Je cherche un psy moins con !
Voici quelques années, on expliquait que les statistiques démontraient qu'il fallait en moyenne quatre médecins différents et douze ans pour diagnostiquer un trouble bipolaire. Aujourd'hui, je trouve qu'on aurait tendance à les surdiagnostiquer. Face à n'importe quel symptôme un peu suspect, allez hop, le trouble bipolaire est suspecté et la personne mise sous lithium ou Dépakote.
Il en va de même de la douance (le fait d'être surdoué) naguère totalement ignorée. Aujourd'hui, face à certains symptômes et certains types de comportements, on pense de plus en plus à invoquer la douance qui peut isoler un sujet de ses semblables au point de le rendre "malade".
Bien entendu, votre serviteur fut sans doute l'un des premiers a détecter ces symptômes. Ainsi plutôt qu'enfermer les patients dans des pathologies qui ne leurs correspondaient qu'imparfaitement, je me fis un point d'honneur à affiner le diagnostic. A ce titre, je sais que la douance se manifeste par une autre manière de penser et d'aborder le monde et non pas par "plus d'intelligence". L'adulte doué n'est pas un singe savant pas plus qu'un autiste de haut niveau capable de performances élevées mais un individu singulier entretenant avec le monde un rapport complexe et plus global. Extrême vivacité d'esprit, lucidité, humour, et ultra sensibilité (au sens premier du terme) sont des signes qui trompent rarement Ce sont des patients agréables avec qui le "travail" devient un vrai jeu.
Tout comme le trouble bipolaire, il est fort à parier que la douance devienne un jour surdiagnostiqué. Une intelligence supérieure à la moyenne, des comportements immatures, une vie un peu chaotique et voilà qu'une personne se retrouvera à tort classée chez les surdoués.
Et comme tous les livres sont en vente libre, voici que les gens s'autodiagnostiquent eux-même surdoués. C'est certain que face à certains troubles du comportement, il est plus avantageux de se dire surdoué que borderline.
Voici environ un mois, voici qu'une patiente âgée d'une grosse vingtaine d'années qui n'avait jamais daigné reprendre rendez-vous depuis six mois réapparait dans mon cabinet. Elle m'explique qu'elle n'avait pas souhaité me revoir parce que "je me la racontais" et qu'elle me trouvait "trop sur de moi" et "beaucoup trop parcellaire et lacunaire dans ma manière d'appréhender son cas". Bref à l'entendre, j'étais un trou du cul médiocre et incompétent. A ce stade de la séance, j'avais déjà envie de la tirer par sa queue de cheval hors de mon cabinet et de la jeter dans les escaliers. Mais comme vous le savez, nous les psys savons faire preuve d'une neutralité bienveillante aussi la laissais-je me critiquer autant qu'elle le souhaitait. Elle sembla satisfaite et reprit rendez-vous pour la semaine suivante.
Je la revis donc et elle resta toujours aussi aimable. Refusant à peu près tout ce que je lui proposais pour traiter son cas, elle m'expliqua qu'elle était sans doute surdouée. Je ne dis rien, me contentant de lui demander des précisions. Elle me regarda comme si j'étais vraiment le dernier des cons pour ne pas m'être rendu compte de sa grande et lumineuse intelligence. Je restais impassible n'esquissant même pas un sourire et la priait de continuer.
Elle me fit alors la liste des traits qui selon elle la classait définitivement dans les surdoués. De son diplôme d'une médiocre école d'ingénieur, jusqu'à son indéniable talent artistique , tout en passant par sa formidable vivacité d'esprit, tout en elle criait au monde son unicité, sa spécificité et pour tout dire ... son génie. Elle me sortit une liste de mots savants, jargonnant à loisir pour bien me faire comprendre qu'elle en savait autant que moi. A chaque phrase pseudo-savante, je me contentait de répondre un "c'est pas faux" d'un air entendu.
