24 février, 2020

Gaby, oh Gaby !


Chose promise, chose due ! On va parler de Gabriel Mtazneff, d’où ce titre super rigolo qui vous prouve à la fois que je ne manque pas d'esprit et que je connais le répertoire de Bashung ! Mes 50cm3lecteurs habituels étaient habitués à mon côté facétieux permettant de distiller habilement de la bonne humeur même dans les situations les plus tragiques.

Parce que parler de Matzneff, c'est parler d'éphébophobie et de pédophilie et ce ne sont pas des sujets à prendre à la légère, surtout le second. Pour le premier, j'ai une vision différente même si je ne trouve pas que l'éphébophobie soit neutre. Mais le problème avec les filles, c'est qu'elles sont formées avant les garçons généralement et qu'elles savent, malignes comme elles sont, user de leurs charmes très tôt, tandis que les garçons en sont réduits à singer des comportements qu'ils estiment virils mais qui sont généralement grotesques.

Attention toutefois ! Ce n'est pas parce que je crois qu'il existe des jeunes filles sachant user de leurs charmes que je légitime le fait que des messieurs d'âge murs en profitent ! Pas de ça chez moi surtout à l'époque #metoo ! Que nenni, que dalle, j'ai pas dit ça !

Tout ce que je sais, c'est que comme tous les ados, j'ai vu des filles de mon âge à l'époque, disons entre 13 et 15 ans, les plus jolies, se taper des mecs plus vieux que nous, des mecs qui devaient avoir entre 18 et 25 ans. Eux, ils avaient des voitures tandis que nous, on se trainait la bite sur des 50cm3 ! On traitait intérieurement ces filles de salopes et ces mecs d'enculés mais on était comme des cons. On était juste de petits branleurs confrontés à des mecs plus vieux, ayant des voitures et du fric. Face au lion nanti d'une belle crinière, le jeune lion puceau ferme sa gueule. C'est ainsi.

En revanche, je me souviens qu'entre nous, on se foutait tout de même de la gueule de ces mecs plus vieux parce qu'on savait bien que quelque chose ne tournait pas rond chez eux. Pourquoi, quand on a 20 ans, se taper une fille de 14 ans même si elle en parait 18 ? On avait eu très vite la réponse : parce qu'ils étaient trop cons pour être apprécies par des filles de leur âge et qu'ils se rabattaient sur notre cheptel ! Comme quoi, les gamins savent d'instinct quand un truc ne tourne pas très rond. Je n'étais pas encore psy et pourtant j'avais réponse à tout ! Putain que j'étais déjà déjà sagace et rusé !

S'agissant de Gaby, c'est un peu différent parce que ce vieux requin dégueulasse allait pêcher dans le milieu germanopratin qui d'un point de vue des mœurs est un peu différent. Certains le disent, et je le pense aussi, de là à penser que certaines mères aient foutu leur progénitures dans le pieu du grand auteur, il n'y a qu'un pas que je franchirai allègrement.

Non, toutes les mères ne sont pas des saintes. Oui, il existe des mères suffisamment tarées pour maquiller leur gamine de huit ans comme la dernière des pute et pour l'inscrire à un concours de mini-miss chez les pauvres et d'autres, prêtes à tout pour foutre leur petit génie, mignonne et brillante et promise à l'ENS, dans le lit d'un mec en vue du milieu littéraire, chez les riches. Dès fois que cela ouvrirait les portes du monde de l'édition à Manon ou Ninon ? Et puis après tout, autant se faire déflorer dans un appartement chic du 7e ou du 6e que dans la chambre sentant la chaussette sale d'un adolescent quelconque non ? C'est exactement ce que pensent certaines mères. J'ai déjà eu des cas dans ma clientèle.

Après, il y a le reste, tout le reste, tous les trucs immondes que Gaby a fait a des enfants et dont il se vante à longueur de livres dont un lui a valu le Prix Renaudot en 2005, ce qui n'est pas si vieux que cela ! Alors certes Gaby est un porc, un pédophile, un mec sale et taré et donc ? Qu'en est-il de ceux qui ont lu les descriptions abjectes qu'il fait à longueur de pages, fussent-elles dans un français parfait, et qui n'ont pourtant pas hésité à lui refiler un prix prestigieux plutôt que d'appeler la police ?


Serait-ce de l'entre-soi comme on dit ? Le fait que des trucs sales puissent être partagés par les "élites" ayant su s'affranchir de l'odieuse morale petite-bourgeoise de ceux qui roulent en diesel et fument des clopes comme dirait Benjamin Griveaux ? Sans doute que oui. A force de relativiser, à force de tout tolérer, de se croire plus malin que les autres, plus fin, surtout plus fin que le commun des mortels, on parvient à couronner les confessions d'un vieux pédophile au nom de l'art. Que dis-je de l'Art avec un grand A, ce même Art qui fait se confondre d'admiration des abrutis face à une banane scotchée sur un mur.

