11 janvier, 2007

Adler et les deux souris !


J’aime bien Adler et il faudrait que je vous parle de lui un jour même si un mince article ne suffirait sans doute pas à présenter cet illustre confrère. Alfred Adler fut un élève de Freud et, à ce titre l’un des trois fondateurs de la psychologie des profondeurs, comme l’on disait à l’époque, avec Jung. Il coupa les ponts très tôt avec Freud pour des motifs trop longs à vous expliquer ici. Sans doute qu’Adler, médecin expérimenté et très concret, ne supporta pas les délires mégalomaniaques de Freud ni surtout son absence de méthodologie et sa propension à confondre le produit de son imagination et la réalité.

Dès lors, Adler, développa son propre système d’analyse, qu’il nomma Psychologie individuelle. Son concept le plus célèbre, passé à la postérité, sera la notion de complexe d’infériorité par lequel il explique la genèse de bien des troubles du comportement. Mais laissons les théories de ce brave Alfred de côté pour le moment.

Dans le post précédent, j’expliquais que pour éviter d’angoisser, il fallait surtout éviter de ruminer inlassablement ses problèmes et agir ! Confronté à des patients anxieux, Adler leur donnait le même conseil et expliquait cette nécessité d’agir au moyen de la petite métaphore suivante :

"Deux souris affamées, tombent dans une jatte de lait. Après de nombreux efforts pour en sortir, l’une des souris explique à l’autre, qu’il sera impossible d’en sortir, que les parois sont trop hautes et lisses. Dès lors, elle abandonne, cesse de battre de ses petites pattes et se laisse couler. La seconde souris, plus vindicatives et obstinées, décide de continuer, bien décidée à mourir de fatigue mais certainement pas de renoncement. Bien lui en a pris, puisque après avoir battu des pattes durant des heures, la chimie opéra. Le lait se transforma en beurre. Elle prit appui sur celui-ci et sauta de la jatte qui la retenait prisonnière".


Voilà, l’illustration imagée de la nécessité d’agir, de ne pas se laisser couler : tout problème à sa solution.

J’aurais pu vous expliquer la même chose en parlant de Lapinou et de Sébastien le petit âne fragile, mes deux héros récurrents. Bien sur, Lapinou s’en serait sorti tandis que Sébastien le petit âne fragile, aurait coulé à pic. Mais, sincèrement, que seraient venus foutre un lapin et un ânon dans une jatte de lait ? Alors j’ai laissé les souris.