Moi qui ne voyais en face de moi qu'une petite blonde commune présentant des traits dont je ne savais pas encore si je devais la classer dans l'hystérie ou dans la personnalité limite, ou si ce n'était encore qu'un cas bien banal de complexe d'infériorité, mal compensé, voici qu'en fait j'avais en fait l'esprit le plus fin et le plus abouti de ce début de vingt-et-unième siècle. Et je ne l'avais même pas vu !!!
S'enhardissant, la jeune femme poursuivit et m'expliqua qu'en fait, elle pensait que seul un psy surdoué serait à même de comprendre toute la complexité de son cas. Elle me demanda ensuite si par hasard, je n'aurai pas dans mes connaissances quelque confrère vraiment intelligent qui puisse poursuivre sa thérapie et qui la comprendrait vraiment bien.
En bref, cette lumineuse personne venait simplement de me traiter d'abruti avec un aplomb considérable et sans même se rendre compte de la grossièreté de ses propos. J'aurais pu à ce stade lui expliquer que je préférais mettre un terme à notre collaboration et lui proposer l'adresse de confrères. Si j'avais été très méchant, j'aurais pu lui expliquer que la littérature spécialisée sur la douance attestait que les surdoués étaient généralement des personnes d'une grande sensibilité et à ce titre dotées d'une empathie peu commune, ce qui manifestement lui faisait défait et suffisait à rendre caduc ce diagnostic la concernant.
Mais, je n'ai rien dit me contentant de lui proposer un autre rendez-vous qu'elle a accepté. Si je réussis à l'envoyer chez les AA (Alcoolique Anonymes), j'aurais déjà réussi quelque chose. Là-bas, elle verra que son cas est finalement tristement et désespérément banal. Et surtout elle comprendra, je lui souhaite, que la sobriété est une attitude générale face à la vie et pas seulement face à l'alcool.
Et si elle accepte de reconnaitre enfin la nature réelle de son problème alors, je pourrais me dire : Philippe ! Philippe outragé ! Philippe brisé ! Philippe martyrisé ! mais Philippe enfin libéré ! (*)
(*) D'après le discours du Général de Gaulle du 25 août 1944
Il en va de même de la douance (le fait d'être surdoué) naguère totalement ignorée. Aujourd'hui, face à certains symptômes et certains types de comportements, on pense de plus en plus à invoquer la douance qui peut isoler un sujet de ses semblables au point de le rendre "malade".
Bien entendu, votre serviteur fut sans doute l'un des premiers a détecter ces symptômes. Ainsi plutôt qu'enfermer les patients dans des pathologies qui ne leurs correspondaient qu'imparfaitement, je me fis un point d'honneur à affiner le diagnostic. A ce titre, je sais que la douance se manifeste par une autre manière de penser et d'aborder le monde et non pas par "plus d'intelligence". L'adulte doué n'est pas un singe savant pas plus qu'un autiste de haut niveau capable de performances élevées mais un individu singulier entretenant avec le monde un rapport complexe et plus global. Extrême vivacité d'esprit, lucidité, humour, et ultra sensibilité (au sens premier du terme) sont des signes qui trompent rarement Ce sont des patients agréables avec qui le "travail" devient un vrai jeu.
Tout comme le trouble bipolaire, il est fort à parier que la douance devienne un jour surdiagnostiqué. Une intelligence supérieure à la moyenne, des comportements immatures, une vie un peu chaotique et voilà qu'une personne se retrouvera à tort classée chez les surdoués.
Et comme tous les livres sont en vente libre, voici que les gens s'autodiagnostiquent eux-même surdoués. C'est certain que face à certains troubles du comportement, il est plus avantageux de se dire surdoué que borderline.