A force de se regarder le nombril et de pratiquer l'entresoi, l'esprit est frappé de ce qui frappe le corps quand on se reproduit dans un cercle trop restreint : la consanguinité ! De même que la vraie consanguinité va produire des individus débiles affligés de tares diverses et variées, l'entre-soi, qu'il s'agisse de celui des élu ou du monde des lettres, produit à la fin des esprits infirmes, mélangeant tout et n'importe quoi, et devenant capables de trouver artistique une démarche qui relèverait au mieux de la justice et au pire de la psychiatrie. 

C'est sans doute pour cela, et on me l'a reproché, que je n'ai pas voulu cracher sur Matzneff, non que je respecte ses choix : la morale les réprouve absolument. Mais simplement parce que je trouve totalement injuste que lui tombe et non les autres. Pourquoi s'en prendre à un vieillard devenu indigent alors que ceux qui l'ont couronné et encensé coulent des jours heureux ? Si un tel "monstre" a existé, n'oublions pas que c'est aussi et peut-être surtout, parce qu'il a pu et su trouver un environnement favorable à l'exercice de ses crimes. Un environnement, je le disais, dans lequel, des âmes perdues, sont persuadée d'être non au dessus des lois mais de la morale, qui serait une sorte d'infirmité touchant les gens un peu simples, mais dont ne pourraient s'encombrer les génies ! Après tout lorsque l'on vise les étoiles, pourquoi s’embarrasser de la morale qui reste un poids bien lourd puisqu'elle sert à juger nos actes ?

A titre personnel, je ne condamnerai pas Matzneff, même si ses écrits, pour peu qu'ils soient vrais et non le produit de ses simples fantasmes, sont odieux et immondes. Je me suis toujours défini comme anarchiste de droite, ce n'est pas pour aller aujourd'hui hurler avec les loups. Et lorsque voici bien longtemps, j'ai pu mettre en garde certains beaux esprits sur les écrits de Matzneff et consorts, ne leur trouvant pas une valeur si extraordinaire qu'elle puisse permettre de passer par profits et pertes les vies de petits innocents, je me suis vu traiter de "coincé" ou de "père la morale". Aujourd'hui que ceux-là même qui m'estimèrent trop pointilleux d'un point de vue morale ont sonné l'hallali pour s'en prendre à un vieux cerf déjà a moitié mort, je ne me joindrai pas à eux ! Qu''ils se démerdent dans ce marigot qu'ils ont contribué à créer en se voulant absolument modernes.

J'ai toujours eu la même éthique. Si je pardonne beaucoup aux gens encore faut-il qu'ils confessent leurs fautes. Par exemple, j'ai toujours trouvé que les groupes de rock, aussi agréable que soit leur musique, était généralement une bande de connards décérébrés. Quand on pense que les Rolling Stones n'ont pas fait moins de dix chansons vantant l'héroïne et que personne  ne demande de compte à ce vieux débris de Mick Jaeger ! Combien de jeunes morts d'une overdose ?

Alors pourquoi Matzneff d'ailleurs et pas Jaeger ? On veut faire un procès, qu'on les fasse tous ou qu'on en fasse aucun. Que dire comme épitaphe pour toutes ces victimes de gens célèbres qui ont fait leur beurre sur le malheur des autres ? Rien d'autre que c'était l'époque. C'était l'époque où l'on avait choisi de s'affranchir de toutes morale et l'époque ou des marchands ont vite compris le bon filon q'uil y avait à exploiter. Qu'il s'agisse de romans de cul sous couvert de faire de la littérature ou bien d'encourager à se droguer parce qu'on est jeune et que c'est cool, à la fin on vend des livres et des disques et rien de plus.

Je ne jetterai pas de pierre sur Matneff, les faits sont prescrits et j'espère qu'il a suffisamment de jugement malgré son jeune âge pour comprendre, au seuil de la mort, que tout ce qu'il aura édifié ne le fut que sur le cadavre de l'innocence qu'il n'a cessé de bafouer et de mépriser. Vu son âge, c'est à Dieu qu'il appartient de le juger et non à moi.



Pour conclure, intéressons nous à la psychologie et notamment à la psychologie sociale. Lorsque l'on prend la peine de visionner la vidéo ci-dessus, on est frappé de constater combien, hommes et femmes, sont absolument persuadé de ne rien faire de répréhensible tout en encensant un pédophile. Au début de l'entretien, même le brave Bernard Pïvot explique que Matzneff serait un "professeur d'éducation sexuelle". Pourtant que je sache, Pivot n'était pas et n'est toujours pas un salaud ni un pervers ? Alors que s'est-il passé ?

