Conseil municipal et psychopathologie appliquée !
Pour la première fois de ma vie, j’ai assisté à un conseil municipal. Mon père m'avait persuadé d’y aller en m’expliquant que ce serait houleux et qu’il y aurait matière à ennuyer un tout petit peu nos chers élus en manifestant notre opposition très bruyamment contre un projet d’urbanisme largement contesté.
De mon côté, je ne sais pas pourquoi j'ai tant d'aversion pour les élus. Cela date bien d'avant mon coming out libéral tendance libertarienne. Peut-être que mon éducation y est pour quelque chose. Je me souviens ainsi très bien de la moue un peu moqueuse de mon père lorsqu’étant plus jeune nous croisions un élu municipal. Face à l’arrogance pathétique et la suffisance comique dont certains faisaient preuve, mon père ne manquait jamais de m'expliquer qu’il s’agissait « d’un type de la mairie ».
Je suppose que pour lui, parler de « type de la mairie » était une manière simple de classer un type de parasites sociaux. Il s'agissait sans doute de m’apprendre à reconnaître et à ne pas attacher trop d’importance à ce genre de personnes : avocats sans cause, médecins sans clientèle, minuscules affairistes crapoteux, etc., n’ayant d'autres recours pour trouver quelque reconnaissance et s’assurer leur subsistance que de devenir justement des "types de la mairie".
C'est curieux que je dise cela dans la mesure où j'étais pourtant présent sur une liste électorale. Il faut croire que je ne suis pas à une contradiction près. Non, il n’y a aucune contradiction dans la mesure ou cette démarche résulte plus d’un mouvement de colère que d’une réelle ambition personnelle.
Et puisque j’en suis à critiquer les élus, autant parler aussi de ceux qui les ont mis en place : les électeurs. Je crois qu’il n’y a rien de plus détestable qu’un administré qui, dès que vous êtes en poste, n’aura de cesse que de venir s’abaisser devant vous pour bénéficier d’une faveur ou d’un passe-droit. D’ailleurs, les hommes politiques mesurent leur pouvoir au nombre de faveurs que l’on vient leur demander disait Druon. S’agissant de la politique comme des sectes, rappelons-nous que le gourou n’existe que tant qu’il coexiste des personne gourouïsables.
Allez peut-être que si notre liste avait connu le succès escompté, j'aurais poussé la blague jusqu'à devenir adjoint aux sports. Ils auraient alors connu les joies du sport à la dure avec un sacré handicap : l'absence de subventions. Après tout, aucune raison que mes impôts locaux financent le sport tant que les sportifs ne financeront pas mes clopes et mes cafés. Le premier budget que j’aurais coupé aurait été celui du club de gymnastique. Allez hop les gamines, toutes en classe de couture pour comprendre que recoudre un bouton ou faire un ourlet servira plus dans la vie que de faire des flips arrière.
A moins que je ne me sois transformé en une sorte de Torquemada des finances publiques, un empêcheur de tourner en rond et un emmerdeur patenté. Et puis comme tout cela n’est pas vraiment sérieux, j’aurais pris beaucoup de recul et cela serait devenu une sorte de jeu. En définitive, j'aurais sans douté été victime d'un attentat politique, et on m'aurait retrouvé brûlé vif dans ma RJ 49 avec un rapport d'enquête mettant l'incident sur le compte d'un défaut électrique ! Putain, je l'ai échappé belle ! Un peu plus et une conspiration mettant en œuvre des sportifs et des bétonneurs aurait eu ma peau !
Bon bref toujours est-il que pour la première fois de ma vie j'ai assisté à un conseil municipal. A peine parvenu devant la mairie, ma soirée a fort mal commencé, puisque sans le faire exprès j'ai gravement vexé un jeune élu !
En fait, bien qu'assez froid j'ai un naturel assez liant. Et comme je suis le gars sympa qui écoute et conseille pour pas un rond, je finis par connaître un tas de monde. C'est ainsi que je papotais avec une brave dame qui m'expliquait que l'équipe municipale avait profité de la maladie de son mari pour nuire à sa petite association. Moi, je n'étais pas au courant du dossier mais j’ai écouté.