Voici environ un mois, voici qu'une patiente âgée d'une grosse vingtaine d'années qui n'avait jamais daigné reprendre rendez-vous depuis six mois réapparait dans mon cabinet. Elle m'explique qu'elle n'avait pas souhaité me revoir parce que "je me la racontais" et qu'elle me trouvait "trop sur de moi" et "beaucoup trop parcellaire et lacunaire dans ma manière d'appréhender son cas". Bref à l'entendre, j'étais un trou du cul médiocre et incompétent. A ce stade de la séance, j'avais déjà envie de la tirer par sa queue de cheval hors de mon cabinet et de la jeter dans les escaliers. Mais comme vous le savez, nous les psys savons faire preuve d'une neutralité bienveillante aussi la laissais-je me critiquer autant qu'elle le souhaitait. Elle sembla satisfaite et reprit rendez-vous pour la semaine suivante.
Je la revis donc et elle resta toujours aussi aimable. Refusant à peu près tout ce que je lui proposais pour traiter son cas, elle m'expliqua qu'elle était sans doute surdouée. Je ne dis rien, me contentant de lui demander des précisions. Elle me regarda comme si j'étais vraiment le dernier des cons pour ne pas m'être rendu compte de sa grande et lumineuse intelligence. Je restais impassible n'esquissant même pas un sourire et la priait de continuer.
Elle me fit alors la liste des traits qui selon elle la classait définitivement dans les surdoués. De son diplôme d'une médiocre école d'ingénieur, jusqu'à son indéniable talent artistique , tout en passant par sa formidable vivacité d'esprit, tout en elle criait au monde son unicité, sa spécificité et pour tout dire ... son génie. Elle me sortit une liste de mots savants, jargonnant à loisir pour bien me faire comprendre qu'elle en savait autant que moi. A chaque phrase pseudo-savante, je me contentait de répondre un "c'est pas faux" d'un air entendu.
Moi qui ne voyais en face de moi qu'une petite blonde commune présentant des traits dont je ne savais pas encore si je devais la classer dans l'hystérie ou dans la personnalité limite, ou si ce n'était encore qu'un cas bien banal de complexe d'infériorité, mal compensé, voici qu'en fait j'avais en fait l'esprit le plus fin et le plus abouti de ce début de vingt-et-unième siècle. Et je ne l'avais même pas vu !!!
S'enhardissant, la jeune femme poursuivit et m'expliqua qu'en fait, elle pensait que seul un psy surdoué serait à même de comprendre toute la complexité de son cas. Elle me demanda ensuite si par hasard, je n'aurai pas dans mes connaissances quelque confrère vraiment intelligent qui puisse poursuivre sa thérapie et qui la comprendrait vraiment bien.
En bref, cette lumineuse personne venait simplement de me traiter d'abruti avec un aplomb considérable et sans même se rendre compte de la grossièreté de ses propos. J'aurais pu à ce stade lui expliquer que je préférais mettre un terme à notre collaboration et lui proposer l'adresse de confrères. Si j'avais été très méchant, j'aurais pu lui expliquer que la littérature spécialisée sur la douance attestait que les surdoués étaient généralement des personnes d'une grande sensibilité et à ce titre dotées d'une empathie peu commune, ce qui manifestement lui faisait défait et suffisait à rendre caduc ce diagnostic la concernant.
Mais, je n'ai rien dit me contentant de lui proposer un autre rendez-vous qu'elle a accepté. Si je réussis à l'envoyer chez les AA (Alcoolique Anonymes), j'aurais déjà réussi quelque chose. Là-bas, elle verra que son cas est finalement tristement et désespérément banal. Et surtout elle comprendra, je lui souhaite, que la sobriété est une attitude générale face à la vie et pas seulement face à l'alcool.
Et si elle accepte de reconnaitre enfin la nature réelle de son problème alors, je pourrais me dire : Philippe ! Philippe outragé ! Philippe brisé ! Philippe martyrisé ! mais Philippe enfin libéré ! (*)
(*) D'après le discours du Général de Gaulle du 25 août 1944
24 Comments:
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Lui présenter de véritables high potential - comme on dit aux states - pourrait lui faire se rendre compte qu'ils/elles ne s'en servent pas d'étendard/bouclier/whatever, voire qu'ils/elles s'en passeraient bien parfois/souvent.
