Goujaterie et machisme !
On n'y croit guère !
J'étais naguère un jeune homme très courtois, je laissais ma place assise aux dames et j'ouvrais les portes. Bien sur, tout cela est bien fini depuis que l'on me saoule avec la parité. Que ce soit dans un bus ou un métro, maintenant si j'ai une place assise, je le garde. Il faut vraiment que je sois confronté à une vieillarde cacochyme ou une femme enceinte au neuvième mois de grossesse pour que ma culpabilité vienne à bout de ma nouvelle goujaterie. Sinon, que dalle !
Je me souviens même que voici un an ou presque, mon comportement avait outré une jeune femme tandis que j'étais dans un bus. Je revenais du Palais de justice où j'avais déjeuné avec mon épouse et j'avais trouvé une place assise que bien sur je n'aurais cédé pour rien à une femme debout dans le couloir entre les sièges.
La jeune femme, ayant tout l'air d'une jeune gauchiste étudiante en lettres, m'avait alors apostrophé en me disant : "monsieur vous pourriez céder votre place à cette femme". Et moi laconique, j'avais répondu que d'une j'aimais lire assis et non debout, que les places non réservées étaient aux premiers qui s'y asseyaient et qu'à cette époque effrénée de quête de l'égalité, il me semblait illogique de vouloir obtenir de moi une attitude certes courtoise mais totalement passéiste et phallocrate. Bref, j'étais passé pour un gros con, un malotru, un plouc mais j'avais gardé ma place. C'est sans doute ma bien médiocre manière de m'opposer au système en en soulignant les incohérences.
Et pourtant, je vous assure, les femmes qui me connaissent pourraient en témoigner, dans le privé, je suis galant : j'ouvre les portes, je monte et descends le premier les escaliers, je marche du côté de la chaussée dès fois qu'un fiacre ne projette de gerbes d'eau boueuse sur leur robe à crinoline etc. Mais à peine lancé dans la grande jungle parisienne, je deviens un rustre, tentant de me fondre dans le monde. Je m'adapte à la Socialie, je me coule dans le moule, je repte pour m'adapter Peut-être qu'un jour, j'aurais des dreadlocks et que je jouerai du djembé. Il faut vivre avec son temps !
En revanche, assis sur ma moto, je redeviens un atroce macho. Par exemple, la semaine passée alors que j'étais coincé derrière une voiture, incapable de la dépasser du fait d'une autre moto qui m'empêchait tout dégagement à droite comme à gauche, j'avisai qu'en fait de motard, le gêneur était une gêneuse.
Courte sur patte sur son gros cube, la donzelle qui avait pourtant réussi son permis était incapable de dépasser l'auto alors que sincèrement, c'était du billard. Il lui aurait suffit de descendre un rapport, d'ouvrir les gaz et de passer. Et ce d'autant plus que son véhicule devait faire trois fois plus de chevaux que ma pauvre vieille Honda merdique !
J'ai fini par trouver une ouverture pour doubler la voiture tandis que la donzelle restait sagement toujours derrière, tel un motard américain coincé dans un embouteillage mais qui n'aurait pas l'idée de remonter les voitures entre deux files parce que c'est interdit.
Et soudain tandis que je la dépassais, j'ai eu une pensée abominablement sexiste autant que vulgaire puisque je me suis dit "mais quelle grosse conne, qu'elle s'achète donc une Mini plutôt qu'une bécane si c'est pour se trainer !". Il serait faux de voir derrière mon affreuse réflexion le seul fait que j'aie été jaloux de la voir sur une moto plus puissante que la mienne même si cela n'est totalement pas faux. Effectivement, mon orgueil idiot de mâle a pu être affecté mais finalement ce n'est pas le plus important. Pour comprendre mon état d'esprit, délirons un peu sur le concept des jouets destinés aux hommes !
L'important en définitive c'est de constater qu'une femme ait osé jouer avec un jouet d'homme, et notamment la moto qui est par essence un objet dans lequel le mâle s'investit corps et âme. Jusqu'à une période récente, car la répression routière étatique tue petit à petit l'esprit motard, la moto était pour l'homme, ou du moins certains, l'objet fantasmatique favori, avec la voiture, dans lequel il se projetait. Maitresse parfaite tant du point de vue esthétique que technique, la moto est d'un point de vue psychologique l'aboutissement de son être, la perfection qu'il cherche sans jamais pouvoir l'atteindre.
