10 novembre, 2006

Qu'est-ce que le réel !

Qu'est-ce que le réel ! Hier, je ne sais plus pourquoi, je discutais de cela avec un ami, tout en buvant une bière. La bière était une Grimbergen et je précise qu'il faut la consommer avec modération. D'ailleurs je n'aime pas vraiment la bière mais j'avais décidé d'accompagner cet ami pour ne pas le laisser boire seul. Ah oui, je fumais aussi. Et là, je serai sans pitié en vous rappelant que FUMER TUE ! Je mettais donc en péril ma santé sans même m'en rendre compte. Même si au fond de moi, surnageait une vague culpabilité, se manifestant sous la forme d'un minuscule professeur GOT, voletant sans cesse autour de ma tête, mû par de minuscules ailes et me répétant sans cesse "pas beau ce que tu fais, mal, très mal!". N'étant qu'un modeste psy et non un médecin comme lui, j'eus vite fait d'évacuer cette culpabilité en me disant que de toute manière je n'étais pas suffisamment intelligent pour comprendre la portée de mes actes.


Mais revenons au monde réel ! Tout d’abord, on ne parlait pas vraiment de ce qu’était le réel. D’une part parce que nous n’avons pas de conversations aussi chiantes à jeun et d'autre part, parce que nous ne sommes pas étudiants en khâgnes voire carrément des diplômés de l’ENS. En fait, nous parlions d’autres choses sans doute plus prosaïques et, c’est de digression en digression, que nous fûmes amenés à parler de ce qu’était le réel.

Mon ami me parlait de je ne sais plus quoi et je lui disais qu'il fallait effectivement se cogner au réel et que je ne croyais qu'au réel. D’ailleurs, Jacques Lacan piquant sans doute cette idée à la philosophe Simone Weil, disait que le réel, c’est ce contre quoi on se cogne.

Toutefois, désireux de mettre mon grain de sel après avoir cité Lacan et Weil, désignant la table qui était entre nous, je lui dis sentencieusement - car j’adore être sentencieux afin de donner plus de poids à n’importe lequel de mes mots- je lui dis donc : « tu vois, le réel, ce n'est pas seulement la table, nos deux verres, le cendrier (« pouah pas beau » m’explique le petit professeur Got qui volette près de ma tête) et non plus les murs et tout ce que tu vois, ce qui est matériel ! C'est donc aussi ce que tu ne vois pas, les croyances et les idées et même les pensées, voilà ce qu’est le réel".

Ainsi, en faisant référence au texte précédent concernant le tabac, dans le monde réel, il y a aussi bien la réalité du cancer du poumon que la réalité de la pensée récurrente du fumeur évacuant le cancer en se disant qu'il s'arrêtera à temps! Et finalement, cette pensée là est sans doute plus réelle pour un fumeur que le cancéreux en soin palliatif qu’il ne connaît pas.


La réalité telle qu'on nous la présente ou voudrait que nous nous la représentions, n'est rien. Le monde est ce que nous en voyons au travers de nos idées et rien d'autre. Changeons nos idées et nous changerons le monde. Non pour les autres mais pour nous même. Dans ce même ordre d’idée, l’exemple des autres ne sert jamais !

Voici quelques années, j’achetai un ouvrage de psychologie du travail appliqué aux relations humaines. Dans cet ouvrage fort bien fait, figurait une étude concernant les travailleurs handicapés portant sur la manière d’accueillir plus de ces salariés au sein des entreprises. L’étude démontra, statistiques à l'appui, que bien loin des mesures d’incitation (primes ou taxes), ce qui amène un employeur à recruter un salarié handicapé est simplement le fait d’avoir été lui-même confronté au handicap via un membre de sa famille ou un(e) ami(e). Voir des handicapés dans la rue ou bien être soumis à uns système d’incitation/répression ne sert à rien, ce qui est utile, c’est que pour l’employeur sa représentation mentale du handicap ne soit pas une entrave à l’embauche. Les pensées sont tout. Changez vos idées sur le monde et vous changerez le monde répéterai-je encore !

D’ailleurs, prenons les définitions suivantes :

Perception : Du latin percipere, saisir par les sens, recueillir, comprendre. Faculté par laquelle le moi se forme, à partir de ses sensations, une représentation unifiée des objets extérieurs à lui.

Réalité:
Caractère de ce qui a une existence concrète, par opposition aux apparences, aux illusions ou aux fictions de notre imagination. Ensemble des choses et des faits réels. Réel : Comme adjectif : qui existe effectivement, et pas seulement à titre d'idée, de représentation ou de mot (exemple : un pouvoir réel). Comme nom : l'ensemble des choses qui existent, le monde extérieur (synonyme : réalité).

On peut imaginer que l’on perçoit le monde réel mais alors ? Si l’on perçoit par ses sens comme l’atteste cette définition, on peut, en affirmant que l’imagination ou la sensibilité sont des sens, dire que ce que l’on perçoit n’est pas forcément réel ? Mais alors, les sens en question ne sont que les cinq sens connus (toucher, odorat, ouïe, goût et la vue). Dès lors le reste ne constitue pas un sens mais une altération du sens ?

Ok, alors je vois une femme en utilisant ma vue. Dès lors que je la trouve jolie en me fiant à mes représentations sur ce que j'imagine être une jolie femme ou ce que je crois être une jolie femme pour moi, je trahis le réel en faisant d’une femme, une jolie femme ? Donc, le réel, c’est la femme et la fiction ce serait l’existence des jolies femmes ? Donc, si l’on suit cette logique chaque fois que nous catégorisons en beau/laid, bon/mauvais, etc., nous sortirions du réel ? Dès qu’il y a traitement de l’information donnée par nos sens, via nos pensées, nous trahissons le réel pour entrer dans l’irréel ou l’idiosyncrasie (ce qui nous est propre) ?.

