Pauvres femmes !
J'ai souvent noté que des patientes se retrouvaient à tort classées dans les hystériques. L'hystérie (dénommée aujourd'hui histrionnisme sous l'impulsion ds féministes américaines) est souvent un vaste fourre-tout bien commandé pour les nuls en diagnostics. Qu'une femme se plaigne à juste titre et que le spécialiste consulté ne trouve pas l'origine de sa plainte, et la voici qui se retrouvera cataloguée "hystérique". Dans ce cas, le terme hystérique se retrouve vidé de toute substance réelle puisqu'il devient synonyme de chieuse.
Devient hystérique, toute femme posant un problème insoluble à un spécialiste. C'est la chieuse de service, celle pour qui l'on ne trouve pas de solutions, celle qui marque les limites des compétences professionnelles. Et comme chaque spécialiste déteste se dire qu'il est un gland incompétent, il préfèrera psychiatriser la personne qui lui pose un problème.
Rappelons donc qu'une hystérique n'est pas une femme qui se plaint, parce qu'on a le droit de se plaindre et notamment lorsque l'on se plaint à juste titre, ni même une femme qui crie beaucoup parce que ça la plupart des femmes le font très bien et très souvent. Ainsi même la mienne le fait aussi : "Philippe, je t'ai déjà dit de ne pas laisser trainer tes livres par terre dans l'entrée mais de les ranger !".
A titre d'exemple une de mes patientes a failli être amputée d'une jambe. Se plaignant d'une douleur au genoux, elle fit tous les examens possibles et inimaginables. Les spécialistes consultés ne trouvèrent rien d'anormal. Comme elle continuait à se plaindre d'une grande douleur, on la balança en psychiatrie. Simplement parce que les spécialistes avaient décrété que s'ils ne trouvaient pas l'origine de la douleur, c'est qu'il n'y avait pas d'origine organique mais uniquement psychologique. On appelle cela la conversion hystérique et c'est parfois bien pratique pour le mauvais médecin qui ne fait pas bien son travail. Hop, il botte en touche et refile sa patiente à son collègue psychiatre qui prescrira des antidépresseurs, médicaments parfois bien pratiques pour faire taire toute forme de plainte justifiée.
Fort heureusement, ma patiente devait se faire vacciner et alla voir un généraliste qu'elle ne connaissait pas car elle venait de déménager. A tout hasard, elle emmena ses radios afin de lui montrer. Ce brave généraliste observa les radios et crut distinguer quelque chose "qui ne lui plaisait pas" et demanda d'autres examens. On diagnostiqua alors à ma patiente un superbe ostéosarcome qui nécessita sept interventions très lourdes. Elle sauva sa jambe mais restera handicapée toute sa vie. Comme elle est positive elle trouve déjà très bien de ne pas avoir été amputée. Pris à temps, cet ostéosarcome n'aurait pas justifié de telles interventions chirurgicales.
A toutes fins utiles, rappelons que selon le DSM IV, le trouble de la personnalité histrionique est un mode généralisé de réponse émotionnelle excessive. L'histrionique est en quête d'attention de la part d'autrui ; essaie de se mettre en valeur, de séduire, ou simplement d'attirer le regard ou la compassion. La séduction devient un besoin pour la personne qui vit avec ce trouble affectif. Le besoin de plaire devient excessif. L'histrionique utilise le charme comme moyen d'échange, de communication, voire d'interaction. La personne agira ainsi aussi bien envers les hommes que les femmes de tout âge. C'est sa façon, automatique et naturelle, de vivre avec l'entourage. La personne tente d'attirer l'attention par diverses stratégies. Il peut ainsi tenter de séduire, d'attendrir, de dramatiser sa situation, parfois de manière théâtrale, afin de recueillir les plaintes de l'entourage. L'absence d'intérêt porté sur l'histrionique est vécue de manière angoissante. L'égocentrisme est marqué et la labilité émotionnelle se distingue par des changements d'humeur fréquents avec des affects intenses mais superficiels.
Pas plus l'expression d'une plante que des difficultés relationnelles ne suffisent à porter le diagnostic de personnalité histrionique.
Moi qui aime parfois me moquer des femmes, là je dis sincèrement : pauvres femmes accusées à tort !
Devient hystérique, toute femme posant un problème insoluble à un spécialiste. C'est la chieuse de service, celle pour qui l'on ne trouve pas de solutions, celle qui marque les limites des compétences professionnelles. Et comme chaque spécialiste déteste se dire qu'il est un gland incompétent, il préfèrera psychiatriser la personne qui lui pose un problème.
Rappelons donc qu'une hystérique n'est pas une femme qui se plaint, parce qu'on a le droit de se plaindre et notamment lorsque l'on se plaint à juste titre, ni même une femme qui crie beaucoup parce que ça la plupart des femmes le font très bien et très souvent. Ainsi même la mienne le fait aussi : "Philippe, je t'ai déjà dit de ne pas laisser trainer tes livres par terre dans l'entrée mais de les ranger !".
