13 avril, 2007

L'homme du futur !


Tous les ouvrages de SF abondent en description de « l’homme du futur ». Les chercheurs ne sont pas en reste et tentent de modéliser le futur de notre espèce. L’opposition entre écrivains de SF et chercheurs amène de manière schématique, deux visions opposées de l’homme du futur.

L’approche de la science fiction, de la mauvaise science-fiction, devrais-je dire, débouche presque toujours sur une sorte de « mutant », voire parfois le « cyborg » encore appelé «homme bionique »

Le mutant c’est un être vivant qui se modifie par des mutations biologiques. Et quand on est un auteur doté des mêmes connaissances en génétique que le petit Nicolas, on arrive vite à n’importe quoi.

Dans les faits, un caractère ne peut apparaître dans le pool génétique et y être fixé que s'il possède un avantage sélectif ou reproductif ou s'il est neutre, mais ce sera du au hasard comme pour les groupes sanguins. Par exemple, le fait d'être balèze sur sa console de jeu n’aide pas un individu à mieux vivre ou survivre ni à faire plus de bébés ou des bébés plus forts, donc même si son pouce est naturellement plus agile que celui des autres, il n'y a pas de raison objective pour que ce caractère perdure et que ses gosses naissent avec des pouces agiles ! Une compétence ne s'hérite pas génétiquement car elle suppose la combinaison de centaines de gènes, et d'un milieu environnemental spécifique, pour exister et non d'un seul.

C’est aussi stupide que de considérer que le cou des girafes s'est allongé au cours des générations pas parce qu'elles le tendaient pour choper la nourriture. On imagine qu’à l’inverse, celles qui avaient le cou trop court mourraient lorsque les basses branches avaient été broutées, tandis que les individus au long cou pouvaient survivre. La sélection naturelle, au fil des générations a donc gardé des éléments au long cou !

Le cyborg, est un homme-robot ou un être humain dont la biologie s’est mécanisée et la mécanique « biologisée ». C’est Terminator dans la forme ultime puisque il est entièrement mécanique mais doté d’une intelligence artificielle permettant de reproduire une conscience. Là encore, pas d’intérêt puisque, ce « cyborg » n’entretient pas grand chose de commun avec l'évolution de l’espèce humaine : laissons le à la mauvaise SF.

L’histoire des girafes, et la sélection des individus à long cou, nous montre qu’il faudrait plutôt envisager une co-évolution de l’homme et de la société qu’on nomme « évolution anthropo-technico-sociétale ». Dès lors, la transformation de l’homme est inséparable de son intégration dans son environnement, c’est à dire la société, qui elle-même le transforme en retour.

Cela type de co-évolution homme-société, ne permet pas de prédire à quoi ressemblera l’homme du futur. Il est donc stupide d’affirmer qu’il aura telle out elle apparence et d’imaginer que nous ressemblerons tous à des nains à grosses têtes comme la créature de Roswell !

Toutefois, la complexité de la société et les adaptations phénoménales qu’elle exige de la part de l’être humain, permet de prédire que certains s’y sentiront à l’aise : ils seront parfaitement intégré dans ces « sociétés techno-administratives » et ce sont eux les hommes du futur. D’autres, en revanche, s’y sentiront beaucoup moins à l’aise, soit qu’il n’aient pas l’intelligence nécessaire pour en tirer profit, soit qu’ils soient trop libres et trop rebelles pour avoir envie de s’y intégrer totalement.

A défaut d’homme du futur, en tant qu’aboutissement unique de l’espèce sous une forme physique donnée, on peut prévoir, qu’il existera une hiérarchie, intégrant du plus haut au plus bas, les maîtres et les esclaves, avec tout un tas de niveaux intermédiaires, et en queue de pelotons, les insoumis rebelles. Dans la forme la plus aboutie du projet sociétal qu’on nous prépare, on arrive à la société qu’envisageait Haldous Huxley dans « Le meilleur des mondes ». Tout en haut les alphas seront les maîtres et la castes des hommes du futur, parfaitement intégrés à un environnement complexe modifié !

Chers lecteurs pourraient imaginer que je suis justement en pleine science-fiction et ils auront tort ! Envisagez par exemple la classe politique et son évolution depuis la fin de la seconde guerre mondiale. L’ENA avait été créée au départ pour faire de « grands serviteurs de l’Etat », et c’était une bonne chose. Et puis les serviteurs ont échappé à leurs maîtres, les décideurs, et ont créé une société à leur image, d’une complexité tellement incroyable qu’il apparaît aujourd’hui totalement illusoire, à quelqu’un qui ne serait pas sorti de l’ENA, d’en maîtriser tous les rouages.