L’affaire qu’elle me rapporta était de fait picrocholine et mon sentiment à propos de cette histoire était que certaines personnes abuseraient toujours de leur pouvoir pour faire chier le bon peuple. En l'occurrence il s'agissait d’après ce que j’ai saisi, pour une assemblée de notables d'emmerder de gentils prolos en les empêchant de pratiquer la pêche à la ligne. Le combat est misérable et à la hauteur d’une personnalité narcissique qui comme on le sait fort bien lorsque l’on pratique la psychopathologie, est forte avec les faibles et faible avec les forts.
Mais je suppose que lorsque l’on gagne sa vie en tant que maire adjoint et conseiller général, on doit parfois avoir un sentiment de honte qu’il faut bien combler. A défaut d’avoir une réelle utilité sociale, de participer activement à la marche du monde, on en vient à se fabriquer de l’égo en pratiquant l’abus de pouvoir.
Comme je tentais de consoler cette brave dame comme je pouvais, pétri d'empathie comme je le suis, je me suis contenté de lui dire : voyons tu connais les élus depuis le temps ! Ce sont malheureusement souvent soit des voyous, soit des crétins et parfois les deux.
L’air de rien, et sous des dehors triviaux, ma leçon était pleine de sagesse stoïcienne puisque je lui rappelais gentiment de revenir à la réalité des choses dans un monde où un élu nuit souvent plus qu’il n’est réellement utile. Cette brave femme, sans doute très sensible et idéaliste, avait l’espace d’un instant imaginé le contraire !
Or il se trouve qu’au moment même où je m’incarnais en Sénèque proférant ma sagesse, un jeune élu passant par là et que je n'avais pas vu, entendit ma réflexion qu’il n’apprécia pas à se juste mesure puisqu’il sembla qu’il y vit une offense personnelle si j’en crois la mine courroucée qu’il adopta immédiatement. Je pris conscience d’avoir fait une gaffe.
Le pauvre, gonflé de son importance de conseiller municipal s’était jusqu’alors cru indispensable à la bonne marche du monde et n'avait pas compris qu'on ne puisse pas l'aimer pour tout le bien qu'il estimait faire autour de lui. L’air sérieux et la serviette en main, voici qu’il venait assister à l’affaire de sa vie, le conseil municipal, et voilà que dans le même temps ma réflexion qui ne lui était pas particulièrement adressée, le cueillait à froid tel un uppercut en plein foie, le pire coup que l’on puisse prendre en boxe ! Désireux de devenir saint, le pauvre avait oublié qu’il faut être martyr avant.
Il me regarda haineusement et ne se départit point de son hostilité durant toute la soirée. Je suppose qu’il n’a pas saisi toute la substantifique moelle stoïcienne de ma réflexion, n’y voyant qu’une atteinte intolérable à son statut d’élu, acquis durement par le truchement d’élections (piège à cons). Ainsi, tandis que nous accédions à la salle du conseil municipal, il refusa même que je lui tienne la porte estimant qu’il ne voulait rien me devoir « fut-ce une porte tenue ».
Bien sur, comme je ne suis pas à une vanne près et que la victime était trop belle, toute empêtrée dans ses principes immatures et sa psyché que j’imaginais défaillante, je ne pus m'empêcher de lui dire que pour une fois qu'un élu servait à quelque chose j'étais ravi et que de surcroît il ferait un très bon huissier. A ce moment précis, j’ai cru qu’il allait me sauter à la gorge. J’étais partagé entre la crainte d’un esclandre public et le fait de pouvoir lui réclamer ensuite des dommages et intérêts qui m'aurait remboursé une fraction de mes impôts locaux que je trouve trop élevés compte tenu des services rendus.
