Dépendance !
Ce matin, j'avais rendez-vous avec mon architecte que je connais fort bien mais, que je n'avais pas vu depuis quelques mois. Je lui prépare un café, je m'allume une clope (oh pas beau !), et lui en propose une en lui demandant s'il veut se droguer joyeusement avec moi.
Et là, coup de tonnerre, voici qu'il me répond qu'il a les siennes, avant de sortir un paquet de Gitanes (Pouah !) de sa poche. Je suis étonné qu'il ait des clopes parce qu'il dit avoir arrêté de fumer (sauf mes clopes) aussi, lui en fais-je la remarque. Il me répond alors qu'il connait en ce moment quelques difficultés familiales, et qu'étant stressé il s'est remis à fumer.
Nous parlons alors de la dépendance et je lui demande s'il pense, qu'il est plus dépendant que la moyenne des gens. Et là, il confirme cela et m'explique, qu'au départ il avait eu la volonté de lutter contre le tabac mais qu'il a craqué. Et puis, il me précise qu'il avait noté qu'il commençait un peu à boire. Oh, pas de manière abusive, mon architecte n'est pas un pochetron, non, loin de là. Mais vous savez, comme les gens, qui face à des soucis personnels auxquels ils doivent faire face, se servent un petit whisky (Beurk !) le soir en rentrant, puis deux, puis trois, parce que, c'est bien connu, l'alcool est un excellent anxiolitique. alors, entre deux maux, il a choisi le moindre, et il est allé au tabac.
La dépendance, et j'en suis sur, repose toujours sur un substrat neurobiologique particulier. Les gens dépendants sont toujours plus sensibles, imaginatifs et créatifs que la moyenne. De ce fait, ils sont anxieux, car on peut affirmer que l'anxiété est bien une forme d'imagination maladive, une sorte de cinéma qui tournerait à vide, déconnecté de la réalité. Et face à l'angoisse, et bien on fait ce que l'on peut.
C'est certain, que si on est médecin, recruté sur concours, et donc très typé ingénieur, de manière presque caricaturale, on a du mal à comprendre ce qu'est l'imagination et de ce fait l'anxiété. Alors, le fumeur, le toxicomane ou l'alcoolique, ou encore le joueur, ne sont dès lors que de pauvres types sans volonté qu'il faut rééduquer. L'anxiété est tellement terrible à vivre, que face à elle, tout est bon pour lui échapper.
Mais moi je vous le dis, une personne dépendante l'est pour sa vie ! Croire que l'on peut guérir quelqu'un d'une dépendance est une bêtise, la seule chose que l'on puisse faire, c'est de substituer une bonne dépendance à une mauvaise dépendance, ou dans le pire des cas, une moins mauvaise dépendance à une mauvaise dépendance.
Je me souviens d'une patiente toxicomane, qui possède aujourd'hui deux sociétés et est devenue work-addict, parce qu'elle sera toujours dépendante de quelque chose. J'ai connu aussi nombre d'ex alcooliques fumant comme des pompiers après avoir arrêté l'alcool. Je sais aussi que bon nombre de toxicomanes, à qui on a fait miroiter une vie sans héroïne, mais que l'on ne prévient pas de la réalité de la dépendance, plongent ensuite dans l'alcool. J'ai aussi constaté que certains qui avaient tout arrêté, étaient devenus mystiques, ce qui est une autre dépendance.
La dépendance, c'est plus fort que vous ! A chacun, s'il se sent dépendant, de choisir la dépendance la moins nocive. Vivre, c'est aussi assumer ses gènes. Mon architecte, a eu à choisir entre la clope et l'alcool, et il s'est dit que la clope, bien que nocive, était moins pire. C'est mal de fumer, certes, mais il fait avec. De toute manière, un médecin l'aurait drogué légalement, en lui prescrivant des benzodiazépines, et c'est une dépendance aussi. La France détient aussi un triste record en terme de consommation de psychotropes, vous savez, ces pilules du bonheur.
D'ailleurs, vous aurez noté que les non-fumeurs se divisent globalement et très schématiquement en deux :
L'idéal serait aussi qu'un gouvernement responsable, ayant décidé de lutter contre le fléau que sont les dépendances, admettent aussi qu'il a un pouvoir important. Qu'en lieu et place d'interdire, degré zéro de la politique, mais apanage de toute dictature, il y a lieu de mettre en place une réflexion sur la responsabilité étatique dans le processus d'anxiété généralisée, amenant un peuple entier, à devenir médaille d'or dans la consommation de psychotropes, à mesure qu'il régresse économiquement. Mais, je suppose qu'on doit aussi assumer d'avoir toujours les mêmes crétins de gouvernants, pinailleurs, légiférant à tort et à travers, à propos de tout et n'importe quoi, et rendant le monde tellement complexe qu'il en devient parfois effrayant.
