12 décembre, 2006

Qu'est-ce que le bonheur ?

Dernièrement, j'ai acheté un hebdomadaire généraliste parce que dedans il y avait un article traitant de l'engouement des français pour la philosophie. Avant qu’elle ne devienne un truc illisible et passablement chiant, l’ambition de la philosophie était de situer l’individu dans le vaste monde qui l’entoure afin de définir entre autre ce qu’il était venu y foutre et quelle y était sa mission, pour peu qu’il en ait une.

L’antiquité s’est attaché à rechercher ce qu’était la bonne vie, c'est-à-dire la vie que devrait prendre tout individu cheminant sur la voie de la sagesse afin de ne plus éprouver de tourments. Il y eut plusieurs écoles de philosophie dans l’antiquité comme les épicuriens les cyniques, les stoïciens, les cyrénaïques, les sceptiques, etc. Pour connaître leurs pensées, je vous renvoie au fabuleux ouvrage de Jacques SCHLANGER, « Sur la bonne vie », édité aux Presses Universitaires de France. Livre érudit mais très accessible, il vous proposera une autre manière d’aborder vos problèmes.


Si la philosophie antique vous plait vraiment, alors vous pourrez lire ensuite, « Qu’est-ce que la philosophie antique » de Pierre Hadot, édité chez Folio. Pierre Hadot fut professeur au Collège deFrance et titulaire de la Chaire de philosohpie antique. Encore une merveille d’érudition et de simplicité dont la lecture ne laisse personne indemne.


Après avoir lu ces ouvrages, qui je vous l’assure sont très accessibles, vous prendrez nos nouveaux philosophes médiatisés pour les sinistres pantins gesticulants et grotesques qu’ils sont et vous n’aurez plus jamais d’aversion pour la philosophie. Vous comprendrez combien est vraie la pensée de Henry Thoreau, philosophe américain de la fin du XIXème siècle, qui déjà disait, « il n’y a plus de philosophes il n’y a que des professeurs de philosophie ». Et vous vous souviendrez, que ne devraient avoir le droit au titre de philosophe, que ceux qui vivent en philosophe mais jamais ceux qui s’attribuent uniquement e titre sur la base d’un savoir universitaire. Fin de ma longue introduction.


Au-delà de ces fabuleuses écoles de philosophie antique et de leurs illustres représentants, ce que je voudrais vous proposer aujourd’hui, c’est une méthode simple pour définir ce qu’est le bonheur ! En effet, vous imaginez bien que s’il y eut plusieurs écoles de philosophie, il y eut forcément des conflits entre chacune d’elles, chacune étant persuadée de détenir la vérité. Il existe pourtant une théorie(*) capable d’apaiser tous ces conflits, une théorie du bonheur si simple qu’elle met tout le monde d’accord.

Le bonheur, c’est chaque jour tenter de réduire les trois écarts suivants :

1- L’écart entre ce que vous avez aujourd’hui et ce que vous avez eu de meilleur par le passé ;
2- L’écart entre ce que vous avez et ce que les autres ont et que vous voudriez ;
3- L’écart entre ce que vous avez et ce que vous rêvez d’avoir ;

(*)R.H. Smith, E. Diener, D.H. Wedell, “Interpersonal and social comparison determinants of happiness : a range-frequency analysis”, Journal of Personality and Social Psychology, 1989, 56 ; 317-325.

Bien sûr, le verbe avoir est à envisager dans uen acception très large et non pas dans le sens restrictif de posséder. En respectant votre personnalité et les lois en vigueur, tentez de réduire ces trois écarts et vous serez heureux : vous connaîtrez le bonheur !

Mais il y a encore une théorie plus simple pour définir le bonheur. Cette théorie issue d’une nouvelle discipline psychologique que l’on appelle sociobiologie, envisage d’étudier l’origine biologique du comportement social en rendant à nos gènes une importance que la psychologie classique avait oubliée. Pour la sociobiologie, le bonheur, c’est de transmettre ses gènes. Effectivement, la perpétuation de l’espèce est inscrite en chacun de nous. Aussi peut-on admettre que transmettre ses gènes, c'est-à-dire être suffisamment jeune et en bonne santé pour se reproduire, et donc, être suffisamment séduisant pour plaire à un représentant du sexe opposé mais aussi, être suffisamment aisé pour donner à sa progéniture les moyens de subsister est la forme basique du bonheur. Cette théorie, fait certes l’impasse sur de nombreuses formes de bonheur n’impliquant ni la sexualité ni la procréation telles que la pratiquent religieux ou chercheurs, mais elle a le mérite d’être lapidaire et de s’appliquer à 99% de l’humanité.

Si la sociobiologie vous passionne, je vous recommande le livre de Philippe Gouillou, "Pourquoi les femmes des riches sont belles", édité chez Duculot. Vous y apprendrez tous les rudiments d ela sociobiologie. Bien que le style de l'auteur laisse à désirer, et qu'il ait lui-même un peu la grosse tête, le livre est passionnant et ouvre de nombreuses perspectives de réflexions. Et je vous assure que vous aurez un succès fou en le lisant dans le métro ou dans un café !



Voilà ce que j’avais à dire sur le bonheur, c'est peu et c'est beaucoup. Merci de m’avoir lu ! Maintenant à vous de lire ! Je retourne à mon coin de ciel bleu.



1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Le bonheur est ce qui reste après avoir bien fait l'amour...

19/12/06 12:49 PM  

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