Dès lors, le politicien en tant qu’espèce a profondément muté ! La « grande gueule entreprenante », façonnée sur le même modèle que le « seigneur féodal » des temps anciens, a été supplanté par la caste des énarques. Dès lors, aux plus hauts postes vous retrouverez l’énarque, tandis que le « seigneur féodal », aura tout au plus la chance de briguer une mairie rurale ! Et encore, même gérer une commune rurale est devenu si complexe, que ce « seigneur féodal » devra recourir à l’aide de représentant de la caste administrative qui domine ! La force brutale animale, l’esprit d’entreprise et l’énergie ont cédé la place à des individus falots devenus les maîtres simplement parce qu’ils sont les seuls à contrôler un société qu’on les a laissé mettre en place. Le sang rouge et épais a capitulé face au sang de navet, le seigneur s’est fait piquer son fief par son bailli : c’est la revanche d’Iznogoud !

Partant de là, il n’est nul besoin d’être devin pour passer de la micro à la macro et envisager que dans peu de temps, la société techno-administrative supplantera toute autre forme d’organisation. Là, où sitôt sorti des rouages de l’administration vous aviez une relative liberté, celle-ci disparaît au profit de la règle et de la norme. A l’individu de s’adapter à ce nouveau monde. Certains réussiront et seront au dessus, tandis que d’autres, moins intelligents, ou plus rebelles, seront contraints soit de subir soit de former des communautés plus ou moins autorisées.

Tout à l’heure, je suis allé déposer mes chèques à la banque et comme à chaque fois, je suis allé boire un double express au petit café d’en face. Ca sentait un peu la bière éventée, le tabac froid et la poussière, comme n’importe quelle brasserie classique. Comme j’y connais du monde, j’ai un peu discuté avec les piliers de bar, ceci dit fort sympathiques. Ca boit trop, sans doute, et ça fume trop aussi, mais pour ces gens, dont la vie n’est pas forcément facile, perdus dans un monde de plus en plus complexe, venir dans ce bar, c’est arracher un peu de bonheur et de convivialité. Je regardais les gens au bar, je voyais des grandes gueules, des marginaux, des rêveurs, mais je n’y ai vu aucun énarque ou quasi-énarque. Non, j’ai beau eu scruter, aucun représentant de l’espèce des obsédés du contrôle. Ceux-là doivent fréquenter l'univers aseptisé des Starbucks Cafés !

A l’aune des textes de lois récents, et de ceux en préparation, j’avais conscience de regarder un monde moribond, bientôt balayé par la future société techno-hygiéno-admnistrative.

Esquisse d’une catégorisation des futurs citoyens :

  • Ultra-adaptés : Maîtres ;

  • Adaptés : cadres et maîtrise ;

  • Inadaptés soumis : Employés, assistés, chômeurs ;

  • Inadaptés insoumis : Rebelles, à pourchasser à coup de lois et de décrets et à désigner à la vindicte populaire !

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

quid des autres "sociétés" (indienne, chinoise et les "modeles théocratiques" musulmans ) parce que la ta socité réduite à la france (60 milloins dhaitants sur 6 millirds d'humians) ca fait un peu cours comme échantillonage de l'espèce humaine!!!! a moins que tu nous fasse le coup des sondeurs en variation corrigée de leur doigt mouillé!!
hubert

13/4/07 8:36 PM  
Blogger philippe psy said...

Mon cher Huby, dans le cadre d'une évolution générale de l'espèce, on n'a pas à se soucier de modes de vie résiduels. N'as tu pas noté une occidentalisation des modes de vie ? Connais-tu grand monde qui ait envie de vivre comme "au bon vieux temps" ? Même si nous avons notre camembert et notre pinard, notre société a évolué.

La civilisation techno-administrative est pour tout le monde. Une entreprise performante, qu'elle soit localisée à Paris, Pékin ou Pétaouchnok, obéit aux même règles. C'est d'ailleurs pour cela que les pays dont tu parles (Inde et Chine), ne seront jamais de grandes puissances à l'instar des USA par exemple.

Mais tu n'auras sans doute pas compris l'ampleur du phénomène. Ma réflexion ne s'adaptait pas qu'à la France.
Dès lors, ne resteront que de rares espaces vierges non pollués par ce type de sociétés. Mais je n'y crois guère.

14/4/07 1:31 AM  
Blogger Laure Allibert said...

Votre catégorisation repose sur le critère du contrôle et de la norme. En fait, ce n'est pas de la SF, elle me rappelle vraiment la description libertarienne des classes : http://www.liberaux.org/wiki/index.php?title=Lutte_des_classes#La_soci.C3.A9t.C3.A9_de_classes_vue_par_les_libertariens

14/4/07 8:03 AM  
Anonymous Anonyme said...

dis moi c normal kil y ait plus les archives a droite et le nombre de conexions?
hubert

14/4/07 3:55 PM  
Blogger philippe psy said...

Ma chère Laure, cela a pu etre écrit par d'autres mas je vous assure que c'était le fruit de mes cogitations personnelles.

Huby, c'est bon ca marche !

15/4/07 3:18 AM  
Anonymous Anonyme said...

non
toujours pas!!
hub

15/4/07 8:48 AM  
Blogger El Gringo said...

Les archives sont toujours "à droite" ainsi que le compteur de connexions, mais il faut descendre tout en bas de la page.
La droite est tombée bien bas...

15/4/07 10:28 AM  

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