La clope, l'alcool, le jeux, l'héro, le chit, la coke, etc. , ont de beaux jours devant eux.
Et là, coup de tonnerre, voici qu'il me répond qu'il a les siennes, avant de sortir un paquet de Gitanes (Pouah !) de sa poche. Je suis étonné qu'il ait des clopes parce qu'il dit avoir arrêté de fumer (sauf mes clopes) aussi, lui en fais-je la remarque. Il me répond alors qu'il connait en ce moment quelques difficultés familiales, et qu'étant stressé il s'est remis à fumer.
Nous parlons alors de la dépendance et je lui demande s'il pense, qu'il est plus dépendant que la moyenne des gens. Et là, il confirme cela et m'explique, qu'au départ il avait eu la volonté de lutter contre le tabac mais qu'il a craqué. Et puis, il me précise qu'il avait noté qu'il commençait un peu à boire. Oh, pas de manière abusive, mon architecte n'est pas un pochetron, non, loin de là. Mais vous savez, comme les gens, qui face à des soucis personnels auxquels ils doivent faire face, se servent un petit whisky (Beurk !) le soir en rentrant, puis deux, puis trois, parce que, c'est bien connu, l'alcool est un excellent anxiolitique. alors, entre deux maux, il a choisi le moindre, et il est allé au tabac.
La dépendance, et j'en suis sur, repose toujours sur un substrat neurobiologique particulier. Les gens dépendants sont toujours plus sensibles, imaginatifs et créatifs que la moyenne. De ce fait, ils sont anxieux, car on peut affirmer que l'anxiété est bien une forme d'imagination maladive, une sorte de cinéma qui tournerait à vide, déconnecté de la réalité. Et face à l'angoisse, et bien on fait ce que l'on peut.
C'est certain, que si on est médecin, recruté sur concours, et donc très typé ingénieur, de manière presque caricaturale, on a du mal à comprendre ce qu'est l'imagination et de ce fait l'anxiété. Alors, le fumeur, le toxicomane ou l'alcoolique, ou encore le joueur, ne sont dès lors que de pauvres types sans volonté qu'il faut rééduquer. L'anxiété est tellement terrible à vivre, que face à elle, tout est bon pour lui échapper.
Mais moi je vous le dis, une personne dépendante l'est pour sa vie ! Croire que l'on peut guérir quelqu'un d'une dépendance est une bêtise, la seule chose que l'on puisse faire, c'est de substituer une bonne dépendance à une mauvaise dépendance, ou dans le pire des cas, une moins mauvaise dépendance à une mauvaise dépendance.
Je me souviens d'une patiente toxicomane, qui possède aujourd'hui deux sociétés et est devenue work-addict, parce qu'elle sera toujours dépendante de quelque chose. J'ai connu aussi nombre d'ex alcooliques fumant comme des pompiers après avoir arrêté l'alcool. Je sais aussi que bon nombre de toxicomanes, à qui on a fait miroiter une vie sans héroïne, mais que l'on ne prévient pas de la réalité de la dépendance, plongent ensuite dans l'alcool. J'ai aussi constaté que certains qui avaient tout arrêté, étaient devenus mystiques, ce qui est une autre dépendance.
La dépendance, c'est plus fort que vous ! A chacun, s'il se sent dépendant, de choisir la dépendance la moins nocive. Vivre, c'est aussi assumer ses gènes. Mon architecte, a eu à choisir entre la clope et l'alcool, et il s'est dit que la clope, bien que nocive, était moins pire. C'est mal de fumer, certes, mais il fait avec. De toute manière, un médecin l'aurait drogué légalement, en lui prescrivant des benzodiazépines, et c'est une dépendance aussi. La France détient aussi un triste record en terme de consommation de psychotropes, vous savez, ces pilules du bonheur.