Elle pourrait alors et enfin se réjouir d'être dotée d'aussi peu de lucidité. C'est une qualité très valorisée dans la plupart des organisations.
Je ne vous comprends pas ou trop bien!!! D'un coté vous refusez de répondre à mes accusations de fumisteries,et au fond la psy ne sert qu'à flatter les égos et de l'autre à deux reprises vous démontrez que certains de vos patients échouent dans votre cabinet juste parce qu'ils ont un problème d'égo car la petite dinde blonde, c'est un peu ça non ? ou alors elle est alcoolique ? Ce qui revient au même...
Après si vous traitez les patients de manière à ce qu'ils puissent se dégager de l'égo, de ce qui flattent nos bas instincts alors ce n'est pas de la psychologie mais de la philosophie... Aussi ce n'est pas tant la discipline que l'étre humain derrière le psy.. Sur cela je suis d'accord avec vous..Mais tout le monde peut etre psy alors je vais ouvrir un cabinet!
JE VOudrais vraiment pas être une de vos patientes (puisque tout le monde sait que je suis une fille)!!!
Quelle patience ! Je compatis, mais c'est très drôle.
Philippe entrainez vous avec des fenouils en utilisant la partie sporadique pour vous défendre de ce genre d'énergumènes...
http://www.youtube.com/watch?v=Cj8weYCLSA0&feature=related
Qu'elle est odieuse ! Et que vous êtes drôle !
Moi, mon psy, c'est l'homme le plus intelligent de la Terre :)
Ca c'est du contre transfert haineux. :-)
On est la pour cela n'est ce pas ? Lorsque les patients disent nous sommes le phénix etc nous y croyons pas plus que cela et quand ils disent que nous sommes les derniers des abrutis non plus.
La difficulté lorsque le traitement commence ainsi c'est souvent de le faire durer suffisamment avant que le patient n'aille se trouver une autre tête de turc.
@ Max : "C'est pas faux" :))
@Yann : oui ce sont les aléas du métier ! N'étant pas psychanalyste, je me préoccupe peu du contre-transfert. J'exige juste de moi que ma gentillesse ne soit pas de la faiblesse et avec certain(e)s, il faut savoir serrer la vis :) En revanche 99,99 % de ma clientèle est très sympa.
@ Max, dois je vous chercher un psy surdoué à vous aussi ? :))
Max écrit : (puisque tout le monde sait que je suis une fille)!!!
Et... t'es bonne ?
GCM n'est qu'un grossier personnage, je valide le commentaire mais je ne le cautionne pas !
c'est pas faux
Phyphy psy: je le'savais!! Parait que tout ceux ayant suivi une psychotérapie peuvent apposer leur plaque de psychothérapeute?? (selon la légende)
"Et si elle accepte de reconnaitre enfin la nature réelle de son problème alors," mais vous ne dites pas quel est son problème ??Et comment vous vous y remédiez??
qu'a t elle bordel ???je souffre également de cela, mais je ne sais pas à quoi c'est du et ce que j'ai ???? devrais je boire ? j'aime le champagne (avec des gateaux hyper sucrée) mais c'est tout!! et le champagne c'est cher!!!!!!!
gcm : Bonne ? Je pense que oui j'aide le vilain mais s'il me crache ensuite dans la main qu'il aille au diable. Je n'admets pas que l'on puisse mordre la main qui offre, qui aide!!
AHAHAHAHAHAHAHA vous ai je répondu gcm !! Sur ce je fais comme d'autre sur ce blog.. je prends la porte.
bien évidemment vos génials cerveaux ont du comprendre qu'en plus d'etre une fille j'étais également Francine!!!!!! A moins qu'à mes commentaires était également joint mon adresse email, et dès le début vous le saviez zut alors!!
Votre amie blogueuse, est plus ouverte peut être moins maintenant car j'ai eu des réflexes pavloviens qu'accréditaient une certaine réalité. Au moins non seulement elle admet la liberté d'expression des autre mais bien plus interessant et plus utile, le dialogue également!!
MAIS ALORS VOUS grrr!!
