08 mars, 2014

Etrange !


Je viens de lire cet article en parcourant Contrepoints.org. Bien plus que l'article, ce sont les commentaires qui m'ont plus. On y lit qu'une certaine Adèle est persuadée que si les femmes sont en général plus petites et menues que les hommes, ce serait du au fait que les mâles leur ait volé depuis des millénaires leurs rations alimentaires et non du fait de la génétique provoquant un dimorphisme sexuel observable chez la plupart des primates. C'est évidemment la conséquence quand on octroie plus de droits à certains en fonction de leur appartenance à un groupe. Certains membres se sentent soudain au dessus du sens commun. Leur régime privilégié leur donne des ailes !

De victimes (réelles ou supposées), les membres de ce groupe deviennent soudain persécuteurs et entrent dans un jeu psychologique naguère décrit par le psychiatre Erich Bern dans lequel les paranoïaques sont évidemment à la fête, laissant libre cours à ce que le DSM distingue comme la capacité à discerner des significations cachées, humiliantes ou menaçantes, dans des événements anodins.On se demande d'ailleurs ce qu'ont dans la tête nos dirigeants à jouer ainsi aux apprentis sorciers avec les pulsions les plus primitives. 

S'il est normal de promouvoir l'égalité en droit, je reste très circonspect quand à la manière de le faire. J'ai parfois l'impression qu'il s'agit de gouverner par le chaos en opposant les gens, les uns aux autres. Mais c'est peut-être moi qui deviens paranoïaque ou qui ai des lectures malsaines. Pour une lecture plus apaisée de la notion de droit, il est aussi intéressant de se reporter à cet article de wikibéral dans lequel on opère une intéressante distinction entre "droit de" et "droit à" de manière à distinguer les faux droits qui pullulent et polluent les relations interpersonnelles ou intergroupes. 

On peut d'ailleurs estimer qu'au-delà du droit, les relations entre individus soient établis par un contrat entre ces derniers. Le droit positif ou les dispositions d'ordre public ne sont pas une panacée et les êtres humains peuvent aussi s'organiser par eux-mêmes. Je suis peut-être un grand naïf mais je reste persuadé que plus de quatre-vingt pour cent des gens sont raisonnables et n'ont pas besoin d'une autorité supérieure. Autant vous dire que si déjà l'excès de lois m'insupportent, celles que l'on proclame au nom de l'égalité m'horripilent encore plus.

Mais finalement encore plus drôle que ces commentaires, est le lien que l'auteur glisse dans son article. C'est ainsi que j'ai appris que dans le cadre de la journée internationale des femmes, un flash mob sur internet avait été organisé : mettez du rouge ! L'idée est de s'engager à défendre une femme qui serait agressée, à faire reculer le chiffre des femmes violées en France, en matérialisant cet engagement par l'envoi sur le site de sa photo avec du rouge à lèvres.

J'ai toujours du mal à comprendre ce genre d'entreprise. Cela me rappelle celle que j'avais épinglée voici déjà deux ans lorsque j'avais surpris Laurence sur Facebook échangeant avec ses amies (sportives il est vrai) des chiffres mystérieux. J'avais enfin e l'explication qu'il s'agissait de leur pointure suivi du temps en minutes qu'elles passaient à se coiffer, et qu'il s'agissait là aussi d'un flash mob destiné à lutter contre le cancer du sein ! J'avais trouvé cela à la fois débile et injurieux envers les malades parce qu'il me semblait assez immature de transformer quelque chose d'aussi dramatique en petit jeu idiot.

Avec cette histoire de rouge à lèvres porté par des hommes afin de lutter contre le viol, j'ai encore le même sentiment, à savoir qu'une bande de bobos décérébras pour lesquels la vie doit être une succession de happenings festifs s'ingénient à transformer toute cause dramatique en expérience amusante à grands coups de concepts et de communication. Je ne suis pas sur qu'une femme ayant subi un viol puisse voir dans cette démarche une initiative vraiment intelligente démontrant l’empathie de ceux qui l'ont initiée.

S'agit-il en mettant du rouge à lèvres à un homme de tenter de limer ses griffes, de le déviriliser afin de le rendre moins dangereux, j'oserais dire moins prédateur ? C'est peut-être l'objet de cette démarche. C'est alors une erreur terrible que de s'en prendre à la gent masculine puisqu'il s'agit après tout de souligner et de combattre des comportements et non le sexe fort dans son intégralité. Pour ma part, nul besoin de me mettre du rouge à lèvres pour affirmer que non seulement je n'ai jamais violé quiconque mais qu'en plus, je ne le ferais jamais, pas plus que je ne soutiendrai de tels crimes.