Tant d'études ont été menées sur le sujet, et notamment par des confrères que je ne m’appesantirai pas sur le sujet. Il faut avoir regardé un cadre d'un œil averti ou caressé une belle soudure du bout des doigts pour comprendre que le lien qui nous unit avec l'objet va bien plus loin que les considérations oiseuses trop souvent entendues. Je ne pense pas qu'une moto, comme une voiture, soit une sorte de pénis de substitution mais bien au contraire la manière parfaite dont nous voudrions apparaitre au monde. Dis moi quelle moto ou voiture tu aimes et je te dirai qui tu es.
Voici trois ans alors que Laurence et moi accompagnions le Gringeot chez un concessionnaire Harley, paumé au fin fond de l'Indiana, cette dernière l'observant m'avait dit qu'il ressemblait à une fille chez un bijoutier ou dans une boutique de chaussures. De fait, penché sur des catalogues fournis par le concessionnaire, notre musculeux Gringeot ne cessait de tourner les pages pour contempler les accessoires chromés dont il allait équiper sa monture. Qu'il s'agisse de tuyaux d'échappement ou bien d'un minuscule boulon chromé, rien n'étais laissé au hasard. Lassé de l'attendre, et prévoyant qu'il allait rester un temps certain penché sur cas catalogues, nous étions allés l'attendre assis au Mc Do qui jouxtait le motociste.
C'est pourquoi, pour bien des motards, la femme à moto c'est l'insulte abominable, l'injure impardonnable, mais sans doute moins la volonté manifeste de castration que sans doute bien pire, un crime contre le bon gout et les usages, de la confiture aux cochons. C'est le crime ultime car il apparait vraisemblable qu'une femme ne pourra jamais investir dans sa moto ce qu'un homme y projette. Fut-elle ingénieur ou mécanicien confirmée et capable de démonter puis de remonter un moteur, voire de l'avoir conçu, il lui manquera forcément ce petit quelque chose qu'elle n'aura jamais pour apprécier pleinement l'objet : être un homme.
Une étude était d'ailleurs parue dans un magazine de moto, à une époque révolue où l'on pouvait parler de bien des choses sans encourir les foudres d'une association communautarisme, qui avait montré qu'une femme motarde avait bien peu de chance d'être secourue par un motard alors même que le milieu motard se signale par une entraide importante. Si les motards s'aident et se saluent, s'ils sont frères, c'est justement qu'ils n'ont pas besoin de sœurs. En revanche, la même femme, sur le bord de la route, en panne avec une voiture, aurait été aidée.
D'ailleurs à une époque ou Moto-Journal passait de petites annonces rigolotes, les hommes proposaient des sorties et des balades communes, en bande, telle une horde sauvage, tandis que l'écrasante majorité des femmes se contentaient de se proposer comme passagère, sachant d'elles-mêmes que leur place resterait surnuméraire et accessoire. C'était une époque, hélas révolue, ou la femme savait d'elle-même où était sa place, à l'arrière les mains autour de la taille du conducteur et non posées sur le guidon.
C'était l'époque, ou la seule motarde avec lequel on aurait pu parler librement aurait forcément été hommasse, grande, solidement charpentée, malgracieuse et portant le perfecto avec la même assurance qu'un mec, et dont on aurait imaginé qu'elle fut forcément lesbienne. En revanche, que la fille soit mignonne et la suspicion était de mise. Pour étayer cette thèse, je me dois de vous expliquer que j'ai le souvenir d'une amie, Nathalie, qui une fois le permis en poche m'avait expliqué vouloir s'acheter une Honda Hornet. Et bien que j'aie beaucoup de respect pour elle, le fait qu'elle ne sache pas qu'il s'agissait d'un quatre-cylindres en ligne face à la route m'avait tout de suite amené à penser qu'elle s'offrait cela comme on s'achète une paire de chaussures chez Louboutin : parce que c'est joli, racé et à la mode !