Mais le général De Gaulle n'a jamais parlé de son fils ce jour-là !
Max, ceci est valable pour les psychanalystes car cela cadre totalement avec la théorie psychanalytique.
"En revanche 99,99 % de ma clientèle est très sympa"
donc 99.99% de la clientèle de Philippe est jolie et à droit de fait une ristou(r)ne de 5% !
Dites moi Philippe, undercover, vous êtes Mme de Fontenay en fait... Toute votre clientèle ce sont les miss en devenir ou recalées :o)
biz
Lectrice d'habitude discrète, je me permets de sortir de ma réserve, bien après la bataille d'ailleurs, mais j'ai l'habitude.
Je voudrais rebondir sur l'introduction de votre billet et la rapidité qu'ont de nos jours certains professionnels à poser des diagnostiques.
J'ai pas mal fréquenté les psy (-chiatres, -logues...) et j'ai été confrontée malgré moi à ce genre d'ineptie. Le plus notable il a trois ou quatre ans. Je suis ce que nous pourrions appeler "un peu pauvre" et bien qu'ayant été, il y a longtemps, suivie par un psy très très bien ses tarifs ne m'ont pas permis d'y retourner à une époque où j'en ai ressenti le besoin.
"Un peu pauvre" donc mais résolue à ne pas ignorer le problème je me suis tournée vers le CMP de ma ville. Me suis retrouvée face à une psychiatre. Au bout de deux consultations, elle a voulu me prescrire un traitement. M'expliquant que je souffrais d'une vraie maladie mais qu'on pouvait m'aider, même si cette maladie était "lourde". Elle a refusé de m'en dire plus tout en me martelant que j'avais impérativement besoin de ce traitement. En rentrant je me suis renseignée avant d'acheter la prescription. C'était un générique du Lithium. Je suppose qu'elle me pensait bi-polaire. J'ai pleuré 12 h, me demandant si j'étais vraiment malade.
Je ne l'étais pas.
Aujourd'hui je vais plutôt bien mais je me refuse à voir un psy (peu importe la terminologie)et je préfère rester avec mes cauchemars, mes angoisses, mes traumatismes.
On a essayé de faire le même coup à "ma fille" de quatre ans. Toute son école ayant décidé que c'était une enfant précoce (même la psy scolaire alors qu'elle n'avait jamais reçu ma gamine, très forte...). Cette fois je me suis rebellée et je l'ai emmenée à quelqu'un de sérieux dans le privé.
Depuis je me pose des questions sur cette courses aux diagnostiques. Est-ce un comportement généralisé bien que, à mon sens, dangereux ?
Pardon pour cet énorme commentaire mais votre billet m'a vraiment mise en joie. Je ne serai donc pas folle ;-) et même, un professionnel aurait remarqué lui aussi cela... ouf !
je suis tellement certaine que mon compagnon est bipolaire qu'en lisant ces histoires de sur-diagnostics je suis un peu inquiète. j'essaie de l'amener à consulter un psychiatre, parce que cette bipolarité (si j'ai raison) lui pourrit la vie depuis l'adolescence. si ce sont ses dépressions qui me posent problème (nous ne vivons pas ensemble et il coupe contact pendant ce temps ce qui est angoissant) ce sont ses phases d'hyperactivité (parfois mixtes) et symptômes associés, ses accès d' agressivité gratuite et soudaines (pas envers ceux qu'il aime, mais contre un serveur dans un restaurant par exemple) qui m'ont mise sur la voie. le côté cyclique des phases up et down aussi. je ne suis pas du tout sûre qu'il ait besoin d'un médicament, peut-être que de la psychoéducation et de la thérapie comportementale suffirait. ses symptômes ne sont pas extrêmes mais il en souffre et ceux qui l'aiment en souffre par ricochet, suffisamment pour qu'il faille faire quelque chose. en France on a tendance à prescrire des médicaments très vite et je n'ai pas envie que l'envoyer chez le psychiâtre aboutisse à l'aggravation de son état. il voit un psychanalyste depuis 3 ans mais pas régulièrement, surtout quand il va mal au point de perdre pieds. est-il vraisemblable que le psy n'ait pas réalisé qu'il puisse être bipolaire parce qu'il ne connaît pas assez de sa vie quotidienne ou bien est-ce moi qui suis à côté de la plaque? il voit le psy parce qu'il a été sexuellement abusé par son père quand il était enfant et c'est quelque chose qu'il n'a réussi à extirper il y a 3 ans (il a 50 ans). personnellement je pense qu'il a pu développer une bipolarité à cause de son traumatisme (il a commencé à faire n'importe quoi à l'adolescence). désolée d'avoir été longue et j'imagine que vous ne tenez pas ce blog pour jouer les "agony aunts", je suis juste un peu paumée depuis 3 semaines parce qu'après 4 ans où je ne comprenais rien au comportement déroutant de mon ami, j'ai l'impression d'avoir reconstitué un puzzle et maintenant je voudrais l'aider à ne plus "tourner en rond" selon son expression.
