Avril à Paris !
Voilà, ça fait une semaine que le printemps est là, que le soleil brille sur Paris et que je devrais m'en réjouir. Et pourtant, je ne m'en réjouis pas. Depuis quelques années et encore plus maintenant, il suffit que le printemps arrive pour que les emmerdes commencent.
Nous fumeurs, désormais interdits de cité dans les lieux clos depuis Sarkozy (j'espère qu'il finira pendu à un crochet de boucher celui-là) devons désormais nous contenter des terrasses. Et voici que ces lieux que nous occupions quel que soit le temps en automne et en hiver, parfois même par des températures négatives, sont maintenant prises d'assaut !
Ce ne sont que cohortes de bordelais, de lyonnais, de montpelliérains, et autres provinciaux montés à Paris qui nous chassent de nos terres et offrent leur peau blafarde et malade au rayons du soleil. Et voici que Jean Sablon et moi, errons comme deux âmes en peine, constatant que nos tables ont été prises d'assaut par ces hordes venues de contrées ou l'on meurt sans doute encore de silicose et où des usines gigantesques déversent dans l’atmosphère des fumées jaunâtres et méphitiques répandant leur miasmes nauséeux sur des enfants anémiques vêtus de haillons.
Le pire étant que pour plaire à ces gueux, la tenancière du lieu ou se tiennent nos séances de caffing a levé les stores, laissant ainsi le soleil cuire ceux qui sont assis en terrasse. Et eussions-nous trouvé une table que ce sont cent bouches édentées qui auraient hurlé à l'idée que l'on exige de descendre ce store pour protéger notre peau du soleil ! Il a bien fallu que nous nous rabattions sur un autre lieu sur le trottoir d'en face ! Et une fois assis, on assiste alors au balai incessant des touristes bovins et mal attifés suivant fidèlement leur guide nanti qui d'un drapeau, qui d'un parapluie, martelant le trottoir de notre belle capitale de la semelles de leurs épaisses Birkenstock.
Et si ce n'était que cela ! Voici que dès potron-minet, tandis que je bois mon café devant BFM, les journalistes d'état m'assènent des cartes toutes plus terribles les unes que les autres. Avant le printemps, c'était l'éclosion des narcisses suivie de la floraison des forsythias puis de toutes les autres espèces. Maintenant, dès que le soleil vient à luire, c'est le menace ultime qui plane : la pollution aux micro-particules ! Et voilà que des ministres, secondés par des experts nous parlent des maux terribles qui s'abattront sur nous si nous ne faisons rien.
En moins de temps qu'il n'en faut à un socialiste pour lever un impôt nouveau, nous cracherons nos poumons et nous mourrons en nous tenant la poitrine et en râlant, expectorant un dernier crachat rougeâtre mélangé de morceaux de bronches avant de passer de vie à trépas. La carte est là pour ajouter une caution scientifique au discours. La France n'est plus que rose, rouge, rouge foncé voire bordeaux pour nous parisien qui apprenons que notre ville est devenue aussi polluée que ... Pékin !
L'écologie ayant contribué à gâcher le retour du printemps, c'est ensuite la médecine qui en rajoute. Car qui dit printemps dit pollen. Et là encore, une carte animée présente les lieux où les allergiques ne doivent surtout pas s'aventurer sans leur polaramine et leur ventoline ! C'est un coup à y laisser sa peau en mourant étouffé, adossé à un mur, la langue noire et gonflée sortant de la bouche, les mains serrées autour de la gorge dans un dernier sursaut pour faire entrer de l'oxygène.
C'était tellement bien avant quand le printemps revenait à Paris !
2 Comments:
Je vous rassure, il a encore bien du chemin à parcourir avant que Paris ne soit aussi pollué que Pékin!
Faites comme moi : ne regardez plus la TV. C'est libérateur...
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