Fut une époque où on n'aurait jamais imaginé Chanel mettant en scène une femme, mannequin de surcroit, chevauchant une Ducati 750 SS ! Bien sur, déjà songeons que piloter un tel engin sans savoir ce qu'est une distribution desmodromiqueest déjà un crime en soir. Non que connaitre ce mécanisme soit d'un intérêt fou mais que l'homme amoureux de sa machine, comme tout geek qui se respecte aime à en connaitre tous les détails même ceux sans importance, voire ceux dont ils ne maitrisent pas l'aspect technologique pas pourvu qu'il se soit persuadé que c'était mieux !
Qu'il s'agisse d'une moto, voiture, ordinateur ou d'un simple téléphone, l'homme veut que ce soit beau (valorisant) mais aussi connaitre ce qu'il ya dedans. Faire l'impasse sur la technique est un grand péché contre l'esprit de geekitude qui signale le béotien et en l'état la béotienne. Rien de pire qu celui qui achète un téléphone juste pour téléphoner ou une moto juste pour rouler parce qu'il(elle) n'est pas cher(ère) ! Soyez sur qu'il vous cache quelque chose. Alors imaginez qu'on puisse juste acheter un tel produit juste parce qu'il est beau, cela dépasse l'entendement.
Cette publicité Chanel relève de toute manière de l'atteinte caractérisée contre le bon gout. Au delà de la
perfection de l'image et des couleurs qui confinent à l’écœurant d'une pâtisserie à la crème au beurre, tout
être doué de raison n'aura pu que s'insurger contre la mièvrerie du
propos présentant la motarde bardée de cuir capable de se muer en hétaïre se soumise aux caprices du photographe. La femme parfaite, celle qui aurait intégré son animus,
comme aurait dit Jung, ce n'est pas celle qui est soit femme en
sous-vêtement coquins, soit ersatz d'homme en Ducati, ça c'est de
l'hystérie pure et simple, c'est celle qui est les deux en même temps.
N'en déplaise aux sociologues de tous poils voire aux chercheuses en neurologie qui s'évertuent à penser, à clamer, à démontrer de toutes les manières possibles, qu'un homme et une femme sont pareils, et que leurs différences ne sont que le produit d'une éducation ou d'un environnement, je continue à penser le contraire. Et on aura beau me dire que j'écris aussi sous l'empire des émotions, je ne le niera pas et au contraire je le revendiquerai car il est des sujets sérieux qu'il faut traiter avec passion.
Ceci étant dit, je ne suis pas persuadé que la pauvre motarde coincée derrière sa voiture ait imaginé une seule seconde que sa seule présence ait pu générer chez le pauvre type à côté d'elle autant de réflexions !
Je crois que les femmes sont aussi plus pragmatiques ! Je suppose qu'elle était juste contente de rouler en moto.
FAKE !
2 Comments:
"J'étais naguère un jeune homme très courtois"(??!!) bon sang, c'est fou ce que l'âge peu faire comme ravage sur la personne!!!; quel dommage; enfin, vous devenez lucide, c'est déjà ça!
Il y a quelque jours j'ai tenu la porte d'un magasin à une connasse qui a tracée sans même un merci .
La féminisme est une abomination et n'a aucun sens dans nos pays occidentaux . Et si je sais que pour votre part vous n'aimez pas Freud, j'adhère complètement à sa vision des femmes pour le coup : surmoi moins construit et indépendant que chez l'homme , incapacité des femmes à sublimer leur pulsions au même titre que les hommes d'où l'absence de génie féminin dans la lignée de types comme Pascal , Einstein , Darwin etc . Par ailleurs la femme est essentiellement masochiste d'où son attirance pour les connards , les bads boys et pour les types qui la maltraitent sous une forme ou une autre, surtout les jeunes filles .
Je m'inquiète pour la psychologie et son évolution du nombre démesuré de femmes en fac de psy . Désolé de choquer, mais je pense que ça freine l'évolution de cette discipline .
Encore une connerie féministe qui tombe à plat ;) : http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/la-testosterone-hormone-de-gentillesse_854771.html
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