Peut-être ? Mais moi, je n’y crois pas un seul instant. Car tant que nous vivrons dans un monde où il y aura de jolies femmes adulées et courtisées par des milliers d’hommes et d’autres femmes laissées pour compte, je persisterai à croire qu’il y a les jolies femmes et les autres. Au-delà de cela, je persiste aussi à croire que certaines que d’aucuns trouvent jolies le seront moins pour d’autres et vice-versa. Dès lors, au-delà du simple objet, je persiste encore et toujours à croire que le monde, ce sont nos idées et rien d’autre. Changeons nos idées sur le monde et nous changerons notre monde répéterai toujours. Ai-je raison de penser cela, devrions nous nosu demnder chaque fois qu'une émotion négative nous envahit. Car la tristesse par exemple, en tant qu'émotion négative n'est que le produit du jugement que l'on porte sur les choses réelles en tant qu'observables.

Dès lors, et je persiste à être chiant ce soir, oui il y a le réel perçu par nos sens et le réel perçu par notre sensibilité. Dès lors, allez mieux ou aller bien, c'est tenter de les faire coïncider. Par exemple, la mort n'est rien en tant qu'achèvement de la vie, elle est, c'est tout. Elle n'est triste que parce que vous l'imaginez triste. Allez bien, ce n'est donc pas nier ntore sensibilité pour dredevenir des animaux mais simplement dominer ce qu'il ya de pire émotionnellment via la raison.

La vie est une tragédie pour celui qui sent et une comédie pour celui qui pense.
Jean de La Bruyère


Alors pour vous remercier d’avoir lu mes digressions, voici quelques sujets classiques de philosophie :

- Le réel se réduit-il à ce que l'on perçoit ?
- N'y a-t-il de réel qu'interprété ?
- La raison peut-elle atteindre le réel ?
- La science nous livre-t-elle le réel tel qu'il est ?
- L'imagination nous éloigne-t-elle forcément du réel ?

Choisissez un de ces sujets, vous avez quatre heures ! Et celui parle se verra confisqué sa convocation avec à la clef une interdiction de repasser un examen durant cinq ans ! Je veux entendre une mouche voler !

4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Prise de tête mais passionnant ! Merci

11/11/06 4:05 AM  
Anonymous Anonyme said...

'va falloir que j'additionne de la philo, de la socio,et de la psycho à mes études en fac, dans une semaine, une semaine? pfff est(ce que bossé c'est moins chiant que de se tapper des rentrées après des vacances, ou c'est une pensée de l'irréel?

Non, bon trève de conneries. J'aurais tendance à contre dire votre vision de la chose, je suis plus du bord "le réel se tient aux sens". Puisque de toute manière la perception du beau ou du laid provient de l'imagination,certes elle-même réelle, mais la catégorisation n'est pas naturelle elle n'est pa réelle,ni visible ni palpable elle est là, si cette femme est courtisée par 100 hommes et celle si par aucun ou peu ne veut pas dire qu'elles soient belles ou moches. C'est vous même qui vous les imaginez ainsi, "toi: t'es moche c'est vrai, toi tu es belle,c'est vrai" au sens de celui qui le dit c'est réel mais au yeux d'un autre non, prenons le conflit blonde/brune et la célèbre remarque stupide: "Tu n'as pas de gout" c'est faux, chacun les siens. En ce sens, chacun sa réalité et alors de ce principe tout est réel et vous auriez raison si j'avais tord ce que je ne juge pas, mais qui me tourmente...

Je ne sais pas si j'ai été clair,ni même interressant à l'avenir je prendrais plus de temps à répondre.
Je n'ai pas la prétention d'etre supérieur à un psy',mais nous venons tous de la même fange originelle et universelle, ce qui me semble etre la seule vérité générale (la vie)

Xenomorphic

27/8/07 9:16 PM  
Anonymous Anonyme said...

Salut :-)

Il serait interessant de comparer la réalité (ce qui nous parrait réel de façon isolé) et la vérité (vrai =ce qui parrait réel à l'unanimité).

Puis, je propose d'identifier ce qui influence l'interprétation de certaines situations, du réel (nos sens, nos valeurs, principes de vie, notre capacité à gérer nos émotions et sentiments conditionné par nos traits de personnalités... pour ne pas dire TROUBLES de la personnalités, hahahaha) qui nous éloigne de la vérité... et qui au font nous désert car étant loin de la vérité, nous ne réagissons pas convenablement à la situation!!!!

Nos réalités étant parfois si éloignées de la vérité qu'elles nous amènent de la souffrance ou nuisent véritablement à une bonne adaptation et finalement au bonheur. Car quelqu'un qui ne s'adape pas bien à une situation (interne ou externe) accumule les frustrations. Et comme disait Freud, la résistance à la frustration conditionne notre aptitude au bonheur.

Alors? Alors la résilience est la capacité de bien fonctionner malgré le stress, l'adversité, les situations défavorables, les frustrations... peut importe la vérité, nos réalités... car le résilient est un peu psychopate. :-)

Hum... drôle non?

14/9/07 7:27 PM  
Blogger aurélie said...

aurélie
voila j'ai une demande à vous faire Mon sujet de dissert est l'un de votre liste "le réel se réduit il à ce que l'on percoit?"
Aurriez vous un plan à proposer pour répondre à cette problématique?
merci je ne suis pas douée du tout en philo...

2/1/08 4:49 PM  

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