11 juin, 2024

Parcours médical !


 Voici deux mois environ, je décide d'aller promener ma chienne Tosca au Pars de Sceaux et comme je n'aime pas être seul, je propose à Lardonette, ma dame de compagnie de m'accompagner. Lardonette est une amie, ce n'est ni ma fille cachée et encre moins ma maitresse. D'ailleurs mon épouse la connait fort bien et tous les gens qui m'ont crois avec elle, savent que ma dernière mission sur cette terre est qu'elle trouve un coquin pour convoler en justes noces. Et puis, ayant épousé une corse, je rajoute que l'adultère n'est pas au programme à moins d'envisager de finir mes jours enterré dans le maquis ou dévoré par les cochons sauvages !

J'en profite d'ailleurs pour passer une annonce : si vous êtes intelligent, stable et non vacciné, je vous file le numéro de Lardonette que je surnomme ainsi alors qu'elle a un physique tout à fait normal. En revanche, c'est son intelligence qui est anormale, là on est au delà de 150 et croyez moi je connais mon boulot. C'est sans doute là que le bât blesse parce que pour séduire Lardonette faut être un bon, un gars brillant et évidemment pas un gauchiste. mais chacun sait qu'on ne peut être un gauchiste et brillant,, les deux s'excluant mutuellement.

Lardonette aurait pu sortir dans la botte de l'Ena sans vraiment travailler mais comme c'est une redoutable glandeuse, elle s'est contentée de Sciences-Po cette petite fainéante. Bien sur je suis pour elle une sorte de modèle et je l'inspire. Je crois que ce qui la fascine chez moi, c'est mon absence totale d'égo, opération réalisée à la suite d'une psychanalyse jungienne harassante. Je suis une sorte de sâdhu blanc, un Zeus débonnaire ! La violette timide et la musaraigne discrète seront à jamais mes symboles !

Or donc tandis que nous sortions dudit Parc de Sceaux en empruntant un petit raidillon qui habituellement ne me pose aucun problème, voici que, hors d'haleine, je m'arrêtai tous les vingt pas pur chercher mon souffle. Et si j'ai l'âge d'être le père de Lardonette, je n'ai pas encore celui d'être son grand-père. J'étais un peu inquiet.

Et durant la semaine qui suivit, je me montrai toujours aussi essoufflé. J'allai donc trouver mon généraliste qui se trouve être mon voisin d'en face. Rien à signaler mais comme c'est une flipette, il me conseille d'aller chez le cardiologue. Il m'obtient le rendez-vous deux jours après. C'est plutôt sympa de sa part dans la mesure ou je sais combien les délais d'attente pour un rendez-vous sont parfois tendus.

Je me retrouve donc à l'hôpital privé à coté de chez moi dans le cabinet d'une petite bonne femme blonde, sèche,  et aimable comme une porte de prison. A cinquante ans passés, on sent encore chez elle les relents de la bonne élève, de la conne à fiche bristol, de la pas rigolote qui a dû bosser dur pour en être là  où elle en est.  L'ECG est parfait de même que l'échographie : un vrai jeune homme. Je lui dis que pour moi c'est juste une bronchite asthmatiforme, sans doute un truc viral qui finira pas s’éteindre de lui même. C'est peut-être même le terrible Covid19 qui vient de me frapper moi qui m'en moquais quand tout le monde en avait peur. Sacré karma !

Mais bien sur elle ne m’écoute pas, se contentant de regarder mes analyses sanguines et là, je la vois terrorisée, en arrêt comme un Épagneul breton face à un nid de perdrix et elle me dit que c'est grave et que je vais mourir. Je lui réponds que c'est certains mais qu'elle aussi et peut-être avant moi car comme on dit : aujourd’hui certain, demain peut-être !MA vanne ne la fait pas sourire car elle prend son métier au sérieux.