Ma psy a "suggérée" (ou bien voulait-elle juste gagner du temp et s'épargner mon rire sarcastique?) que je pourrais être "surdouée" en me demandant de lire un bouquin.
J'ai essayé de rire mais je ne la connaissais pas encore assez pour me le permettre franchement et elle ne me laissait pas trop le temps de le faire.
J'ai voulu lui prouver qu'elle avait tort en lisant son bouquin à deux balles et lui expliquer comment je n'étais pas comme ça.
OH LA CON!!! ELLE AVAIT RAISON.
J'aime bien le terme "surdoué". En fait on est comme les X-men: des monstres. En plus il y a une notion de supériorité qui me sied. Ca explique en un seul mot pourquoi quand nous petons ça sent la rose alors que chez les autres ça pue.
C'est d'ailleurs comme ça que les psy nous repèrent rapidement: dès qu'on lâche une caisse!
Ca c'est pour la subtilité de mon humour (désespéré l'humour, toujours désespéré. Il n'en est souvent que plus délicat dans son absurdité)
J'arrête là parce que tu vas finir par me prendre pour une cinglée de plus. Je ne suis pas cinglée, juste shootée aux hormones parce que j'ai accouché il y a moins de 15 jours d'un bébé qui parle 15 langues depuis le jours de sa naissance.
Le soucis c'est qu'elle les parle en même temps alors on a du mal à la suivre.
La violence psychologique dont elle a fait preuve la disqualifie effectivement.
Cela ne sert à rien d'essayer de prouver à un psy que l'on est surdoué, parce que c'est essayer de lui prouver qu'on est plus intelligent que lui et qu'il est donc incompétent pour nous soigner.
Si c'est vraiment ce que l'on pense, c'est à dire qu'on parle avec un psy borné, il faut en changer tout simplement.
C'est pour ça que vous auriez dû lui dire qu'elle avait raison et qu'elle devrait donc aller voir ailleurs.
Je n'ai pas trop aimé les autres articles que j'ai lu dans ce blog, parce que c'est justement ce que vous faites, entrer les gens dans des cases, comme dans ce texte.
Un psy devrait émettre des hypothèses et les tester.
A la lecture de l'article, je vous trouve peu professionnel car très impliqué émotionnellement, avec ce qui me semble un manque de recul sur vos patients.
Vous prenez de haut les "trop sûr de moi" etc, alors que de le prendre d'une manière neutre et rebondir là-dessus pour en apprendre plus sur sa manière de fonctionner, ce serait peut-être au contraire une bonne occasion pour ça.
On sent aussi votre irritation par l'exagération dans le "à l'attendre j'étais un trou du cul"
Nos irritations en disent beaucoup sur nous, et fonctionnent souvent comme un miroir.
Donc pour vous je me la raconte, mais qu'est-ce qui vous fait dire cela, qu'est-ce qui vous irrite en moi? - Alors que dans votre article, on sent bien que ça a fait son effet émotionnel sur vous. Mais même si la patiente vous traitait de répugnant martien vert, ça ne devrait même pas vous faire bouger d'un sourcil normalement.