En fait il s'est contenté d'aller se plaindre de moi à un autre élu, ex colistier, avec qui il m’avait vu bavarder. Lequel, n’ayant rien suivi de ces péripéties est venu m’avertir en rigolant qu’on se plaignait amèrement de ma conduite inqualifiable. Comme j’étais un peu remonté, j’ai alors voulu expliquer à ce jeune élu que c’était très vilain de se conduire en petite fille pour cafarder et qu’il aurait pu me dire les choses en face. Je crois que lui et moi étions tellement remontés qu'à un moment des mots d'oiseaux auraient fusé et qu'on se serait battus. C'est très curieux me concernant parce que je suis généralement très zen mais je crois que je ne supporte plus l'arrogance des élus. Les édiles rentrant pour le conseil municipal, notre altercation s’arrêta là ce qui est une bonne chose.
Par la suite, persuadé que j’avais eu à faire au plus sombre des crétins, sorte de demeuré au front bas pour qui un médiocre siège de conseiller municipal aurais constitué un bâton de maréchal, j’ai tenu à me renseigner sur son parcours. Et bien non, ce jeune homme est bardé de diplômes prestigieux et issu d’une des meilleures écoles de notre pays. Cela en dit long sur les conditions de recrutement et sur la légitimité des concours. Brave Montaigne que l’on n’oubliera pas ; lui qui parlait de têtes bien pleines à défaut d’être bien faites. La preuve était faite que l'on peut à la fois être le roi de l'optatif aoriste et le roi des cons dans le même temps !
Le plus amusant, c'est que l'élu auprès duquel il s'est plaint m'a ensuite expliqué que ce jeune élu ombrageux avait été scandalisé par mon irrespect total envers les élus de la république. J'ai trouvé cette réaction totalement affligeante. Car si je comprends le mouvement de colère passager, j'ai du mal à imaginer que l'on colle ainsi à un rôle. La seule explication valable à ce comportement outré se trouve dans les manuels de psychopathologie et on la nomme : personnalité sensitive de Kretschmer.
Il s'agit d'un type de personnalité paranoïaque marqué par un sens élevé des valeurs morales, l’orgueil (une haute estime de soi-même, qui conduit à se considérer comme jamais suffisamment reconnu à sa juste valeur), une hyperesthésie relationnelle entraînant une grande vulnérabilité dans les contacts sociaux, et une tendance à l'autocritique, à intérioriser douloureusement les échecs et une susceptibilité. C’est évidemment la seule explication qui prévale et permette d’expliquer la coexistence chez une même personne d’une abondance de diplômes prestigieux et de tels troubles de caractère amenant une conduite d'une aussi grande immaturité.
Car il faut être sincèrement totalement immature d’un point de vue psychoaffectif pour imaginer que le respect soit du sans contrepartie aucune du seul fait que l’on soit «élu de la République ». La réaction de ce pauvre jeune élu me rappelait un peu Cartman, personnage emblématique de la série South Park, dans un épisode au cours duquel nommé responsable du couloir, il pratique l'abus d'autorité.
Ce qui se comprend aisément dans le cadre d’Eric Cartman, personnage âgé de huit ans et sans doute affligé d’un complexe du fait de son surpoids, fait un peu peur lorsqu’il s’agit d’un élu. On n’ose à peine imaginer ce que deviendrait un tel individu s’il avait réellement du pouvoir ! C’est sans doute la raison pour laquelle il serait sage de ne jamais donner le pouvoir à ceux qui le demandent, trop d’élus ayant tendance à vouloir compenser la petitesse de leur bite ou la médiocrité de leur existence avec l’exercice du pouvoir.
Enfin de manière générale et en ne prenant en compte que les trente années qui viennent de s’écouler, d'Urba-Gracco à la récente affaire de Karachi, en passant par les porteurs d'enveloppes, la liste est longue de ces affaires qui permettent de mettre en doute le respect que l'on devrait aux élus de la république ; d'ailleurs le taux d'abstention est révélateur de cet état de fait.
Enfin, je remercie ce jeune élu de m’avoir aidé à parfaire ma liste. Je savais que je pouvais me défier des élus, voyant en eux trop souvent des voyous ou des crétins mais je peux aujourd’hui grâce à lui rajouter la catégorie des malades mentaux que l’on oublie trop souvent.