A titre d'exemple une de mes patientes a failli être amputée d'une jambe. Se plaignant d'une douleur au genoux, elle fit tous les examens possibles et inimaginables. Les spécialistes consultés ne trouvèrent rien d'anormal. Comme elle continuait à se plaindre d'une grande douleur, on la balança en psychiatrie. Simplement parce que les spécialistes avaient décrété que s'ils ne trouvaient pas l'origine de la douleur, c'est qu'il n'y avait pas d'origine organique mais uniquement psychologique. On appelle cela la conversion hystérique et c'est parfois bien pratique pour le mauvais médecin qui ne fait pas bien son travail. Hop, il botte en touche et refile sa patiente à son collègue psychiatre qui prescrira des antidépresseurs, médicaments parfois bien pratiques pour faire taire toute forme de plainte justifiée.
Fort heureusement, ma patiente devait se faire vacciner et alla voir un généraliste qu'elle ne connaissait pas car elle venait de déménager. A tout hasard, elle emmena ses radios afin de lui montrer. Ce brave généraliste observa les radios et crut distinguer quelque chose "qui ne lui plaisait pas" et demanda d'autres examens. On diagnostiqua alors à ma patiente un superbe ostéosarcome qui nécessita sept interventions très lourdes. Elle sauva sa jambe mais restera handicapée toute sa vie. Comme elle est positive elle trouve déjà très bien de ne pas avoir été amputée. Pris à temps, cet ostéosarcome n'aurait pas justifié de telles interventions chirurgicales.
A toutes fins utiles, rappelons que selon le DSM IV, le trouble de la personnalité histrionique est un mode généralisé de réponse émotionnelle excessive. L'histrionique est en quête d'attention de la part d'autrui ; essaie de se mettre en valeur, de séduire, ou simplement d'attirer le regard ou la compassion. La séduction devient un besoin pour la personne qui vit avec ce trouble affectif. Le besoin de plaire devient excessif. L'histrionique utilise le charme comme moyen d'échange, de communication, voire d'interaction. La personne agira ainsi aussi bien envers les hommes que les femmes de tout âge. C'est sa façon, automatique et naturelle, de vivre avec l'entourage. La personne tente d'attirer l'attention par diverses stratégies. Il peut ainsi tenter de séduire, d'attendrir, de dramatiser sa situation, parfois de manière théâtrale, afin de recueillir les plaintes de l'entourage. L'absence d'intérêt porté sur l'histrionique est vécue de manière angoissante. L'égocentrisme est marqué et la labilité émotionnelle se distingue par des changements d'humeur fréquents avec des affects intenses mais superficiels.
Pas plus l'expression d'une plante que des difficultés relationnelles ne suffisent à porter le diagnostic de personnalité histrionique.
Moi qui aime parfois me moquer des femmes, là je dis sincèrement : pauvres femmes accusées à tort !
12 Comments:
J'avais dit que je trainerai plus sur votre blog!!Mais j'espérais bien qu'un de mes commentaires vous pique au vif!! d'ailleurs je ne sais pas si vous l'avez validé.
Je vous remercie du diagnostic chieuse ou histrionique!!! Si je vous dis que j'ai pas le sentiment d'appartenir à au moins l'une des deux catégories?? C'est normal me direz vous!!
J'objecterai deux points :Jamais je n'ai été une pleurnicheuse, la main tendue je la mord d'emblée ou je l'ignore... Mais mon existence est suffisamment humiliante et décevante que je ne m'abaisserai jamais à ça. Attirer je sais le faire, et j'aime emmerdé les gens..Mais je voulais une réponse étant rationnelle non pas pour recracher des concepts bêtement et vous emmerder et attirer l'attention. En général les concepts que d'autres ont pensé théorisé et que je recrache comme un perroquet selon vous sont des concepts que j'admets.S'ils sont resté dans ma caboche alors même qu'il a fallu que je retourne un dico pour retrouver leur nom scientifique, c'est que l'idée m'est resté. Si je devais me souvenir de tout ceux qui avant moi et après moi penseront les mêmes choses!!! Je me fiche de savoir si Jesus existait, tout ce qui m'importe c'est ce qui à été dit, qu'importe si c'est l'ivrogne du coin (parait que c'était un alcool) un dieu ou une chèvre!!!
Connaissant la limitation des caractères je vous bombarde donc de commentaires pour que vous puissez bien etre sur du diagnostique de chieuse ou d'histrionique!!!! (je me demande vraiment si ça existe).
Attirer l'attention pourquoi faire ? Vous n'avez pas de baguette magique je crois!! La réponse d'un chirurgien que j'estimais en contradiction avec celle d'un autre quie j'estimais également m'a laissé dubitative. Vous avez parfaitement compris où se situé mon souci.. Ayant un peu la trouille de crever tout simplement que les bonheurs je dois constamment les cueillir et sur la balance à la fin cela ne pesera pas bien lourd..Elle penchera plutot du coté de vie gaché, n'ayant servi à rien pour les autres et pour moi même!!