"Ce sont des patients agréables avec qui le travai devient un vrai jeu."
Complètement à côté, vous êtes plein de préjugés. Des surdoués désagréables, eh oui, ça existe, c'est dans vos fantasmes qu'ils sont tous super sympas et toujours d'humeur à faire de l'humour. Un doué déprimé, agressif et grognon, en un mot antipathique, ça existe. De plus, l'humour va en général de pair, mais personne ne fait de l'humour au plus profond du trou, et ce n'est pas dit que 100% des doués ont de l'humour, il peut y avoir des exceptions statistiques, ou des formes d'humour pince-sans-rire pas forcément comprises. Ce ne sont que des exemples, mais c'est pour dire combien il faut se méfier de la liste que vous avez cité. Le "qui trompe rarement" également, car si vous avez un radar à adultes doués, il faut nous le dire, plus besoin de faire des tests. Il suffit de venir chez vous, ah ouais, s'il avait les qualités d'un doué, je le verrais tout de suite, parce que "ça trompe rarement". Je trouve que vos textes sont écrits à la louche, s'il faut plus de subtilités, alors il faut la mettre quand vous écrivez.
de plus, comme l'adulte doué est forcément un rigolard sympathique avec qui on a du plaisir à travailler, on dirait que si vous n'avez pas la personne à la bonne, vous allez à reculons la considérer comme douée, qu'elle le soit ou non. Alors je vous le dis: vous pouvez avoir une personne qui vous insupportable dans votre cabinet, et qu'elle soit douée, il n'y a pas de lien de cause à effet.
Je me demande sur quoi vous vous basez pour dire que cette fille ne l'était pas, à part des critères émotionnels, faudrait expliqeur.
"A ce stade de la séance, j'avais déjà envie de la tirer par sa queue de cheval hors de mon cabinet et de la jeter dans les escaliers"
Quel genre de psy êtes-vous si vous n'arrivez pas à prendre du recul? Les patients ne sont pas là pour vous plaire! Au contraire, plus ils disent ce qu'ils ressentent, mieux c'est. Votre neutralité bienveillante, c'est une façade, en dedans, ça bouillait. Ce n'est pas ça un "neutralité bienveillante", ce n'est pas être en conflit d'égo avec une personne qui se croit intelligente et qui nous prend pour un imbécile, un psy constatera juste le fait, mais ne le prendra pas d'une façon personnelle, ça peut tout simplement être un mode de communication pathologique de la personne. ça ne vaut pas le coup, même en pensée de tirer les gens par la queue de cheval.
Vraiment, d'apprendre que vous rêvez en secret de foutre les gens dans les escaliers derrières la façade de votre sourire "bienveillant", si vos patients n'ont pas confiance en vous et pensent que vous pouvez vous montrer hypocrite, ils ont raison dans ce cas.
"Qu'elle est odieuse ! Et que vous êtes drôle !
Moi, mon psy, c'est l'homme le plus intelligent de la Terre :)"
Certaines personnes sont en plein transfert ici apparemment...
@ Mr Z : c'est difficile de rester neutre intérieurement face au genre de propos tenus pas cette patiente. Qu'elle souffre de quelque chose, sûrement, sinon elle n'aurait pas consulté ! Mais de là à insulter celui qu'elle vient consulter...
C'est peut-être drôle après-coup, mais les psys, tout formés ou habitués qu'ils sont à encaisser un tas de choses, ont aussi leurs limites !
Si quelqu'un commence à me tenir un discours super négatif, voire insultant, sur moi, je ne vais pas bien le prendre. Plus tard peut-être je me souviendrai que lorsqu'une personne émet un jugement sur une autre, c'est souvent à cause d'une souffrance, que ses propos en apprennent plus long sur elle que sur moi.
Mais seulement aprës-coup !
Enregistrer un commentaire
<< Home