Il me semble que ces initiatives, bien loin de soutenir la cause des femmes, du moins ce féminisme dont elle se targue, ne fait que les enfermer dans le stéréotype dont elles se plaignent. Cette démarche basée sur la communication à base de maquillage est même hyper féminin dans ce que la féminité peut avoir de plus pénible. Un de mes amis parle à propos de ces femmes trop féminines et dans leurs atours et dans leur esprit de "fillasses". Le terme est sans doute à rapprocher de mélasse et c'est vrai que quand la féminité se met à dégouliner de manière aussi épaisse, on ne peut penser qu'à une sorte de mélasse. 

C'est aussi avenant que l'hyper sécrétion de testostérone que l'on observe chez le supporteur de base dans le football. Attention mesdames, la beaufitude n'est pas l'apanage des hommes. Et si chez la femme, elle se drape avec une certaine délicatesse, les afféteries de coquettes ne dissimulent pourtant pas le degré zéro de la pensée et de la compassion. Être "trop fille" ne vaut pas mieux qu'être "trop homme", souvenons-nous que les émissions de téléréalité font la part belle aux deux sexes dès qu'il s'agit détaler la médiocrité.

Toute cette mascarade vient en plus en opposition totale avec ce que me racontent mes patientes dans le secret de mon cabinet. Et à part certaines, très rares, à l'animus mal réglé, ayant décidé de reprocher aux hommes leurs échecs, je n'ai jamais entendu de tels discours anti-masculins de leur part. D'ailleurs, la plupart sont totalement autonomes, diplômées du supérieur et n'attendent rien d'un homme économiquement. Cela ne les empêche pas d'en vouloir un vrai, un dur, un viril et quand elles elles aime sensibles et cultivés, elle n'en n'exigent pas moins qu'ils soit homme avant d'être sensible. 

La dernière patiente que j'ai vue cette semaine, dont la réussite est exemplaire et dont j'estime le QI à 140 au moins me disait même que compte-tenu de son caractère, elle avait besoin d'être dominée. Il ne s'agit pas d'un discours fabriqué ni névrosé mais de l'expression d'un besoin fondamental qui va sans doute se nicher dans les recoins du système limbique, là où les flash mobs n'ont aucune réalité. Dans la vraie vie, loin des initiatives boboïsantes, le fait qu'un mec pique les crèmes Shiseido de sa copine n'est pas un avantage concurrentiel, pas plus que de se mettre du rouge à lèvres. D'ailleurs ce sont toujours ces femmes qui disent le plus grand mal des autres femmes en m'avouant mieux s'entendre avec les hommes. Il serait donc faux de songer que les femmes forment un tout homogène.

J'ai toujours aimé les femmes intelligentes et masculines, non dans leur apparence mais dans leur manière d'affronter la vie, avec des métiers sérieux nécessitant un apprentissage réel. Et celles-ci au moins possèdent suffisamment de pôle masculin pour nous comprendre, ne pas attendre qu'on leur offre les choses sur un plateau, savoir prendre sans demander et ne jamais exiger que l'on mette du rouge à lèvre.

Sans aucun doute que les premières féministes appartenaient à cette catégorie, sans doute que leurs suiveuses n'ont qu'un lointain rapport avec leurs ainées. Par exemple, je ne suis pas certain qu'Olympe de Gouges, toute révolutionnaire qu'elle fut, eut apporté son soutient à l'opération Mettez du rouge.

"Aimer les femmes intelligentes est un plaisir de pédéraste"
Charles Baudelaire
"Charles, je t'emmerde !"
Philippe Psy

2 Comments:

Blogger El Gringo said...

Il est édifiant que tu cites Adèle!
Au delà du jeu de mots foireux, je me demande si ses commentaires ne sont pas de la pure provocation tellement ils sont outranciers.
Philippe, rassure-moi, de telles connes ne peuvent pas réellement exister?
Quant aux hommes qui s'imagineraient montrer une quelconque empathie envers les femmes en s'affublant de rouge à lèvre, je leur suggère d'essayer aussi le porte jarretelle.

8/3/14 7:56 PM  
Blogger Lucie Trier said...

Et cet article là est formidable de justesse.

9/3/14 11:20 PM  

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