11 janvier, 2007

Se noyer dans un verre d'eau !


L’anxiété est sans doute la pire chose que l’on puisse vivre et j’écrirai sans doute un article sérieux sur ce douloureux sujet.

Toutefois, on retrouve chez les anxieux une immense capacité à ruminer, que les jeunes appelleraient, se prendre la tête au sujet de tout et n’importe quoi. Cette rumination mentale, qui amène la personne à réfléchir sans cesse au suet de l’anxiété, n’amène rien, si ce n’est qu’à accroître l’anxiété, sans apporter le moindre commencement de règlement d’un problème.

L’anxieux, tétanisé par son incapacité à agir, tenaillé par son désir de faire, sitôt parasité par son envie de ne rien faire, est un peu comme le conducteur d’un véhicule à boîte automatique, qui conduirait en gardant simultanément, le pied gauche sur le frein, et le pied droit sur l’accélérateur : ça avance, ça freine, ça cahote et ça use le véhicule, c’est tout.

De plus n’aller pas imaginer que l’anxiété naît forcément de grands problèmes complexes que l’on qualifierait de cornéliens. Non, pas du tout, l’anxiété, telle la mer, lors de la marée remontante, noyant tout sur son passage, tend bien au contraire, à envahir, tous les secteurs de la vie. Dès lors, l’anxieux peut se noyer dans un verre d’eau, comme l’exprime si bien cette expression populaire.

Enfin, angoisser pour des broutilles, n’est pas forcément le fait d’individus un peu simples, bien au contraire. J’ai par exemple eu, voici quelques années, un jeune diplômé de l’ENS (Normale Sup’ pour les intimes), qui m’avoua que parfois, il aurait adoré avoir un BEP de vie pratique. Le fait est, que le pauvre garçon était un vrai manche dans bien des domaines, malgré une intelligence et une culture indéniables. Mais comme le rappelait, Michel Audiard, dans le dialogue du film « Un taxi pour Tobrouk » : " un con qui marche ira toujours plus loin qu’un intellectuel assis".

Alors aujourd’hui, pour éviter, à certains de mes lecteurs anxieux, de se noyer dans un verre d’eau, je vous propose une méthode de résolution de problème en 6 points ! Elle se fonde sur un modèle circulaire en six étapes, qui ramènent souvent à la première étape car celle-ci est souvent bâclée. Mise en œuvre systématiquement, cette méthode permet de résoudre tous les problèmes en évitant de se sentir impuissant et d’auto-entretenir son anxiété. Elle permet d’éviter de se sentir contrôlé par son environnement, en permettant d’engager des actions pour de nouveau contrôler ce dernier.


Résolution de problèmes

  • 1- Définir les problèmes :
    Rédiger de la manière la plus simple possible, telle qu’un individu lambda puisse le comprendre, le problème qui vous tourmente, en insistant sur ses causes et conséquences.

  • 2- Elaborer des solutions :
    Inventoriez toutes les solutions possibles, même les plus farfelues, sans jamais vous censurer comme dans un brain storming.

  • 3- Evaluer les solutions :
    Evaluez les avantages et les inconvénients de chacune des solutions élaborées à l’étape précédente. Si nécessaire, pondérez les éléments en les notant de 0 à 10.

  • 4- Prendrez une décision :
    Comparez les bilans des différentes solutions évaluées ci-dessus et optez pour une solution ou un groupe de solutions. Cherchez plus un compromis que la solution parfaite et ne remettez pas au lendemain.

  • 5- Exécuter la décision :
    Précisez les tâches liées à l’exécution de la décision retenue et fixez-vous un échéancier. Ayez des attentes réalistes en tenant compte des contraintes et du temps nécessaires pour exécuter la décision et en voir les effets.

  • 6- Evaluer les résultats :
    Mesurez les résultats de votre action en fonction des objectifs visés et du problème défini. Si vous êtes satisfait, bravo. Si vous n’êtes pas satisfait, reprenez dès le point 1 et listez ce que vous auriez pu mal évaluer.

Agir baisse considérablement le niveau d’anxiété. Dès lors, employer la méthode, que vous ayez trouvé la solution dès la première fois ou non, vous permettra de baisser considérablement votre niveau d’anxiété. Si vous êtes encore anxieux en ayant utilisé cette méthode, c’est que vous vous accrochez trop à la solution idéale et ce perfectionnisme vous nuira. Le mieux est l’ennemi du bien.

Et puis,pour conclure sur une note rigolote, j’explique toujours à mes chers patients, que tout finit par s’arranger même mal.