Elle ne goute pas mon humour et pointe mon taux de créatinine et m'enjoint d’aller immédiatement voir un néphrologue, celui-là même que j'avais déjà vu voici trois ans et que j'avais envoyer chier (poliment) parce que lui aussi m'avait dit que j’allais mourir et que moi je pensais que son diagnostic était bidon. D'ailleurs j'ai le souvenir de ses Adidas sales et franchement est-ce qu'un médecin qui traine en Adidas tellement sales que même un clodo les aurait jetées est digne de confiance ? Je vous le demande !?. Je paye ma cardiologue et je file rejoindre mon épouse pour déjeuner.

Et de retour chez moi, je reçois un appel paniqué du néphrologue qui m'explique que ma chère cardiologue, qui est sérieuse à n'en pas douter, l'a prévenu de toute urgence et que je risque mourir et qu'il peut me revoir aujourd’hui même. Je lui explique que c'est très aimable à lui mais d'une part je n'ai pas décidé de mourir ce jour et j'ai aussi mes propres patients alors ça attendra. Il m'explique que devant partir en vacances dix jours, il est inquiet. Je le  rassure en lui disant que je suis persuadé que ces vacances sont méritées et que je tiendrai jusqu'à son retour. Il m'envoie des analyses que je dois faire ainsi qu'un scanner et un Doppler. Moi qui déteste voir les médecins, je suis servi !

Dix jours après, je retourne le voir. Ce qui est génial c'st qu'avant d'accéder à son cabinet, n passe par un long couloir au long duquel on a vue sur des salles de dialyses avec de grands vieillards enchainés à une machine. putain faut pas être déprimé ! C'est un peu comme si avant de rentrer dans mon cabinet on passait par la salle d'électrochocs et les chambres capitonnées ! De plus son cabinet est sinistre, je e demande comment il ne 'est pas pendu. Sans doute parce que c'est un faux plafond avec des néons et qu'il n'y a même pas de poutres !

Bon, le néphrologue est bien celui que j'avais déjà vu, un jeune quadra plutôt sympa, je dois l’admettre, qui traine par contre toujours les mêmes Adidas dégueulasses. Mes analyses étant plutôt bonnes malgré ce taux de créatinine, il est étonné mais comme la première fois, il me propose une formule dialyse puis greffe que je refuse. Il semble catastrophé et je lui explique que le traitement étant pire que le mal, je n'en vois pas l'intérêt. C'est un peu comme s'il me disait qu'il allait me crever les deux yeux pour guérir ma migraine.

Je lui rappelle que selon l'OMS la santé est « un état de complet de bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». ET qu'évidemment vivre comme un crevard ne rentre pas dans mes projets. J'enfonce ensuite le clou en lui disant que de toute manière, je pense qu'il se trompe et que voici trois ans il m'avait dit la même chose, qu'il fait un surdiagnostic voire même un diagnostic totalement erroné. 

Je reste évidemment poli mais ferme et je crois qu'il est déstabilisé parc qu'il n'est pas habitué à ce qu'on lui parle comme ça. Ce mec se trompe et j'en suis sur. Y'a un truc mais c'est autre chose. Mais bon, comme ça ne m’empêche pas de vivre, je m'en tape. On le saura à l’autopsie !

D'ailleurs une semaine après, je n'étais plus essoufflé et j'ai pu retourner promener ma chienne sans problèmes. C'était pas grand chose mais entre les analyses et les examens, ça m'aura bien occupé ! Je sais que j'ai un bon cœur en bon état ainsi que des artères nickel et le scanner n'a rien révélé si ce n'est que poireauter trois heures n'est pas vraiment mon truc. Je remercie évidemment tous les acteurs, médecins, infirmières, aide-soignantes mais aussi secrétaires qui ont contribué à ma prise en charge.

Je peux de nouveau me balader avec Lardonette et mon chien sans avoir l'air d'un vieillard cacochyme !

1 Comments:

Blogger brindamour said...

Et puis c’est toujours bon pour la santé de raconter une histoire où on a le beau rôle et une bonne opinion de soi-même.

13/6/24 9:45 AM  

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