu la loterie. Je vois que je l'énerve, un peu comme le serait une institutrice habituée à débiter des conneries à des gosses de cinq ans et qui aurait un adulte chiant sur le banc du fond.

Je règle 152,5 € d'examens sans intérêt et je retourne chez mon père avec cette petite chienne, qui une fois dans le jardin court dans tous les sens et ne manifeste pas le moindre signe de boiterie. Pour près de mille de nos anciens francs, j'ai appris que si on lui tire trop sur la patte droite arrière, Etna couine comme un goret qu'on égorge.

Tout ceci pour vous dire que multiplier les examens revient à trouver forcément quelque chose puisque quand on cherche vraiment on finit par trouver. S'agissant d'un chien, si l'on admet que le critère pour la race soit de cent, la finesse des examens actuels permet de détecter le moindre écart. A partir de là, ce qui serait passé inaperçu voici encore vingt ans et aurait permis au maitre inconscient de profiter de son chien durant quinze ans, peut maintenant être détecté et amener à ce que l'on pique un chien en parfaite santé.

L'obéissance à une autorité et l'intégration de l'individu au sein d'une hiérarchie est l'un des fondements de toute société. Cette obéissance à des règles et à une autorité permet aux individus de vivre ensemble et empêche que leurs besoins et désirs entrent en conflit et mettent à mal la structure de la société.

L'obéissance n'est donc pas un mal mais elle devient dangereuse lorsqu'elle entre en conflit avec la conscience de l'individu. Ce qui est dangereux, c'est l'obéissance aveugle.

Un autre moteur de l'obéissance est le conformisme. Lorsque l'individu obéit à une autorité, il est conscient de réaliser les désirs de l'autorité. Avec le conformisme, l'individu est persuadé que ses motivations lui sont propres et qu'il n'imite pas le comportement du groupe. Ce mimétisme est une façon pour l'individu de ne pas se démarquer du groupe.

Conclusion : entre les arnaqueurs profitant de leur "état agentique" et les enculeurs de mouches, traquant le moindre truc, les spécialistes ont tôt fait de vous faire chier. Souvenez-vous que si le spécialiste a plus de connaissances que vous, il n'est pas forcément plus intelligent que vous.

8 Comments:

Blogger P. Sandron said...

"Souvenez-vous que si le spécialiste a plus de connaissances que vous, il n'est pas forcément plus intelligent que vous."
Merci, ça ça remonte le moral !

1/3/10 10:25 PM  
Blogger Marie Noëlle said...

Le fou-rire passé, je me demande comment je vais intégrer théorie du conformisme + illustration canine dans mon style de management hautement participatif (phrase culte "penser c'est commencer à désobéir").
Je vous tiens au courant.

2/3/10 9:07 AM  
Blogger Marino said...

Si on vous tire sur la patte droite, allez-vous couiner comme un goret ?
Ballet d'essuie-glace, non, plutôt balai d'essuie-glace. Marino, correcteuse de fôte dortograf !

2/3/10 9:54 AM  
Blogger GCM said...

Il était où le gentil ti Youki
Où il était le gentil ti toutou
Il était où hein il était où
Où il était le gentil ti Kiki
Et où il est le pépère au ouah ouah
Youki sait-il où c'était son pépère
Il était où hein son papa
Le beau pépère que son Kiki préfère

Et sa mémère alors et sa mémère
Où elle est la mémère à son nounouche
Elle était où hein sa mémère
Qui donne du susucre avec la boubouche

Il était où hein le Youki
Il était où le gentil ti toutou
Il était où hein le Youki
Le gentil ti toutou il était où

Où ça aah où ça x2

Où c'est qu'il était son papy
et son pépère où c'est qu'est ti
Où c'est qu'il était le Youki
Le gentil Kiki à mamie

Où ça aah où ça x2

Il était là le bouchon ti kitchou
Il était là le plus beau des Kouki
Il était là qui le beau koukou
Le plus joli de tous les beaux Youki
Et c'est à qui tout ça c'est à Kiki
A qui c'était les papattes poilues
Et la queue queue hein c'était à qui
C'est à Youki la queue queue qui remue

Et le Youki alors il est à qui
A qui c'est ti le mignon chopinou
A qui c'est ti hein le beau Youki
A son papy ou bien a sa nounou

Il est à qui hein le Kiki
Il est à qui le gentil ti toutou
Il est à qui hein le Youki
Le gentil ti toutou à qui c'est ti

A qui aah à qui x2

Si c'était pas à son papy
A son pépère alors à qui
A qui il était le Youki
Si c'était pas à sa mamie

A qui aah à qui x2

Qu'est ce qu'il a fait là oh la le vilain
Kiki a mangé des bouts de caca
Non mais des fois oh vilain tout plein
Non mais Kiki qu'est ce qui m'a fichu ca
Veux tu venir ici gros dégoûtant
Et pas bouger assis debout couché
A son panier oh le méchant
Va te coucher son pépé l'est fâché

Kiki t'as vu pépère est en colère
Le pépère à Youki fait des gros yeux
Viens voir ici viens voir sa mémère
Avec mémère on n'est pas malheureux

Le plus culcul hein c'était qui
Mais qui c'est ti des deux le plus neuneu
Le plus neuneu hein c'était qui
C'est qui c'est qui le plus culcul des deux

C'est qui aah c'est qui x2

Et si c'était pas son papy
Le plus culcul alors c'est qui
Le plus neuneu avec Kiki
C'est son papy ou sa mamie

C'est qui aah c'est qui
De toutes façons c'était pas le Youki
Alors c'est qui
Et si c'était pas son papy
Le plus culcul alors c'est qui
Le plus neuneu avec Kiki
C'est son papy ou sa mamie
C'est qui aah c'est qui
De toutes façons c'était pas le Youki..

3/3/10 12:16 AM  
Blogger Mörie Bryer said...

Celà ressemble assez à un sport, que nous avons inauguré avec mes amis. Le but du jeu est de se rendre dans un magasin de type Fnac/Darty et de contredire les vendeurs sur les données techniques.
Vous devriez essayer, c'est très décontractant.

3/3/10 10:12 PM  
Blogger M.L. said...

La théorie que je soutiens face à une situation pareille, est moins chargée de profondeur psychologique que vos passsionnantes et rigolotes explications...
C'est que le vétérinaire a de gros besoins d'argent pour ses prochains achats.
Le drame du paiement a l'acte prend ici toute sa dimension, surtout quand le spécialiste, autant en médecine humaine que vétérinaire, est le propre prescripteur de ses actes, donc génère avec ceux ci la hauteur de son propre revenu !

6/3/10 5:49 PM  
Blogger Unknown said...

Sur la soumission à l'autorité, ils vont passer la réplication, sous forme de télé réalité , de l'expérience de Stanley Milgram à la télé la semaine prochaine.

La télé comme aurorité plus efficace que la science !

11/3/10 3:12 PM  
Blogger Élie said...

La machine à baffes avait pourtant l'air de bien marcher dans les Sous-doués !

Sinon, j'ai renoncé pour ma part à convertir les euros en anciens francs, je crois que je serais mûre pour une belle dépression si je le faisais.

3/6/18 9:02 PM  

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