13 août, 2011

Sin City !



Je ne vais pas réécrire et l'histoire et tout le monde a déjà vu le film Casino avec Robert De Niro et Sharon Stone. Donc dans les années 80, le FBI décidé à se débarrasser de l'Outfit (la mafia de Chicago) a mis le paquet, amenant la plupart des têtes d'affiche de cette organisation criminelle derrière les barreaux pour les plus chanceux, tandis que d'autres finissaient encore plus mal.

Et par la suite, Las Vegas jadis surnommée Sin City (la ville du péché) s'est gentiment transformé en une sorte Disneyland pour adultes n'entretenant que de très loin un quelconque rapport avec son sulfureux passé. Ce fut la mode des casinos à thèmes inaugurée par le Circus-Circus et l'Excalibur, suivis ensuite par tous leurs concurrents démesurés que tout le monde connait.

Durant une quinzaine d'années, le strip a donc charrié dans en shorts précédés de poussettes et de mômes braillards. Il fallait être très imaginatif pour distinguer dans ce tableau les mânes des bandits d'antan ou des stars qui firent la réputation de cette ville si particulière. Un stèle discrète implantée dans les jardins du Flamingo rappelait à notre souvenir l'existence de Bugsy Siegel tandis qu'un panneau de rue indiquait que Sinatra et son Rat pack fut aussi un inconditionnel de la célèbre ville du jeu.

Tout ronronnait jusqu'à ce qu'à une date récente, Las Vegas soit détrônée par sa rivale Macao. De gros investissements ayant été réalisés dans cette ville, des géants furent créés rivalisant sans problèmes avec leurs homologues du Nevada. Frappée de plein fouet par la crise et par cette nouvelle concurrence, Las Vegas se devait de réagir pour attirer de nouveaux les joueurs.

Les américains étant pragmatiques, les belles idées sur les vacances familiales furent vite abandonnée au profit d'un virage serré pour revenir aux fondamentaux qui avaient fait la réputation sulfureuse de la cité : le jeu, la prostitution et les spectacles. Donc, exit les attractions familiales, les décors trop typés et les gosses priés de se diriger chez Mickey.

Et effectivement, la ville a changé. L'intérieur des casinos que je connaissais est devenu plus design mais aussi plus aseptisé. C'est joli bien fait, mais on comprend vite que les nouveaux décors n'est pas là pour attirer les touristes en goguette ni pour détourner les joueurs de leur vice.

Quant au sexe que l'on devinait sans vraiment le voir, si ce n'est les petites cartes d'escort girl qu'on vous donnait dans la rue, il a maintenant pignon sur rue. Et on a beau savoir que la prostitution est interdite dans le comté de Clark, je doute que les demoiselles court vêtues que l'on croise un peu partout soient femmes de chambre ou serveuses.

Quant aux tables de jeux, elles sont de plus en plus agrémentées d'estrades ou de scènes sur lesquelles des créatures lascives se déhanchent. Et on a beau savoir que sur la côte est à New-York, l'unité spéciale d'aide aux victimes traque les vicieux, on s'aperçoit qu'ici près du Pacifique certaines de ces danseuses n'ont pas du fêter leur dix-huitième anniversaire depuis très longtemps.

Et finalement, même si la morale en souffre, ce changement est salutaire. Las Vegas qui vivait depuis vingt ans sur une réputation passée totalement usurpée peut sans doute redevenir la Sin City qu'elle se targuait d'être. Ce n'est évidemment pas de ma part un hommage au vice mais simplement la joei de constater que le réel finit toujours par gagner.

Parce qu'on les apprécie ou non, les casinos n'avaient rien à faire au pays des Bisounours. La bonne recette sera toujours jeu, prostitution et alcool. Qu'il s'agisse de politique ou de business, le fantasme cède toujours le pas face au réel, et la crise remet toujours les choses en ordre.

1 Comments:

Blogger Orage said...

La date affichée de ce billet m'a l'air largement dépassée.

18/9/11 3:11 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home