Bien entendu, j'ai eu le loisir de me demander comment j'aurais réagi si j'avais été à sa place. Sans doute qu'après avoir encaissé la remarque, je serais allé parler à la personne pour comprendre pourquoi elle estimait que les élus étaient généralement des crétins ou des voyous parce que je ne me serais estimé n'appartenir ni à l'une ni à l'autre de ces deux catégories. Et j'aurais entamé un débat.
Bien que je ne sois pas élu, compte tenu de ma profession, je suis souvent la proie de personnes qui pensent que les psys ne servent à rien ou pire, qu'ils sont à demi fous. Je ne crois pas m'être jamais énervé quand j'ai reçu ces critiques. D'abord, je ne suis pas tous les psys, et d'autre part, cela m'intéresse toujours de comprendre quelles expériences ont pu amener les gens à penser cela de ma profession. J'ai toujours tâché de m'expliquer. Enfin dans tous les cas, je ne m'estime pas dépositaire d'un statut qui me vaudrait automatiquement un respect total.
Je crois même que le respect total m'a toujours semblé suspect. Sans doute parce que l'essence de mon boulot consiste à autonomiser les individus et non à les transformer en féaux de ma toute puissance.
Et puis, je me connais, je suis d'un naturel orgueilleux. Alors dès que je sens poindre en moi l'illusion de la toute puissance ou du contentement béat de moi-même, je fais un tour de RJ 49. C'est ma version moderne du « Respice post te! Hominem te esse memento! (*)»
(*)"Regarde autour de toi et souviens toi que tu n'es qu'un homme"
Tertullien, Apologétique
21 Comments:
C'est moi ou je l'ai déjà lu cet article ? (j'ai la flemme de chercher dans l'historique)
Sinon, il faut me le dire, je vais me reconvertir en voyante :)
Au passage merci, je ris beaucoup plus avec vous qu'avec ma psy !
J'ai révisé "picrocholine" que j'avais croisé il y a longtemps, et appris "optatif aoriste" (n'étant pas helléniste) : merci donc.
Et à défaut d'une tête bien faite, j'aurai une tête bien (trop) pleine, tant pis...Montaigne me pardonnera peut-être ?
Par ailleurs, j'ai l'impression que vous mettez souvent en rapport l'intelligence et les diplômes acquis, (cette opinion revient régulièrement dans vos billets), j'avoue que je ne comprends pas pourquoi, si ce n'est qu'il faut pour réussir ses études une forme d'intelligence qui est l'adaptabilité, et de la persévérance.
Certes ce sont des qualités qui améliorent le quotidien mais quel ennui !
@Stéphanie : justement non :) Vous aurez mal lu ;)
@Stéphanie : justement non :) Vous aurez mal lu ;)
Peut-être n'est-il pas un malade mental. Peut-être simplement est-il socialiste.
Je reprends mon commentaire qui était idiot parce que je l'ai amputé du cheminement intellectuel qui va avec : excepté dans ce billet qui nous dépeint un con, cultivé, mais un con, j'ai eu, à plusieurs reprises, l'impression que vous faisiez du niveau d'études un prérequis, voire une condition sine qua non d'un tas de choses : réussite sociale, amoureuse, estime de soi...
Mais en y repensant quelques heures plus tard, je me dis que je projette mon complexe de non diplômée sur vos propos : problème résolu !
Je ne fus pas très pertinente sur ce coup, désolée.
Et ne me répétez pas vos commentaires deux fois, je suis parfois idiote mais pas TOUT LE TEMPS !
:))
@Robert : non je le crois UMP
@Stéphanie : je n'ai jamais défendu une telle thèse, rassurez vous !
"Non je le crois UMP"
Mais ce n'est nullement incompatible ! Le stato-gauchisme est le réglage par défaut de toute la classe politique française, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite...
C'est le problème du vote démocratique : il permet au peuple de s'exprimer, à ses élus de siéger, mais jamais une élection ne sera un brevet de compétence... Voir le scandale des crédits des municipalités révélés par l'affaire Dexia.
D'ailleurs, c'est la question majeure qui se pose aujourd'hui en éthique : comment maintenir le processus démocratique dans un monde d'experts ?