Je ne risque pas de claquer dans l'immédiat, non j'ai une maladie qui est suffisante pour me pourrir la vie mais pas assez pour me tuer!!!!
Alors ne voulant pas mourir et voulant rebondir je me suis dit que peut etre ce chirurgien avait raison et je devrais aller voir un psy!!! Mais étant rationnelle et au regard de ce que vous me dites soit je prends sur moi et je suis courageusement "maso", soit je creve!!
Comme dirait une autre de vos amies du moins je pense qu'elle doit etre libertarienne: "je n'ai besoin de personne en harley davidson!!" en clair, je vais pas aller claquer du fric chez un psy qui me demontrera que la solution passe par l'acceptation je peux le faire toute seule ça je crois!!!!
bon maintenant vous pouvez me trouver un autre trouble de la personnalité je m'en fou pour contrer mes attaques de dindon histrioniquement chieuse!!!!!!
pourtant je trouve que "l'expression d'une plante" c'est une assez bonne définition du diagnostic de la personnalité histrionique...
:o)
@Max, je n'ai jamais dit que vous soyez histrionique !!! Chieuse sans nul doute mais à priori pas histrionique. Cet article n'est pas lié à votre personne, ne devenez pas paranoïaque :)
Et vous êtes la bienvenue sur ce blog. D'ailleurs, je valide toujours TOUS les commentaires.
Vous voyez Philippe, vous teniez un blog sur Max depuis toutes ces années et vous ne le saviez même pas.
Encore que...
Comme dirait une autre de vos amies du moins je pense qu'elle doit etre libertarienne: "je n'ai besoin de personne en harley davidson!!"
Euh... qui ça?
De la part d'une véritable persionnalité histrionique :
je ferais des rajouts à cet article : Il est aussi vain de tenter de raisonner une hystérique au niveau de la théâtralité de ses réactions que d'éplucher une pomme avec un bâton de bois. du moins sur le coup.
Et accessoirement, la séduction a des visées bien plus larges que celles que tu décris... c'est avant tout se "créer une personnalité, pour interagir" plutôt qu'un réel besoin de plaire. D'ailleurs, j'ai pris le pli d'annoncer d'entrée de jeu aux interlocuteurs qui se rapprochent de moi émotionnellement ce petit aspect de ma construction : à eux d'éviter les chausse-trappes que je tends inconsciemment.
Allez, pour finir, une question : "intense mais superficiel" ?
Bon, bah voilà comment on en vient à commenter un blog de psy... je m'étais juré d'éviter désormais ces bêtes-là moi ! mais comment résister à un bon billet ?
@Max : je n'ai pas compris grand chose à votre commentaire mais cet article ne parlait pas du tout mais alors pas du tout de vous :)
@Blandine : je pense que je pourrais vous en apprendre sur l'hystérie. Rassurez vous mon super radar fonctionne toujours parfaitement. JE suis d'accord avec vous et cet article ne traitait pas spécifiquement de l'hystérie mais de l'erreur courante de diagnostic.
Philippe : Apprenez, apprenez... :) Je serais ravie de savoir ce que vous auriez à me dire de pertinent sur ce que je vis et que je pense connaître assez bien, pour être obligée de m'en dépatouiller au quotidien !
Ceci dit, vous avez raison, cet article ne traitait pas de ça, mêmes'il l'évoquait.
Mais mettez-vous à la place d'un médecin qui ne trouve rien d'organique. Plus dur de remettre en cause son diagnostic que de renvoyer à un autre genre de médecins, non ?
Oh, la belle tentative de séduction par crime de lèse-majesté! salauds de médecins et leur ego démesuré.
Blandine, vous confondez deux choses (volontairement?): la capacité d'un médecin à remettre en cause son N-ième diagnostic, et l'acceptation d'une incompétence ponctuelle exigeant de passer la main à un confrère ou à un spécialiste d'une autre discipline.
En tout cas, bon courage pour votre "dépatouillage"!
"par crime de lèse-majesté " ? Et vous n'avez pas l'impression de me faire dire ce que je ne dis pas, là ? Ai-je causé Ego de médecin ?
Non, m'sieur l'épicier, c'est simplement un constat régulier : ce n'est pas facile de concevoir qu'on n'a pas tout fait au niveau organique pour établir un diagostique fiable. Je veux dire : j'ai fait 15 examens, je ne trouve rien. Deux hypothèses : le patient ou la patiente a une atteinte psy, ou je me suis trompé dans les pistes à explorer... bof, avant de tout recommencer, je préfère renvoyer au psychiatre/chologue, c'est plus "logique".
C'est plus clair ?
je ne suis toujours demandé de quoi pouvait souffrir ma mère pour être aussi pénible, pour m'avoir pourri mon enfance et sa relation de couple...votre dernier paragraphe décrit tellement bien son comportement que maintenant je sais. mais je m'égare, ce n'était pas pour cela que je venais sur votre site, ce qui m'intéresse c'est la bipolarité. je découvre votre blog.
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