08 juin, 2007

Le chacal a rendu les armes !

Roquet

Ce matin, je reçois un coup de téléphone injurieux de Gérard, tandis que je bois mon café en lisant le parisien, avant mes consultations. Il me menace, geint, hurle, pleure, bref, tente tout pour ne pas me payer dans les délais en usant tous les arguments possibles. Je reste imperturbable, ne lui répondant qu'en droit et lui expliquant qu'à défaut d'acceptation de ma part, je me ferai un plaisir de réclamer ce qu'il me doit en référé. Il me raccroche au nez en hurlant non sans juste avant me traiter de tous les noms en rajoutant que je n'ai vraiment pas de couilles au motif que j'en appelle à la loi. Je reprends tranquillement la lecture du parisien.

En début d'après-midi, Gérard retente la même chose, ruse, m'amadoue, puis devant mon obstination, finit par s'énerver encore et m'explique qu'il n'aime pas qu'on le menace et que puisque c'est cela, il ne travaillera plus jamais avec moi. Calmement, j'explique à Gérard qu'en droit français, menacer quelqu'un de faire usage de ses droits n'est pas une menace stricto sensu, au sens de celle réprimée par l'article 222-18 du Code pénal. Je lui explique une nouvelle fois, qu'en cas de non paiement, je donnerai les suites judiciaires qui s'imposent. Je rajoute que si le prix à payer est de ne plus collaborer avec lui, cela ne m'ennuie pas. Il tente de jouer les martyrs, comme savent si bien le faire ces saloperies de manipulateurs que sont les narcissiques, en me disant qu'il n'a pas de trésorerie. Je lui dis que tout cela ne me regarde pas et que cela ne m'est pas opposable et que lorsque l'on dine au restaurant, on paye l'addition. Je reste calme, tel un Dieu débonnaire sur l'Olympe !

En fin d'après midi, Gérard me téléphone une troisième fois, et me dit qu'il accepte en mettant toutefois une condition, qui est que je participe à des "frais de structures". Comme tous les narcissiques, Gérard ne peut accepter de perdre et tente de venir mettre trois gouttes d'urine sur mon territoire en petit roquet qu'il est. Je lui réponds que c'est hors de question et que j'exige une reddition sans condition, que j'en ai marre de ses atermoiements, et qu'il a trente secondes pour se décider. Il y a un petit blanc au téléphone puis, finalement, Gérard accepte de me régler. On se fixe rendez-vous pour le lendemain. On papote deux minutes pour faire redescendre la tension, et l'on se quitte comme si nous étions les meilleurs amis du monde.

Toutefois, il ne faut jamais abaisser son seuil de vigilance avec un narcissique. Négocier avec un narcissique, d'autant plus s'il possède des traits sociopathiques, revient à jouer le surveillant de prison. Lorsqu'ils rentrent dans l'administration pénitentiaire, on apprend toujours aux futurs surveillants, que s'ils peuvent être aimables, ils ne doivent jamais baisser leur vigilance, ni copiner avec les détenus mais savoir tenir leurs distances. Non que tous les détenus constituent forcément une menace terrible, mais simplement que certains par leurs traits pathologiques puissent être de parfaits manipulateurs.

A ce propos, on entend souvent de belles âmes s'alarmer de la manière dont sont traitées certaines personnes. Quiconque n'a pas observé le comportement d'un pervers narcissique, ne pourra jamais comprendre quel danger ils représentent, et combien ils sont adroits pour passer de la domination la plus atroce à la soumission la plus abjecte, simplement pour parvenir à leurs fins. Pour ma part, je suis plus facilement du côté de la victime que du tortionnaire.

On imagine toujours qu'être fonctionnaire est un truc de tout repos, mais ce soir, j'ai une pensée pour ces surveillants qui ne font vraiment pas un boulot facile ! Un Gérard me suffit amplement !


Et merde je me lève à six heures ! Et puis, j'ai beau jouer le malin ce soir, tant que je n'aurai pas déposé le chèque à la banque, je ne suis sur de rien. Ne jamais relâcher sa vigilance...

IL NE FAUT JAMAIS VENDRE LA PEAU DU CHACAL AVANT DE L'AVOIR TUE !