A ce jour, aucune réponse n'a été trouvé, mais je pense que cela se voit aisément... à moins de considérer le marketing comme la réponse ! N'oublions pas que les USA élisent régulièrement des acteurs aux postes de gouverneurs ou de Président. Nous faisons de même dans certains arrondissements de Paris.
Cela me fait penser à ce passage dans le Comte de Monté Cristo de Zola : Napoléon s'échappe de son île, le Roi doit s'enfuir et s'exclame que cela ne peut être la conséquence d'une trahison (car personne n'a su prédire le retour de l'Empereur) car avant lui ses ministres n'étaient rien, après lui ils ne seront rien ! Et de conclure que cette fois ci la fatalité se nomme incompétence ! Il faut comprendre que les ministres du Roi ne peuvent être ministre de Napoléon, et qu'il s'agit d'une critique du pouvoir monarchique, tellement puissant qu'il peut mettre des incompétents à la tête du régime.
Sommes nous si différents lorsque nous votons ? Est t-il surprenant de voir ce genre d'individus dans les mairies ?
"N'oublions pas que les USA élisent régulièrement des acteurs aux postes de gouverneurs ou de Président."
Je ne sais pas si "deux fois" est synonyme de "régulièrement", mais Ronald Reagan, pour ce qui le concerne, est l'un des meilleurs présidents américains que les Etats-Unis et le monde aient connus.
En quoi le fait d'avoir été acteur serait une qualification plus détestable, pour un élu, que d'avoir vécu une vie de fonctionnaire, aux crochets de ses concitoyens, sans avoir jamais eu à assumer la responsabilité de ses actes, en travaillant moins que la plupart des gens, en jouissant d'une sécurité de l'emploi infiniment supérieure, en vivant sur une planète entièrement séparée du reste des Français et en n'ayant jamais eu l'expérience d'un vrai travail, c'est à dire un travail dans le secteur privé?
Ronald Reagan, au moins, a dû faire ce qu'il fallait pour que ses films plaisent aux spectateurs.
On ne peut pas en dire autant de la plupart des hommes politiques français -- ni de l'intégralité des fonctionnaires du pays.
Je pense que l'équipe de Reagan y est pour beaucoup dans la réussite présumée de sa présidence, car je ne vois pas comment vous pourriez lier cette réussite à son C.V. !
Mon commentaire portait sur le rapport entre compétence et suffrage, en l’occurrence sur l'absence de causalité... Le suffrage, c'est la force du nombre, et fort est de constater que le plus grand nombre à souvent tord !
J'ai choisi l'exemple des acteurs présidents pour illustrer mon propos concernant la montée du marketing dans notre société. Le marketing, c'est exactement ça : vendre un produit en colorant l'emballage en vert, car la logique du consommateur est du type : vert = écologique. Reagan = rassurant, charismatique = bon président. C'est la professionnalisation du sophisme. Les personnes qui usent de ces techniques s'imaginent être suffisamment intelligents pour tromper le peuple pour son propre bien. On voit à quels points ils se trompent.
@Marchenoir : j'ai toujours douté que Reagan ait été pour quelque chose dans la bonne marche du pays. Je sais qu'il est naturel de le louer chez les libéraux. Mais bon, ce que j'en dis ... Moi je m'en fous après tout.
Pour Stéphanie :
Les diplômes doivent appartenir à une classification chez Philippe.
1ere catégorie : Les femmes belles intelligentes et diplômées, les hommes intelligents, bien élevés et diplômés.
2e catégorie : diplômé et crétin, ou sotte bardée de diplômes dans des domaines qui ne valent pas tripette(marketing, publicité), (même jolie, c'est le cursus prétentieux et fumeux de l'intéressée qui prendra le dessus), ou inadapté(e)de la vie malgré (ou à cause) d'un long parcours universitaire.
3e catégorie : les sans grades. (passent à la trappe s'ils n'ont rien d'attachant ou d'intéressant). Les borderlines, toxicomanes, rejoignent une forme d'intelligence élevée, plus sensible, assimilable à la "douance" (si le borderline est une femme jolie, alors là, ça vaut bien un Doctorat !).
Si pour certain, c'est le travail manuel qui reste une base, pour Philippe ce sont les études. Si ça ne sanctionne pas l'intelligence, ça permet une grille de lecture simple.