La psychologie sociale dans ce que l'on nomme le conformisme social nous donne sans doute une explication de cet incroyable soutien dont aura bénéficié Matzneff tout au long de sa carrière littéraire. Sans doute que des gens ont vu, su, compris que ce qu'il écrivait était bizarre voire monstrueux. Pourtant, peut se sont élevé jusqu'à une date récente pour huler leur dégout. Le monde n'étant heureusement pas fait que de pervers, il faut constater que les gens n'osent pas dire les choses par peur de passer pour des rabats-joie ou des peines-à jouir. L'époque est à la jouissance sans entrave, il est interdit d'interdire, qu'à cela ne tienne, je feindrai de m'y conformer même si tout au fond de moi, je trouve tout de même que certaines choses sont bizarres !

Le conformisme social est une attitude très largement étudiée en psychologie socialequi correspond à un comportement qui est en accord avec ce qui est attendu d'un individu ou d'un groupe dans une situation donnée : être conforme veut dire ne pa dévier d'une norme admise, ne pas prendre une liberté en agissant de façon différente de ce qui est attendu, socialement.En 1958, Kelman a théorisé qu'on pouvait se conformer de trois manières différentes, par complaisance (pour ne pas être remarqué), par identification (pour faire partie d'un groupe) ou par intériorisation (on intériorise la norme car on estime la source crédible).

C'était les années soixante. On sortait de la guerre, on expérimentait tout et n'importe quoi. On en avait marre du fardeau de la religion et des bonnes manières. On se laissait pousser les cheveux, on copulait ici et là et on ne se posait pas de questions. Et puis, de vrais pervers se sont glissé dans ce joyeux maelstrom pour faire avancer leurs idées ignobles et on ne les a pas condamnés par peur du fameux retour à l'ordre moral.

Toute époque à ses travers, tout groupe social est perméable au conformisme social. J'avoue l'être moins que d'autres, même si je ne suis pas un héros et si je tais parfois certaines de mes pensées, alors que je les estimes justes, par peur du rejet ou simplement de la loi qui est devenue aujourd'hui un rouleau compresseur à conformisme social. Mais je gage que dans vingt ou trente ans, on se repentira de certaines choses que l'on a adorées aujourd'hui ! Quoi ? je ne vous le dirai pas. Je serai mort d'ici là mais je sais que j'ai raison, j'ai toujours raison.

Pour aller au-delà du cas Matzneff ce vieux bouc émissaire qu'on jette aux braves gens, n'oubliez pas de lire cette tribune.

6 Comments:

Blogger olf said...

Il semble me souvenir qu'étant adolescent j'avais vu un interview de ce Gaby. Il était présenté comme un type classe et érudit, j'étais un peu interloqué par ce laxisme de mœurs. Trop de laxisme c'est être dévertébré.

Mais bon, je suis un gros ringard, faire la cour à une femme, c'est pour moi lui envoyer des fleurs, un flacon de parfum, une lettre calligraphiée aimable sur un joli papier, un billet de train ou d'avion pour qu'elle vienne me voir, sur la côte d'Azur, de Paris.

25/2/20 3:19 PM  
Blogger maggam said...

Le (trop de)conformisme est la morale de l'hypocrite bien pensant mais qui peut y échapper ?
S'en rendre compte est déjà si rare. A Chaque lieu, époque, ses mœurs, ses coutumes...
Aujourd'hui, c'est la barbichette, je te tiens, tu me tiens...
Merci pour votre bel article et le lien, avec toujours ce recul.

28/2/20 10:14 AM  
Blogger Élie said...

"Quoi ? je ne vous le dirai pas". Si vous lisez h16, moi j'ai ma petite idée.

5/3/20 3:51 PM  
Blogger Élie said...

"Quoi ? je ne vous le dirai pas."
Au hasard : les hystériques féministes, climatistes, mangez-bougistes, j'ai-le-droitistes, je-suis-choquétistes-de-la-25ème-heure, vivre-ensemblistes. J'ai oublié quoi ?

5/3/20 4:00 PM  
Blogger Élie said...

Rien ne vous oblige par ailleurs à publier les commentaires que j'ai envoyés hier, je ne saurais vous en vouloir, vu le climat actuel.

7/3/20 10:02 AM  
Blogger cmosorchestra said...

G.Matzneff aurait selon certaines sources engagé dans ses vertes années Henri Virlogeux comme coach de séduction.
Avez-vous des commentaires?

30/3/20 1:53 AM  

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