D'ailleurs, vous aurez noté que les non-fumeurs se divisent globalement et très schématiquement en deux :
- D'une part les psycho-rigides à tendance paranoïaques, intégrant des associations inquisitoriales : ceux-là, ont une manière de vivre qui leur fait haïr l'excès, tout excès. Voyant le monde en noir et blanc, ils ont décidé d'être à vie dans le blanc immaculé. Pour cela, ils ne font aucun effort, ils se contentent de suivre globalement leurs tendances psychorigides en se guidant au moyen du manche à balai qu'ils ont dans le cul. Totalement dénués d'imagination, ils ne peuvent pas ressentir l'angoisse. Proposez-leur une coupe de champagne au cours d'un simple repas, et ils vous répondront d'un air étonné : "Du champagne ? Mais ce n'est pas le nouvel an ?!" ;
- Les angoissés, ceux qui ont fumé pour calmer leur angoisse, et sont maintenant angoissés à l'idée de choper un cancer du poumon. Ils ont simplement supplanté une angoisse plus importante, celle de mourir prématurément, à leurs angoisses habituelles qui les forçait à fumer. De fait, ils ne sont pas guéri de la cause, mais du symptôme. Ceux-là vous feront la morale en citant leur exemple. Ce sont les repentis !
L'idéal serait aussi qu'un gouvernement responsable, ayant décidé de lutter contre le fléau que sont les dépendances, admettent aussi qu'il a un pouvoir important. Qu'en lieu et place d'interdire, degré zéro de la politique, mais apanage de toute dictature, il y a lieu de mettre en place une réflexion sur la responsabilité étatique dans le processus d'anxiété généralisée, amenant un peuple entier, à devenir médaille d'or dans la consommation de psychotropes, à mesure qu'il régresse économiquement. Mais, je suppose qu'on doit aussi assumer d'avoir toujours les mêmes crétins de gouvernants, pinailleurs, légiférant à tort et à travers, à propos de tout et n'importe quoi, et rendant le monde tellement complexe qu'il en devient parfois effrayant.
La clope, l'alcool, le jeux, l'héro, le chit, la coke, etc. , ont de beaux jours devant eux.
4 Comments:
Première visite, certainement pas la dernière : accro à plein de choses, des "bonnes" comme des "mauvaises", je conclus donc que ma seule rédemption serait, éventuellement, un échange contre des dépendances "moins mauvaises" dans le meilleur des cas ;-)
Merci de m'avoir fait gagner du temps : je vais plutôt apprendre à vivre avec les dépendances existantes !
Ah merci d'être passée, c'est bien aimable à vous.
En fait, je ne suis pas aimable du tout : je laisse un commentaire lorsque j'ai trouvé de l'intérêt à un article, pas parce que son auteur est venu faire un petit coucou chez moi (surtout lorsque c'est dans l'intention avouée de piquer des lecteurs ;-))))) N'étant pas Loïc Lemeur, je ne crains rien : mon lectorat, c'est douze copines ! ;-))
Bravo pour ce bref papier sur les dépendances. Si j'en juge par la lecture des ouvrages de Eric LOONIS ( La théorie de l'addiction, Publibook) c'est assez bien vu.
On ne guérit pas d'une dépendance. Une dépendance n'est pas forcément pathologique, la question est de savoir la gérer.
Pour gérer ses dépendances, le mieux est d'en avoir plusieurs modérées, etc...
Concernant le tabac, qui est un sujet que je connais bien, on peut s'en affranchir assez facilement, contrairement à ce que nos 'bêtes à concours' comme vous le pointez le prétendent généralement.
Le problème n'est pas vraiment le déplaisir du sevrage mais plutôt le souvenir - mémorisé à vie - que fumer soulage d'une tension. C'est à la fois illusoire et vrai : subjectivement vrai et objectivement une illusion créée par la dépendance.
C'est ce souvenir de plaisir potentiel, que je nomme désir, qui cause la rechute à terme. Et on ne combat pas un désir avec une addiction, mais avec un autre désir. Le désir de s'affranchir de sa dépendance est utile pour ça : ça se travaille assez bien.
Bon je n'ai pas publié mais pratique cela au quotidien.
Par contre on ne compense pas l'absence de cigarette : ce n'est pas possible, c'est la 'drogue' la plus forte pour le cerveau. On fume rassasié, imbibé, fatigué, etc. Aucune autre dépendance ne peut se substituer à elle, même pas les drogues dites dures ! Question de hiérarchie.
Le seul moyen de retrouver son indépendance est d'accepter le deuil d'une compagne d'années, de décennies le plus souvent, qui n'apporte aucun plaisir réel en elle même. C'est un travail de psy évidemment, pas de médecine.
http://luc.dussart.org
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