Un bon master fera toujours la différence, un peu comme un St Emilion dans une cave digne de ce nom. C'est convenu mais sûr !
Ensuite, il existe un bug système chez Philippe, c'est d'être en face d'une personne intelligente et diplômée qui pratique la gymnastique.
(analyse sauvage et toute personnelle non agréée Iso)
@V. : quel vilain procès d'intention :) Tout ce que j'écris ici dans ces petits billets mériterait parfois de très longs développements aussi ne vous en voudrais je pas de caricaturer ainsi ma pensée. Ceci dit dans les faits vous avez raison, mieux vaut être belle, intelligente, diplômée, riche et en bonne santé que le contraire.
@ V. : force est de reconnaître qu'un diplôme (une compétence) monnayable sera toujours supérieur à tout le reste, et je parle d'expérience, tant ma situation est inconfortable et détestable !
Et votre classification m'amuse parce que je crois que c'est celle que (presque) tout le monde utilise sans s'en rendre compte : quand on rencontre quelqu'un, on cherche à savoir ce qu'il fait dans la vie, ce qui permet d'évaluer son compte en banque, on l'écoute pour estimer son niveau culturel et au passage voir si "on joue dans la même catégorie", et bien sûr on le regarde (visage, silhouette et vêtements) pour avoir une idée de son pouvoir d'attraction.
Finalement excepté le bug système sur le sport [mais le sport est très surévalué de nos jours :)], cette grille de lecture bien que caricaturale est un réflexe conditionné de 99% de la population des pays dits riches et peut-être des autres.
Tout ceci se fait bien sûr en mode automatique, et on sort de la caricature quand on apprend à connaître l'autre ou quand on est profondément surpris et remis en question par quelqu'un qui sort du lot.
Voilà l'idée que j'en ai.
Grrrrr ! Mais je n'a jamais dit cela bien au contraire. Je m'intéresse bien plus à la faculté de jugement qu'à l'intellect proprement. C'est plutôt facile de manipuler des idées à la con. Justement une part de mon boulot est d'apprendre à mes patients à être plus intelligents en devenant plus bêtes !
à Stéphanie : Je suis tout à fait d'accord avec vous.
N'ayant ni diplôme, ni compte off-shore...
Ne me grrrr-ez pas, je ne dis pas que vous faites ça, je dis juste que tout le monde a sa grille de lecture propre et il me semble (en regardant autour de moi) que tous ceux que je connais pratiquent ce "profilage" a priori.
D'ailleurs je ne me sens pas supérieure sur ce coup :
- je regarde les vêtements (marques/pas marques, qualité des tissus, volonté de se singulariser...), les chaussures (toujours parlant), chez les femmes : maquillage, contrôle de la silhouette (les dodues contrariées qui s'affament se repèrent bien avec l'habitude).
- j'écoute le niveau de langue : maîtrise du vocabulaire et de la grammaire.
- j'étudie la logique du raisonnement, le type d'humour et je traque les failles narcissiques.
Bref, pas très reluisant tout ça, maintenant j'ai l'air d'une vraie peau de vache alors que pas du tout en fait.
Mais il y aurait des tartines à dire sur le sujet, et oui "C'est plutôt facile de manipuler des idées à la con", c'est d'ailleurs amusant de se mettre en retrait pour regarder quelqu'un qui s'écoute parler, qui roucoule comme un crétin en se prenant pour un génie (les talk-shows en sont remplis).
" mon boulot est d'apprendre à mes patients à être plus intelligents en devenant plus bêtes !" : on en revient toujours aux vrais "intelligents" (ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et simplement, ou une tête bien faite plutôt que bien pleine), le but ultime serait de penser juste, ni trop ni trop peu, quitter les grilles de lecture a priori [cesser de projeter ses angoisses sur les dires de l'autre (dédicacé à moi-même)], et rire plus, surtout quand c'est douloureux.
Ouh la la, quelle clarté, quelle syntaxe dans mes com' ce jour-là !
Je devais être en mode réflexion hypercosmique...
Tant pis pour moi, je le laisse.
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